|
|
| Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
|
+5aladreeladon Tyrell fyre addict Primrose09 -Shell- 9 participants | |
Auteur | Message |
---|
-Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 31 Aoû - 0:07 | |
| CHAPITRE 6 : - Ici:
Maliana est en train de gribouiller des rendez-vous sur son espèce de téléphone dernier cri. Elle est très concentrée, c'est assez drôle de voir ses sourcils finement épilés tout froncés, et sa bouche rose, d'ordinaire pulpeuse, toute pincée. Zack et Andy étant à l'entraînement, je pensais que j'allais avoir toute la journée pour me ressourcer. Douce pensée innocente d'un nouveau mentor qui n'a rien comprit à la vie. Me voilà enchaînant apéros et pots depuis la première heure. Certains habitants de Capitole m'invitent même chez eux, seul. J'ai eu plusieurs propositions des plus étranges, comme vendre mon corps aux femmes en échanges de parachutes. Ça m'a d'abord surpris, car je suis loin d'être un beau gosse. Mais je me suis rappelé qu'ici, tout est normal. Je suis un ancien gagnant, je suis passé à la télé, je suis donc une sorte de célébrité. J'ai refusé. On (Snow, quoi) m'a par la suite menacé : si je ne me vends pas, on s'en prendra à ma famille. Je leur ai répondu de se faire plaisir, que je voudrais garder le peu d'intimité qu'il me reste, et qu'ils savaient où trouver mes parents. Je suis ignoble, mais tant pis. Je préfère Snow à eux, de toute manière. Après que j'ai pour la énième fois levé mon verre en l'honneur des cinquante-quatrième Hunger Games (et que je commence à être sérieusement bourré), Maliana m'entraîne à, je cite « la salle d'entraînement des organisateurs et mentors». Oui, parce qu'il y a une salle d'entraînements pour les vainqueurs. Parce que, « pour nous aussi, c'est éprouvant ». Enfin, ce n'est pas vraiment une salle d'entraînement, c'est plus une sorte de SPA, où les Muets sont chargés de nous masser et de détendre nos muscles crispés. Et à vrai dire, la salle est plutôt immense. Des personnes se baignent dans des bassines individuelles remplies de lait ou je ne sais pas quoi, d'autres préfèrent les exercices de relaxations. Je reconnais plusieurs anciens vainqueurs, mais il y a aussi des stylistes renommés. Je ne me sens pas super à l'aise, ici. Je n'ai jamais vraiment été à l'aise à l'idée de me détendre, et encore moins en public. Je trouve ça répugnant. De grands fauteuils imposants encadrent un jeune garçon. Jef. Il m'intrigue, ce gamin. Il est assit dedans, mais semble insensible au bien-être que procure cette machine. Je m'installe dans l'un d'eux, - manquant de m'étaler de tout mon long au passage - et continue de le fixer intensément. Il ne baisse pas son regard. Je crois lire toute la tristesse du monde dans ces deux émeraudes, même si son visage reste impassible. Finalement, au bout de deux minutes, il prend la parole, me faisant sursauter dans mon fauteuil : - Les Jeux sont finis pour toi, Ned. Tu n'as plus besoin d'intimider personne. Je ne répond pas. Il me faut un millième de seconde pour savoir d'où il connaît mon nom. Lui aussi a dû regarder l'édition de l'année dernière. Peut-être m'a-t-il vu tuer ses tributs. Je ne sais même plus. Je m'éclaircis discrètement la voix pour essayer de la faire paraître plus grave : - Alors pourquoi continue-tu de me regarder ? - J'attends. - Quoi donc ? - Que tu baisse les yeux. - Ça peut durer longtemps, tu sais. Il hausse les épaules et s'installe plus confortablement : - J'ai tout mon temps. - Tu n'as pas des tributs à t'occuper ? - Et toi ? Je soupire et fronce les sourcils, en proie à un violent mal de crâne. Je déteste quand on répond à mes questions par une autre question. Je me rapproche de lui, pour éviter qu'on m'entende : - Comment as-tu réussi à garder la vie sauve ? Tu étais un fugitif, après tout. À la sortie des Jeux, Snow aurait pu inventer un quelconque accident où tu y aurais laissé ta peau. - La douleur psychologique est une bien plus grande punition que la mort, me répond-il sur le même ton. Et il baisse les yeux. J'ai le respect de ne pas lui poser plus de questions. Je gratte distraitement quelques cordes de guitare pendant que Zack et Andy me racontent leur journée d'entraînement. Apparemment, Andy s'est découvert un talent pour le lancé de couteaux (même si la plupart du temps il rebondit sur la cible plutôt que de se planter) et a des réflexes du tonnerre tandis que Zack se débrouille super bien en ce qui concerne le travail manuel comme la création d'objet de fortune et tout ce qui va avec. Ce qui donne en fait, de bonnes compétences au totale. À eux deux ils peuvent s'en sortir parfaitement bien, je suis confiant. Ils me renseignent aussi sur les Carrières du District Un. D'après eux, Light est, malgré qu'elle ne sourit pas et qu'elle soit une machine à tuer, douce et agréable et Rash plus violent. Son apparence angélique serait trompeuse, et son regard rempli de gentillesse et de bonté pourrait faire défaut à beaucoup de tributs.
- Que nous conseillerez-vous de présenter aux Jury, demain ? Je redresse la tête pour découvrir les deux tributs assis en tailleur, en tenue décontracté. Ça fait un moment que nous devrions tous les trois dormir, mais je ne trouvais pas le sommeil. Zack est insomniaque et m'a donc rejoint en voyant de la lumière, et Andy nous a retrouvé par la suite, les yeux embués de fatigue. Je pose la guitare par terre, en prenant soin de faire le moins de bruit possible. - Ce que vous savez faire de mieux. Logique. - Je n'assure réellement nul part. Andy acquiesce. Je me passe une main sur le visage en ajoutant que je ne peux pas décider à leur place. - Mais vous, continue Zack, que leur aviez-vous présenté ? J'hésite à replonger une fois de plus dans mes souvenirs. J'avais montré quoi, déjà ? Un combat au corps à corps, tout ce qu'il y a de plus banal. Mais les juges avaient appréciés. Avec un neuf, je pense que j'avais tout de même assuré. J'explique aux tributs que ce n'est pas l'originalité qu'ils préfèrent. Même si ça apporte souvent un bonus dans la note. Après quelques minutes à parler, Zack annonce d'une voix morne qu'il retourne dans sa chambre pour réfléchir à tout ça. Je me retrouve seul avec Andy. Elle reste assise, les jambes repliées sur sa poitrine, inexpressive. Quand je lui demande si ça va, elle hoche simplement la tête, mais des larmes lui font briller les yeux. Oh non, pas la crise de larmes ! Je retiens un soupir. Je n'ai jamais sur faire face à ce genre de situation. Me battre à mort, oui, mais gérer les pleurs d'une fille, jamais. Mais ses joues restent sèches. Elles déplient ses jambes et ouvre la bouche, gênée : - En fait … j'ai … j'ai fait un cauchemar. (elle voit que je commence à faire la grimace) Non non, pas un cauchemar comme les enfants. Mais … je n'en ai plus fait depuis mes cinq ans. J'ai réussi à avoir en grande partie le contrôle sur mes rêves, pour toujours les faire tourner en quelque chose d'agréable. Elle a un petit rire timide et secoue la tête, comme si elle saisissait la stupidité de ses paroles : - Oui, je sais ce que vous vous dites. Enfin, bref. Il m'a vraiment retournée. Il … il était d'une violence inouïe, tout était flou, j'étais dans l’Arène, avec Zack et les autres Carrières. - Tu te faisais méchamment découper ? Dis-je d'une voix que j'espère douce et non moqueuse. - Non, non … J'allais bien, enfin, j'étais juste terrorisée. Et Zack … il hurlait, mais je n'ai jamais entendu de cris aussi terrifiants. Je ne savais pas quoi faire. Je me redresse et l'a saisit par le bras en ordonnant aux Muets de ne pas la toucher. Elle commence à dire des choses qui me plonge dans un profond malaise, me rappelant mes propres Jeux. Elle tente de se dégager mais je l'attrape par la taille : - Non ! Écoute moi, Ned ! Je sais que je vais mourir, Zack aussi. Je l'ai su à la seconde où je me suis portée volontaire. J'ai besoin qu'on m'écoute, j'ai besoin de me sentir comprise, s'il te plaît ! Je la tire jusqu'à sa