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| Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
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+5aladreeladon Tyrell fyre addict Primrose09 -Shell- 9 participants | |
Auteur | Message |
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Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 10 Sep - 23:12 | |
| Comment tu m'as fait trop peur quand Andy est tombée dans le piège :-o et la course poursuite pour le perroquet m'a bien fais rire :') | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 15 Sep - 18:59 | |
| CHAPITRE 12: Attention: Point de vue d'Andy !- Spoiler:
Nous remplissons nos gourdes dans la grande fontaine de l'Arène. Elle se trouve juste à côté de la Corne d'Abondance, et est assez imposante. Assez pour avoir un train d'avance si quelqu'un nous aperçois de l'autre côté. J'en profite pour nettoyer les plaies causée par les éclats de verres et me laver le visage. Les fines gouttelettes me rafraîchissent immédiatement, et pendant un instant, j'oublie la chaleur constante présente. Quoique en quelques jours, la température s'est franchement radoucie. Zack fait la tête un peu plus loin. Il n'a pas digéré le fait d'avoir été ridiculisé par Rash, et il m'a reproché de l'avoir aidé alors qu'il n'avait aucunement besoin d'assistance. Ça fait pourtant une journée que le groupe des Carrières s'est séparés, mais Zack continu de bouder comme un gamin, alors que je n'y suis pour rien. Nous cherchons toujours la tour de contrôle. Ça nous donne l'impression d'avoir un objectif et de ne pas errer dans le seul but de tuer. Nous n'avons quand même croiser personne. À croire qu'ils se sont tous volatilisé. En même temps, ce parc est gigantesque, avec des recoins et des cachettes de partout et en tout genre. Zack fait tourner distraitement son épée dans sa main, et je m'assure que mes couteaux sont toujours en place en dessous de mon gilet. Le sceau de Panem vient d'avoir lieu, et la nuit s'écroule d'un seul coup. Nous nous éloignons de la fontaine, au cas où, et nous nous retrouvons sur une chose qui doit, je suppose, monter à la vitesse de la lumière avant de s'arrêter brutalement et de redescendre doucement. - Et si on dormait sur les sièges ? Me suggère Zack. - C'est un peu risqué, non ? Nous serions des proies faciles. Il ferme les yeux, épuisé : - Je rêve de me poser sur quelque chose de confortable. Nous décidons finalement de nous cacher dans la cabine de lancement. C'est étroit, nous sommes obligés d'être assis, dos au mur, mais au moins, nous sommes en sécurité, et si quelqu'un entre, nous aurons largement le temps d'attaquer. Je vois les yeux de Zack posés sur moi. Je m'y perds, comme souvent. Les couleurs sont tellement pures, tellement chatoyantes qu'ils brillent même la nuit. Depuis que je l'ai rencontré, à sept ans, je ne me suis toujours pas habituée à ces deux pierres précieuses, même si je le charrie souvent. Il se rapproche de moi : - Andy ? - Oui ? - Tu dors ? Léger blanc. - Binh non. - Moi non plus. J'aimerai bien rire, car je le trouve idiot avec ses paroles logiques, mais je suis morte de fatigue. Il se glisse à mes côtés et pose sa tête sur mon épaule. Puis il murmure d'une voix lointaine : - Je voudrais rentrer chez moi. - Tu as une chance, tu sais. - Peut-être, mais rentrer seul, ça serait pire que mourir. Regarde Ned. Il vit, pourtant on dirait qu'il est mort. Mort dans l'Arène, comme les autres, seulement, son corps continue de vivre. Mais il a perdu son âme. Il a raison, même si le moment est mal choisi pour parler de notre mentor. Je ne sais pas si j'ai vraiment des sentiments pour Ned. Et je ne le saurais jamais. Peut-être le fait qu'il soit un garçon brutale et malheureux m'a plu. Enfin, à présent, ce n'est pas l'important. Je dois paraître impassible aux yeux de tous, il faut que je garde les sponsors qui misent tout sur nous. Et si je n'arrive pas à gagner, j'espère que Zack pourra. C'est encore un gosse, même à quinze ans. La preuve, il ne supporte pas d'être dans le noir. Si il devrait se retrouver seul dans l'obscurité, c'est sur qu'il deviendrait fou. J'espère que nous trouverons un moyens d'apporter de la lumière dans cette Arène, car je suis moi-même angoissée, la nuit. Zack s'est déjà endormi. Appuyé contre moi, les cheveux dans les yeux, on dirait qu'il a dix ans. Attendrie, j'écarte une mèche de son visage.
CHAPITRE 13: Attention: Point de vue d'Andy !- Spoiler:
Claire, du District Six, est morte à l'instant. C'est Rash qui s'est chargé de l'abattre. Avec une hache, il lui a carrément arraché le bras, avant de l'observer lutter contre la douleur un instant. Puis, lassé de la voir agoniser, il lui a fiché son arme dans le crâne avec une rare violence. Du sang a giclé de partout, tachant les vêtements des deux Carrières. Le coup de canon avait déchiré le ciel, et avec Zack, nous avions préférés rester à l'écart. Non pas que nous avons peur de les affronter mais … si, en fait, on est terrifié à l'idée de nous battre contre eux. Surtout contre Rash, qui est le pire Carrière jamais vu. On essaie de ne pas montrer notre peur, car pour des Carrières, on est déjà assez ridicules comme ça. Rash tourne la tête vers nous. Son regard se pose sur Zack. Aussitôt, mon sang ne fait qu'un tour. - Suis-moi, lui ordonnai-je. On fait demi-tour et tentons de fuir sans sembler trop effrayés. Et je pense qu'on y arrive plutôt bien. Comme si on partait pour éviter que le « grand combat » n'arrive trop tôt. Nous traversons le terrain des autos-tamponneuses en glissant un peu sur le métal et grimpons dans le manège des petits chevaux, nous faufilant entre les animaux afin de nous débarrasser de nos opposants. Après avoir couru encore un peu, on s'arrête enfin, essoufflés. Ça fait un moment qu'ils ne nous suivent plus, mais c'était pour la forme. Je m'assoie sur les rails des montagnes russes, heureuse que se ne soit pas en marche et Zack s'écroule à côté de moi. - On a pas eu peur, hein ? - Pas une seconde. - J'ai faim. Je remonte la fermeture de mon gilet. En deux jours, la température a incroyablement chuté. Nous sommes passé d'une chaleur estivale à un début de printemps, quand il commence à peine à faire beau. Et je parie que ça ne va pas s'arranger. Jusqu'au dernier jour, ça ne fera que baisser, jusqu'à arriver à un stade hivernal. Nous restons un instant ici, avant de reprendre la marche. Nous passons devant une grande roue. Zack frissonne et me demande comment les gens peuvent s'amuser en montant là-dedans. - L'adrénaline, sûrement, répondis-je. - Dans ces cas-là ils n'ont qu'à faire les Jeux, question adrénaline ils auraient été servis. J'ai un léger rire. J'ai eu assez de pression pour toute ma vie, même si je sais que ça ne fait que commencer. Deux stands, tout en longueur, s'étalent, face à face. Intriguée, je discerne des peluches dans l'un. À l'intérieur d'une machine, elles tapissent le sol, et je ressens l'envie de me blottir à l'intérieur, confortablement. - Viens voir par-là ! M'interpelle Zack. Il se tient à l'autre stand. Il tient un objet long et plutôt lourd dans ses mains. - C'est une arme à feu ? Demandai-je, émerveillée. - Une carabine, ouais. Les gens s'amusaient à tirer sur les cibles, là. Si ils les touchaient, ils avaient une peluche ou un truc du genre. - Ils devaient vraiment s'ennuyer à cette époque. Il enfile trois cartouches et vise une cible jaune et noir. La détonation me fait sursauter, laissant un petit trou à quelques centimètres du milieu. - Tu crois qu'on pourrait s'en servir pour éliminer des tributs ? Demandai-je en la soupesant. - Je ne pense pas. À la limite, peut-être les blesser légèrement, donc pour nous laisser le temps de fuir, mais rien d'autre. - Même dans la tête ? - Ça ne ferait qu'une grosse bosse et un méchant mal de crâne. - Prends-en un quand même. On est jamais trop prudent. Il cale la carabine à son épaule et bourre son sac de munitions. Puis, il sort de la poche de devant une barre chocolatée, qu'il saisit délicatement et commence à grignoter. Je fais de même avec des bonbons particulièrement piquants. Puis, nous buvons longuement, sans un mot. Demain, il faudra vraiment se mettre dans le Jeu. Si les Juges estiment que nous ne sommes pas assez « producteurs », ils risquent très probablement de trouver un stratagème pour se débarrasser de nous. Je demande à Zack ce qu'il nous suggère de faire. - Binh, on trouve des tributs. Et on les tue. - Merci, heureusement que tu es là. - Y'a pas de quoi. D'autres questions ? - Comment on les trouve ? - Tu pose un peu des questions stupides, non ? J'ouvre la bouche. Mais c'est vrai qu'il a raison, je dis n'importe quoi. Si on veut trouver des tributs, il faut tout simplement chercher. J'ai juste envie de combler les blancs. J'ai peur du silence, car j'ai l'impression d'être seule. Et seule signifie perdre Zack. Et je n'ai pas envie que ça se produise. Quand il a été tiré au sort, j'ai su que mon volontariat ne sera pas inutile en tout point. Je pourrai le protéger, même si il est capable de se débrouiller sans moi.
CHAPITRE 15:
POINT DE VU DE NED - Spoiler:
Aucun mort pour aujourd'hui. Les deux tributs du Onze sont passés juste à côté d'Andy et Zack mais aucun n'a remarqué la présence de l'autre. Au Capitole, nous avons tous retenus notre souffle, persuadé qu'une bagarre allait éclater. Mes protégés sont endormis sur le toit du stand de peluches, bien en sécurité. Ils sont recroquevillés, et semblent avoir froid. César nous a renseigné sur les conditions météorologiques, ce matin, et en fait, je crois que c'est innovant. En général, la température reste standard du début à la fin. - J'aurai tellement apprécié un combat entre ces quatre tributs ! Je tourne la tête vers la femme chez laquelle je suis. Je dois passer la soirée chez elle, ordre de Snow. Avec ses cheveux verts coiffés en banane et sa robe à poids noirs et blancs, on dirait une femme d'un ancien temps. Quand je suis entré chez elle, elle m'a expliqué qu'elle s'est achetée cette tenue après avoir vu Andy au grand Cirque. Puis, elle a papillonné des paupières, pour que je remarque ses yeux, l'un rose et l'autre bleu. La mode à la Zack est lancée, apparemment.
Voulez-vous un autre cocktail, Ned ?
Elle claque des doigts et aussitôt un Muet dépose un grand verre rempli d'un liquide bleu épais. Je me force à boire une gorgée et tente de ne pas tout recracher sur elle.
Que pensez-vous de cette édition, mademoiselle Gevenippen ? Commençai-je poliment en posant la mixture loin de moi.
Je ne suis pas naturel du tout, et je ne sais pas si elle le ressent. Un chef Pacificateur m'a donné un message de la part de Snow, qui disait que si je ne satisfaisais pas les habitants et sponsors, les dons pour mes tributs me seront retirés, et donc moins de chance pour Andy et Zack de survivre, et encore moins pour moi d'être libéré de mon métier. Alors me voilà, en train d'essayer vainement de faire la conversation à une femme que je ne connais même pas. Elle est pourtant très gentille, et plutôt compréhensive, mais ça bloque, comme toujours. Je suis mieux seul, sans contact. On dirait que Snow fait exprès de me mettre dans des situations qui ne me correspondent pas. Il essaie de me transformer en sorte de marionnette, je le sais parfaitement. Et j'assiste à mon changement, impuissant. Je suis à sa merci. La jeune femme pose sa main manucurée sur la mienne : Je hoche la tête et tente un petit sourire en coin histoire de donner l'impression que cette familiarité me fait plaisir :
Connie, alors. Et bien, mon avis est plutôt mitigé. Les tributs restants semblent tous plutôt prometteurs, et aucun d'entre eux n'a plus de chance de gagner qu'un autre. Sauf peut-être Rash. Sa rage est tellement présente qu'on pourrait presque la sentir. Il me donne des frissons de peur rien qu'en le voyant. Bien étrange d'ailleurs, il paraît si sensible et si attentionné, à première vue. Pensez-vous vraiment qu'il gagnera ? Qui sait, après tout ? Nous avons tout les ans des surprises, on espère que l'un gagnera, et finalement, c'est le petit garçon que personne n'a remarqué qui se retrouve vainqueur. C'est ça que j'aime, avec ces Jeux. Le hasard. Tout le monde a une chance, il suffit de la saisir au bon moment, n'est-ce pas, Ned ? Bien sur. Ce sont vos tributs qui m'ont le plus touché, cette année. Pourtant, d'habitude je m'intéresse au garçon le plus imposant, le plus cruel. Mais j'ai bien envie de faire une exception. Si vous arrivez à me convaincre, bien entendu.
La convaincre ? Si je suis ici, c'est qu'elle est déjà convaincu, non ? Je lui ai déjà dis toutes les qualités de mes tributs, et elle avait l'air plus que satisfaite. Elle veut quoi ? Un strip-tease ? Que je couche avec elle ? Elle pose ses mains sur mon torse et entreprend de me caresser. Je me redresse subitement avec un léger rire : Elle me jette un regard rempli d'incompréhension :
Mais, si vous êtes ici, c'est pour que nous prenions du bon temps, les Jeux en font parti, certes, mais ce n'est pas la raison principale. Qui vous a dis ça ?
Son regard se fait plus moqueur, et elle se lève pour être à ma hauteur – bien qu'elle soit minuscule à côté de moi -.
Mais voyons, ça se fait, tous les ans, avec tous les vainqueurs ! J'ignorai que vous n'étiez pas au courant. Vous n'avez encore jamais fais ça ? Jamais. À vrai dire je ne pensais pas le Capitole capable de nous soumettre de la sorte. Vous savez que si je répète ce que vous venez de dire vous serez mort ? Probablement.
Je me gratte la nuque et regarde autour de moi. Les Muets se sont retirés, comme s'ils avaient prévu la suite. S'offre à moi deux possibilité : accepter de coucher avec Connie pour être tranquille par la suite, ce qui ne sera pas non plus désagréable car elle n'est pas la plus laide femme que j'ai rencontré. Mais faire cela voudrait aussi dire que je me suis une fois de plus soumis à Snow, et donc que ma fierté en prendra un coup. Ou alors, je refuse poliment, je perds l'argent qu'elle comptait m'offrir pour mes tributs et les Pacificateurs me tombent dessus, mais j'aurai gardé ma dignité. Connie fait glisser sa robe le long de sa peau, silencieusement. De jolies courbes -bon, pas naturelles je l'accorde- m'attendent. Je me mords les lèvres. Au fond, ce ne sera pas une si mauvaise expérience. Enfin, je suppose. Mike me serre la main. Maintenant que nos tributs ce sont définitivement séparés, nous avons dû, comme prévu, modifier notre accord. Rien de bien compliqué, nous partagerons juste l'argent quand ce sera au nom « Carrières ». C'est juste, simple et clair. Ce que j'aime. Je marche au milieu des passants, dans la rue. Les mains dans les poches, je garde les yeux rivés sur l'écran géant de cet immeuble, où les Jeux sont diffusés. Peter se trouve entre le manège à petits chevaux et les autos tamponneuses, camouflés à travers une rangée d'arbres. Toujours seul, il se réveille à peine quand les caméras font un gros plan sur lui. Aussitôt les yeux ouverts, il range sa couverture de survie dans son sac à dos et reste ainsi, sur ses gardes. Position stratégique quand on sait que la plupart des tributs meurent quand ils sont en déplacement. Ça passe maintenant à Rash et Light. Ils marchent sans un mot, côtes à côtes, prêts à sauter sur tout ce qui bouge. Ils se retrouvent dans une sorte de petit parc avec toboggan, petite cabane et tout ces trucs pour gamins. Ils s'échangent un long regard puis se décident à s'installer sur les balançoires, histoire d'attendre qu'il y ait du mouvement. Remy est recroquevillé dans une voiture volante, impossible à discerner tant il est bien caché. À en voir ses lèvres bleues et ses tremblements, je paris qu'il a froid. Lily se recoiffe non loin de lui, ses cheveux étant dans un état lamentable après la nuit agitée qu'elle a dû passer. C'est maintenant que ça chauffe. Andy et Zack toujours endormis sur leur petit toit, et les deux tributs du Onze qui les aperçoivent. Discrètement, ils grimpent et se retrouve vite devant mes tributs.
