Le retour des jeux

Il est tard. Presque minuit. Et je suis assise sur mon lit. Une cible devant les yeux. Un poignard à la main. Un énième tire en plein milieu de la cible. J'ai hérité du don du geai moqueur. Le geai moqueur ? Mon arrière grand mère, Katniss Everdeen. Tout le monde connait son histoire. C'était il y a maintenant soixante dix neuf ans. Une fille et un garçon des douze districts – à l'époque, le Treize n'existait pas – étaient choisi au hasard et envoyé dans une arène. Il fallait tuer tous ces adversaires pour gagner. C'était les Hunger Games.
Primrose, le petite sœur de Katniss avait été choisit cette année là. Pour les soixante quatorzième jeux. Mon arrière grand mère c'était alors précipité pour la remplacer dans l'arène. Quand on parle de la révolte, c'est la première image que l'on nous montre. L'acte qui l'a poussé à devenir le geai moqueur. Le garçon choisit avec elle était mon arrière grand père Peeta Mellark. Lors des interview, avant le lancement du jeu, Peeta avait annoncé devant tout le monde être amoureux de Katniss. Ainsi, ils sont devenus les amants maudits du Douze. Ils se sont retrouvé face à face dans l'arène et ont survécu jusqu'à être les deux derniers concurrents en jeux. Alors, le geai moqueur a commis son premier acte de rébellion. Katniss a sorti des baies empoisonnées en a tendu une partie à Peeta. Cette année, il y aurait deux vainqueur ou pas du tout. C'est comme ça qu'elle voyait les choses. Puis en sortant de l'arène, les choses se sont gâtés. L'année suivante, Peeta et Katniss étaient de nouveau dans les jeux. Mais cette fois, c'était les derniers Hunger Games. Et la révolution a commencé. Puis, ils se sont mariés, ils ont eu un fils, qui a eu un fils, et je suis née.
Le geai moqueur est mort quelque temps avant ma naissance. Je ne l'ai pas connue. Mais j'ai vu tellement de reportage, de vidéos de l'époque. J'ai même rangé la cassette de ses premiers Hunger Games dans un tiroir de ma chambre. Personne ne sait que je l'ai et si quelqu'un l'apprenait, je serais surement châtiée. Il est interdit de regarder les jeux désormais. Pourtant, il m'arrive de m'installai devant la télévision et de les repasser. Je connais chaque détail mis en œuvre pour faire souffrir chaque personne ayant joué ou assisté à ces horreurs. Si les jeux n'avaient pas été banni, et que j'avais été l'une des tributs, je sais que je m'en serai vraiment bien sorti. Parce que à force de les voir encore et encore, je connais les ruses mises en place pour rendre les Hunger Games plus impitoyable que possible.
Quelqu'un frappe à ma porte. Ce ne peut être que Ben. Un dernier lancer de couteau sur la cible accrochée à ma porte, avant qu'elle ne s'ouvre. Mes parents dorment. Mon frère, n'habite plus à la maison.
Ben apparaît dans l'entrebâillement de la porte. Il regarde le couteau avec lequel je joue d'un air méfiant. Ben Clarke est mon meilleur ami. Il est le petit fils de Posy Hawthorne. À l'époque du renversement, Posy était vraiment jeune. Son frère, Gale était le meilleur ami de Katniss. On se connaît depuis toujours. Nous avons un quelque chose qui nous lie comme personne. Notre famille fait partie des familles les plus célèbre de tout Panem. On sait mieux que personne se qui c'est réellement passé. Nous sommes d'ailleurs les seuls à savoir que le geai moqueur n'était pas vraiment partant pour devenir le symbole de la révolution, elle a posé plusieurs conditions avant d'accepter. Évidemment, tout ça a été effacé des livres d'histoire. Je n'ai pas besoin de parler pour qu'il me comprenne. On se connait par cœur. Il me regarde dans les yeux. Des yeux verts, avec un léger contraste bleu sur le milieu, comme terre et mer.
Je pose mon couteau sur ma table de chevet pendant qu'il entre discrètement. Évidement, mes parents ne savent pas qu'il est là. Il s'assoit à côté de moi, il sort un paquet de bonbon de son sac, l'ouvre et nous restons ainsi à manger pendant presque une heure. Je regarde par la fenêtre, pensant à ma journée, à l'annonce du Capitole de cet après midi. Je me demande pourquoi demain, nous seront tous réuni sur la grand-place. Ben me regarde fixement.
- Qu'est ce qui se passe dans ta tête, Len ?
- Rien du tout.
- C'est à cause de l'annonce du Capitole, c'est ça ?
Je ne peux m'empêcher de sourire. Il lit en moi comme dans un livre ouvert.
- Je me demande juste ce qu'il y a de si urgent pour convoqué tout le Douze sur la grand-place. Pour moi, c'est différent. Je sais très bien comment ça se passait à l'époque. Surement mieux que quiconque dans ce district.
- Elena.. Tu sais très bien qu'ils n'existent plus.
- Oui, je le sais. Mais je ne peux m'empêcher d'y penser. Ils sont une grande partie de ma vie. Sans eux, je n'existerais pas.
Cesse donc d'y penser. Demain, tu verra que tu n'as rien à craindre.
Je ramène mes genoux sur ma poitrine et détourne le regard vers toutes ces étoiles dans le ciel. Ben quant à lui, se lève, prend le couteau que j'avais posé sur mon chevet et me le tend.
- Il est temps que je parte. Sinon, je vais réveillé tout le monde. N'y pense plus Len.
Il dépose un baiser sur le dessus de mon crane, pose le couteau à côté de moi et s'en va. Je le regarde partir, et fermer la porte aussi discrètement qu'il l'avait ouverte. Un fois sure qu'il ne reviendra pas, je prend le couteau, lance une dernière fois avant d'enfouir ma tête dans mes mains. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je me sens vraiment mal. Je reste ainsi pendant ce qui me paraît être une éternité, jusqu'à ce que ma nuque devienne raide, et que mes yeux me piquent. Je m'allonge dans mon lit, me cache sous les draps, laisse mon esprit divaguer et finit par m'endormir.