chambre. À l'évidence, elle est en train de faire une crise de nerfs. Ça m'arrive souvent. À sa porte, elle semble se calmer : - Pardon, je me suis emportée. J'ai juste peur. Je la fais entrer fermement dans sa chambre. Elle s'assoie au bord de son lit, les bras refermées sur sa poitrine. Elle offre un tableau agréable, mêlant tristesse et épuisement. Elle me fait penser à moi. Je lui souhaite une bonne nuit et me dirige vers la porte. Elle me retient par la main. - Tu ne voudrais pas rester quelques instants avec moi ? Sa voix tremble, j'y discerne une panique camouflée. - Tu as vu quelque chose qui t'as effrayé ? Demandai-je en m'accroupissant pour être à sa hauteur. - Zack, il criait, je te l'ai dit. - Mais c'était un cauchemar. Elle secoue la tête : - Au début. Quand j'ai ouvert les yeux, il se tenait en face de moi, il hurlait toujours, ses mains plaquées sur son visage. J'ai peur de voir d'autres choses. - Tu ne verras rien. Je passe une main dans ses cheveux. Geste fraternel qui me surprend. Elle tremble légèrement. Je l'aide à se coucher, parce qu'elle est crevée et car je commence à me sentir mal à l'aise, seul avec elle. Il suffit qu'une personne nous surprenne pour qu'on imagine mille et une rumeurs. J'ai envie de la rassurer, de lui dire que tout va bien se passer. Mais ce serait stupide et totalement mal vu. Elle n'est pas idiote, elle sait très bien que ça ne va pas bien se passer. Et comme je suis nul pour réconforter les gens, je continue de caresser ses cheveux du bouts des doigts. - Je ne te laisserais pas mourir sans rien faire, murmurai-je. C'est la seule chose que je puisse dire qui soit vraie. Elle me sourit avant de fermer les yeux. Je reste avec elle jusqu'à ce que son souffle se soit ralentit, c'est à dire deux minutes plus tard. À l'une de mes apparitions publiques, quelqu'un m'a donné un renseignement par rapport à la futur Arène, en échange d'un long baiser qui m'a répugné. Apparemment ça ne sera pas un décor naturel. C'est tout ce qu'il (oui, il) m'a dit, avant de s'éclipser. Rien que ça, pourtant c'est déjà un indice énorme. J'en informe Maliana dès que je la retrouve, en omettant les détails, et elle semble s'en réjouir, en déclarant qu'enfin, pour une fois, les Juges seront originaux. - Imagine c'est un gâteau géant, suggère Zack en se léchant les babines. Andy frotte ses deux mains l'une contre l'autre, frémissante en se représentant le décor, complètement différente de hier soir. Dans quelques minutes ils vont devoir faire leur présentation aux Juges, mais ça n'a pas l'air de les perturber pour autant. Aucun des deux ne sait ce qu'il va présenter, ils m'ont assurés qu'ils trouverons au moment voulu. Ils font ce qu'ils veulent après tout, je suis là pour les conseiller, pas pour les obliger. Je les ai juste menacés que s'ils obtenaient moins de huit, ils auraient affaire à moi. J'attends donc leur retour à notre étage, étendu sur le sofa, les yeux dans le vide. Des images cauchemardesques défilent devant eux, des visages se tordent puis disparaissent en hurlant. Des visages que je n'oublierai jamais, qui me bouffent de l'intérieur, de plus en plus. Jusqu'au jour où ils vont me consumer entièrement, les yeux injectés de vengeance. Ce jour-là promet d'être sanglant. En attendant, ils me torturent, de jour comme de nuit. Et ça devient compliqué de vivre en faisant comme si de rien n'était. Zack et Andy déboulent dans le grand salon accompagnés par Maliana. Ils ont encore un peu de temps avant que César n'annonce les résultats, alors elle leur propose d'aller prendre une douche avant de nous rejoindre. - Du District Un, Light : huit. Rash : onze. District Deux : Andy : neuf et Zack : neuf … Je félicite furtivement les tributs, mais les force à rester calme. Andy a fait le parcours du combattant le plus complexe du Gymnase, elle a chuté deux fois mais s'est relevée aussitôt, et Zack a impressionné les Juges avec sa petite carrure qui tranche avec sa force de lion au corps à corps. Aucun autre tribut n'est vraiment une menace, sauf peut-être Peter, du Trois qui a obtenu neuf et Lily du Sept qui a eu huit. Après, il ne faut pas se voiler la face, beaucoup préfèrent garder pour eux leurs compétences afin de rester dans l'ombre et ne pas être un rival pour les Carrières. - C'est super, les enfants ! S'enthousiasme Maliana. Si avec ça, vous ne sortirez pas vainqueurs de cette Arène … Je suis trop occupé à détailler sa combinaison moulante bleu ciel pour me concentrer sur ses paroles. Elle ressemble à une mutante, comme ça. Je l'imagine faire apparaître une arme futuriste et nous exterminer par un rayon laser. Cette pensée idiote m'arrache un sourire. - Ned ! - Oui ? - Je parlais des interviews de demain. Je plaque mes mains sur mon visage. L'interview, ou le pire moment de ma vie, en exceptant mon petit séjour dans l'Arène. J'avais détesté ce moment, j'avais haïs tout ce public stupide qui s’extasiait devant moi, j'avais méprisé ce César, cet hypocrite sans cœur. J'avais ressenti l'envie de lui arracher la tête et la jeter sur les spectateurs, pour qu'ils comprennent un peu l'horreur de la chose.
CHAPITRE 7: - Spoiler:
Un Muet me tend un rafraîchissement, que je refuse d'un geste, même si l'envie me titille depuis un moment. J'entraîne Zack pour l'interview, et c'est plutôt éprouvant. Non pas qu'il ne sache pas parler, bien au contraire. Peut-être justement parle-t-il trop bien. J'ai peur qu'il vocifère à propos du Capitole, il en est parfaitement capable, même s'il est conscient du danger que ça représente.
- Tu as une famille ?
Il fronce les sourcils :
- Bien sur, mes parents, et un frère plus vieux de trois ans. - Alors si tu ne veux pas les voir mourir, garde tes impressions pour toi.
Il se recule sur son siège, confus.
- Mais César va sûrement me demander ce que je pense du Capitole. - Tu n'as qu'à mentir. Comment veux-tu que les spectateurs te voient ? - Je préférerai qu'ils ne me voient pas du tout. - Sauf que tu dois te plier aux règles. Observons un peu plus la piètre personne que tu es.
Je lui attrape le visage et le tourne dans tout les sens pour en observer le moindre recoins. Ça ne sert à rien, mais ça m'amuse. Et ça me laisse le temps de réfléchir à ce que je vais faire de lui. En fait, si on passe outre ses yeux, il est parfaitement banal. Un vrai garçon de quinze ans, avec une peau lisse et des cernes qui font ressortir ses yeux. Un physique peu impressionnant, pas du tout digne d'un Carrière. Pour en faire quelqu'un d'effrayant, il va falloir tout miser sur son caractère. Au moins avant qu'il soit dans l'Arène, car là, les gens verrons sa vraie puissance.
Les tributs du District Un se montrent plutôt mystérieux. Light paraît briller comme une douce lueur dans sa robe à dentelles beige. Elle ne sourit toujours pas mais sa voix à peine audible fait d'elle une fille incapable de faire du mal. Le public sera surpris, j'en suis persuadé.
Rash, dans son costume gris et blanc, est aussi séduisant, et les femmes l'accueillent avec de grands hurlements pathétiques de groupies. Il leur répond en souriant timidement. Mais c'est quand il commence à parler que l'on se rend compte de sa véritable nature. Et c'est simple, on dirait qu'une autre personne répond à sa place tant sa façon de penser est contraire à son apparence.
- Ils seront tous des ennemis, des moustiques à écraser le plus vite possible pour éviter les piqûres. Je ne suis pas venu pour perdre, personne ne me fera changer d'avis. Je suis prêt à tout pour gagner. Et je gagnerai. Je n'ai pas peur de tuer. J'attends ce moment depuis toujours.
Hum. Il pourrait limite me faire froid dans le dos. Mais je connais ce refrain. On y a droit tout les ans. Il y a toujours le grand Carrière qui domine les trois autres, la bête humaine. En l’occurrence, cette année, ce rôle lui sera attribué. C'est d'ailleurs plutôt embêtant lorsque l'on sait qu'Andy et Zack n'aiment pas être dirigés. Ça risque de clasher très rapidement entre eux.