Tu t'occupe du mec, je prend la fille ? Demande le garçon.
Mais non ! Pas maintenant ! Je pile net, et un vieux couple me rentre dedans. Je n'écoute pas leurs protestations. Ils ne peuvent pas mourir de cette manière tout de même, si ? Ils s'approchent plus d'eux. Zack se réveille à cet instant, sautant sur ses jambes, suivi par Andy, alertée par le mouvement. La suite se passe tellement rapidement, de manière tellement stupide que j'ai du m'asseoir en plein milieu du trottoir pour reprendre mes esprits. Le mec du Onze attrape Andy à la gorge et la plaque au sol dans un bruit de fracas. Sa coéquipière n'a pas le temps de tenter d'empaler Zack avec un javelot qu'il lui tire une balle dessus, au niveau de l'abdomen, la faisant basculer du toit. Elle pousse un petit cri, mais sa chute n'est pas violente. Andy suffoque sous le poids du garçon, son visage, censé être mâte se retrouve blanc, puis bleu. Zack récupère son épée et transperce le dos de l'agresseur, qui a tout de même le temps de se relever en poussant un long cri. Il se débat un instant, l'expression transformée par la douleur, mais Zack tient bon, et ne relâche pas son arme. Alors, un coup de canon résonne, et le mec retombe comme une poupée de chiffon en arrière, entraînant Zack sous son poids. Ils s'écrasent brutalement sur le bitume. Restent alors deux corps étendus. La fille du Onze prend la fuite en apercevant son coéquipier ainsi. Il faut un moment à Andy avant de reprendre son souffle et ses esprits. Elle se redresse, puis rebascule sur le côté, secouée de violentes nausées. Son visage met du temps à retrouver une couleur à peu prêt normale, et pendant tout ce temps, je reste assis par terre. Les passants me jettent des regards outrés, mais je m'en moque. Je suis comme hypnotisé par la scène, je ne dois pas en perdre une miette, même si je ne sers actuellement à rien. Finalement, après de longues minutes, elle parvient à se traîner en bas du magasin et de rejoindre les deux corps. Elle repousse loin d'eux celui du Onze et se laisse tomber sur Zack. Elle lui tapote les joues, murmure son nom, l'asperge avec de l'eau, mais il reste inconscient. Il faut dire que sa tête a violemment frappé le sol. Il a vraiment eu de la chance de ne pas mourir à cet instant. Andy retire sa veste et recouvre son ami. En t-shirt, elle va vite grelotter, car la température a encore chuté, mais ça n'a pas l'air de la bloquer. Qui sait ce qu'il va arriver à Zack, une fois qu'il aura récupéré ses esprits ? Va-t-il se réveiller, d'ailleurs ? Il est peut-être dans le coma. Je ne peux pas savoir. Personne ne peut savoir à par les Juges. Le capteur que chaque tribut a dans le bras peut, en effet, donner tous les renseignements médicaux nécessaires. Des battements de cœur à la température corporelle en passant par la gravité des blessures internes et externes. C'est aussi ça qui leur donne la certitude qu'un tribut est mort, ou pas. Les caméras zoom sur les larmes qui coulent sur les joues d'Andy. Puis nous voyions la tribut du Onze, accroupie entre deux arbres, la tête entre les mains. On l'entend sangloter doucement, je me mords les lèvres. Dans le feu de l'action, on ne peut pas se rendre compte que tous les tributs ont malgré tout une âme. On tue, c'est tout. Parce que c'est le Jeu, parce que l'on a pas le choix si on ne veut pas être tué par quelqu'un qui ne réfléchit pas. Je ne m'en étais jamais rendue compte, mais c'est là que je vois cette jeune fille à la peau brune pleurer, alors que je ne me suis jamais intéressé à elle, que je comprends, une fois de plus, l'horreur de la chose. Qui recommence chaque année. Au fond, si Zack meurt maintenant, il n'aura pas à subir la suite. C'est logique, mais en fait, je ne sais pas si ceux qui sont sur de mourir au bain de sang sont les plus à plaindre.
CHAPITRE 15 Point de vu de Ned: - Spoiler:
La nuit est tombée, dans l'Arène. Au Capitole, le soleil commence à peine à se coucher. Les habitants sont presque tous chez eux, en train de se préparer pour une énième grande soirée. Où je suis bien sûr, forcé d'y aller. Comme il ne reste que huit tributs, je vais sûrement avoir droit à une interview. D'autant plus que Zack ne s'est toujours pas réveillé. Andy a dû le porter pour trouver un endroit plus sûr, et ils sont finalement retournés à leur sorte de cabine de lancement. Elle veille sur lui comme si c'était son propre frère, j'ai pu d'ailleurs leur envoyer un panier repas bien garni. C'est avec une grande lassitude que je laisse Calypse s'occuper de ma tenue. Elle me parle gentiment, essaie de me faire décompresser, consciente de mon état. Elle m'aide à enfiler une sorte de pull à col trèèès en V bleu pastel, découvrant alors la moitié de mes cicatrices et me donnant une allure plus qu'efféminée, et me passe un pantalon en toile beige. Je n'ai même pas envie de protester, puisque je sais que ça ne servira à rien. Avant de me quitter, elle m'embrasse doucement sur le front. J'en suis tout ému. Maliana m'attrape le bras, son éternel sourire figé sur ses lèvres roses. La pièce est plutôt bondée de monde, ça déborde jusqu'à la terrasse. Heureusement qu'elle m'a repéré parmi la foule car je ne l'aurai jamais reconnue. Elle me force à m'asseoir au bar et mon regard se porte automatiquement sur l'écran géant. J'ai peut-être manqué quelque chose d'important. - Ned ? - Il s'est passé quelque chose pendant mon absence ? Demandai-je fébrilement. - Ned ! - Mais quoi bordel ?! J'arrache mon regard de l'image d'Andy et Zack pour me rendre compte que je suis en train de broyer le bras de Maliana. Je la relâche, me passe une main sur le visage et commande un cocktail. - Le journaliste ne va pas tarder à nous rejoindre pour parler des tributs, m'annonce-t-elle. - Je suis vraiment obligé de … - Ne recommence pas, s'il te plaît. Tu m'as promis de faire des efforts. Je m'accoude au bar et bois une gorgée du breuvage. L'alcool me réchauffe l'estomac, sensation plutôt agréable qui tranche avec mon monde glacial. Maliana me regarde avec toute la compassion du monde. C'est d'ailleurs la première fois que je la vois m'observer avec tant de tristesse, je dois vraiment faire peine à voir. - Ils ont une chance, Ned. - Ils ? Tu sais très bien qu'il n'y a qu'un vainqueur ! - Ça peut être l'un des deux. Je me frappe le front, dépité. Elle ne peut pas comprendre. Un homme s'approche de moi, suivi d'une équipe de tournage. Je détaille avec un profond mépris son costume orange et son nœud papillon bleu. - Ned Arrich, n'est-ce pas ? Je suis Koyan Miltenon, journaliste. Pouvez-vous m'accorder quelques instants ? - Avec tout le plaisir du monde, mon cher ami ! Dis-je après avoir rit de la manière la plus fausse du monde. Il semble néanmoins satisfait de mon « enthousiasme ». Il commence alors une série de questions, toutes plus inutiles les unes que les autres. On parle d'abord, une fois de plus, de mes propres Jeux, puis des qualités de mes tributs, de Zack qui ne se réveille pas, et tout ce qu'il va avec. Et même avec toute la volonté du monde, je faiblis, mentalement, et physiquement. Je m'avachis sur ma chaise et je réponds de plus en plus subtilement. Heureusement, Maliana se décide enfin à me relayer. Je termine mon verre et entreprend de rentrer à l'hôtel afin de suivre mes tributs sans être dérangé. Des gens m'arrêtent pendant que je cherche la sortie. Ils commencent à papoter avec moi de choses stupides qui ne servent à rien, et lorsqu'ils commencent à me parler de dons, je leur montre Maliana en précisant bien qu'elle s'en occupe pour toute la soirée. Après une longue série de photos et embrassades, je parviens finalement à la porte et me jette au dehors comme si une bombe allait exploser. Affalé comme une épave sur le canapé de l'appartement, je ne détache pas mon regard de l'écran. Maliana est rentrée depuis bien longtemps, elle doit dormir à poings fermés à cette heure. Moi, je suis incapable de me reposer. Depuis qu'ils ont été lâché dans cette foutue Arène, je ne dors plus. J'ai tellement peur de manquer quelque chose, de louper un événement et d'arriver trop tard pour leur envoyer un parachute ! J'en deviens parano, totalement accro à cette émission que je déteste pourtant. Je ne mange presque plus non plus, et j'ai dû perdre beaucoup de poids. Ça doit bien faire une semaine, tout au plus que ça a commencé. Et depuis cet instant, plus encore qu'avant, je ne vis plus. Je ne suis même plus maître de mon propre corps, de mes propres décisions. Rémy, le gamin du Quatre, s'est trouvé un refuge à l'intérieur du stand de peluche. Il a dû réussir à déverrouiller la porte et à présent, il est au chaud, confortablement installé et caché par des dizaines de peluches. Pour la première fois, je le vois dormir sereinement. Et j'en suis heureux pour lui. Qu'il profite de ce moment de répit. Lily aussi paraît moins nerveuse. Elle a trouvé un petit stand de nourriture et a dû manger quatre gros sandwichs avant de descendre trois litres d'eau. Rassasiée, elle est restée couchée, habilement dissimulée derrière la porte. Quand à Peter, il est le premier à avoir découvert la maison hantée. Gigantesque et sombre, elle est digne d'un film d'horreur. Pas impressionné pour autant, il s'est faufilé à l'intérieur, sûr d'être à l’abri. La fille du Onze est morte. Tuée d'un couteau en pleine tête. Par Andy qui, folle de rage en voyant Zack resté inconscient, la retrouvée peu de temps après le décès du tribut masculin. Elle a agit comme une barbare, a fiché son arme au milieu de son front dans un hurlement de colère. La pauvre fille est morte sans le savoir. Seul rebondissement de la nuit. À présent, il règne dans l'Arène comme un sentiment de calme, de ressourcement. Même Rash et Light semblent savourer ce moment, emmitouflés dans leur duvet dans la cabane du petit parc. Un nouveau souffle pour tout le monde. Et si les Juges les laisse se reposer ainsi, c'est qu'ils doivent sûrement attendre d'eux quelque chose. J'ai dû malgré tout m'assoupir, car quelques heures plus tard la lumière me réveille brutalement. Je lâche un ronchonnement étouffé par un coussin. Maliana pousse un petit cri : - Ned ! Tu m'as fais peur ! Tu n'as pas bougé de là ? Elle lorgne la télé, toujours allumée, et se penche sur moi maternellement. Je garde mon regard sur l'écran, faisant mine de ne pas la voir. - Regarde-moi dans quel état tu te mets … Elle attrape la télécommande et éteins. Aussitôt, je bondis - Non ! Allume ! - Tu as besoin de faire une pause. - Arrête, rends-moi ça ! Il faut que je surveille Andy et Zack ! Mais elle garde, malgré mes protestations, la télécommande serrée contre elle. Bon sang, mais qu'elle me laisse tranquille un peu ! Je fais ma vie, qu'elle fasse la sienne ! Si je veux rester à regarder mes tributs, j'ai parfaitement le droit ! Même Snow le recommande, de « toujours garder un œil sur le bon déroulement des Jeux ». Mes lamentations se transforment rapidement en menaces, qu'elle s'efforce d'ignorer, ce qui est plutôt honorable car je commence à être vraiment vulgaire. Je suis sur que je suis en train de manquer quelque chose, si ça trouve ils se sont fait attaquer, peut-être sont-ils déjà morts, tout les deux, et je n'aurai pus rien faire, à cause de cette femme idiote. - Bordel, rends-moi cette FOUTUE TELECOMMANDE, PUTAIN ! J'ai carrément hurlé ces derniers mots. Je n'ai jamais haussé le ton de la sorte, en général, ma voix autoritaire suffit à calmer un régiment, mais là, j'ai les nerfs en pelotes, et Maliana n'a pas l'air de comprendre. Elle recule, effrayée par la puissance de ma voix. Je la pousse d'un geste rageur, et elle s'écroule sur le canapé. Je lui saute alors dessus, à califourchon et, ignorant ses cris d'indignation, je lui arrache la télécommande des mains. Je crois que je brise un ou deux de ses bracelets de perles avec. C'est dingue, je me sens de suite mieux. Je me laisse tomber sur le côté et rallume l'objet de ma hantise. En plein sur Zack, qui ouvre les yeux. J'envoie un regard assassin du côté de Maliana qui a faillit me faire louper ça. L'aube s'est à peine levée, là-bas. Des nuances orangées balaient le ciel, éclairant faiblement le parc et lui donnant un aspect plutôt irréel. Zack se redresse sur un coude, en grimaçant et cligne plusieurs fois des yeux. Il lui faut quelques instants avant de passer outre le mal de tête qui doit le faire atrocement souffrir. Finalement, après une autre série de clignements d'yeux, il tourne la tête à gauche, à droite, l'air de plus en plus inquiet. - Andy ? Andy, tu es là ? Il se balance en avant et commence à tâter autour de lui. Qu'est-ce qu'il fait bon sang ?! La jeune fille se réveille aussitôt et pousse un cri de soulagement : - Zack ! Il s'arrête net et se tourne vers elle. - Est-ce que ça va ? Tu as fait une sacré chute, j'ai cru que tu t'étais brisé le crâne - Je ne m'en souviens pas. Je me rappelle juste avoir tué le mec du Onze. - J'ai eu peur que tu ne te réveille pas ! Elle le prend dans ses bras. Il sursaute à ce contact. Finalement, Andy se recule de lui et fronce les sourcils : - Qu'est-ce qui ne va pas ? - Andy … commence-t-il, sur le point de paniquer. Pourquoi sommes-nous dans le noir ?
Les caméras se rapprochent d'eux, et on remarque, même ici, que quelque chose cloche. Bien qu'Andy ne soit qu'à quelques centimètres du visage de son ami, le regard de Zack passe à travers elle. Ses yeux bougent, cherchant un repère ou une source de lumière. Andy recule, et agite doucement sa main devant les yeux du jeune garçon. Aucune réaction. - Tu ne me vois pas ? Il avale sa salive, sa respiration se faisant de plus en plus saccadée : - Je ne vois rien du tout. - Pas même une ombre, ou un reflet ? - Le noir. Complet.
