Les 45èmes Hunger Games. Fic terminée

Claudius Templeshmit essuya une goutte de sueur de son front. Une foule de Capitoliens en curieux se pressait contre la barrière de sécurité postée devant l’hôpital, l'harcelant de questions.

-Ça suffit ! S'écria t-il de sa voix puissante. Dégagez maintenant ! Je ne peux pas répondre à vos questions.

-Dites nous au moins qui a survécu ! S'exclama une femme à la voix particulièrement aiguë qui couvrait celle des autres.

-Tout ce que j'ai le droit de vous confirmer, c'est que la fille du … est belle et bien morte.

***

Leevia n'avait jamais ressentit un tel état d'anxiété de toute sa vie, pas même lorsque Aleela avait une épée pointée sur la gorge, sans aucun moyen de défense. Pelotonnée contre son frère ainée, Trilia pleurait toute les larmes de son corps. Leevia elle, en était incapable. Elle avait tant pleuré ces derniers jours qu'elle pensait qu'il était impossible qu'elle puisse encore verser une larme.

Sa mère avait posé une main tremblante sur le vieux combiné du téléphone, attendant en vain une confirmation qui ne venait pas. Deux jours plus tôt, elle avait reçu un appel lui indiquant qu'on ne savait pas encore si le tribut gagnant allait survivre, alors on préférait les tenir dans le secret quand à son identité. Leevia ne savait même pas si Aleela était déjà morte ou si elle luttait toujours pour survivre.

Et c'était ça le plus terrible.

***

Assise sur un petit banc en pierre, Leevia avait les yeux fermé, les mains jointes. À ses côtés, Trilia qui d'habitude ne tenait pas en place était étonnamment calme, les yeux rivé sur la tombe en face d'elles. Une larme roula sur la joue de Leevia que sa petite sœur ne sembla pas remarquer.

-Cela fait un an déjà, murmura Trilia brisant le lourd silence.

Ses longs cheveux noirs étaient joliment tressés et elle portait une robe noire, pour symboliser le deuil. La petite fille auparavant si insouciante semblait semblait avoir pris dix ans tant elle était devenue mature. Pas étonnant, songea Leevia, vu ce qui était arrivé à leur sœur aînée. Aleela avait vécu l'horreur pendant ces deux semaines dans l'arène, ou elle avait été malmenée, vu des amis mourir, du tuer pour survivre. Parfois, Leevia se réveillait encore en hurlant après avoir rêvé un énième fois que sa sœur se faisait tuer.

Ses yeux se remplirent de larmes alors qu'elle reposait ses yeux sur la jolie tombe qui lui faisait face, et elle du serrer ses poings de toute ses forces pour ne pas éclater en sanglot. Elle s'était promis qu'elle ne pleurerait plus.

-Leevia ?

-Quoi encore ? Répondit-elle plus durement qu'elle ne l'aurait voulu, trop occupée à cacher sa peine pour s'en apercevoir.

-Les voilà.

En se tournant, Leevia vit qu'en effet un petit groupe de gens arrivaient vers eux, munis de magnifiques bouquet de fleur à déposer sur le tombe du défunt. Elle reconnu immédiatement Taila l'ancienne mentor d'Aleela qui abordait un air grave, suivie de ses parents, de ses deux grands frères, puis de la mère de Shad, ses trois petits frères dont le premier lui ressemblait de plus en plus, et sa petite sœur qui était devenue la meilleur amie de Leevia.

Elle s’appelait Nirina et à seulement onze ans, avais déjà tout d'une petite dure. Mais en ce jour sombre elle ne pouvait retenir ses larmes et Leevia se précipita aussitôt vers elle pour la prendre dans ses bras, ses propres larmes menaçant de couler.

-Mais ou est-elle ? Demanda Leevia se rendant soudainement compte qu'il manquait quelqu'un.

-Elle arrive, lui répondit sa mère d'un ton doux en posant une main sur son l'épaule tremblante, elle se prépare comme il faut pour ce jour.... spécial.

-Les voilà ! S’exclame Trilia en désignant deux silhouette du doigt.

Leevia plisse les yeux à travers ses larmes pour apercevoir une femme aux cheveux roses noués en un chignon strict et vêtue d'un tailleur noir aux allures fantaisistes. Mais c'est la belle jeune fille à la peau est brune assise dans un fauteuil roulant qu'elle pousse, vêtue d'une longue robe noire en soie alors que ses cheveux ont été relevé en un chignon compliqué, qui intéresse Leevia. Comme à chaque fois qu'elle l'aperçois depuis un an, elle ne peut s'empêcher de penser au terrible souvenir d'elle agonisant, après avoir terrassé les deux dernier tributs. Cette image restera certainement à jamais gravé dans sa mémoire, mais pour l'heure elle est juste heureuse de la voir saine et sauve.

-Aleela, murmure t-elle.


Un an plus tôt

-Mademoiselle ? Vous m'entendez ?