Andy est resplendissante, les stylistes ont vraiment réussi à cerner sa personnalité. Je crois qu'elle est bien la première fille à ne pas être en robe pour l'interview du grand Cirque, mais au moins, elle reste elle-même et ce style rétro lui va à ravir. Un jeans taille haute, très près du corps et un débardeur à fleurs aussi très moulant. Ses cheveux bouclés sont remontés en queue de cheval, et décorés d'un foulard rose pâle. Elle se sent parfaitement bien, que se soit dans ces vêtements que devant César, où elle répond aux questions comme si ils étaient seuls.
- Qu'est-ce qui te manquera le plus, une fois dans l'Arène ? - Je n'avais pas grand chose à perdre, donc pas grand chose.
Elle a un petit rire. César continu :
- Tu as une grande famille, pourtant. Trois frères et une sœur. Ça ne te fais vraiment rien de les quitter ? - Si, bien sur que si. Par moment, je me dis que j'ai agis stupidement en me portant volontaire. Il y a tellement de jeunes entraînés dès leur naissance que je paraît incompétente à côté d'eux. Pourtant, j'avais beaucoup réfléchis à ma décision, et c'est avec grand plaisir que je me trouve ici aujourd'hui, avec vous, César, et tout le monde.
Elle décrit un large cercle avec ses bras, comme si elle englobait les spectateurs. Ses bracelets dorés tintent. Elle est vraiment douée pour détourner la conversation. J'ai bien vu que la question du présentateur l'a gêné. Je ne sais pas si c'est fait exprès, ou si c'est Maliana qui l'a super bien entraînée, mais maintenant, en plus de paraître belle, elle se montre intelligente aux yeux du peuple. Si avec ça on rajoute un peu de flatteries, elle aura encore plus de chance d'avoir des sponsors.
- Andy, reprend César une fois le public calmé. On m'a appris que tu es très douée en acrobaties. Puisque tu n'es pas en robe, j'ose te demander de nous faire une petite démonstration. Je sais que tout le monde en meurt d'envie, n'est-ce pas ?
Les cris reprennent. La jeune fille joue le jeu et déclare, déjà debout en train de s'étirer le dos :
- C'est que je ne suis pas échauffée, ce serait bête de me froisser un muscle.
Ils insistent. Finalement, elle nous accomplit un flip arrière terminée par une révérence. Pour une fois, je suis la bonne humeur générale et je l'applaudis.
Avant de rejoindre César, Zack me jette un coup d’œil entendu. On a finalement trouvé le rôle qu'il jouera, et la fin de la répétition nous a bien amusés. J'espère qu'il prendra autant de plaisir à reproduire ce qu'il a fait devant les caméras. Les stylistes l'ont vêtu simplement, comme je leur ai demandé. Un jean noir, une chemise blanche, des bretelles qui retombent sur son pantalon, lui-même coincés dans des Rangers, il fait légèrement plus que quinze ans. Il a été coiffé de sorte que des mèches de cheveux semblent défier l'apesanteur en se dressant en pics, le reste retombant sur son visage. Contre son grès, ils ont dû être un peu raccourcis afin que ses yeux soient visibles de tous. C'est pour cela que les couleurs de sa tenue sont sombres et uniformes. Subtilement intelligent.
Il rejoint César les mains dans les poches, lentement. Il prend le temps de détailler ce qui l'entoure avant de s'asseoir en tailleur sur le fauteuil réservé aux tributs. Il croise ses bras, le dos voûté. Les caméras font un gros plan sur ses yeux. Le public est en liège. Il joue parfaitement le jeu.
- Tu es superbe, Zack ! Vraiment, un style unique pour un garçon unique ! Tu pourrais presque m'effrayer. - Je pourrai en dire autant de vous, César. - Que je suis unique ou que je t'effraie ?
Éclat de rire général. Les lèvres de Zack s'étirent en un énigmatique sourire en coin qui veut dire : « Devine». Ils discutent un instant, enfin, César discute. Zack, reste dans son monde. Par moment, il éclate de rire comme un gamin, en se cachant le visage alors qu'on ne lui a rien dit, ou reste stoïque, comme plongé dans ses pensées. Un vrai régal pour les spectateurs.
- Tes yeux, Zack ! Parce que, qui n'a pas remarquer ? Deux perles rares ! Jamais je n'ai vu ça de ma vie, c'est absolument magnifique ! Explique-nous. - Il n'y a rien à expliquer. Certains ont les yeux verts, ou marrons. Moi j'ai les deux. - Tu fais dans l'originalité je dois dire. - Parfaitement. Les gens sont souvent surpris, et les avis sont variés. Certains trouvent ça beau, d'autres disent que je suis un monstre. - Pourquoi pensent-il cela ?
Zack se balance d'avant en arrière, le regard vide :
- C'est stupide en fait. Ils croient qu'il y a deux personnes en moi, à cause des couleurs différentes. Certains pensent même que je suis habité par le diable en personne, que je suis une erreur de la nature. Comique, non ?
César pose une main sur son épaule, compatissant. À vraie dire, je ne saurais deviner si il s'agit de la vérité ou d'un mensonge inventé de toutes pièces pour attendrir des sponsors potentiels. Dans tout les cas, il assure, j'ai l'impression de découvrir un nouveau Zack, loin du gosse renfermé et borné que j'ai côtoyé ces derniers temps.
C'est Peter, du District Trois, qui me bouleverse le plus. Il s'installe aux côtés de César, sans un sourire mais avec une appréhension visible. Il est, malgré son physique peu avantageux, plutôt charismatique avec ses lunettes et son costume bleu marine et blanc. Le présentateur commence à le questionner sur sa vie, sur ses compétences. Peter répond avec assurance, mais avec seulement quelques mots. Enfin, la réalité me frappe de plein fouet quand César touche le sujet sensible :
- Peter... L'année dernière se tenait à ta place un garçon de quatorze ans, Matt. Tout le monde se souvient de lui, n'est-ce pas ? Bien sur, personne n'aurait pu l'oublier. Brave jeune homme qui aurait pu aller très loin. Que ressens-tu, face au destin injuste qui frappe votre famille ?
Des murmures s'élèvent autour de moi. Il est le frère de Matt. Et j'ai tué Matt. Avec cruauté, d'un javelot planté violemment dans le cœur. Il était resté plaqué contre un arbre, l'arme le maintenant debout. Son frère a rejoint la partie. Il bloque d'ailleurs complètement à ces paroles. Après de longues secondes ou il s'embrouille tout seul, il répond simplement :
- Je … oui, injuste est le mot. - Peux-tu m'en dire plus sur Matt ? - Il était calme, mature pour son âge. Des fois, je voulais jouer avec lui, il me regardait avec son air supérieur que j'aimais tant qui voulait dire « Ce n'est pas de mon âge, et encore moins du tiens ». Sa mise à mort a touchée tout notre District.
Ses yeux se plantent sur moi, et plusieurs spectateurs me regardent aussitôt avec mépris. Je garde l'expression la plus neutre possible. Mais à l'intérieur, je brûle. Pas de honte, mais de pitié pour ce pauvre garçon qui a perdu son frère dans les même circonstances qu'il va lui aussi mourir. Ça arrive souvent que des membres de même famille soit « tirés au sort », pour rajouter un peu de drame aux jeux. Ça n'a pas manqué pour lui, et je compatis profondément. Les trois minutes s'écoulent, et il quitte la scène, la tête baissée.
- T'as assuré Zack ! - Ils vont tous me prendre pour un malade mental maintenant, mais merci. - Justement, ils ont adorés ! Ils se posent des questions sur toi, ils veulent en savoir plus ! Sauf que pour en apprendre davantage, il faudra que tu sortes vainqueur de cette Arène, et ça, ils l'ont aussi compris. - Mais Andy aussi a été spectaculaire ! Reprend Maliana en tenant la jeune fille par les épaules. Elle n'a même pas besoin d'une tenue sophistiquée pour accaparer tout les regards. Nous grignotons à table, dans une bonne ambiance. Je crois que je me suis attaché à Zack et Andy. Et c'est vraiment pas une bonne chose. Demain, ils seront dans une Arène, en train de tuer pour survivre. En admettant qu'ils arrivent en final tout les deux, il n'en sortira vivant qu'un seul. Ça me détruit de savoir ça. Je savais que je n'aurai pas dû faire de familiarités avec eux. Et je n'ai jamais été du genre à me lier facilement. Mais le fait de savoir qu'ils vont vivre la même chose que moi fait que j'ai de suite ressenti de la sympathie pour eux. Et dire que c'est moi qui les entraîne à aller à leur propre mort...