CHAPITRE 16: Point de vu de Ned: - Spoiler:
Après l'avoir fixé pendant de longues secondes, Andy regarde autour d'elle, comme si elle cherchait une solution. Ou peut-être essaie-t-elle de savoir s'il blague, ce qui serait vraiment étonnant. Mais non. Les beaux yeux de Zack se posent de partout, mais n'accrochent à rien. - Andy, s'il te plaît fais quelque chose, ne me laisse pas comme ça ! Elle ouvre la porte de leur cabine de lancement et aide son ami à sortir. Il sursaute de nouveau à son contact. Un froid saisissant semble les accueillir au-dehors. Zack commence à réellement paniquer. Bien que la jeune fille le soutienne aux épaules, il se tient les bras tendus vers lui, prêt à anticiper le moindre obstacle. - On peut pas devenir aveugle d'un instant à l'autre, c'est pas possible ! Lâche-t-il en trébuchant sur une pierre. Andy reste silencieuse, totalement surmenée par l'événement. En même temps, qui pouvait s'y attendre ? J'en suis choqué, incapable de remuer. Alors, elle ... elle ne peut rien faire. - Parle, ne me laisse pas dans le silence ! J'ai peur Andy, il n'y a rien, je ne vois rien ! J'ai l'impression d'être mort ! - Calme-toi, ça ne va faire qu'empirer les choses, tente-t-elle de dire inutilement. - Me calmer ? Comment je peux me calmer ? Je suis déjà pas à l'aise quand je dois mettre une foutue cagoule, alors, être dans le noir total, c'est pire qu'un cauchemar ! Putain mais pourquoi j'ai pas pu y rester à cette chute ?! - Arrête, tu vas nous faire repérer ! - Mais qu'ils nous repèrent ! Tu n'as qu'à me tuer sur le champs, de toute manière je ne m'en rendrais même pas compte ! Il repousse l'aide d'Andy et titube dans tout les sens, les mains plaquées sur son visage avant de tomber à genoux. Il se frotte les yeux, comme si ça pouvait faire quelque chose, en continuant de crier ses paroles horribles. La jeune fille reste stupéfaite. Les bras ballants et la bouche entrouverte, elle le regarde lutter contre un monstre inexistant, un fantôme qui s'amuserait à lui couvrir la vue. Un flash éclaire ma mémoire à cet instant, et je comprends que le cauchemar qui la torturait tant quand elle était près de moi vient de devenir réalité. Le flou qu'elle m'expliquait, les hurlements de Zack, ses cris de panique. Elle est en train de vivre sa terreur nocturne. - Ned, que pensez-vous du malheur qui frappe votre tribut masculin ? - Allez-vous faire quelque chose ? - À votre avis, a-t-il encore des chances de survivre ? Sans sa vision, il sera handicapé pour la suite, alors, croyez-vous qu'il pourra tout de même se débrouiller ? Je me frais un chemin à travers la foule de journalistes qui me harcèlent. Je dois rejoindre la salle des mentors et des personnages renommés pour visionner les interviews de tout les tributs, obligation. Et je suis retourné par ce qui est arrivé à Zack. J'ai pourtant eu le temps de m'en remettre, maintenant que nous sommes en milieu d'après-midi. Mais je n'y arrive pas. La panique que j'ai discerner dans sa voix, la terreur qui se lisait sur son visage, ça m'a détruit, j'ai cru avoir définitivement perdu le peu de capacités mentales qu'il me restaient à cet instant. Je suis resté prostré durant de longues minutes, incapable de bouger. Heureusement que notre adoré Capitole a une médecine de folie. En trois piqûres, ils m'ont remis sur pieds, et maintenant, je suis carrément drogué. J'arrive finalement à la grande salle, et m'y engouffre sans demander mes restes. Les Pacificateurs se chargeront de renvoyer les journalistes. Tout les mentors sont présents, avec leurs hôtes/hôtesses et les plus grands sponsors aussi. J'attrape une pomme en passant prêt du banquet, préparant des réponses aux questions qu'on va me poser par rapport à mes impressions sur Zack. Ça ne manque pas. En attendant le début des interviews, l'attention se porte principalement sur moi. Jamais un tel événement n'était arrivé depuis la première édition, donc forcément, tout le monde est excité de cette nouveauté et veulent partager leurs émotions avec moi. J'essaie de paraître neutre et sérieux, comme d'habitude, alors qu'en vérité, je tremble comme une feuille et mon cœur bat bien plus rapidement qu'à la normale. Entre deux sponsors, j'attrape le bras de Maliana qui discute plus loin. - Ils ont mis quoi dans leur seringue, ces blaireaux d'infirmiers ? - Je ne sais pas, ce que tu as toujours eu lorsque tu n'étais pas bien. - D'habitude, je n'ai qu'une piqûre. . - Tu étais vraiment dans un état pittoresque. Je prends quelques secondes pour reprendre mon souffle. J'ai l'impression d'avoir fait le tour du Capitole en courant. - Une dose, c'était largement suffisant. Pour ma carrure, c'était le nécessaire. Les autres n'en ont qu'une demie, je prenais déjà plus que la moyenne. Maliana, si je crève d'une crise cardiaque je te jure que je te hanterai jusqu'à la fin de tes jours. Elle éclate de rire, comme si j'avais dit la chose la plus drôle du monde : - Pauvre Ned ! La médecine est censée soigner, pas tuer. - Je ne veux pas mourir tant que mes tributs sont toujours là. - Tes tributs, ou juste Andy ? Je fronce les sourcils. Elle s'explique : - Tout le monde sait ce qu'il s'est passé dans ta chambre. - Il ne s'est rien passé ! - Du calme, au contraire de s'être offusqué, les gens trouvent ça attendrissant. - Mais nous n'avons rien fait ! - Personne n'a dit que vous aviez fait quelque chose. On sait juste qu'elle t'a retrouvé dans ta chambre et que tu t'es occupée d'elle tendrement. La rumeur n'a pas été déformée. Ça, c'est plutôt inhabituelle, en effet. - Le Capitole essaie de faire de toi quelqu'un de plus sensible, continue-t-elle. Depuis tes Jeux, tu es vu comme un être sans cœur et sans sentiment. Ici, nous aimons voir les vainqueurs évoluer. C'est donc avec joie que les habitants ont accueilli cette vraie rumeur. - Je vois. Je ne sais pas quoi dire d'autre. Ça montre juste, une fois de plus, à quel point j'ai perdu contrôle de moi-même et que j'agis, maintenant inconsciemment, en fonction du bon vouloir du Capitole. Une main sur le cœur pour tenter de le calmer, je m'assois par terre, le souffle court. De petites lumières vives viennent obstruer ma vue. J'aperçois des personnes qui se penchent sur moi. Ma respiration s'intensifie de nouveau, mon cœur accélère encore plus la cadence et une douleur insupportable me traverse le bras gauche. Je ne suis tout de même pas en train de faire une attaque, pas ici, pas devant tout ces gens stupides ! J'essaie de me calmer de moi-même, mais rien à faire. Je sombre dans le néant.
CHAPITRE 17: Point de vu de ZACK- Spoiler:
Je m'accroche à mon épée comme à ma vie. Maintenant, je mise tout sur mon ouïe, qui, en même pas une journée, s'est développée de façon remarquable. Mais je ne me fais pas à cette constante obscurité. Enfin, qui peut si faire ? Je finirais ma vie aveugle, je le sais. Et qui sait combien de temps il me reste à vivre ...
Mais heureusement que je ne suis pas seul. Andy reste près de moi, même si maintenant je suis plus un poids pour elle qu'autre chose. Elle m'a dit qu'elle n'allait pas m'abandonner, qu'elle allait rester avec moi, que pour qu'elle me laisse il faudrait qu'elle meurt. Ces dernières paroles sont plus effrayantes que rassurantes dans une situation comme la notre.
D'après elle, l'après-midi est bien entamée. Elle me tient par la main pendant que nous (enfin, surtout elle), cherchons une cachette. Les postes de lancements sont devenus trop risqués car la chasse à l'homme s'est intensifiée depuis ce matin, continuant même pendant la nuit. Andy déniche finalement un coin.
- C'est comme un petit bois, me décrit-elle. Cachés derrières ces arbres, nous avons une vue incroyable sur le parc. On peut voir arriver n'importe qui. - TU peux voir arriver n'importe qui.
Je sens son regard intensément posé sur moi. Je suis tout de même cruel avec elle. Je soupire :
- Pardon, je suis plutôt perturbé. - C'est rien.
Un bruit de moissonneuse batteuse me fait bondir. Je m'agrippe au bras d'Andy, qui me dit de me calmer. Comment je peux me calmer ? Le ciel est très probablement en train de nous tomber sur la tête, et je dois rester calme ?!
- Oh ! S'exclame-t-elle émerveillée. - Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? - Le parc s'éclaire ! Toutes les lumières s'allument les unes après les autres, c'est superbe !
Des musiques de manèges me viennent, qui se mélangent entre elles, certaines plus fortes que d'autres. Et à travers le noir constant, je perçois quelques pâles lumières, tellement pâles qu'elles ressemblent à une simple illusion.
- Tout semble prendre vie, c'est beaucoup moins effrayant, continue-t-elle. - Tu crois que quelqu'un a trouvé la tour de contrôle ? - Peut-être. Ou alors les Juges estiment qu'un peu de changement ne fait de mal à personne.
C'est vrai que ça me change énormément. Depuis le début, nous cherchons un moyens d'établir la lumière, et maintenant que je ne vois plus rien, elle vient d'elle-même. Les Juges se foutent bien de moi. Ils devaient connaître ma peur, ils jouaient avec moi. En devenant aveugle, c'est comme si il avait obtenu un bonus. Grâce à moi, ils ont même dû avoir une promotion. Super.
Un petit silence s'installe, qu'Andy s'empresse de combler après avoir quelques peu réfléchi :
- Du coup, notre cachette ne sert plus à rien. Si le parc reste allumé la nuit, nous sommes une cible facile. Finalement, je ne sais pas si c'est une très bonne chose, cette histoire d'éclairage.
Elle m'aide à me relever, me colle mon épée dans la main et nous repartons d'un pas las.
Je touche à pleines mains les objets autour de moi, essayant de m'imaginer le décor de cette maison hantée. Andy n'était pas très rassurée à l'idée d'aller là-dedans, mais elle s'est finalement laissée convaincre lorsqu'elle a remarqué que nous serions constamment dans l'obscurité. Des bruits de portes qui grincent, loups garous et hurlements de fantômes pourraient nous effrayer, en tant normal. Mais lorsque l'on a vécu ce qu'on a vécu, une vulgaire maison dites « hantée » n'est qu'une balade de santé, et ces bruits ridicules auraient plus tendance à me faire sourire que frissonner.
Une matière douce retiens mon attention. Je fais glisser mes doigts dessus, intrigué, et je finis par reconnaître une tête et de longues dents acérées.
- Qu'est-ce que c'est ? Demandai-je à Andy. - Un ours. - Un vrai ?
Je l'a sens s'approcher à son tour.
- Oui. Empaillé.
Je retire mes mains avec dégoût. Elle éclate de rire.
- Je plaisante, c'est un faux. C'est vraiment immonde, ici. Heureusement que tu ne vois pas. - On échange si tu veux. - Ça paraît tellement vrai. Ces toiles d'araignées, tout ce sang qui coule sur les murs, cet espèce de mannequin empalé sur ces piques géants.
Elle s'arrête net à la fin de sa phrase.
- C'est comme ça que tu as faillis mourir, remarquai-je d'une voix éteinte.
Sa main attrape la mienne et nous commençons à avancer prudemment. Andy reste étrangement muette, le bruit de nos pas n'est seulement perturber par la bande son censée être effrayante qui passe en bruit de fond. Ses doigts se ressert sur les miens et je ressens son angoisse. Je l'interroge sur ce qu'elle voit, et elle met quelques secondes avant de répondre.
- Ils sont tous là. Ce n'est pas une simple maison hantée. C'est une maison de l'horreur. Nous sommes tous là. - Quoi ? - Ça représente les mises à mort importantes de cette édition. Et des précédentes. Tout ça d'une qualité plus vrai que nature.
Elle déglutit péniblement.
- C'est carrément gore. On voit Marthy, le frère de Jef, mort, avec son frère penché sur lui. Après il y a Shine, à côté de Dayd, et plus loin, Dayd, d'une blancheur cadavérique dans les bras de Shell. Puis, Vigor, à l'instant où il allait faire éclater sa bombe.
Nous avançons toujours, et au fur et à mesure sa voix se teinte d'une émotion, d'une peur refoulée. Je l'écoute, comme absorbé, les images de ces morts se dessinant dans ma tête avec une netteté étonnante.
- Ramon, dans un état lamentable, et Ned qui se traîne vers Shell. C'est vraiment horrible.
Elle ouvre une porte, qui grince exagérément.
- Et là. Ce sont nos Jeux, Zack. Tous les morts de notre édition, et d'autres scènes marquantes.
Je me sens tirer en arrière :
- Non, je n'ai pas envie de regarder. Je ne me sens pas bien, j'ai envie de sortir.
Nous restons pourtant dans cet endroit maudit. Andy nous a ramener dans la salle principale, qui selon elle est « moins morbide » et paraît même « accueillante » à côté de ce qu'elle a vu. Un coup de canon me fait sursauter et je m'agrippe à son bras pour m'assurer qu'il ne lui est pas destinée.
- Un de moins, dit-elle sans saisir mon inquiétude
Le soir, Andy décide de me laisser cinq minutes pour aller voir la projection du sceau dans le ciel.
- Je viens avec toi. - Non, tu ne bouge pas, je vais juste voir qui est mort tout à l'heure. - Tu es sur que ne veux pas que je t'accompagne ? - Certaine. Reste ici, je reviens dans quelques minutes à peine.
Je garde mon épée serrée contre moi, à l’affût du moindre bruit suspect. Le temps passe, lentement, et je commence sérieusement à angoisser. Finalement, je me lève, et commence à chercher la sortie à tâtons. Je bute dans une petite table et tout le contenu se déverse, manquant de me faire trébucher et de me faire m'empaler avec ma propre épée. J'atteins enfin un mur, et me glisse, tout collé contre lui pour ne pas me perdre. Ma main touche une poignée, que je m'apprête à tourner. La porte s'ouvre juste avant.
- Zack ? Je t'avais dis de ne pas bouger. - J'avais peur que quelque chose ne t'arrive.
Je sens son sourire. Elle me colle un baiser sur la joue. Un cri s'élève dans son dos, et j'ai le réflexe de reculer vivement, me prenant les pieds dans quelque chose et tombant derrière le canapé. Un bruit sourd me glace les sangs et après avoir retrouver mes esprits, je me traîne à quatre pattes vers la porte.
- Andy ? Chuchotai-je. C'était quoi, ça ?
En réponse, je perçois des sortes de petits hoquets, tout proche.
- Andy ? Tu es là ?
Je touche quelque chose de chaud et liquide. Une odeur métallique me prend à la gorge. Mes mains atteignent le visage de mon amie et descendent le long de son corps. Mon cœur manque de s'arrêter lorsque mes doigts passent sur un trou béant et visqueux sur sa poitrine, sûrement causé par une hache, et je me retire brutalement, choqué. Je sens qu'Andy m'attrape doucement la main. La sienne est tremblante et moite.