Je plisse les yeux alors qu'une vive douleur irradie dans tout mon crane. La lumière artificielle me brûle les yeux, et je dois les plisser pour parvenir à discerner mon interlocutrice, une jeune femme aux cheveux mauves vêtue d'une blouse blanche. Tout autour de moi est immaculé, que ce soit le doux édredons du lit sur lequel je repose, aux murs impeccables, à ma petite table de chevet.

-Je suis au paradis, je murmure d'une voix faible.

Les yeux de la femme s'écarquille de surprise alors qu'un léger sourire se dessine sur son visage. Ses mèches violettes vifs détonnent avec la blancheur de la pièce.

-Êtes vous Satan ? Je demande encore dans les vapes. Vous n'avez pas l'air méchante, peut-être que vous êtes un ange, je reprend toute excitée, comme dans les contes que maman me racontait !

-Du calme mademoiselle, répond la femme en posant une main apaisante sur mon bras, vous n'êtes pas morte, nous avons réussit à vous sauver. Seulement... vous aviez perdu beaucoup de sang et vos jambes étaient dans un sale état. Nous n'avons pas pu..

Son débit incessant me casse les oreilles, je suis trop fatiguée pour me concentrer. Et puis mon corps est si lourd ! Sa main posée sur mon bras semble elle aussi peser une tonne. Mon ventre me donne l'impression d'être gonflé par la douleur. Quand à mes jambes...

-Mes jambes ! Je m'écrie soudain paniquée. Je ne sens plus mes jambes !

-C'est ce que j'étais en train de vous expliquez, me répond le médecin d'un ton doux, vous vous trouvez dans l'un des meilleurs hôpital du Capitole, mais malgré leur médecine avancée, vos jambes avaient subis trop de dégât, nous n'avons rien pu faire. Je suis désolée Aleela, vous ne pourrez plus jamais remarcher.

-C'est un cauchemar, je murmure avant de m'évanouir.

***

-C'est à toi dans trois minutes Aleela ! Tu va voir, les Capitoliens t'adore !

-Je n'ai pas envie de les voir.

Le ton excité de Murry ne me fait ni chaud ni froid. Qu'ils crèvent tous. À cause d'eux, jamais plus je ne pourrais marcher. Et les visions des horreurs que j'ai vécu ne s'estomperont pas. Je suis condamnée à vivre avec. Mais quel importance puisque j'ai gagné hein ?

Bien sur, on essaie de me consoler du mieux qu'on le peut. On me donne des somnifères pour dormir, j'y suis vite devenue accro. On m'a offert un fauteuil extrêmement confortable qui flotte au dessus du sol, avec lequel je peux me diriger seule. Et puis je suis devenue incroyablement riche. Et pourtant, je lâcherais bien tout ça pour retrouver ma vie d'avant, la famine et mes jambes. Ma joie de vivre.

La seule chose qui me réconforte est de savoir ma famille à l’abri du besoin. Ce soir je jouerais le jeu pour eux, parce que ma seul joie est de savoir que je vais les retrouver.

-Tu as le trac chérie ? Me demande Maleyla. Ma robe ne te plaît pas ?

-Elle est magnifique, je répond sans émotion.

Je ne suis pas d'humeur à être condescendante avec Maleyla. Je ne sais pas si je pourrait l'être de nouveau un jour. Pourtant, il est vrai que la robe qu'elle a créée pour moi est incroyable. Elle est éclatante avec ses plumes de paons dorées incrustées dans la longue jupe recouverte de minuscule grains dorés alors que le haut d'une blancheur éclatante est serti de petits éclats dorés. J'ai accepté avec plaisir le bracelet doré en forme d'épis de blé. Je n'ai jamais été aussi heureuse de représenter mon district.

Taila qui m'a été d'une aide précieuse ces deniers jours me prend la main.

-Courage, murmure t-elle, je ne te cache pas que c'est une dure épreuve que de revoir les agonies de tes amis, mais tu as connu pire. Ne montre pas ta colère, pense à ta famille et tout ira bien.
Après tu sera tranquille pour un bon bout de temps ma chérie.

-Merci, je répond émue en serrant fort sa main.

-C'est l'heure ! S'écrie Murry en s'emparant de la petite télécommande qui règle mon fauteuil. Tu as besoin d'aide Aleela chérie ?

-Ça ira, j'ai connu pire.


Retour aux faits (Point de vu d'Aleela)

Je dépose les fleurs sur la tombe de Shad alors que Leevia me prend la main, les yeux embués de larmes. Je passe un bras autour des épaules de Nirina qui s'est mise à sangloter et je l'embrasse sur le front. Cela fait un an que la famille de Shad est venue s'installer dans mon nouveau chez-moi. Comme promis, j'ai pris soin d'eux. Je me suis beaucoup attachée à Nirina, que j'aime maintenant comme une sœur.

Je jette un coup d’œil circulaire à notre petit cercle, émue de voir que tout le monde observe un silence respectueux. Seule Murry n'a pas pu venir, trop occupée par les préparatifs des prochains Hunger Games. Dans quelques jours, je serais mentor. Je sais déjà à quel point voir l'un des tributs que j'avais en charge mourir va me déchirer le cœur.

Mais pour l'instant, je savoure le fait d'être en vie, entourée par ma famille.