Je me frotte les yeux. Je n'étais pas aussi sensible, avant. Depuis ma victoire, c'est comme si j'étais à fleur de peau, que la moindre chose était capable de me briser. J'ai vraiment été métamorphosé. Alors, apprendre, en plus que le frère d'une de mes victimes se trouve ici, ça me retourne complètement. On dirait que tout est mis en œuvre pour que je n'oublie pas, pour que je reste fragile et à la merci du Capitole.
Allongé dans ma chambre, dans le noir, je réfléchis. Pas pour moi, mais pour mes tributs. J'en ai assez de toujours m'apitoyer sur mon sort, puisque de toute manière, ça ne changera rien. Alors j'essaie de me projeter à l'instant où les Jeux débuterons. Quel sera l'Arène ? Une maison ? Un château ? Je n'ai pas réussi à obtenir plus de renseignements. C'est dommage car ça nous aurait été d'une précieuse aide. Et puis, si c'est pour devoir embrasser de nouveau, ça ira. Enfin, après tout, ce sont eux les Carrières, ce sont eux qui sont crains. Ils sont quasiment sûr de ne pas mourir au bain de sang et de faire un bon bout de chemin avant de mourir. On tape doucement à ma porte. Je fais comme si je dormais, mais me résous finalement à aller ouvrir. Je tombe sur une Andy en pantalon de pyjama et débardeur noir, serrant un coussin contre elle. Je l'interroge du regard. Ses yeux descendent vers mon torse et elle semble surprise d'y trouver tant de cicatrices peu esthétiques.
- J'ai … Je ne suis pas rassurée, toute seule, et Maliana dort. Je pensais que tu ne dormais pas, désolé de t'avoir réveillé.
Elle fait mine de partir.
- Tu peux entrer un instant, si tu veux. J'étais juste allongé.
Encore ses doutes, encore ses cauchemars. Cette fois, elle a vu une lumière aveuglante, puis elle a entendu des hurlements. Elle me dit que ça paraissait plus vrai que nature. Je tente de la rassurer du mieux que je peux. Elle se pose sur un coin de mon lit et se recroqueville. C'est drôle, en pleine journée, elle paraît tellement sûr d'elle, tellement confiante. Mais quand viens le soir, quand elle se retrouve seule, toute son assurance éclate, et elle devient vulnérable et ressemble à une petite chose fragile. Je lui tend une tasse de chocolat chaud qu'elle sert entre ses doigts tremblants.
- Tu as peur ? Demandai-je après l'avoir longuement dévisagé. - Je vais mourir dans les prochains jours, je pense que c'est justifié. Tu avais peur, toi, la veille ? - J'étais terrifié.
Elle pose la tasse par terre. De longues mèches bouclées lui retombent sur le visage. Elle plante son regard sombre sur moi, et je me sens liquéfié sur place. Je ne suis jamais tombé amoureux, et voilà que je commence à avoir des sentiments pour la tribut que je dois entraîner. C'est bien ma chance. En même temps, nous avons le même âge, elle est jolie, intelligente et intéressante. Je savais que je n'aurai pas dû me rapprocher, tant d'elle que de Zack. Les voir mourir me sera impossible, maintenant. Je replace une mèche derrière l'oreille d'Andy. Un éclair illumine furtivement la pièce. L'orage ne tarde pas à éclater et de grosses gouttes tambourinent contre la fenêtre. Protecteur, je passe une couverture sur ses épaules. Elle se blottit contre moi. J'hésite un instant à l'écarter, mais me ravise finalement. Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent, je m'en moque. Après tout, je n'ai rien à perdre. Entre deux coups de tonnerre, sa voix s'élève :
- Ned … Je n'ai pas peur de mourir. J'ai juste de gros regrets. Je n'ai jamais aimé quelqu'un. Je n'ai jamais connu l'amour. J'ai eu quelques copains, mais rien de sérieux. Mourir, sans connaître la nature même de notre existence, c'est ça qui m'effraie. C'est comme si je manquais quelque chose.
Elle se tait, attendant sûrement une réponse. Mais je reste silencieux, car je n'ai rien à dire et que je suis troublé pour la première fois. Je continue juste de caresser ses cheveux. Elle reprend :
- C'est compliqué à expliquer, ce sentiment d'impuissance face au destin. J'ai l'impression que je viens de faire du gâchis. Tout les ans, il y a du gâchis. Je savais dessiner, faire des portraits, et il m'arrivait souvent d'écrire de longues histoires. Zack, lui, chantait. Je suis une des seuls à avoir eu l'occasion de l'entendre, mais sa voix est envoûtante. Ce n'est pas cruel de détruire tout ça ? Il n'y a pas que nous, tous sont capable de faire quelque chose. Arracher chaque année la vie à de pauvres jeunes, ça me fou en l'air. Je pense que cette pratique devrait cesser, mais personne n'est en mesure de diriger une révolte de cette envergure.
Si on est écouté actuellement, elle risque de ne pas aller loin dans le jeu. Je lui prend le visage et la force à me regarder dans les yeux. Je me penche sur elle, effleure ses lèvres – dieu que j'ai envie de l'embrasser – et murmure à son oreille :
- Tu n'es pas ici pour penser. Arrête de réfléchir, dans l'Arène, tu seras une Carrière. Alors maintenant, je veux que tu agisses en Carrière, est-ce clair ?
Je me recule brusquement. Un coup de tonnerre déchire le ciel et fait trembler l'hôtel de bas en haut. Elle hoche doucement la tête, puis s'excuse de m'avoir dérangé. Avant de quitter la pièce, elle se penche sur moi et me dépose un baiser sur la joue.
CHAPITRE 8: - Spoiler:
Je suis resté éveillé toute la nuit. Alors, ce matin, ce n'est pas la grande forme. Un coup d'oeil dans le miroir confirme mes pensées, et je ressemble vraiment à un zombie. Pâle et des cernes violettes, je fais peur. Et lorsqu'au petit déjeuner Andy et Zack me rejoignent, je me sens beaucoup moins seul dans mon rôle de mort vivant. Seule Maliana a gardé son teint de porcelaine et son large sourire. Il paraît plus faux que d'habitude, comme si elle aussi redoutait le début des Jeux. Ce serait plutôt paradoxale venant d'elle, qui n'est pas du genre à réfléchir au pourquoi du comment. Je manque de m'endormir dans mon café chaud. Une lourde ambiance plane dans la pièce. Chacun est conscient de l'inévitable. Et l'inévitable ne va pas tarder à avoir lieu. Dans une heure, Zack et Andy monterons dans l'hovercraft avec tous les tributs, avant de rejoindre leur styliste respectif en dessous de l'Arène, puis ils seront jetés dans la gueule du lion. Je les regarde tour à tour, mes tributs. Ils n'ont pas l'air effrayés. Seulement épuisés. Je leur conseille de manger plus que de raison, ce qu'ils font avec plaisir. Puis je leur rappelle rapidement tous les conseils que je leur ai donné depuis qu'ils sont ici.
Je croise Zack dans le couloirs. Il est déjà prêt à rejoindre les autres.
- Comment tu te sens ? Demandai-je. - Impatient. Maintenant qu'on y est, je n'ai qu'une hâte, commencer. Pour en finir le plus vite possible.
Mon cœur fait un tour et je l'attrape brutalement par les épaules :
- Si tu te suicide, tu apporteras honte à ton District et à ton mentor. - Je n'ai pas cette attention. - Tu parles d'en finir au plus vite pourtant. - Finir les jeux. Revenir. Prends le comme tu le souhaite, mais je n'ai pas envie de mourir. Est-ce que tu peux me reposer maintenant ?
J'accompagne mes deux tributs à la zone de lancement. Andy a repris du poil de la bête, mais elle attrape ma main et la sert de plus en plus fort au fur et à mesure que nous approchons de l'hovercraft. Derniers regards, derniers sourires encourageants. Je n'ai rien à lui dire, si je parle, je risque de paraître violent. Je suis toujours violent quand je suis ému. Alors je l'embrasse doucement sur le front, et elle part sans se retourner. Je sers amicalement Zack dans mes bras, comme si je voulais lui envoyer toute ma force.