- Andy …
Son sang imbibe mes vêtements. Je me penche sur elle, conscient de l'inévitable : Andy est en train de mourir.
- Je suis désolé, lui dis-je en secouant la tête.
Sa main presse un peu plus la mienne. Ses soubresauts continuent, elle tousse légèrement, s'étouffant avec son propre sang. Son corps entier tremble et je sens ses yeux qui me fixent, implorants. Je me mords les lèvres pour ne pas pleurer. Après de longues minutes de lutte, un souffle, plus intense que les autres, s'échappent de ses lèvres. Ses hoquets cessent. Sa main relâche la mienne et retombe mollement sur le sol. Et le coup de canon retentit. Je ne sais pas combien de temps je reste accroupis prêt d'elle. C'est une voix, vers la forêt, qui m'a sortie de mes sombres pensées. La voix de Rash, qui crie à sa partenaire que je suis là. Paniqué, je me traîne précipitamment à l'intérieur du château, et claque la porte derrière moi.
- On va te faire subir le même sort qu'à Andy ! Jubile Rash.
CHAPITRE 18:
POINT DE VU DE NED: - Spoiler:
J'émerge dans une salle aux murs immaculés. J'ouvre les yeux avec difficulté, et mets quelques minutes avant de m'habituer à cette blancheur extrême. J'ai un mal fou à remuer mes muscles, j'ai l'impression de m'être endormis durant des siècles. Encore pâteux, je constate que je me trouve dans une chambre d'hôpital, branché à une machine dont le « bip-bip » régulier retentit à mes côtés. Je mets un instant avant de vraiment sortir du sommeil, et par la suite, je me sens en pleine forme. Le brouillard qui embrumait mon cerveau se dissipe enfin, et je me redresse sur les coudes en clignant encore un peu des yeux.
Qu'est-ce que je fous là ? Depuis combien de temps suis-je ici ? Où en sont les Jeux ? J'espère que je n'ai rien manqué d'important !
Prudemment, je retire les tuyaux de mon bras et les électrodes de ma poitrine. Je me glisse hors du lit, mais un infirmier style videur de deux mètres entre à cet instant :
- Vous devez rester couché, me lance-t-il froidement. - Je dois surveiller mes tributs, répondis-je sur le même ton. - La fille est morte.
J'ouvre la bouche.
- Il faut que je sorte, lâchai-je précipitamment.
Je saute du lit, en titubant un peu, et suis arrêté aussitôt par l'infirmier.
- Vous ne bougerez pas. - Et pourquoi donc ? - Vous n'êtes pas en état. Je vous rappelle que vous avez fait une crise cardiaque. Pendant deux heures, vous étiez cliniquement mort. - À cause de votre foutu traitement ! - Si ça peut vous rassurer, le médecin qui se charger de votre cas a été exécuter pour son impudence.
Quel soulagement. Sauvé la vie d'un homme pour en voir un autre mourir, c'est vrai que c'est juste et tout à fait normal. Un soupir d'agacement s'échappe de mes lèvres.
- Mais laissez-moi suivre les Jeux, au moins ! Je suis mentor, je dois faire passer ma santé après la vie de mes tributs ! - De toute façon, il ne vous reste que le garçon. La fille s'est prit un sacré coup de hache par le mec du Deux. On ne la reverra pas de sitôt, la demoiselle.
Je tente de repousser l'homme qui me barre la sortie, qui m'attrape par les épaules et me soulève sans effort. Je ne pourrais jamais m'habituer au contact humain, et encore moins quand celui-ci pèse cent cinquante kilos et est plutôt menaçant. Je réagis en essayant de le frapper, je me débats comme un beau diable, et il commence à avoir du mal à me maintenir. Il me soulève jusqu'à mon lit, m'y plaque violemment et j'ai la désagréable impression de ressembler à un enfant turbulent qu'on puni. Et c'est étrange, mais à cet instant, autour de moi, mes délires recommencent. Il y apparaît Dayd, Shell, Vigor, Ramon, Speck et beaucoup d'autres. Chacun reste immobile, vêtus de blanc à me contempler, sans expression. J'oublie l'infirmier qui m'observe aussi, semblant surpris de ma soudaine attitude de panique. Car les fantômes se mettent à dégouliner de sang, coulant de leurs orbites, nez et bouche. Puis, sous mes yeux grands ouverts, ils portent leurs doigts devant eux, et se les arrachent, dans un bruit de craquement d'os terrifiant. Un long frisson de dégoût me traverse la colonne vertébrale. Et je crois qu'encore une fois, je me perds dans mes cauchemars et mes souvenirs.
Par à coup, je me vois hurler, des infirmiers tentant de m'immobiliser, puis je suis attaché au lit par des sangles en cuirs, toujours à me débattre, des lumières dansants devant mes yeux et le souffle court et enfin, un vieil homme me saisit le bras et y plante une seringue. Un liquide glacial me glisse dans les veines, et je me sens sombrer vers un monde doux et cotonneux.
- Ne vous inquiétez pas pour Zack, parvins-je à comprendre, Maliana s'occupe de lui jusqu'à ce que vous soyez en état de sortir.
La suite page 5 !
Dernière édition par -Shell- le Sam 30 Nov - 11:56, édité 8 fois | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 15 Sep - 20:49 | |
| Ben dis donc j'avais raté pleeeeeeins de chapitres moi! Du coup j'ai tout rattrapé!
Oh cette histoire de sucreries c'est une tuerie x) | |
| | | Lightways Plante des primroses
Messages : 5883 Date d'inscription : 19/02/2013 Age : 26
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 15 Sep - 22:53 | |
| - Chapitre 1:
"il était impensable que son unique enfant ne vive pas la même aventure inoubliable que lui." A ba bien sûr ! Il est vraiment dérangé son père, vouloir faire vivre ça à son seul enfant ! Il doit avoir trouvé ça agréable lui :') Et bien voilà pourquoi Speck s'est sacrifié, tout s'éclaire ! "La famille de Dayd a été exécuté en public. Ses deux parents, et Gélika, sa sœur." Haaaaaaaaaaaaan ! Noooooooooon ! Pourquoi tu a fait ça euuuuuh ! Oh mais non Albin et Symon ils ont rien compris ! Je suis sûre que Shell est Dayd auraient pas voulu qu'ils fassent ça. Comme si c'était agréable pour lui d'avoir tué tout ce monde. "Les infirmières étaient jolies, après tout." Ba voilà c'est sympa tout ça , restons positif hein
- Chapitre 2:
Andy ? Je connais un mec qui s'appelle comme ça tiens :') A ba bravo. Une jolie fille de son âge, comme si c'était pas déjà assez dur ! Oh les méchants ! Même pas de volontaire pour Zack ! "dégustant une glace dégoulinante de chocolat" :face:Pardon "- J'ai une vie tout ce qu'il y a des plus ennuyantes. Métro, boulot, dodo, comme les gens disaient, il y a longtemps. Quitte à mourir, autant vivre l'aventure de sa vie, non ?" Ça c'est tout à fait toi Oh mais je suis d'accord avec Zack moi ! Je vois pas pourquoi Ned s'énerve attends il a l'air bien Zack ! Le but de Ned : ne plus être mentor.
- Chapitre 3:
Oula Zack a une sacrée faiblesse pour l'arène là ! :O Espérons que les autres tributs ne l'apprennent pas :/ Fin' déjà sa partenaire le sait mais bon ... ^^' "Quelqu'un m'a mis la main aux fesses. - À moi aussi, coupe Zack, le regard dans le vide." Alors là je promets pour une fois c'est pas moi j'y suis pour rien 0:) "- Insomniaque ? - Tout à fait. - C'est bien triste. Alors, je vous écoute." Le mec qui s'en fout pas trop :') Owé Andy avec une tête de psychopathe, trop bien !
- Chapitre 4:
Light, je croise souvent ce prénom ! Dans Death note et puis des fois les gens m'appellent comme ça pour raccourcir mon pseudo ^^ "Remy, quatorze ans. Sa peau très mâte et ses yeux clairs me rappellent furtivement quelqu'un" Hum hum ? Quel plan tordu nous prépares tu encore ? x) Mouahahah je l'aime ce petit Zack ! Qui va sûrement mourir comme tous les autres
- Chapitre 5:
"Enfin, cela concerne surtout Zack, capable de sauter du véhicule en plein milieu car il en a simplement marre." Se serait juste... épique ! Jeeeeeeeef
C'est super intéressant de ce point de vue n'empêche on voit bien ce qu'il se passe pour les mentors, ce qui n'est pas le cas dans Hunger Games puisque Kat' et Peeta n'ont pas eu ce rôle ! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 16 Sep - 17:44 | |
| Tes commentaires m'avaient manqué ma petite Aude ! - Chapitre 1:
Binh son père, c'est le cliché du Carrière, Cato en pire quoi xD C'est pas moi c'est les Pacificateurs je voulais pas les tuer moi >< En même temps ils ont chacun perdus un proche, et en ce qui concerne Shell, tué de ses propres mains donc perso j'aurais la rage aussi Le petit Ned il est plutôt positif en effet
- Chapitre 2:
J'adore ce prénom, tant pour une fille que pour un mec :3 Oui, je me suis beaucoup inspiré de moi pour créer son personnage C'est clair qu'il a trop la classe le pitit Zack ! J'ai essayé de lui donner un air à L je sais pas si ça se remarque ...
- Chapitre 3:
Ah ah c'étais donc toi ? oh bah ça va alors si c'est que toi ! Mddr ouais il s'en bat les stecks le Ned, en même temps il dort pas vraiment non plus et il se plaint pas LUI !
- Chapitre 4:
J'aime aussi beaucoup ce prénom, c'est tout doux ... Dans Final Fantasy y'en a une qui s'appelle Lightning, c'est joli aussi ! Je suis juste cruelle, rien de plus Je ne dirais rien ! rien du tout !
- Chapitre 5:
Ouais mais bonjour la punition après xD
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| | | Lightways Plante des primroses
Messages : 5883 Date d'inscription : 19/02/2013 Age : 26
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 16 Sep - 23:35 | |
| Vouiiiiiii il était temps que je m'y mette ! Bin bien sûr, c'est les pacificateurs pas toi ! Qui qui écrit hummmm ? Mais c'est la faute au capitole pas à Ned ! Qu'ils s'en prennent aux anciens gagnants ils en ont pas grand chose à faire je pense le capitole x) Après c'est sûr que leur réaction se comprend... ! Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa mais ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii c'est L tout s'explique ! Les cheveux, la posture, le caractère, l'air rêveur, les sucreries et le fait que je l'aime ! Du coup tu ne vas pas tu ne dois pas tu ne PEUX PAS le tuer ! Interdiction formelle. C'est dans quel Final Fantasy ? | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 17 Sep - 19:30 | |
| Je refuse de répondre à cette question ! >< Je sais pas encore ce que je vais faire de lui ... :3 mais en tout cas, en trois fictions je crois que je me suis jamais autant attachée à mes tributs qu'à eux deux, ça va être vraiment dur de m'en séparer Euh ... les derniers :3 | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 21 Sep - 15:58 | |
| Pfyuuuuh! j'ai relu les 4 premier chapitre et continuer jusqu'au chapitre 11. Me reste le douze, mais comme j'commence à voir flou, j'me dis que c'est une mauvaise idée.
Comme toujours, j'aime beaucoup le style. Et pis finalement j'aime bien Ned >< J'l'ai detester à la fin de la dernière fiction, et j'lui en veut toujours d'avoir tuer Shell! Mais bon, le pauvre quoi >< J'l'aime beaucoup quand même. En fait c'est plus de la compassion.
j'ai pleurer en voyant apparaître Jeff. T .T Le pauvre gamin. J'avoue que j'm'attendais aussi à ce qu'il ai un "accident" mais d'un côté tu as pas tord: la douleur psycologique c'est ce qu'il y a de pire.
Alors j'trouvais les deux tributs du deux étranges, mais après mure réfléxion, j'aime beaucoup Andy (et j'ai cru que tu allait la tuer dans la boutique! J'me préparais à sortir le couteau pour me venger de sa mort), mais finalement elle s'en sort.
Je suis aussi très étonnée de la séparation si rapide des Careers. Je comprends pas pourquoi. Même s'ils ne s'entendent pas, il se séparents rarement avant d'arriver dans les 5 derniers non? Y'en a toujours un ou deux qui meurent entre temps, donc ils restent le maximum ensemble. En tout cas j'aimerais que Andy s'en sorte. Dans les tributs, tout comme Ned, l'histoire de Peter m'a choquée. Genre deux frère deux années de suite? Pour moi c'est pas du hasard T .T Les pauvre quoi T .T
Bon, j'suis un peu fatiguée, donc j'penses que j'ai oublier des choses: si j'y repense ensuite j'te le dirais! Mais j'attends la suite avec grande impatience, même si il me reste le chapitre 12 encore! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 22 Sep - 19:31 | |
| Liline ! De toute façon toi, tu aime toujours les gens tristes et à plaindre :p Ah oui Jef ... pauvre gamin comme tu dis >< J'ai été vache avec lui je l'accorde, mais il le fallait ! Je savais que vous, croyant me connaître, penserai que je tuerai Andy dans la boutique, c'est donc avec plaisir que je l'ai faite survivre Et ouais, il faut croire que cette édition est plutôt particulière pour qu'ils se séparent si tôt ! Chapitre 13 en ligne ! :DD | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 18 Nov - 18:46 | |
| J'ai relâché cette fiction il y a un moment car je n'avais plus de lecteur, mais bon comme ça me rend malheureuse de ne pas terminer cette histoire, je m'y remets Voilà donc le chapitre 14 en ligne ! | |
| | | elicul25 Tue Cato
Messages : 707 Date d'inscription : 10/08/2012
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 20 Nov - 13:18 | |
| Heyyyyyy ! Je suis venue rattraper mon retard, et te dire que oui tu as des lecteur (au moins une aha) et que j'aime toujours autant. Moi coucher avec une fille artficielle comme Conie (si j'étais un mec bien sur) je pense que ça me dégouterai. Je suis sure que Zac est pas mort (: quoique avec toi tout est possible. Mais c'est bien, des personnages qui ne sont pas tout le temps des survivors | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 20 Nov - 18:31 | |
| Owoui une lectrice ! Binh disons qu'en plus de ça, Ned a tout de même la pression du Capitole, on voit bien que ça ne l'enchante pas non plus, mais qu'il essaie de relativiser. C'est vrai qu'il aurait pu tomber sur quelqu'un de bien pire, une vieille toute fripée ou encore un homme, donc bon à sa place j'aurais été bien content je pense :') Aha Zack :3 Le pauvre, je lui en fait voir de toutes les couleurs, effectivement il n'est pas mort, mais sa chute ne restera pas sans conséquence ... Oui, je déteste les personnages super-héros capable de tout faire, c'est exaspérant, et il n'y a plus aucun suspens et aucun plaisir à lire | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Jeu 21 Nov - 20:07 | |
| Et voici le chapitre 16 en ligne, toujours page 4 ! | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Jeu 21 Nov - 22:23 | |
| BON! J'ai tout relut d'un coup! J'adore (toujours comme d'habitude quoi!)
Bon par contre faut que t’arrêtes de t'acharner sur ce pauvre Ned là! Je lui en veut d'avoir tuer Shell, mais à part ça, j'ai juste envie de le prendre dans mes bras et de lui faire un gros calin! @.@
Sinon .... :WTF avec Zack? Franchement, j'veux pas dire, mais j'préfère voir Andy mourir que Zack! ... On peut envoyer des parachutes? *sors*
SInon, j'ai hâte de voir la suite, mais surtout comment va évoluer Ned: c'est ça le plus intéressant, les coulisses des HG et tout!
