Hunger Games Collectif - L'histoire -

J’entre de mon plein gré dans la petite pièce. Le pacificateur referme la porte derrière moi. Comme si j’allais m’échapper. Je m’assoie, prête à attendre. Je ne suis pas vraiment aimée de mes paires donc je ne m’attends pas à de grands défilés de gens en pleurs. Mais la porte s’ouvre sur ma sœur. Je lève les yeux au ciel une première fois, que fait-elle là ? J’avais bien spécifié que je ne voulais pas de visites de la famille. La godiche me prends dans ses bras et se mets à sangloter. Vraiment qu’elle gourde. Je ne sais pas quoi faire alors je lui rends son étreinte pour faire bonne mesure. Heureusement un pacificateur vient me sauver au bout des trois minutes imparties. Je soupire, Cleo est vraiment incorrigible, avec un petit sourire je me jure de lui faire payer ça un jour. A ma grande surprise la porte s’ouvre de nouveau. Si c’est encore un sentimental je vais péter un câble. Le visage dur de mon entraineur entre dans l’encadrement de la porte. Je suis soulagée, je ne vais pas essuyer de larmes cette fois.
-Petra… Tu es la meilleur depuis toujours alors on se revoit bientôt.
Son sourire est radieux, je ne me souviens pas avoir vu sourire mon professeur un jour.
-Et je ferais votre fierté.
Il me donne une courte étreinte d’encouragement. Puis il me dit une chose plutôt étonnante.
-N’oublie pas. Ecrase tous et tout le monde mais surtout… ne tus pas toi-même Tony Mc Kay, laisse les autres s’en charger. Ce serait dommage de revenir avec une mauvaise réputation. De plus il se fera tuer facilement et il le sait. Je l’ai prévenu de ta victoire.
Enfin il toque à la porte et s’en va. Ne pas tuer Tony, ce devrait être facile en effet. Je n’ai pas envie qu’il meurt mais il a fait son choix. Une chose est sure, il va me manquer quand je rentrerais. Il aurait pu être là, nous aurions pu être ensemble mais non, il fait qu’il n’en fasse qu’à sa tête. Et bien il a choisi la mort dans la gloire, on peut dire que c’est une certaine forme de courage ou d’idiotie.
A part mes deux visites inattendues, personne ne vient. Au bout d’un moment, je commence à trouver le temps vraiment long, assise toute seule sur mon divan de velours rouge. Je crois que je finis par m’endormir car un pacificateur me secoue l’épaule, et pas tendrement, lorsque j’ouvre les yeux. Je retrouve mon ami-ennemi dans le couloir. On nous conduit dans une voiture puis dans le train.
Du luxe, du luxe et encore… du luxe. Je lève les yeux au ciel et demande où est ma chambre pour finir ma petite sieste.
Effectivement, je m’endors comme une pierre jusqu’au diner. Après une courte toilette, histoire d’avoir l’air un peu plus fraiche je vais dans le wagon restaurant. En y arrivant je tombe nez à nez avec mon mentor qui m’attrape par le bras.
-Et bien, on dirait que la marmotte est réveillée.
Son sarcasme me laisse de marbre. Pendant près de vingt minutes il me rabat les oreilles de stratégie, d’alliance, etcetera. Au moment où il part se soulager, enfin, avec tout ce qu’il a bu pendant notre entretien, je quitte précipitamment le wagon. Je tente de retourner dans ma chambre dans l’optique de m’y enfermer à double tour. Malheureusement je me trompe plusieurs fois et me retrouve dans le salon où Tony est occupé à regarder par la fenêtre.
-Ca n’aurait pas dû finir ainsi entre toi et moi. Tu n’aurais pas dû te porter volontaire.
Il n’ose même pas me regarder dans les yeux mais je sens la tristesse dans sa voix quand il me réplique :
-Tu es la deuxième personne qui me dit ça aujourd’hui.
-Je sais Trevor me l’a dit.
Il pousse un profond soupir désespéré avant de s’adresser à moi de nouveau.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-J’essaye d’échapper à mon mentor. Ce n’est pas lui qui va beaucoup m’aider dans l’arène tu verrais sa tête.
Je rie doucement, trop doucement pour qu’il m’entende.
-A vous voilà tous les deux, nous allons passer à table.
Quelle rabat joie celle-là ! L’hôtesse nous escorte jusqu’au wagon restaurant où mon mentor, revenu des toilette, me jette un regard assassin. Je réplique par un sourie radieux et lui tire la langue.

Nous nous asseyons devant la télé près à regarder le résumé des moissons.
Alors l’émission commence par le district 1, deux volontaires comme nous, on devrait bien s’entendre. Le garçon a l’air un peu arrogant mais il doit être fort.
Il y a l’air d’avoir de la rébellion dans l’air au district 3. Quels abrutis ceux-là. On ne voit pas grand-chose mais il y a au moins un mort.
Youhou ! Une folle dans le district 5, elle, elle ne va pas rester longtemps en vie. Quant au 6 la fille aussi folle que 5 n’est même pas tirée au sort. Volontaire dans le 7 ? Pour sa meilleure amie comme c’et mignon… Comme la gamine du 8 qui insulte son hôtesse mais il faut avouer qu’elle a raison, sa robe est une horreur. Les autres ne sont pas très intéressants, à part le mec du 10 qui se met à pleurer comme un bébé. Je comprends quand je voie une petite fille sortir des rangs et courir vers le malheureux. Les pacificateurs l’arrêtent bien entendu. Le garçon à l’air fort mais s’il se met à pleurer de la sorte dès qu’il est face à la mort, il ne va pas faire long feu.
L’émission se termine avec ceux du 12. Quand la télé est redevenue noir, l’hôtesse déclare :
-Bonne nuit à tous, nous arriverons demain matin.