- Je vais essayer de revenir, Ned. Je te jure que je ne me laisserai pas tuer facilement.
Je lui souris, et lui aussi s'éloigne. Moment douloureux. Je les regarde disparaître dans la machine avec les autres tributs. Au loin, je croise un regard. Le regard de Jef. Il doit être dans le même état que moi. Tout les mentors doivent être dans le même état. Une grosse boule dans le ventre, les nerfs en pelote, le cerveau en bouilli et j'en passe. Regarder des jeunes entrer dans le cauchemar que tous avons vécus, ce sentiment d'inutilité dans leur mort. Silencieux, je me retire assister comme tout le monde au début des Jeux.
L'attente est plutôt insoutenable. Les deux présentateurs parle une dernière fois de chaque tribut, de chaque District et rappelle une fois de plus les règles. Comme tout les mentors, je suis tenu d'assisté au début des Jeux dans une salle de repas. Les mentors, organisateurs et sponsors réputés sont ici, et nous devons, en même temps de nous restaurer, commenter le bain de sang. Des gens viennent me parler, me tendent un verre. Je répond du bout des lèvres, les yeux fixés sur l'écran géant. Je me résous tout de même à discuter avec eux, de toute manière, ils ne parlent que des Jeux, et puis, je suis obligé de leur parler. Pour qu'ils apprécient mes tributs, ils doivent avant tout m'apprécier. Alors je me dois de laisser mon asociabilité de côté. César disparaît pour passer en voix off et, pour la première fois, nous découvrons l'Arène. Et j'en reste soufflé, comme la plupart des gens présents ici. Des exclamations et des murmures emplissent la pièce, pour ceux qui ne sont pas restés silencieux comme moi. Un parc d'attraction. Ils ont osés mettre un parc d'attraction, lieu où les enfants sont censés s'amuser, pas se tuer. La caméra fait le tour de la Corne d'Abondance, un petit chapiteau rouge et blanc, puis le champs de vision s'élargit, et nous découvrons les tributs autour, chacun debout sur une plate forme accrochée en hauteur – un manège je suppose-, qui se balance doucement. La caméra s'éloigne rapidement afin de donner une vue d'ensemble, et je me rend compte que c'est un parc abandonné. Comme mort. Des guirlandes sont accrochées de partout, sur les arbres, aux manèges, mais restent éteintes. La grande roue ne tourne pas, les montagnes russes restent sombres. C'est carrément effrayant. Le décompte continue, le visage des tributs défilent devant nous, pour la plupart effrayés ou déroutés par l'Arène. Les tenues sont toutes identiques, un jeans, t-shirt noire avec le numéro du District frappé sur l'épaule et un blouson, noir aussi, en coton épais. Comme des adolescents normaux. Light et Rash restent concentrés, le visage fermés, puis la caméra zoom sur les yeux de Zack avant de reculer. Un sourire lui étire légèrement les lèvres. Confus, je fronce les sourcils. Il a carrément l'air … satisfait. Andy, elle, reste aussi focalisée sur la Corne, prête à sauter. La température a l'air estivale si on se fait à plusieurs tributs qui remontent déjà leurs manches. Ils s'élancent, et je manque d'éclater le verre que je tiens tant je suis nerveux. Les premiers arrivés attrapent la première chose qui leur vient avant de détaler. Les Carrières arrivent juste après et commencent à se battre. Et je découvre un nouveau Zack. Avec une épée qui fait pratiquement sa taille, il abat ses adversaires avec facilité, sans un regard pour eux. Andy joue plus sensible, et ne tue que si elle se sent menacée. Dès que quelqu'un s'approche d'elle, en fait. Nous voyions ensuite Light. Elle attire les tributs sur Rash, qui se charge de les tuer. Elle n'attaque pas, se contente de pousser ses proies sur son partenaire. À eux deux, ils forment un duo de tueurs incroyable. Du sang gicle sur une caméra, déclenchant des cris dans la salle. Les mentors ne se réjouissent pas. À vraie dire, ils sont les seuls à rester sans rien dire, certains ayant déjà perdus leurs tributs. Le bain de sang continue, rythmé par les Carrières, et je suis limite gêné de l'attitude de monstre de Zack. Des mentors vont me tomber dessus très bientôt pour me faire payer la mort de leurs élèves. De nombreuses bagarres vont avoir lieu ici aussi. D'ailleurs, des Pacificateurs commencent déjà à entrer dans la pièce pour prévenir des futurs disputes. Tant mieux, car je n'ai pas envie de me battre. Je préfère m’éclipser. Je me glisse sans un bruit entre la porte et retourne à l'hôtel, le seul lieu où je peux être un tantinet tranquille.
CHAPITRE 9: - Spoiler:
Onze. Ils sont onze à être tombés durant le bain de sang. Les District Cinq, Neuf, Dix, Douze ont disparus du Jeu, en plus des filles du Trois et Quatre et du garçon du Sept. Leur mentor ont été interviewé juste après, et chacun était plus désespères que le précédent. Les Carrières ont tous survécus sans une seule égratignure et, une fois récupérés le plus de provisions possibles, ils sont partis découvrir les lieux. L'Arène reste silencieuse, excepté quelques légers bruits de bruissements de feuilles. Il y a une absence total d'animaux. César nous a expliqué que pour se nourrir, les participants devront aller dans les petits magasins de sucreries disposés un peu partout sur la surface, en prenant garde des pièges. Sinon, avait-il ajouté, les sponsors pourront leur être très utile. Je me suis senti un peu honteux quand il a dit ça, quand je me rappelle avoir sermonné Andy et Zack sur le fait qu'il n'y aura pas de friandises. Je préfère regarder le déroulement seul, dans ma chambre. De cette manière, je peux suivre mes tributs, et eux seuls. Dans les lieux publics, chaque apparition ne dure que quelques secondes (selon l'importance du moment) afin que tout le monde soit satisfait. Et lorsque l'on tombe sur un candidat apprécié, les spectateurs poussent des « aaah » satisfaits et commencent à papoter énergiquement sur l'argent qu'ils comptent miser sur lui, ou envoyer pour pouvoir acheter des parachutes. Tiens, d'ailleurs, combien ais-je pu ramasser pour mes deux protégés ? Je me redresse sur mon lit, attrape la télécommande et les laisse un instant dans leur périple à travers les montagnes russes. Ils prennent en chasse un tribut chacun, qui tentent de fuir avec l'énergie du désespoir. Les pauvres n'ont pas pu récupérer d'arme à la Corne, et je ne donne pas cher de leur peau. Parmi eux, je reconnais Rémy du Quatre, Léo, du Six, et je n'arrive pas à savoir qui sont les deux filles. Une grande rousse et une à la peau brune, sûrement du District Onze. Ils grimpent à travers les échafauds, et Andy est visiblement la plus à l'aise dans cet exercice. Après une combinaison de touches, l'écran s'illumine, et il est marqué noir sur blanc le montant envoyé par les sponsors, ce qui m'arrache un sourire. Je vais pouvoir les aider un moment, même si les prix augmentent au fil du Jeu, d'autres sponsors me feront très certainement d'autres dons généreux. Je suis plutôt confiant pour la suite. Un cri manque de me faire faire une crise cardiaque quand je retourne sur l’Arène. Je baisse immédiatement le son. Le visage de la grande rousse apparaît à l'écran. Elle était du District Huit. Je n'ai pas vu comment elle est morte, et à vrai dire, c'est bien mieux comme ça. Apparemment, les autres tributs ont réussi à s'échapper. Je ne sais pas si ça me réjoui ou pas. Sur la chaîne réservé au District Huit, il y aura certainement un petit hommage destiné à rendre la mort de la jeune fille moins difficile à avaler. Histoire « d'apaiser » la famille. On aurait dit des gosses dans leur manège à friandises. Je crois qu'on a jamais vu des Carrières si émerveillés devant cet étalage de sucreries. Bon, il est vrai qu'il n'y a jamais eu cela, aussi. Les voir, les yeux brillants d'envies et le sourire jusqu'aux oreilles, ça m'a donné un fou rire comme j'en ai rarement eu. Toujours enfermé dans ma chambre, Maliana a du me demander à travers la porte si j'allais bien. Personne n'a le droit d'entrer sous peine de subir ma colère. Mais je serai bien obliger de sortir, sinon ce sont les Pacificateurs qui viendrons me chercher, ordre de Snow. J'attends juste le dernier moment, histoire qu'ils se rendent compte, mais