Aller! Continue sur cette voie ma petite Captain! J'ai hâte de lire la suiiiiiite! J'pense à toi dans le train comme ça xD | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Jeu 21 Nov - 22:32 | |
| Je m'acharne pas sur Ned, je fais juste évoluer un mentor de manière logique :3 Bon okay, j'avoue qu'il prend cher mais c'est pour la bonne cause !
Mddr eh non pour les parachutes, c'est pas comme dans la fic commune hein, ce serait trop facile sinon !
Merci ma Liline ! <3 | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 23 Nov - 12:37 | |
| Le Chapitre 16 est en ligne page 4 ! | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 23 Nov - 17:00 | |
| Tu sais que je te déteste a mort pour ce que tu fais subir à mon pauvre Ned! Nan mais franchement, spece de Sans Cœur! T. T j'espère que ça va aller quand même, il a intérêt à survivre!
Et pis mon pauvre Eack aussi! Pourquoi il et aveugle? Faut pas qu'il mourru! J'suis sur tu vas le faire de suicider ou un truc comme ça! T'es vraiment atroce avec tes personnages! Y. Y | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 23 Nov - 22:11 | |
| Oh mais WHAT mais HEIN mais QUOI? *en perd ses mots*
Mais tu vas chercher ou tes idées de fou là! Nah mais les mannequins quoi....! *brrrrrrrrrrrrrr*
Ah et pis la mort d'Andy c'est terrible quoi! Saleté de Careers! Franchement, j'leur en veux! C'est horrible! Pauvre Andy. Bon, bah j'préférais qu'elle meurt plutôt que Zack, mais quand même! Il va arriver quoi à ce pauvre Zack! Le pauvre, il va jamais survivre aux Careers, surtout à Rash quoi! Ce mec est un taré! O. O
A quand la suiiiiiite ? | |
| | | elicul25 Tue Cato
Messages : 707 Date d'inscription : 10/08/2012
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 25 Nov - 18:31 | |
| - spoiler:
Noooooooooon Andy est morteeeeeeeeeeee !
| |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 30 Nov - 12:06 | |
| CHAPITRE 19: - Point de vu de Zack:
Le souffle court, je m'engouffre derrière un rideau, en ignorant le nuage de poussière qui me tombe dessus. J'entends ses appels, derrière moi. Il est tout prêt, et semble beaucoup s'amuser. Je ne sais pas s'il sait que je ne vois plus. Dans tout les cas, il ne me laissera aucune chance. Heureusement, ici, il ne voit que légèrement plus que moi. Mais il est le prédateur. Et je ne suis qu'une vulgaire souris. S'il m'attrape, je suis mort. Comme Andy. Je balaie son visage de mes pensées. Les mains tendues devant moi, j'anticipe chaque obstacles avec difficulté. Plusieurs fois je me suis étalé de tout mon long dans la discrétion la plus inexistante, plusieurs fois je me suis pris violemment murs ou portes. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas où je vais. J'essaie de ne pas le montrer, mais je suis tétanisé. Je n'ai plus aucun repère, je ne connais pas cet endroit, je ne sais même pas à quoi ça ressemble. Ce sentiment de vulnérabilité, je ne l'avais jamais connu aussi intense. J'aurais pu me battre contre Rash, mais dans ces conditions, c'est carrément peine perdue. Je suis donc condamné à errer dans ce foutu manoir à la recherche d'un endroit sur. Je passe des portes aux hasards, sans savoir sur quoi tomber de l'autre côté.
- Alors, Verron, tu fais moins le malin, maintenant ! Toi qui te sentais si puissant !
Je sursaute en entendant sa voix si proche. J'atteins un meuble et y touche une poignée. Sans plus réfléchir, je me jette à l'intérieur et referme la porte. Puis je tâte autour de moi. Un placard. Ou la cachette la moins discrète au monde. Mais je ne peux pas faire autrement. Il manquerait plus que la porte soit en verre pour que le ridicule de la situation soit à son apogée. Par mesure préventive, je tapote dessus histoire de m'assurer qu'elle est bien en bois. Et me stoppe net en entendant une autre porte grincer, juste à côté. Des bruits de pas me crispe et je cherche par réflexe mon épée.
- Bordel ! Ne puis-je m'empêcher de murmurer. Car, forcément, je l'ai laissé prêt du corps d'Andy.
- Il a dû partir, lâche une voix féminine. Allez, Rash, ne soit pas ridicule, on aura d'autres occasions de le trouver. - Il ne va pas nous filer entre les doigts ! Je l'avais ! Je l'ai vu mort, et il a fallut qu'il décampe ! - Je n'aime pas cet endroit. Viens, on s'en va. - Ne me dis pas que tu as peur, Light. Je ne t'ai pas connu comme ça. - Je n'ai pas peur, je dis juste que c'est une mauvaise idée. C'est sûrement piégé, et je n'ai pas envie de mourir si prêt du but. - Parce que tu crois vraiment que tu vas gagner ? N'oublie pas que si tu es arrivé jusqu'à là, c'est bien grâce à moi !
Je les écoute se disputer en retenant mon souffle. Rash doit-être en train de retourner la salle à en juger par les bruits étouffés qui me parviennent. J'essuie sur mon jeans mes mains moites et me force à déglutir le plus silencieusement possible. Mon cœur tambourine douloureusement contre ma poitrine et j'ai peur qu'ils l'entendent, de l'autre côté.
- Je peux très bien me débrouiller sans toi, arrête de te croire le centre du monde, toi aussi tu vas mourir ! - Je gagnerais, et personne ne m'en empêchera ! - Et bien j'espère que tu te feras tuer. Un vainqueur comme toi, personne ne le voudrais ! - Pardon ? Il se dirige apparemment vers elle, décidé. Il ne va pas tout de même pas … si ?
- Rash, qu'est-ce que tu fais ? Arrête ! - Tu crois vraiment que je vais te laisser m'insulter comme ça ? - Je suis désolé, lâche-moi, tu me fais mal ! Elle doit se débattre du mieux qu'elle peut, car Rash lâche un cri de douleur. Je m'enfonce un peu plus dans le placard, mal à l'aise et surtout mort de peur. À cet instant, un violent choc enfonce la porte de ma cachette, et je me retrouve plaqué contre le fond du meuble, coincé. Je retiens une exclamation de surprise. Un brisement d'os me glace les sangs, suivit d'un gémissement, et d'un corps qui s'écroule. Il l'a eu. Un coup de canon retentit. J'essaie de me tenir à quelque chose, car je sens que je vais défaillir. Rash va vouloir ouvrir le placard, s'est obligé, et s'il le fait, je suis mort. Mes doigts enlacent quelque chose de long et fin, et en m'appuyant dessus, il s'abaisse de cinq centimètres. Le fond auquel je suis adossé se dérobe aussitôt, et je me retrouve sur un sol froid, le souffle coupé par le choc occasionné par la chute.
Je me redresse péniblement, affolé. Où je suis, maintenant ? Qu'est-ce qui c'est passé ? J'ai dû enclencher un levier, et ouvrir une sorte de passage secret. Qui mène où ? Est-ce que Rash va le voir ? Je cherche à me lever, trouver un point d'appui, et mes mains touchent un mur en pierres glaciales, pareil au sol et je m'y agrippe pour m'aider à me mettre debout. Et, toujours à tâtons, je m'enfonce une fois de plus dans l'inconnu, la boule au ventre.
CHAPITRE 20: - Point de vu de Ned:
Une voix me tire doucement d'un lourd sommeil sans rêve. Un écho, une berceuse, chantée, non, chuchotée par une voix féminine. À travers les effets du calmant, j'essaie de percevoir les paroles, et quelques bribes me viennent alors. « Cause these words are knives and often leave scars The fear of fallen appart And truth be told I never was yours The fear, the fear of fallen appart. » Des paroles simples, douces, mais profondément mélancoliques, qui m'arrachent un pincement au cœur. J'émerge lentement de mon monde cotonneux et constate que le chant ne vient pas de ma tête, mais d'à côté de moi. Après avoir bougé un peu mes doigts, je papillonne des paupières afin de m'adapter à la clarté de cette pièce blanche. Je tente de me passer une main sur le visage, mais elle reste figée sur le matelas. Il en est de même pour mes jambes. Je baisse alors les yeux et me rends compte que je suis attaché au lit. Je fronce les sourcils. Une voix s'élève, me faisant sursauter -enfin, du peu que je peux, bien sur- - Comment vous sentez-vous, monsieur Arrich ? - Oppressé. Je tourne la tête et découvre alors mon interlocutrice. Une jeune femme en blouse blanche est assise prêt de la « machine de survie », à bidouiller quelques fils et régler quelques boutons. Une courte queue de cheval brune, dont l'élastique menace dangereusement de s'échapper tant ses cheveux sont lisses, de grands yeux noisettes légèrement cernés, c'est sur qu'elle ne ressemble pas aux filles d'ici. Pas une touche de maquillage ne vient toucher son visage. À vrai dire, elle paraît épuisée. Mais un doux sourire reste tout de même posée sur ses lèvres. - Mesure de sécurité prise par les médecins. Je ne dois vous détacher sous aucun prétexte. - Pourquoi ? - Vous avez été caractérisé comme un danger pour les autres et pour vous-même. Vous vous êtes blessé à la mâchoire et deux infirmiers ont été blessé. - Oui, bah ils ne sont pas morts. Maintenant je voudrais être libéré. Elle secoue la tête : - Sous aucun prétexte. Je suis désolé monsieur Arrich. - J'aimerai suivre les Jeux, s'il vous plaît, mademoiselle … Je lorgne son badge : - Eireen. Je veux juste, voir les Jeux, lâchai-je, las. - Ce sont justement ces Jeux qui vous mettent dans cet état. Je relâche ma tête sur l'oreiller. Le monde est décidément contre moi ! Maintenant que Snow a compris que j'étais à sa merci, et prêt à accomplir tout ce qu'il désir, il m'enlève ma seule motivation. Si j'avais continué à être réticent, pour sûr qu'il m'aurait cloîtrer dans une pièce avec un écran géant diffusant les Jeux H24. Je lance un regard implorant à la jeune femme, qui s'assoie prêt de moi, et chausse ses lunettes. - Je suis chargée de vous surveiller régulièrement, et prendre des notes sur votre comportement afin de savoir si vous êtes apte à sortir bientôt. - Je suis apte à sortir maintenant. Elle me sourit, sans saisir le mépris dans mes paroles. - Vous avez été considéré comme ayant des troubles du comportement et de l'esprit. - Ouais. En gros, je suis fou. Je renifle avec énervement. Eireen pose une main sur mon bras, que je tente de retirer par réflexe, geste bien sûr impossible lorsque l'on est attaché. - Vous n'êtes pas fou, monsieur Arrich. - Mais détachez-moi, alors, bordel ! Je me crispe et commence à m'agiter, me tortillant avec difficulté pour essayer de me dégager. La jeune femme prend quelques notes sur son carnet et reporte son attention sur moi. - Qu'est-ce que vous avez écrit ? Vous notez vos observations sur l'animal sauvage, c'est ça ? Après, vous ferez votre compte rendu aux médecins, qui en parlerons autour d'eux pour atterrir dans les oreilles de Snow et il pourra bien rigoler en m'imaginant ? Elle me montre son carnet, ses yeux plantés sur moi. État physique : blême et cerné, yeux hagards et injectés de sang. État mental : tient une conversation. - Je peux voir les Jeux ? - Je suis désolé monsieur Arrich, je n'ai pas le droit. Je soupire longuement, les sourcils froncés pour contenir la migraine qui me tape dans le crâne : - Andy est morte, pour de vrai ? Silence. J'encaisse le coup. - Et Zack ? Il parvient à s'en sortir ? - Il se trouve dans une situation délicate. Le tribut du Un le poursuit, il est dans la maison hantée. Je n'ai pas l'autorisation de vous en dire plus. - Je veux lui envoyer de l'aide, il faut que je fasse quelque chose, je suis là pour ça, c'est mon rôle. - Votre hôtesse s'en charge. Elle lui envoie le nécessaire. Un rire tonitruant, hystérique raisonne, et je mets un instant à comprendre que c'est de ma gorge que s'échappe ce rire. Maliana est incapable de comprendre si on lui dit que l'on voudrait être seule, alors aider un pauvre gamin à deux doigts de mourir ? C'est la meilleure ! Choisir cette pimbêche ignorante causera la perte de Zack, et c'est tout ! Je gigote un peu plus, vraiment pas à l'aise dans cette position d'infériorité. Mon nez me gratte. Insupportable. Je tente quelques grimaces avec mes lèvres pour essayer de l'atteindre, mais je ne parviens qu'à me baver dessus. Je cligne des yeux. Les lumières sont vraiment trop forte ici. Un peu de soleil ne ferait pas de mal. D'ailleurs, quelle heure est-il ? Je jette un regard pleins de dédain à Eireen, qui continue de me fixer comme une cruche. J'ai chaud. La sueur perle le long de mon visage, me chatouillant au passage. Je donnerais tout pour qu'on me relâche. Mon t-shirt me colle à la peau. Les sangles me font souffrir. Stop. Arrête de te plaindre Ned. Tu n'es pas à plaindre. Tu n'es pas en train de risquer ta vie pour satisfaire un petit peuple de crétins, en attendant un présent de ton mentor irresponsable. Je veux faire quelque chose. Je n'ai pas envie que Zack meurt. Il ne peut pas mourir. Je ne veux plus que personne meurt. Je veux oublier ce que j'ai fais. J'ai tué. J'ai tué. Pour survivre. J'ai agis en égoïste. Personne ne voulait mourir. Une respiration saccadée me fait tourner la tête vers Eireen. Pourquoi respire-t-elle de la sorte ? Non, ce n'est pas elle. C'est moi, je crois. J'ai la tête qui tourne. Tu les as tous tué, Ned. Tout est de ta faute. Tu as cru gagner ? Tu vas voir, tu vas vivre la plus douloureuse défaite que personne n'a jamais vécu.Un visage se dessine devant moi. Je plisse les yeux, espérant reconnaître les traits rassurants de l'infirmière. Une face plus que familière me liquéfie sur place. Shell. Celle que tu as tué en dernier, Ned. Tu sais, cette pauvre fille qui ne faisait de mal à personne et qui espérait juste revoir son chéri. Oui, car elle, quelqu'un l'attendait, au District, elle aimait quelqu'un. Pas comme toi, qui n'a gagné que pour toi-même, que par simple fierté, par simple peur de mourir. Blanc. Ses yeux sont blancs. Pas d'iris, pas d'émotion. Du sang tâche sa peau, elle sourit, un sourire édenté d'où s'échappe un liquide verdâtre et une épaisse fumée. Elle est hideuse. Je ferme les yeux, le plus fort possible, mais son image reste bien nette, en face de moi. Sa face s'approche un peu plus de la mienne, et elle me souffle son haleine fétide au nez. J'ai l'impression de mourir. Faites quelque chose, arrêtez-ça. - Sors de ma tête ! Mon cri déchire la pièce. La créature monte carrément sur moi, et s'engouffre dans ma bouche. Mon souffle se coupe immédiatement, et je ne peux qu'hurler et me débattre. Des bestioles blanches me courent dessus. Non, ce sont des mains. Des mains gantées, qui me plaquent contre le lit. Tout bouge, j'ai l'impression d'être secoué dans tout les sens, d'être dans une de ces boules géantes qu'on aurait balancé du haut d'une falaise. Lâchez-moi, laissez-moi partir, une bonne fois pour toute. Leur visage sont recouvert d'un masque, les rendant méconnaissables. Je ne les connais pas, ils ne me connaissent pas. Je ne sais pas ce qu'il me font. Et je ne sais pas ce que je fais. J'aperçois, entre deux blouses blanches, Eireen, en retrait, adossée contre un mur, les yeux écarquillés et un bleu s'étalant sur sa joue blanche. Elle me comprend, je le sais. Elle sait que je ne dois pas rester ici. Elle est ma seule chance de sortir. Il faut que j'arrive à la rejoindre, il faut que je lui explique. Un léger moment d’inattention de la part des médecins, et me voici à quatre pattes sur le lit, tentant de me diriger vers elle. Des mains se posent aussitôt sur moi pour me recoucher, mais je tiens bon, et utilise toute ma force pour me libérer. L'un des hommes en blouse m'attrape par la taille et me tire en arrière. D'autres me saisissent les jambes pour me faire perdre l'équilibre. Le bip-bip de la machine me vrille les oreilles, et je sens mon cœur taper douloureusement contre ma poitrine. J'appelle Eireen, et n'ai le droit qu'un regard peiné en guise de réponse. Bon sang, dis-leur de me laisser ! Dis-leur, toi, tu sais ce que je ressens ! Et fais les taire, je t'en supplie, je ne supporte plus d'entendre leur voix étouffées demander des calmants, des seringues et me dire de me calmer. Je suis calme bordel ! C'est à cause de vous que je m'énerve ! Je cris de plus belle, espérant les éloigner de moi en même temps que les images cauchemardesques qui me liquéfient sur place. Ils réussissent vainement à me maintenir contre le matelas, et plusieurs têtes masquées sont penchées sur moi. La lampe au-dessus d'eux me brûle la rétine. Une main appuie violemment sur ma tête pour la tenir immobile, et malgré le coussin, j'ai l'impression que mon crâne se brise sous le choc. On m'y passe un masque à oxygène, et une douleur lancinante de piqûre me traverse le bras. À peine le temps de m'en rendre compte, et je retourne dans mon monde sans rêve. CHAPITRE 21:- Point de vu de Zack:
Okay, Zack. Tu reste calme, tu arrête de trembler comme ça et tu avance, à tâtons, comme tu sais si bien le faire. Le mur en pierre est froid sous mes doigts, et l'air est à la fois humide et glacial, et il ne me faut pas longtemps avant que mes dents ne se mettent à claquer doucement. Je ne sais pas où je vais, mais tant que je peux m'éloigner de Rash, tout chemin est bon à prendre. Malgré tout, j'avance encore, et j'ai l'impression que ça n'en finit pas. Ça me paraît être un long tunnel, vide et interminable. Mes pas raisonnent, pourtant j'essaie d'être discret. Je ne sais pas ce qu'il m'attend. J'ai posé ma main sur une bestiole bizarre à un moment. Écœurant. Maintenant, j'ai les doigts tout engourdis, alors je peux toucher n'importe quel animal que je ne le sentirais pas. Le temps continue de passer, et je me sens de plus en plus épuisé. Je pense sérieusement à me planter ici et à dormir, mais je risque de mourir de froid pendant mon sommeil. Mon ventre me rappelle à quel point toutes ces émotions m'ont donné faim. Même dans la pire situation il me domine, et j'avoue que je révérais de pouvoir manger comme au Capitole. Tous ces déserts, toutes ces sucreries... Et dire que je n'en mangerais plus jamais, ça m'attriste. Un courant d'air me fait frissonner. Je rentre la tête dans mes épaules et ramène un peu mes cheveux sur mon visage histoire de me tenir un peu chaud. Mes jambes commencent à avoir du mal à me faire tenir debout, et mes mains engourdies peinent à ressentir le contact de la pierre. Un bon lit, bien chaud, bien douillé. Avec une tasse de chocolat bouillante. Quitte à me brûler la langue, je préfère ça plutôt que d'être ici. Attends. Un courant d'air ? J'accélère la cadence, pleins d'espoir, et le vent se fait plus intense, plus frais certes, mais sachant qu'il vient de l'extérieur, il paraît si agréable que j'en oublis ma fatigue.
Le courant d'air se transforme en bourrasque qui me fouette le visage comme une grande claque. Surpris par ce vent violent et glacial, j'hésite un instant à retourner à l'intérieur. Mais j'ai peur de me perdre. J'avise de me trouver rapidement un coin un peu protégé et après quelques minutes de recherches, les mains tendues en avant à tripoter tout ce qui me tombe dessus, je tombe sur un coin du mur creusé, camouflé par un haut et épais buisson. Je m'y engouffre avec soulagement, heureux d'avoir enfin un instant de répit. Mais s'est pensé trop rapidement. Très vite, je me mets à réfléchir, à me repasser les événements précédents. Je replis mes genoux contre ma poitrine et m'agrippe les cheveux, les mains crispées, et quelques secondes après, je me met à pleurer en silence. Pour ne pas me faire repérer, et pour éviter que les caméras ne le remarquent. Pendant de longues minutes, je sanglote comme jamais. J'ai toujours été plutôt sensible, même si je pleurais peu. Mais là, je pense être arrivé à saturation. J'ai perdu ma meilleure amie, j'étais à côté d'elle et je n'ai rien pu faire pour la sauver. Tout ça à cause de mes yeux. Si j'avais gardé ma vue, j'aurais pu prévenir l'attaque, j'aurai même pu me battre contre Rash plutôt que de fuir comme une proie effrayée. Bien sur qu'il me fait peur, mais pour Andy, je l'aurais fait. Elle l'aurait fait pour moi, je le sais, même si elle était sur de perdre.
Je lève la tête et essuie rapidement mes larmes, alerté par un bruit mécanique, une sorte de sonnette que je reconnais bien. En me basant sur mon ouïe, je fouine un peu partout, me salissant encore plus que je le suis déjà, et finis par trouver le parachute, bien que je mette un temps fou avant de réussir à l'ouvrir à cause du tremblement de mes mains. Des petites billes ? J'en fais rouler entre deux doigts, et la porte à mon nez. L'odeur sucrée m'arrache un sourire, et je croque doucement dedans. La saveur éclate dans ma bouche, pétillante et acide qui me déclenche un long frisson de satisfaction. Avec une infinie attention, je grignote chacun de ces bonbons, comme s'il s'agissait d'un met précieux, ce que c'est, en réalité. J'en garde tout de même un peu, juste au cas où, et m'endors ainsi, le parachute toujours serré entre mes deux mains.
CHAPITRE 22:- Point de vu de Ned:
J'émerge, à mon grand désespoir toujours dans cette salle de malheur. Un petit coup d’œil m'indique qu'Eireen est toujours là, et un essaie de mouvement me prouve ironiquement que je suis toujours attaché. Je suis pâteux, complètement shooté. Je pense que même si je le voulais, je serai incapable de réagir, et je peine à garder conscience de ce qui m'entoure. Je sens un contact. La main d'Eireen passe doucement sur mes cheveux, geste protecteur qui, d'une manière étrange, me touche et me fait du bien. Elle commence à me parler des Jeux, m'expliquant rapidement la situation de Zack, mais elle n'aborde pas une fois mes crises, mon état, et je lui en suis reconnaissant. J'ai déjà perdu assez de dignité comme ça, devoir parler de ma folie me plonge dans une profonde gène et je pense qu'Eireen a compri cela. La jeune femme réajuste ma perfusion et vérifie les électrodes posés sur moi. Je la regarde faire, toujours impassible. Elle s'éloigne de moi un instant, et revient avec un gant de toilette humide qu'elle me pose sur le front. J'ai l'impression d'être en train de rêver, la scène me paraît flou. Elle me dit que je suis bouillant, et que c'est sûrement dû à la puissance du traitement contre les hallucinations. Ce n'est pas des hallucinations. C'est trop intense, trop … réel.
- Je vous respecte énormément, monsieur Arrich, m'avoue-t-elle après m'avoir longuement observé. J'ai regardé vos Jeux, et je vous ai trouvé très courageux. - Vous êtes quoi, une fan ? Vous voulez me prendre une photo, c'est ça ? Tranchai-je d'un air méprisant. - Bien sur que non, ne soyez pas stupide. - Vous voulez que je couche avec vous ? Il paraît que ça se fait, ici.
Elle soupire et secoue la tête :
- Vous êtes à l'hôpital, monsieur Arrich. Vous êtes dépourvu de vos fonctions et n'êtes qu'un patient comme un autre. - Pourquoi ne puis-je pas sortir ? - Je vous l'ai déjà expliqué. Vous aviez déjà de grosses crises de panique, qui se sont rapidement transformées en délires. Vous risquez de perdre le contrôle à tout moment, et à l'extérieur, avez de fortes chances de blesser quelqu'un. - Je promets d'être sage. - Ce n'est pas une question de volonté, et vous le savez pertinemment, d'autant plus que vous avez des problèmes de cœur et ... - Depuis quand ? - Depuis votre premier arrêt cardiaque. - Mon premier ?
Elle plonge son regard dans le mien, étonnée. Apparemment, j'en ai fais deux autres, et le dernier a été d'une rare violence. Encore un comme ça et je risque d'y rester. C'est pour ça qu'on me garde ici. Je ne me souviens pas. En fait, je n'ai aucune idée depuis combien de temps je suis ici.
- Mais je peux rester là tout en m'occupant de Zack, tentai-je d'une voix innocente. - Vous avez interdiction d'avoir un contact quelconque avec votre rôle de sponsor étant donné que cela représente un danger pour votre santé et pour celle des autres. Croyez-moi, monsieur Arrich, c'est pour votre bien.
Je crois que cela ne sert à rien d'insister davantage. Cette fille est bornée, et je sais bien que si elle applique aussi bien les règles, c'est parce qu'elle est aussi sous pression. Je suis tout de même un cas particulier, j'ai tendance à me rebeller et ne pas suivre les ordres de Snow. Il faut une forte tête pour me tenir sage. Eireen n'est pas méchante, bien au contraire. En temps normal, les filles comme elles, je les ignore totalement. Trop … gentilles. Trop cruches à mon goût. Enfin, depuis que je connais Maliana, mon avis a plus ou moins changé, et discuter avec une personne comme Eireen est beaucoup plus agréable qu'avec l'hôtesse. Et puis, je n'ai pas vraiment la force de jouer au plus fort, surtout avec l'infirmière, qui se donne tout de même du mal pour moi, je ne sais pas pourquoi.
- Qu'est-ce que vous êtes vraiment ? Demandai-je d'une voix éteinte.
Elle fronce les sourcils. Je reconnais que ma question peut s'avérer être étrange.
- Infirmière, psychiatre, je n'en pas grande idée moi-même. Je travaille pour l'hôpital, et en général je suis chargée de m'occuper des rescapés des Hunger Games, comme toi. J'ai pris soin de Jef, il a eu beaucoup de mal, le pauvre. Un si jeune garçon, obligé de vivre avec tout ces morts, et celle de son frère, c'est terrible. Heureusement qu'il était décidé à s'en sortir. Je le vois toujours régulièrement, comme beaucoup d'autres.
Une migraine commence à me taper dans le crâne, et je fronce les sourcils pour maintenir le martèlement frénétique.
- Vous êtes un ange gardien ? Suggérai-je.
Elle a un petit rire discret :
- Pas vraiment, mais j'aime bien comment vous me voyez, monsieur Arrich. - Vous auriez dû arriver plus tôt, alors.
La jeune femme reste un instant muette face à ma réplique cinglante. Elle ouvre finalement la bouche, mais je la coupe aussitôt en décrétant que je souhaiterai dormir. Elle quitte la chambre après avoir réglé la perfusion.
CHAPITRE 23: - Point de vu de Ned:
- Eireen ?
Je cligne des yeux, mais ce n'est pas elle qui est plantée devant moi. Mon cœur se sert douloureusement quand je parviens enfin à reconnaître ces cheveux châtains bouclés et cette silhouette fine et musclée. Ça ne va pas recommencer, pas avec elle ! Je n'ai jamais fais de mal à Andy, alors, pourquoi ? Sa poitrine est perforée d'un énorme trou béant et sanguinolent. Un liquide épais et rougeâtre dégouline sur son corps, et elle tient une vieille hache acérée, toujours immobile à me fixer d'un air vide. Elle ne bouge pas d'un pouce. Je commence à m'angoisser, comme si un étau se refermait douloureusement sur ma poitrine. Et je connais que trop bien cette sensation désagréable. Respire, Ned. Elle n'est rien d'autre qu'une allusion, comme tout les autres. Tu le sais. Elle est morte, Ned, c'est tout. Oui, elle est morte par ta faute. Ce n'est pas en culpabilisant toute ta vie qu'elle reviendra. Et tu crois vraiment qu'elle est heureuse, maintenant ? Tu crois vraiment qu'elle ne t'en veut pas ? Tu l'as tué. Je ne l'ai pas tué. Je ne pouvais rien faire pour elle. Si tu étais un peu plus responsable tu aurais pu lui envoyer un parachute quelque chose, une armure. Tu avais l'argent pour. Andy soulève lentement la hache au-dessus de sa tête. Je sais que c'est faux, que c'est dans ma tête, alors pourquoi les reflets sur la lame me paraissent tant réels ? Pourquoi je sens sa présence, je sens son odeur fleurie ? Pourquoi tout le monde me harcèle-t-il de la sorte ?
- Tu n'existe pas ! Vas-t-en ! Laisse moi tranquille !
Je tire sur mes sangles. Andy sourit, amusée, et approche la hache, la faisant entrer en contact avec mon bras nu. Le métal froid me fait encore plus douter de mes paroles. Je me mords les lèvres, très fort, pour ne pas craquer. Je ne dois pas lui faire ce plaisir. Je dois arrêter de réagir comme un malade mental, ou je vais finir par passer le reste de mes jours attaché. Mais Andy n'arrête pas pour autant son numéro. Elle brandit la hache au-dessus de sa tête. J'écarquille les yeux de terreur, mais garde mon calme. Je sais que je peux le faire, je peux me persuader qu'elle n'existe pas. Des larmes de panique me roulent sur les joues. Le fantôme abat son arme sur moi et … Eireen apparaît dans mon champs de vision.
- Ned ! Calmez-vous, ce n'est rien, il n'y a rien ! Je suis là, calmez-vous, respirez bien. Je cherche Andy du regard, mais elle a complètement disparu. Un goût acre me fait réaliser que je me suis mordu à sang. Un long filet me glisse sur le menton. Mon corps est entièrement est crispé et j'ai un mal fou à calmer ma respiration. Eireen me passe un masque à oxygène et je secoue frénétiquement la tête lorsqu'elle s'approche avec la seringue. Je déglutis avec peine et tente de réguler mon pouls de moi-même. La jeune femme comprend, et me prend la main pour m'encourager. En quelques secondes, en gardant mon regard planté dans le sien, je parviens à me sentir mieux. Mais le fantôme d'Andy réapparaît subitement, et sans me laisser le temps de comprendre, elle abat sa hache sur moi, et le douleur éclate immédiatement. Un liquide froid me glisse dans les veines, et je pars. Encore. Je crois que j'en ai assez marre de me faire endormir comme ça.