qu'ils n'aient pas le temps de me rappeler à l'ordre. Ainsi, je profite un peu plus que les autres de ma tranquillité. Même si, en tant que mentor, je me dois d'obéir, plus que quiconque. Et obéir, c'est participer sans cesse à ces repas et soirées sans fin, où le but est de manger le plus possible, exhiber son argent et parler des Hunger Games. Si je veux d'autres sponsors, je suis bien obligé de m'y rendre, en comptant que je ne suis pas sortie depuis le début, c'est à dire hier. J'allume l'écran et découvre les Carrières encore endormis à l'intérieur d'un bateau qui est censé se balancer dans les airs, quand c'est en marche. L’Arène reste incroyablement sombre malgré qu'ici, le jour soit levé depuis un moment. Seul Zack est réveillé. Il tripote son épée. J'aimerai bien savoir ce qu'il pense, car il m'a laissé perplexe au bain de sang. Je ne le pensais pas aussi cruel. Est-ce qu'il cachait son jeu depuis le début ? C'est une possibilité, beaucoup font ça. Il nous aurait tous trompé, en jouant le jeu du garçon innocent qui déteste le Capitole. Je ne supporte pas l'idée qu'il m'ait menti. Malheureusement, c'est trop tard pour discuter. Les autres se réveille à leur tour. Andy remarque le malaise de Zack. Elle s'approche de lui pendant que Rash et Light ramassent leurs affaires en plaisantant. On dirait vraiment des jeunes venus à un parc pour s'amuser. Ils s'amusent, en quelque sorte. Mais pas de la manière la plus angélique qui soit. - Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Demande Andy à son ami. - On est dans le noir, Andy. Dans le noir complet. On y voit pas à deux mètres. Il tourne la tête vers elle : - Je suis toujours claustrophobe, tu sais. - Nous ne sommes pas dans un placard. - Oui, mais le sombre me donne l'impression d'être enfermé. Il faut trouver un moyen d'avoir de la lumière, même pour vous, pour trouver les autres tributs. Nous sommes plus vulnérables dans l'obscurité. - Il doit y avoir un poste de contrôle, ou quelque chose comme ça. Je pense qu'on va de suite se mettre à chercher, se sera une bonne chose de faite. Rash enfile son blouson et intervient : - Mauvaise idée, on devrait aller éliminer quelques tributs avant. Comme l'a dit monsieur Verron, nous sommes vulnérables. Je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas la vision infrarouge. Et certains ont dû obtenir des lunettes. - Raison de plus pour trouver la tour de contrôle ! - T'as entendu ce que je viens de te dire ? - Écoute, reprend Zack en se levant et se postant juste en face de Rash. Moi, je ne suis pas un gros dur capable d'arracher la tête à n'importe qui. Si quelqu'un comme toi, ou même un autre me tombe dessus sans que je me rende compte, je suis mort. Et je ne serai plus là pour monter la garde pendant que vous dormez. - Je me moque que tu crève. Je n'ai pas envie de perdre du temps pour un truc que nous sommes même pas sur qui existe. Les Juges ont très bien pu ne pas en mettre. - Alors quoi ? Coupe Andy. Tu comptes rester ici, à attendre ? - Je compte faire le tour de ce parc pour dénicher des tributs. Pas pour trouver une foutue tour de contrôle ! - On ne peut pas séparer l'alliance maintenant, intervient Light pour la première fois. Nous venons à peine de commencer les Jeux. Retrouvons-nous ce soir à la Corne d'Abondance. - Comment saurons-nous que nous sommes le soir ? S'enquit Zack en pointant le ciel du doigt. Elle hausse les épaules. Andy suggère de commencer à se retrouver lorsque le sceau de Panem commencera. Ils acquiescent. Après avoir séparer en deux leurs provisions, Light et Rash partent d'un côté, et Zack et Andy de l'autre. Visiblement, le courant ne passe pas entre les deux garçons. Après de longues minutes couché sur le dos, je me décide finalement à enfiler un jean et une chemise. Il va falloir que j'affronte la foule en délire. Et que je rencontre enfin le mentor du District Un. Après tout, nos quatre tributs ont formés une alliance, et nous allons devoir partager. En effet, certains sponsors, à défaut de préférer un tribut, mise sur tout les Carrières à la fois. C'est la même chose pour n'importe quelle alliance. C'est donc mon devoir de faire ami-ami avec le mentor du District Un. Qui est-ce, d'ailleurs ? Malgré que je me soit retrouvé à plusieurs reprises à côté de lui, je ne lui ai jamais prêté la moindre attention. Et lui non plus. Sur le chemin, j'essaie de me remémorer les gagnants des éditions précédentes. Il y eu Jef, avant lui un jeune du District Quatre, puis Nathan, puis … Oui, je crois que c'est cette année que le vainqueur venait du Un. Il y a cinq ans. Aucun moyen de me souvenir de lui. Disons que j'avais douze ans, et j'avais eu une peur bleue de me faire choisir la première année. J'avais été tellement soulagé que j'avais décidé de faire semblant de regarder les Jeux. Normal que je ne me rappelle pas de lui. J'arrête l'ascenseur un étage plus bas et demande aux Pacificateurs qui gardent l'entrée si Mike Dobray est ici. Ils me mettent immédiatement à la porte en m'indiquant le bar au coin de la rue. Génial, je vais devoir, en plus d'affronter cet homme, feindre la nonchalance et la spontanéité avec les gens présents, qui vont sûrement vouloir me parler, me photographier et j'en passe.
CHAPITRE 10: - Spoiler:
D'accord. Je comprend mieux. Si ce mec a gagné les Jeux, ce n'est pas un hasard. À en voir sa carrure, ça ne fait carrément aucun doute. On m'a dit que j'étais costaud et plutôt grand, mais à côté de lui je suis une petite fille toute mignonne. Assit entre deux femmes aux cheveux volumineux et colorés, il fait signe à un Muet de me servir quelque chose à boire. Et moi, assis au bord du fauteuil, pas du tout dans mon élément, je crois que je perd toute ma classe. Une adolescente me demande une photo, que je fais semblant d'accepter avec plaisir. Elle se colle à moi et pose ses lèvres sur mes joues. Un flash, puis elle s'écarte en me remerciant. Mike a un petit rire. Je détaille d'un œil mauvais son costume bleu sombre, ses nombreux bijoux en or et ses cheveux châtains plaqués en arrière. À lui tout seul il représente le cliché latino. Mais en beaucoup plus effrayant. Il me sourit d'un air triomphal, fier d'exhibé ces deux créatures et de pouvoir montrer ses muscles. J'ai l'air d'un moustique, et ça m'énerve. Un Muet me tend un cocktail particulièrement fort. Je ne peux retenir une grimace, ce qui lui arrache un rire moqueur. - Petite nature ? - Exact. - C'est mignon. Alors, Ned … Parlons un peu de l'argent, maintenant. Il envoie les jeunes femmes plus loin, puis se penche vers moi : - J'ai toujours trouvé ça chiant, mais puisque nous sommes obligés de conclure un marché sous peine de se faire titiller par les armes des Pacificateurs, autant le faire. Je hoche docilement la tête. Mes yeux se posent sur l'écran géant du bar, où la plupart ne vienne que pour regarder les Jeux entre amis. On annonce la mort d'un tribut. Un visage d'enfant apparaît. Léo est tombé aussi. La scène de sa mort repasse au ralentit, et je vois avec impuissance le jeune garçon entre les mains de … Lily ? Cheveux noirs aux épaules, regard étrangement futé. Oui, ça ne peut être qu'elle. Néanmoins, elle ne le tue pas de manière sauvage. On voit Léo, étendu, presque mort. Les caméras reculent, nous faisant comprendre qu'il a chuté de la grande roue. Sûrement de la poursuite entre lui et les Carrières de la veille. Lily a dû tomber sur lui contre son gré. Elle l'abat d'un coup de poignard en plein cœur. Sa souffrance s'arrête comme ça. - Oh, mec, tu m'écoute ? Je me fais secouer tellement violemment que je renverse mon verre. Mike me regarde bizarrement, avant d'éclater de rire. Je ne suis vraiment pas à l'aise, là. Je me relève d'un mouvement brusque, en même temps que Mike qui m'attrape le bras. - On va aller discuter au calme, plutôt, lâche-t-il. Je me laisse entraîner par sa force de colosse, de toute manière je n'ai pas assez de puissance pour résister. Et puis plus vite on aura parlé, plus vite je serai tranquille. Je jette quand même un dernier regard derrière moi, pour m'assurer que des gens nous voient partir. Au cas où je me fasse tuer sauvagement.