CHAPITRE 24: - Point de vu de Zack:
C'est complètement gelé que je me réveille. Je me redresse, frissonnant, en détaillant le buisson aux formes biscornues qui me camouflait. Tout est un peu flou, comme si je regardais à travers un film plastique. Je fronce les sourcils. Hier, je ne voyais rien du tout, comment est-ce possible que ma vue soit miraculeusement revenue ? Je jette un coup d'oeil aux bonbons, très proche de mon visage, ce qui me fait probablement loucher. Des médicaments ? Je dévore ce qui me reste et me surprend en train de sourire. Je tente de m'imprégner de chaque relief, chaque couleur. C'est tellement bon de voir de nouveau ! Un poids énorme s'est envolé de mon estomac, et ma peur s'est considérablement atténuée. Un parachute descend doucement du ciel, que je recueille au creux de mes mains. J'y trouve une sorte de long pendentif argenté, et en le tripotant un peu, une fine lame, une sorte de stylo acéré, en sort. À l'extrémité se trouve une petite sphère rempli d'un liquide violacé. Du poison. Je hoche la tête, glisse la chaîne autour de mon cou et adresse un grand sourire aux caméras :
- Qui vous a dit que j'aimais les bijoux ? M'exclamai-je d'un air radieux.
Je remonte ma fermeture éclaire et part à la recherche de nourriture, d'arme, ou de quelque chose pour me couvrir. Je revis enfin, et je ressens en moi un sentiment nouveau, que je n'avais pas rencontré depuis longtemps : l'espoir. Les yeux plissés, qui se posent partout à la fois, je cherche à retenir le plus d’éléments possibles. L'Arène est encore un peu dans le noir, tout est éclairé, les guirlandes illuminent le Parc, c'est totalement différent du début où tout paraissait sombre et angoissant.
- Tu avais raison, Andy. C'est magnifique.]
L'évocation de son prénom me fait bizarre. Comme un grand vide, mélangé avec de la tristesse, et de la colère, envers Rash, envers moi-même, qui n'ai pas pu l'aider et l'ai laissé mourir, envers le Capitole, mais aussi envers elle, de m'avoir abandonné, d'être morte aussi vite, aussi prêt du but.
Je retrouve finalement la Corne d'Abondance, et déniche au fond du chapiteau une veste que je me dépêche d'enfiler. Une douce chaleur me parcourt aussitôt. C'est étonnant que personne ne l'ai récupéré plus tôt. J'évite les traces de sang séchée, la plupart causée par mes propres mains et sors prudemment. Je ne sais pas pourquoi j'avais agis ainsi, à tuer sans état d'âme, à me comporter comme un Carrière. Une sorte de rage, je pense. J'étais tellement énervé d'avoir été choisi, j'avais tellement contenu ma colère durant ces quelques jours que ce sont ces pauvres tributs qui ont subi ma colère. Je le regrette amèrement aujourd'hui, et si je pouvais revenir en arrière et fuir plutôt que de me jeter dans la fosse, je le ferai sans hésiter, peu importe l'image que le Capitole aurait eu de moi par la suite.
Je balaie consciencieusement du regard autour de moi histoire de m'assurer que la voie est toujours libre. Rash me tétanise, alors qu'il ne me faisait pas peur du tout au début. Bien sur, je ne le montrerais pas, pour Andy, pour Ned et pour mon District. Machinalement, je tripote mon pendentif, faisant sortir et rentrer la lame et avançant à travers l'Arène, sans réel but. Est-ce que je cherche des tributs à éliminer ? Peut-être une cachette ? Un objet, en particulier ? Je ne sais pas vraiment. Combien sommes-nous, d'ailleurs ? Trois, quatre ? Pourtant, je n'ai pas l'impression que l'on approche de la fin. Il n'y a aucune issue. Je sais que je ne survivrais pas. Mais j'ai envie d'y croire. La victoire ne m'apportera jamais la paix, puisque Snow se sert des vainqueurs comme de marionnettes, mais je n'ai pas envie de mourir. Une famille m'attends, au District Deux. Ils doivent tout parier sur moi à l'heure qu'il est. Mon grand frère Gautier ne peut pas suivre les Jeux comme tout le monde étant donné qu'il est Pacificateur, mais je sais qu'il croit en moi. C'est lui-même qui a dû m'accompagner sur l'estrade, à la Moisson. Je n'ai d'ailleurs pas pu lui dire au revoir. Heureusement que ma petite sœur m'a transmis tout son amour à mon départ. Elle est persuadée que je vais revenir. En même temps, à cinq ans, je ne sais pas si on se rend vraiment compte de ce qui est en jeux.] C'est étrange, je n'ai pas pensé une seule fois à ma famille depuis que je suis ici, et subitement, l'envie de les voir me saisit. Dans le feu de l'action, je crois que j'ai même oublié que j'étais constamment filmé, j'ai de suite était pris dedans, comme si j'avais été formaté. Gautier m'en parlait souvent, des Hunger Games. Avec une grande admiration. Je pense que j'ai agis inconsciemment comme il aurait voulu que j'agisse.
Je me retourne en sursaut au contact d'une main sur mon épaule, et me heurte à une masse imposante. Je mets à peine un millième de secondes à reconnaître cette silhouette que mon sang se fige dans mes veines. Du rouge, du vert, du jaune. Un gros nez rouge et un sourire figé agrandi de blanc. Chapeau melon. Chemise à poids, chaussures énormes.
- Oh merde.
Mes pieds décollent du sol à l'instant où les mains gantées du clown se referment autour de ma gorge. Je bats l'air de mes jambes, cherchant un appui. Mon souffle est totalement bloqué, et ma trachée écrasée me fait souffrir comme jamais je n'ai souffert. Je sens peu à peu le sang quitter mon visage. La créature rigole, d'une voix terrifiante, inhumaine, et je peine à garder les yeux ouverts. Je relâche difficilement son bras d'une main et tâtonne mon buste à la recherche du pendentif. Je n'y trouve que la chaîne, brisée. Ma dernière chance de m'en sortir vient de partir un fumée.
CHAPITRE 25:
Attention: il y a un décalage spatio-temporel: ce chapitre ce passe quand Zack se trouve encore dans le tunnel. - Point de vu de Ned:
Calypse noue doucement, avec une infinie précaution, une cravate blanche autour de mon cou, lisse ma veste pendant que j'essaie de ne pas m'écrouler d'épuisement. Un médecin m'applique une sorte de poudre sur le front, pour « calmer la fièvre » pendant qu'un coiffeur s'occupe de mes cheveux remplis d'épis.
- Rappelle moi pourquoi je suis subitement autorisé à sortir ? M’enquis à l'intention d'Eireen.
La jeune femme lève le nez de son carnet de note. J'ai dû mal à me faire à son apparence exubérante qui ne lui va pas : rouge à lèvre pétant, fards à paupières colorés, couronne de fleurs et cheveux négligemment attachés en petit chignon, style propre au Capitole.
- Les habitants s'inquiètent de votre malaise, qui s'est répandu comme une traînée de poudre. Ils veulent vous voir, s'assurer que tout va bien pour vous.
Elle se lève, réajuste son corset en cuir trop serré et sa longue jupe noir « poisson » et me prend la main pour m'aider à marcher. Ainsi vêtue, il est impossible de savoir qu'elle est infirmière, elle pourra donc me « surveiller » tout en se fondant dans la masse. J'ai perdu beaucoup de force, et je peine seulement à tenir sur mes jambes. De plus, bien qu'on ait diminué ma dose de calmant, je suis toujours shooté. La présence d'Eireen me fait du bien, depuis qu'elle a fait disparaître le fantôme d'Andy en entrant dans ma chambre, j'ai besoin d'elle, comme un bouclier anti-hallucinations.
La nuit est splendide. Je hume un grand coup l'air tiède du soir et laisse la douce brise me caresser un instant le visage. Eireen m'aide à grimper dans le somptueux taxi qui nous attendait, et le chauffeur démarre en sachant d'avance où nous déposer. Un repas, pour changer. Il faut que je me montre, que je prouve que je n'ai aucun problème important, que ce n'était qu'un petit malaise sans importance, un manque de repos. Je vais donc devoir jouer la comédie, une fois de plus, car là-bas se trouve les plus importants sponsors du Capitole, et les mentors actuels. Du coup, pour avoir l'air en pleine forme, Calypse a dû user de crème et fond de teint en tout genre. Une vraie torture, elle a mit un temps fou avant de réussir à me tenir tranquille pour que je me laisse faire. Même à l'article de la mort, je prends toujours un malin plaisir à énerver les gens.
C'est la boule au ventre que je pénètre dans la grande salle de soirée. Tout le monde est déjà arrivé, subtil tactique pour que mon entrée soit remarquée. Quelques applaudissements et exclamations m'accueillent, et certains commencent déjà à me poser des questions sur la raison de mon absence. Je récite les réponses qu'Eireen m'a écrite, ce qui semble satisfaire les curieux, qui s'éloignent en discutant déjà d'autre chose. Toujours accroché au bras de l'infirmière, qui pour le coup s'est faite passer pour une sponsor « très » proche de moi, nous rejoignons la « zone » hôtes et mentors. Je vise un cocktail, qu'Eireen remplace par du jus d'ananas. Pas d'alcool. Je m'étire le dos et la nuque, encore engourdis de n'avoir rien fait pendant tout ce temps. Je dois admettre que je suis heureux de sortir enfin, et je me demande même si ce n'est pas d'avoir été enfermé qui m'a fait avoir ces visions. Je médite là-dessus en savourant une crêpe bien garnie, en essayant de ne pas me mettre de Chantilly de partout. Eireen s'est un instant éloignée, j'en profite pour avaler une grande gorgée du cocktail. Le liquide me réchauffe instantanément, et je me sens de suite mieux. Un cri strident manque de me faire lâcher ma crêpe, et alors que je la repose doucement, deux bras remplis de bijoux m'enlacent.
- Maliana, lâchai-je.
Je ne sais pas si je suis heureux ou carrément dégoûté de la voir. Je suis cruel, c'est vrai, on a quand même partagé de bons moments, et il n'y a personne d'autre que j'aime autant énerver qu'elle. L'hôtesse me gratifie d'un immense sourire :
- Très cher Ned ! Si tu savais comme tu m'avais fais peur ! Ne refais plus jamais ça, compris ? J'ai bien cru que j'allais défaillir à mon tour. - Tout va bien, j'étais juste sur les nerfs. - Je suis venue te rendre visite à l'hôpital. Tu étais plongé dans le sommeil, je n'avais pas voulu te déranger. - C'est gentil de ta part d'être passé.
Je suis réellement étonné d'apprendre cela, Eireen ne m'en a rien dit. Alors que l'hôtesse sirote sa petite coupe de champagne, je lui pose la question qui me brûle les lèvres :
- Et les Jeux ?
Elle pousse une exclamation aiguë en portant sa main à ses lèvres roses et bleues :
- C'est terrible, Ned. Je suis désolé pour Andy.
Je me mords la lèvre. Merci de remuer le couteau dans la plaie, j'avais presque réussi à la faire disparaître de ma tête.
- Où en est Zack ? - Il s'est débarrassé de Rash. - Comment s'y est-il pris ? - Toi aussi, tu as perdu la vue ?
Elle pointe gracieusement son doigt derrière moi. Un hologramme géant retranscris sur un mur le déroulement des Jeux. J'y vois un tunnel, totalement plongé dans le noir, filmé en infrarouge, mettant en scène Zack. À première vue, il a vraiment l'air dans un sale état, il suffit de voir ses cheveux blanchis par la poussière et son visage, vêtements barbouillés de sang. Mais tout ce sang appartient à Andy. Je détourne les yeux, écoeuré. Les Jeux ont prit une tournure qui ne me plaît pas du tout. Je ne veux pas qu'il meurt, mais je ne sais pas s'il serait mieux qu'il survive, surtout quand on voit ce qui l'attend. Dans tout les cas, il ne mérite pas ça. Et tu crois que ceux que tu as tué le méritaient ? Non. Bien sur que non. Aucun de ces tributs ne le méritaient, et le méritent encore. Pas même Rash, même si je ne me plaindrais pas de le tuer de mes propres mains. En ce moment, Zack est donc plus ou moins en sécurité. Je prends une bouchée de crêpe, satisfait de constater que Maliana ait été abordé par un hôte.
Je m'enfonce un peu plus dans ce fauteuil, savourant son confort. Bien plus appréciable que le matelas tout plat auquel j'étais attaché.
- T'as pas l'impression que tu t'impose un peu n'importe où ?
Je me tourne vers cette voix grave et un peu cassée. Un jeune homme d'une vingtaine d'année se tient debout, un grand verre en main, l'allure débrayée. Je détaille son visage, qui me paraît plutôt familier. Des cheveux blonds foncés, absolument pas entretenus, deux petites billes bleues en guise d'yeux, une barbe naissante et de fines lèvres bien caractéristiques. Il boit une gorgée, attendant un quelconque réaction de ma part. Mais je continu de le fixer, ne comprenant pas où il veut en venir.
- J'étais assis là, explique-t-il en désignant le fauteuil.
Son nom ne me revient toujours pas, pourtant je sais que je l'ai déjà vu. Ne voyant toujours aucune réponse, il soupire d'agacement :
- Aurais-tu donc l'obligeance de dégager ? - Non, je suis bien, là.
Il plante son regard dans le mien.
- Il y a d'autres sièges, continuai-je sur un ton de défi.
Un petit sourire étire ses lèvre :
- C'est celui-là que je veux. Alors t'es gentil et tu t'en vas. Ce n'est pas parce que tu as gagnée l'année dernière que tout doit t'être dédié.
Eireen apparaît subitement à côté de lui :
- Haymitch ! Comment allez-vous ?
Bien sur. Le vainqueur des 50ème Hunger Games, réputé pour avoir utilisé le champs de force pour éliminer le dernier tribut. À la vue de la jeune femme, il m’oublie l'espace d'une demie-seconde :
- Fort bien. J'étais en train d'apprendre la vie vie à ce cher Carrière.
Je roule des yeux. Mon étiquette de tueur né est restée bien placée sur mon front, ce qui a le don de m'agacer. Eireen hésite un instant, puis lui demande ce qu'il m'a dis.
- Qu'il est interdit de s'asseoir à ma place. - Ta place ! M'exclamai-je. On dirait un gosse qui parle !
Je lâche un grand éclat de rire, bien méprisant. En fait, je suis plutôt énervé, et ce Haymitch m'exaspère plus que tout. S'il cherche quelqu'un pour se battre ce soir, je pense qu'il a trouvé la bonne personne. J'en ai un peu marre de lutter contre des ennemis imaginaires. Comme s'il venait de lire dans mes pensées, il fait un pas vers moi, tend son verre et renverse son contenu sur moi. L'alcool me brûle les yeux, et sous le regard effaré d'Eireen et de quelques autres personnes qui se tenaient là, je bondis du siège et éclate mon verre sur le crâne d'Haymitch. Des cris de stupeurs s'élèvent. Il titube un peu, les bras ballants et sonné, avant de me retourner une droite monstrueuse. Une bagarre explose alors, et bizarrement, je ne me sens plus du tout épuisé. Des pacificateurs nous séparent à peine quelques secondes plus tard. Haymitch est emmené à l'infirmerie, et il me crit :
- Toi, je t'aime bien !