Il claque la porte derrière lui. La pièce est petite, sombre, avec une simple lumière allumée au centre, diffusant un éclairage tamisé. Je me met aussitôt en défensive, derrière une chaise qui traîne là. C'est simple, s'il me touche, je lui arrache les yeux avec mes doigts. Mais il reste sage et garde une distance raisonnable. - Bon. Alors ? - Comment ça, « alors » ? Comment t'as fait, les autres années ? - Deux parts égales. Et s'il y a le moindre problème, on partage ce qu'on possède. Ça te va ? Ça me paraît trop simple. Il y a quelque chose qui cloche. Il est bien trop … je ne sais pas quoi, mais il l'est trop pour être sincère. Ma méfiance doit se lire sur mon visage car il lâche d'un voix las : - J'ai tout l'argent que je désire. Je ne vois pas pourquoi je te ferai de sale coup. Si j'avais voulu voler les dons des sponsors, je serai mort depuis bien longtemps. Je ne suis pas un salop, contrairement à ce qu'on dit. J'ai fait les Jeux, moi aussi. C'est normal de se former une carapace, tu ne crois pas ? Il marque un point. Je suis stupide de réagir de la sorte. Je ne fais plus confiance à personne. En fait, je crois que je n'ai jamais vraiment fait confiance, mais depuis l'année dernière, je bat des records. Après, il a peut-être aussi fait les Jeux, mais il n'était pas dans le même état d'esprit que moi. Lui, il est un vrai Carrière. Je l'ai vu, de mes yeux d'enfant de douze ans, décapiter un gamin de mon âge. À cet instant, je m'étais dit que j'aurai pu être ce gosse. Je n'avais pas dormi pendant une semaine après ça. - Les retraits sont surveillés de très près. Encore une fois, je ne vois pas pourquoi j'irai risquer ma vie alors que j'ai tout ce que je veux. On fait comme ça, alors ? Il tend sa main. Je crois que je n'ai pas vraiment le choix. Je la lui serre en le regardant droit dans les yeux.
CHAPITRE 11: - Spoiler:
Je m'intéresse depuis ce matin aux autres tributs, afin de me faire une idée sur eux. Bien que maintenant, ça ne serve plus à rien puisque je ne peux pas rentrer en contact avec Andy et Zack. Je pourrai peut-être prévoir un parachute en cas d'attaque, ou que sais-je ? N'importe quoi qui puisse leur être utile. Et pour le moment, Peter, du District Trois, m'inquiète plus que les autres. Physiquement, il n'est pas une menace. Cheveux bruns, courts, peau blanche, grand et mince, il ne fait pas peur. Mais c'est une tête, et je l'ai vu créer un piège. Il y met toute sa concentration, tout son talent, et le résultat est impressionnant. Il a réussi à bidouiller le système d'une machine à sou pour qu'elle s'allume. J'avais trouvé ça idiot, mais de cette manière, il a attiré le garçon du Huit. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'il a piégé cette machine, qui a explosé aussi sec. Mais le tribut a survécu. Il s'est planqué dans un coin, les jambes en sang, et maintenant ce n'est plus qu'une question de temps. Oui, Peter est vraiment un danger pour les Carrières qui ne se doutent de rien. Dans le genre à se méfier, il y a aussi Lily, qui compte déjà plusieurs tués. Elle est discrète, attaque avec une sarbacane, en plein dans la nuque, histoire de ne laisser aucune chance. Si elle se retrouve derrière les Carrières, elle pourra très facilement en abattre un ou deux avant qu'ils ne réagissent. Je pense que les deux tributs du District Onze sont aussi des menaces. Tout les deux à la peau brune, la fille est plutôt petite, mais très musclée, bien que je ne l'ai vu tuer encore personne, alors que son coéquipier en a déjà eu quelques uns. Je pense que dans la liste des gens dangereux, ils font partis de ceux qui auraient le plus de mal contre mes tributs. Mais ils restent dangereux quand même. Andy et Zack n'ont pas trouvé la tour de contrôle, en retrouvant Light et Rash, ils ont dû subir les moqueries du garçon. Pourtant, il y a bien une tour dans ce parc, camouflée derrière la maison hantée, elle-même enfouie dans de petits bois. Ça m'énerve de ne rien pouvoir faire pour les aider, de les voir passer juste à côté sans remarquer quoique ce soit. J'ai envie de les secouer, de leur dire d'ouvrir les yeux. Même si je ne reste pas non plus sans rien faire. Je leur ai envoyer de la viande, car il est clair que les friandises n'apportent pas les ressources dont ils nécessitent. J'ai revu Mike, il fait également tout son possible pour ses tributs, et à vrai dire, je ne le pensais pas si protecteur. On annonce la mort du garçon du Huit. Il s'appelait Curtis Bailey, et il avait quatorze ans. Le pauvre s'est carrément vidé de son sang, il a dû voir sa mort arriver. Mais du coup, ils ne sont plus que dix, et mes deux tributs sont toujours de la partie. Zack est d'ailleurs en train de s'énerver sur une machine à pop-corn, qui reste éteinte à son grand désespoir. Les autres sortent d'un magasin, les poches remplies de sucreries. Maliana claque des doigts devant mes yeux. Ah oui, c'est vrai, les rendez-vous. Certains sponsors, les plus riches et renommés, ont droit de rencontrer les vainqueurs en privé. C'est aussi mon rôle de jouer la star, d'aller chez eux pour boire un verre, discuter de mes Jeux, des moments forts, ce que j'avais ressentis … Bref, encore un moyen pour ne pas que j'oublie. Les ongles manucurés de l'hôtesse pianote sur son agenda électronique. Je soupir bruyamment. Ça a le don de l'agacer, les soupirs. Alors j'en rajoute toujours. J'ai aussi le droit de m'amuser un peu. Je repère un faux petit perroquet planté dans ses cheveux oranges. Un sourire éclair mon visage, et je lui retire d'un geste vif. Elle pousse une exclamation de surprise du fait que je l'ai touchée, puis quand elle comprend, elle m'ordonne de lui rendre. - Viens le chercher, alors ! Je l'agite sous son nez. - Ned, arrête de jouer, rends-moi ça de suite, ce n'est pas drôle ! Elle tente de me l'arracher. Une course poursuite éclate dans l'appartement du District Deux. Je saute sur les canapés, passe en dessous de la grande table tandis qu'elle reste perchée sur ses talons hauts, à sautiller de gauche à droite en faisant de grands gestes inutiles. C'est à mourir de rire. - Nous n'avons pas le temps de nous amuser ! Continue-t-elle en tapant du pied. Son talon se brise sous l'intensité du choc, et elle s'étale de tout son long sur le parquet. J'éclate de rire. - Je ne trouve pas ça drôle ! Tu es vraiment mal élevé ! Cesse de rire de la sorte, si tu avais été respectueux, tu m'aurais aidé à me relever. Mon fou rire redouble d'intensité. Maliana se relève subitement : - Ah, tu te moques ? Rends-moi ma pince, je ne veux pas passer une seconde de plus avec un enfant dans ton genre. - Oh, allez, arrête de te prendre la tête pour si peu. Tu ne t'amuse jamais, ici ? - Je fais simplement mon travail, et toi, Ned, tu devrais peut-être en faire autant. Elle m'arrache violemment son perroquet des mains et me repousse sur le canapé. Elle tourne les talons et me plante là, vraiment énervée. Voilà, enfin seul. Je me pose devant la télé et remet le son. Des cris emplissent immédiatement la salle. Andy, qui sortait en dernière du magasin, a été prise dans un piège. Le sol s'est totalement dérobé sous ses pieds, ouvrant sur des piques de la taille d'un bras prêt à empaler n'importe quoi. Elle a réussi à se rattraper à un mur où est accroché des étagères. Ses jambes balancent dans le vide. À l'extérieur, Zack tambourine à la porte qui s'est automatiquement bloquée. Le moindre faux mouvement d'Andy lui serait fatal. Je me prend la tête entre les mains : je suis impuissant. Tout ce qu'il me reste à faire, s'est d'assister à sa mort. J'hésite à éteindre l'écran, puisque je sais ce qu'il va lui arriver, mais c'est mon devoir de la soutenir jusqu'à la dernière seconde. Même si c'est pour la voir se faire empaler. Light part en courant dans le sens inverse. Quoi, elle se défile ? Trop sensible pour voir mourir une fille ? Mais elle revient aussitôt avec un marteau géant en bois -sûrement piqué d'une attraction-, et elle brise la vitre. Des éclats de verres jaillissent à l'intérieur du magasin. Rash et Zack