Il part, en rigolant. La main d'Eireen saisit délicatement la mienne, et elle entreprend de me retirer les éclats de verres, sans un mot. Maliana déboule comme une furie, ses cheveux bleus en vrac, et commence aussitôt à me faire la morale, à me traiter de sauvage qui ne connaît rien à l'éducation, qui finira par tuer quelqu'un.
- Ce ne sera pas une nouveauté. - Mais ça n'a rien à voir, voyons !
Je détourne mon regard d'elle, et croise celui de quelques personne qui ont tout suivi. Jef, dont le visage paraît toujours inexpressif, et Mike, qui lui, semble beaucoup s'amuser. C'est lui, le Carrière. Pas moi. C'est lui qui ne regrette pas ces Jeux et qui se satisfait de sa situation actuelle. J'ai remporté les Hunger Games en utilisant la force, mais je ne gagnerai jamais.
CHAPITRE 26: - Point de vu de Zack:
L'étau qui me compressait la trachée se relâche alors que j'allais rendre mon dernier souffle. Je m'écrase violemment sur le bitume, et une douleur fulgurante me traverse la cheville. Mais je ne pense plus qu'à une chose : respirer. Inspirer, respirer. Je tousse, ça m'arrache la gorge, et l'air passe difficilement, produisant une sorte de sifflement bizarre. Des lumières dansent devant mes yeux, et j'ai instant peur de reperdre la vue. Des bruits de lutte me parviennent, tout proche. Je bascule sur le côté et aperçois le clown, avec un bras en moins, qui continue de combattre Rash. Ma respiration revient petit à petit, et je réussi à me redresser en position assise. Doucement, car j'ai la tête qui tourne. Le pendentif perdu brille, un peu plus loin. Quelque chose roule devant mes yeux. Je fronce les sourcils, et si j'avais été debout, je serai tombé raide en reconnaissant la tête du clown. Son sourire figé déchire sa gueule immonde, ses yeux sont exorbités, le tout plongé dans un liquide verdâtre bouillonnant et puant. Un terrible haut-le-cœur me prend, et je me retiens de justesse de vomir le peu que j'ai dans le ventre. - Zaaack, c'est enfin entre toi et moi ! Je n'allais pas laisser cet adorable créature m'enlever le plaisir de te démembrer, tout de même. La voix du Carrière me paraît encore plus effrayante lorsqu'il prend ce ton mielleux. Je ne répond pas car je suis choqué de voir à quel point il s'est métamorphosé. Blessé au flanc, il ne semble pas se rendre compte du sang qui coule. Ses vêtements sont partiellement déchirés, ses yeux injectés de sang, ses lèvres déformées en un sourire de fou. Le Rash intimidé et séducteur du Capitole a complètement disparu. Il s'approche de moi, en prenant bien soin de taper sa hache contre le sol, histoire de bien me faire comprendre que je vais prendre cher. Toujours par terre, je recule du mieux que je peux, même si c'est inutile. Il se penche sur moi afin d'être à ma hauteur, me prend le menton entre son pouce et son indexe pour que je le regarde bien en face et me murmure, un air faussement peiné sur son visage de psychopathe : - Tu vas mourir, Zack. Un sursaut, un geste vif et discret, et la lame du pendentif est enfoncée entre son cou et son épaule. La fiole se vide de son contenu. Les traits de Rash se modifient aussitôt en stupéfaction, il bascule doucement sur les genoux, et je reconnaît l'apparence angélique qu'il avait avant d'entrer dans l'Arène. Immobile, je le regarde lutter contre le poison qui s'insinue dans son corps. Aucun tremblement, aucune douleur ne se peint sur sa face, même si sa souffrance est visible au seul fait du calme qu'il démontre. Le bruit fracassant de la hache contre le bitume me fait sursauter. Rash a une sorte de hoquet, comme lorsque l'on se retient de pleurer, mais aucune larme ne coule de ses yeux. C'est du sang qui s'échappe de sa bouche. Quelques secondes après, le coup de canon retentit, et le corps du Carrière s’affaisse lentement à mes pieds. J'ai dû me fouler la cheville. Malgré ça, je continue de trottiner, en boitant comme un malade, pour m'éloigner du corps de Rash. J'ai peur qu'il revienne à la vie et qu'il me massacre. Mon cœur bat très fort, c'est carrément douloureux. Plus que deux à éliminer. Rémy et Peter, ou les personnes que j'ai le moins envie de tuer. Rémy n'est qu'un gamin, qui a survécu grâce à son talent de camouflage, et avec beaucoup de chance. Peter, lui, utilise sa cervelle. En fait, je n'aurai peut-être pas dû tuer Rash. Il aurait pu se débarrasser des deux autres tributs d'abord, ça m'aurait enlevé une grosse épine du pied. C'est le Capitole qui ne doit pas être content. Il n'y aura pas de combat monstrueux comme il y a toujours. J'ai récupéré la hache de Rash, mais elle est trop lourde pour moi, et je suis obligé de la maintenir à deux mains. Une bruit monumentale me fait faire un bond de trois mètres sur le côté. À dix mètres de moi, le stand de tir vient d'exploser, embrasant les deux autres stands se trouvant autour. Un regard vers le ciel, et j'ai juste le temps d'éviter quelques débris enflammés qui s'écrasent autour de moi. Réaction en chaîne : le chapiteau de la Corne d'Abondance se fait aussitôt manger par les flammes. Très vite, tout brûle, et je me retrouve debout entre tout ce massacre, ébahi par la rapidité de la propagation de l'incendie. - Je vous jure que c'est pas moi ! M'exclamai-je en secouant frénétiquement la tête. Un coup de canon raisonne au-dessus de ma tête, mais je n'y prête pratiquement pas attention. La chaleur me brûle le visage, et en fait, je crois que je suis un peu pris au piège, là. Je fais un tour sur moi-même, ce qui prouve que j'ai raison. Le parc d'Attraction s'est transformé en Enfers cuisant, et si je ne bouge pas, je vais finir brûlé vif. Mais où aller ? Je cherche du regard un endroit épargné, tournant la tête de tout les côtés. Une autre explosion, moins violente, me donne des ailes. Je laisse la hache qui ne me sert à rien et cours vers la Maison des Miroirs, qui n'est pas encore atteinte. Je contourne le bâtiment, et ce que je vois confirme mes dires : le reste du Parc entier est embrasé. Des flammes monumentales mangent ce qui reste des attractions s'élevant vers le ciel artificielles, menaçantes, la grande roue se détache de son trépied, roule un instant et s'écrase dans un bruit terrible qui m'éclatent les tympans. Des débris atterrissent jusqu'à mes pieds. Je plaque ma manche contre ma bouche et mon nez pour empêcher la fumée de m'asphyxier. C'est pas possible ! Si les Juges attendent un combat entre Peter et moi, je crois qu'ils peuvent aller se torcher, car je n'ai pas vraiment l'intention de me battre, maintenant. J'aimerais juste que cet incendie s'arrête, ou du moins que la chaleur arrête de me lécher le visage. Le crépitement des flammes est assourdissant. Mais je ne peux pas m'empêcher d'être scotché devant ce spectacle incroyable. C'est vraiment impressionnant, à la fois effrayant et captivant. Un nuage de cendre m'enveloppe un instant, me piquant les yeux et s'engouffrant dans mes poumons. Je tousse et crache, ce qui est d'autant plus douloureux quand un clown de deux mètres nous a précédemment étranglé avec tout le bonheur du monde. Je fais subitement demi-tour, un bras replié, protégeant mon visage. Il faut que j'aille à la grande fontaine, elle a sûrement dû être épargnée. Enfin, je l'espère. Mais je percute quelqu'un de plein fouet, et nous tombons chacun de notre côté. Peter me considère une seconde et saute aussitôt sur ses jambes, paniqué. Je fais de même, en ignorant ma cheville, et l'attrape directement par le col de sa veste : - C'est toi qui a tout fait péter ? - Non ! - Arrête, depuis le début tout ce que tu touche explose ! - C'est pas moi je te dis, j'ai rien touché ! Tu crois que j'aurais risqué de faire un truc pareil ? - Bien sur que oui ! - Bien sur que non ! Je plante mes yeux dans les siens. Les flammes se reflètent sur son visage et ses lunettes, et une brûlure ignoble lui prend l'épaule gauche. Je pourrai le tuer, là, tout de suite, et remporter les Jeux. Mais je ne connais que trop bien ce sentiment d'impuissance, de soumission totale face à un opposant plus puissant. Peter fait ma taille, est plus vieux que moi, mais est incapable de tuer de ses mains. Moi, pas. Finalement, je le relâche, non sans avoir pris soin de vérifier qu'il ne cachait pas d'arme. Une bouffée de chaleur beaucoup plus intense que les précédentes attire mon attention vers la maison des Miroirs. Un sifflement de cocotte minute s'y élève, menaçant. J'agrandis les yeux d'horreurs en comprenant, et la seconde qui suit, je suis propulsé dans les airs. Le néant me submerge avant même que je n'atteigne le sol.
CHAPITRE 27 - Point de vu de Ned:
J'ai passé la nuit à l'hôtel, en étant bien sur étroitement surveillé par Eireen et deux Pacificateurs au cas où je « péterais un câble ». Mais la nuit a été calme, ce qui fût plutôt appréciable, bien que je n'ai pas dormi. Rien que le fait de pouvoir me poser un instant, dans un lit confortable et pouvoir réfléchir sans être perturbé par mes pensées et visions cauchemardesques a été un plaisir. Pendant quelques heures, j'ai réussi à oublier les Jeux, et je pense que je n'aurai pas dû, ça a dû avoir une mauvaise influence dessus. Je l'ai regretté quand un Pacificateur est venu me chercher.
- Les deux derniers tributs ont été gravement brûlés, l'un en est mort. Nous avons donc un vainqueur, mais nous avons besoin de vous pour reconnaître le survivant.
Me voici donc, escorté de deux gardes en direction de l'hôpital où le corps du vainqueur a été expatrié en urgence. Un médecin m'explique qu'il a été stabilisé, et que c'est un miracle qu'il s'en soit sorti.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ?
Seul, j'attends qu'on m'autorise à entrer. En patientant. Alors, j'essaie d'encaisser le coup. La peau et la chevelure du tribut a été partiellement brûlée, il reste néanmoins des cheveux, mais ils ont été bien raccourcis, et étant donné que Zack et Peter avaient la même couleur, difficile à reconnaître. Les mouchards ont été détruit durant l'explosion, l'un des deux enfants est d'ailleurs mort à cet instant. L'autre a deux côtes cassées et un traumatisme. Bref, pas terrible. À côté de moi, il y a Beetee, le mentor du Trois. Je n'ai jamais eu l'occasion de lui parler, apparemment il renie les Carrières, moi en particulier à cause de ce que j'ai fais de ses tributs l'année dernière. Il m'ignore donc royalement, et ce n'est pas plus mal. Un médecin nous fait signe d'entrer, et nous nous levons comme un seul homme. Je lis de l'angoisse sur le visage du mentor. Lui ne doit rien discerner sur le mien. Une forte odeur d’antiseptique mélangé à du brûlé nous accueille, et malgré tout les efforts du monde, mes yeux se mettent à me picoter en voyant le corps du tribut. Je pensais que ça serait pire, en fait. La peau a été noirci, mais n'a pas été plus endommagée que cela. Les sourcils ont été entièrement réduit en poussière. Seuls les dents sont intacts, leur blancheur immaculée tranche avec l'état du corps. Beetee prend la parole auprès du médecin, sans aucune sympathie dans la voix :
- Pourquoi n'avez-vous pas fait d'empreinte dentaire ? - Nous ne possédons pas les informations nécessaires sur les tributs. - Et comment voulez-vous qu'on le reconnaisse, maintenant ? Vous êtes dégueulasse de nous faire venir maintenant, votre but est vraiment de nous pourrir ! Explosai-je. - Le Capitole a besoin de son vainqueur. - Mais qu'il aille se faire foutre le Capitole ! Vous voulez qu'on sache de qui il s'agit ? Rien de plus simple, vous auriez très bien pu faire ça seul !
Je suis réellement en colère. Beetee me lance un regard en coin, indéchiffrable. Je pense qu'il ne s'attendait pas à une réaction aussi extrémiste. À vraie dire, je ne comptais pas m'énerver, mais c'est plus fort que moi, j'en ai plus qu'assez de devoir me taire et subir les obligations de Monsieur Snow. Le médecin fait un pas en arrière pour me laisser m'approcher du tribut allongé. Il est branché de partout, un masque à oxygène sur le visage, et un instant je repense à l'Enfer que j'ai vécu durant le court laps de temps que j'ai passé attaché. J'approche doucement ma main, les yeux rivés sur lui et le cœur battant, quand un mouvement de tête du garçon me fait reculer de stupeur. Il pousse un grognement et fronce ses sourcils inexistants. Beetee et moi retenons notre souffle en même temps, et il s'approche à son tour, à ma hauteur. La couleur de yeux est la seule façon de savoir qui se cache derrière ce corps brisé et de donner un nom au vainqueur des cinquante-quatrième Hunger Gaes. Le garçon papillonne un instant des paupières, avant de replonger dans le sommeil. Sa tête bascule doucement sur le côté, et j'échange un regard avec Beetee. Et pour la première fois de ma vie, je prend quelqu'un dans mes bras, de mon plein gré. Il répond à mon étreinte, quelques secondes d'hésitations plus tard, et je sors de la salle, repousse Eireen et m'enferme dans une salle, seul. Parce que je ne veux pas que l'on me voit pleurer.
Dernière édition par -Shell- le Mar 10 Déc - 22:15, édité 6 fois | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 1 Déc - 21:47 | |
| - Chapitre 19:
Alors là WHAT? Ok ok, j'ai déjà réagis après la mort d'Andy, mais là, pauvre Zack quoi! En plus il entends Light se faire défoncer (désolée du vocabulaire) par Rash @.@ C'est un taré ce mec quoi! Dès le début j'me disait qu'il donnerais du mal à nos pauvres tributs! T .T
- CHapitre 20:
Oh mon DIEU, Ned! T .T Il pête un câble complétement là! En plus la pauvre Eireen, j'l'aime bien moi! (sans blaaaague) IIl l'a baffer ou c'est moi qui ai mal lu? pourtant elle est gentille, mais il a des hallucination c'est ça? J'espère qu'il va aller mieux mon pauvre Ned! T .T
- Chapitre 21:
C'est court T. T Mais pauvre Zack quoi! Il va finir par mourir! Avec Rash à ses trousses, aucune chance qu'il s'en sorte! T .T Et pis elle est juste gourde Maliana ou elle pense vraiment que des bonbons peuvent lui sauver la vie? Bon ok c'est sympa de bouffer des bonbons, mais j'crois que son problème principal c'est de regagner la vu non?
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| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Déc - 17:37 | |
| J'ai finis de tout lire Alors j'aime beaucoup, je te l'ai déjà dit, mais je trouve que tu a une écriture fluide et agréable à lire, et en plus l'histoire est bien, il y a du suspens puisqu'on sais qu'avec toi rien n'est jamais sur parce que tu fais mourir tout tes pauvres personnages humhum | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Déc - 20:55 | |
| Merci ! En tout cas cette fiction là n'est pas encore terminée, je sais pas du tout comment la finir, je suis super attachée aux personnages c'est dur :') | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Déc - 22:08 | |
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| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 4 Déc - 19:16 | |
| J'ai comme l'impression qu'il va se passer quelque chose entre Eireen et Ned (: Je sais pas... une intuition Un instant, j'ai vraiment cru que Andy n'était pas vraiment morte x) | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
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| | | | Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
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