prennent le relais et se penchent vers Andy. Dans un effort surhumain, ils parviennent finalement à l'attraper, manquant de tomber eux-mêmes, et à l'extraire de ce foutu magasin. Ils s'écroulent tous sur le pavé, épuisés, et moi, je me laisse tomber en arrière, secoué par cette scène terrible. Ils auraient très bien pu la laisser là et continuer l'aventure sans elle, car après tout, ils vont bien devoir se tuer entre eux. C'est surtout Rash qui m'étonne, car il disait qu'il tuerait sans scrupule. C'était là une bonne occasion de se débarrasser d'un adversaire. Andy gémit en se tenant le bras. Zack lui saisit doucement en évitant soigneusement de toucher le sang : - Tu t'es blessée ? - Des éclats de verres, mais ce n'est rien. Je vous dois la vie. - Tu ne nous dois rien du tout, intervient Light en secouant la tête. Nous ne sommes pas ici pour nous sauver la vie mutuellement. - Alors pourquoi m'avez-vous aidé ? - Car on a encore besoin de toi. Il y aura toujours des poursuites, et tu es la plus vive d'entre nous. - Ne crois pas qu'on a fait ça pour tes beaux yeux, coupe froidement Rash. J'ai toujours autant de mal, quand je l'entend parler. C'est fou à quel point sa voix tranchante ne va pas avec son physique. Il paraît doux, c'est tellement contradictoire. C'est avec des gens comme lui qu'on se rend compte qu'on ne peut se fier aux apparence. Zack tente de soigner Andy le mieux possible. Il retire doucement les morceaux de verres de sa chaire en grimaçant comme s'il ressentait la douleur. - Bon, t'as fini ? On est pas là pour faire les infirmiers ! - Si tu n'es pas content tu t'en vas, ça va bien cinq minutes tes caprices de loup affamé ! - T'as un problème Verron ? Rash saisit Zack par le col de sa veste et le soulève de dix centimètres. - Tu crois que tu me fais peur, espèce de psychopathe ? Il éclate de rire et le repose si brutalement que Zack s'écrase au sol. - C'est moi le psychopathe ? C'est pas moi qui faisais le malade mental à l'interview du grand Cirque, et tu veux que je te dise ? Tu le fais incroyablement bien. - Des années de pratiques. - Si tu savais mon pauvre, que si je le voulais, je t'arracherai la tête ? Andy intervient et se pose entre les deux garçons : - Je crois que c'est le moment de nous séparer. Je n'ai pas envie qu'on s'entre-tue maintenant - Ouais, répond Rash. Avec un peu de chance, d'autres personnes se chargeront de vous tuer avant moi. Je vous le souhaite grandement. - Bonne chance à toi aussi. Et voilà de nouveau le groupe qui se coupe en deux, de façon définitive cette fois. Light et Andy s'échange un long regard, que les caméras s'efforcent de rendre émouvants, puis elles détournent en même temps les yeux avant de s'éloigner l'une de l'autre. Apparemment, elles s'entendaient plutôt bien, mais ça n'a pas été mis en valeur. Je vais devoir encore plus surveiller mes tributs, car seuls, ils sont -logiquement- plus en danger. Quand les Carrières se séparent, dans n'importe quelle édition, cela annonce un tournant. Les sponsors se disputent les deux groupes, à qui sera le meilleur, et les tributs entres eux deviennent de vrais rivaux. En ce qui concerne Light et Andy, je pense que ça ira. Mais si Zack et Rash se tombent dessus, le combat risque d'être impressionnant, et ça, les Juges le savent. Ils feront tout pour qu'ils se croisent. La suite page 4 !
Dernière édition par -Shell- le Dim 15 Sep - 18:56, édité 6 fois | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Sam 31 Aoû - 11:41 | |
| Ton chapitre 6 m'as fait beaucoup rire, genre : - -Shell- a écrit:
On (Snow, quoi) m'a par la suite menacé : si je ne me vends pas, on s'en prendra à ma famille. Je leur ai répondu de se faire plaisir, que je voudrais garder le peu d'intimité qu'il me reste, et qu'ils savaient où trouver mes parents.
Après que j'ai pour la énième fois levé mon verre en l'honneur des cinquante-quatrième Hunger Games (et que je commence à être sérieusement bourré) - Citation :
À l'une de mes apparitions publiques, quelqu'un m'a donné un renseignement par rapport à la futur Arène, en échange d'un long baiser qui m'a répugné. Apparemment ça ne sera pas un décor naturel. C'est tout ce qu'il (oui, il) m'a dit, avant de s'éclipser. | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 1 Sep - 20:53 | |
| On ne pensait pas Ned si comique, ça c'est sur En attendant, le chapitre 7 est en ligne juste au dessus ! | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 1 Sep - 21:47 | |
| Ned et Andy Faut pas que tu fasse un "Nandy"', parce que je sais que tu vas la tuer sinon ^^ | |
| | | aladreeladon Participe à la Moisson
Messages : 103 Date d'inscription : 02/08/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 3:30 | |
| D'accord avec Alex, sauf que moi je ne te tuerai pas si tu ne fais pas un ''Nandy'', c'est moi qui mourrai XD | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 11:21 | |
| Ah ça, vous verrez bien par la suite Un nouveau lecteur alors | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 18:21 | |
| Je vois bien Zach en schizophrène :3 Oui ben moi je préfère quand même zach | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 18:37 | |
| Effectivement ça lui irait plutôt bien ! | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 19:27 | |
| Bah moi je préfère Andy ! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Lun 2 Sep - 19:35 | |
| Moi j'aime bien les deux ! (pour une fois que je ne renie pas la fille xD) | |
| | | aladreeladon Participe à la Moisson
Messages : 103 Date d'inscription : 02/08/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 1:15 | |
| J'ai trop hâte au prochain chapiiitre!!!
8P | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 20:45 | |
| Le chapitre 8 est en ligne, page 2 ! | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 21:11 | |
| C'est cool de voir les Jeux du point de vue du mentor ! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 21:29 | |
| Oui, même si c'est tout de même vachement compliqué à exploiter HS: je suis amoureuse de ton kit *.* | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 22:13 | |
| | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 3 Sep - 22:20 | |
| | |
| | | aladreeladon Participe à la Moisson
Messages : 103 Date d'inscription : 02/08/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 4 Sep - 2:16 | |
| J'adore le moment ou Zack se prend pour un tueur au coeur de pierre J'ai hâte de savoir lequel d'entre Andy et Zack va survivre! (P.S j'adore tes fictions!!!) | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 4 Sep - 7:24 | |
| Sa se trouve les deux vont mourir !
Shell tu connais Skins? | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mer 4 Sep - 22:16 | |
| Merci Ala Nope je connais pas Alex :3 Chapitre 9 en ligne ! | |
| | | elicul25 Tue Cato
Messages : 707 Date d'inscription : 10/08/2012
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Ven 6 Sep - 18:12 | |
| J'adore j'adore ! (: C'est la fic que je préfère sur les trois. | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Ven 6 Sep - 18:28 | |
| Merci Je pense que se sera la dernière d'ailleurs :3 | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 8 Sep - 17:48 | |
| Cool le chapitre 9 L'idée des sucreries et bien trouvée, c'est vraiment bizarre pour là où ils sont x) | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 8 Sep - 19:38 | |
| Logiquement, dans un parc d'attraction, c'est plutôt logique, mais quand on voit plus grand, dans une arène c'est tout de suite moins innocent :')
Chapitre 10 en ligne ! | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Dim 8 Sep - 19:59 | |
| Ca devient mathématique pour les sponsors, je vais m'y perdre ^^ | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE Mar 10 Sep - 20:25 | |
| Mais nooon c'est très simple si j'arrive à m'y retrouver tu devrais réussir aussi Chapitre 11 en ligne ! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
| |
| | | | Après tribut, mentor - 54e HG - TERMINEE | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|