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| Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) | |
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+22~LUDiViNE. The perfect boy. Impala Sera Warms MockingJayForEver superoceane I'm a Winner Cicilou Arwen Mina-Embre Lightways Cima fyre addict irina grunthird Fan de buttercup poupounaite Malikame Primiss Primrose09 Tyrell -Shell- 26 participants | |
Auteur | Message |
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-Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:22 | |
| "Félicitation à tous les survivants. Si vous voulez vous séparer de vos alliés et continuer la route seul(e), dites-moi ça. Et si vous voulez me donner plus de renseignements sur votre caractère ou votre physique, c'est encore à moi qu'il faut s'adresser. Puisse le sort vous être favorable." *** - Durant la partie, les morts seront désignés soit par un vote, pour que je prenne connaissance de vos intentions en tant que tribut, soit par un tirage au sort que je ferais. - Sponsors: ceux ne participants pas à l'histoire mais voulant tout de même y mettre leur grain de sel peuvent devenir sponsors. DISTRICT UN: LUXURE Homme: Sora (Sera), 17 ans - Description envoyée Femme: Romane (I'mAWinner), 14 ans - Description envoyée DISTRICT DEUX: MACONNERIE Homme: Grel (-Shell-), 17 ans - Description envoyée Femme: Laurine (Miss-Hunger-Games) -17 ans- Description envoyée Dangereuse, longtemps entraînée. Réfléchit, sociable, timide. Cheveux très longs bruns et mince. Stratège, peu faire des sacrifices. DISTRICT TROIS: TECHNOLOGIE Homme: Alexis (Fan de buttercup), 18 ans - Description envoyée Femme: Marine (Primiss), 18 ans - Description envoyée DISTRICT QUATRE: PECHE Homme: Alex (Gales Hadley), 14 ans - Description envoyée Femme: Fyre (Fyre addict), 16 ans- Description envoyée Petite, très maigre, auburn, cicatrice sur œil droit. Calme, bloc de pierre, autonome car n'aime pas déranger. Passion pour feu/lune/mer. Escalade, boxe, discrète.
DISTRICT CINQ: ENERGIES Homme: Axel (BestInTheWorld) - 18 ans- Description envoyée Femme: Aude (Lightway), - 15 ans- Description envoyée DISTRICT SIX: TRANSPORTS Homme: Warms - 16 ans - Description envoyée cheveux châtains inccoiffable, petits yeux bleus, tâches de rousseurs, petit. Rapide, escalade. Aucune arme. Timide, se rapproche des plus jeunes. Ne veut pas tuer. Froussard, émotif, ne trahira jamais, grosse bouffe. N'ira pas au BloodBath. Sort des vannes quand il ne faut pas. Femme: Oceane (Superoceane) - 13 ans- Description envoyée petite, cheveux brun bouclé mi longs, yeux noirs. Blagueuse, sensible, émotive, serviable, gentille, loyale, naïve, calme. Pas stupide, à l'aise en public, se fait facilement des amis. Aucune armes sauf un peu arc, pas forte physiquement DISTRICT SEPT: INDUSTRIE FORESTIERE Homme: Liam (Malikame) - 18 ans- Description envoyée châtains clairs, normal, yeux marrons, banal. Rapide et endurante, escalade. Couteaux, hâche légère, bâton. Tres maladroit, distant, à part, peut ne pas être apprécié, sauf si elle aime vraiment → peut faire n'importe quoi pour aider. S'énerve vite, peut être parano. Femme: Lina (Primrose09) - 12 ans - Description envoyée Maigre, blonde yeux bleus. Pâle, peu d'endurance. Timide, trop polie. Observatrice, trop naïve. Arc, épée, arbalète, à l'aise en hauteur, nul au Corps à Corps, couture, pleure très facilement
DISTRICT HUIT: TEXTILE Homme: Skaene - 17 ans - Description envoyée petit, rondouillet, cheveux bruns-roux mi longs, qui tombent devant les yeux marrons, réfléchit avant d'agir, n'aime pas se battre, rusé, tacticien, prudent, ne veut aider personne, devient cruel, mais rusé et intelligent. Peur du feu. Fait des pièges. Un peu enveloppé. Silencieux, peu bavard, admiration dévorante pour le capitole, rêve d'y avoir sa place en tant que sponsor ou gagnant. Femme: Cici (Cicilou) -13 ans- Description envoyée Petite, blonde, cheveux attachés, maigre. Déterminée, aime rire, n'écoute pas les conseils, peur des insectes, rancunière. DISTRICT NEUF: CEREALES Homme: Laurent (Delly1998 ) - 17 ans- Description envoyée 1m75, yeux verts, cheveux longs (dos), maigre et peau blanche. Trop gentil, s'attache facilement, timide, si on vient pas lui parler, ni va pas. Sain d'esprit, souple, épée, endurant mais peu rapide, vertige, maladroit. Femme: Eawy (Dream) - 16 ans - Description envoyée cheveux bruns lisses, yeux bleus clairs, petite et menue, garçon manqué. A traversé une passe difficile, plus forte maintenant. Faille : son passé. Peur d'être seule, mais n'aime pas qu'on la touche. Rapide, escalade, aucune arme, agile
DISTRICT DIX: BETAIL Homme: Thibaut (thithi) - 16 ans- Description envoyée 1m85, 65 kg, bruns, yeux marrons, myope, porte lunettes. Très timide, pas à l'aise en foule, attentionné, gentil, bon viseur avec arme et habitude d'être à la nature, nul au corps à corps. Femme: Mina (Mina-Embre), - 14 ans - Description envoyée longs cheveux châtains, visage doux. S'énerve vite, renfermée, craintive, méfiante. Aucune capacité, mais peut frapper. DISTRICT ONZE: AGRICULTURE Homme: Martin (Poupounaite), 14 ans- Description envoyée Myope, brun, yeux noisettes, grand mince. Rapide, mais pas d'endurance, escalade, arc. Têtu. Femme: Irina (Irina grunthird), 16 ans - Description envoyée Brune, yeux sombres, grande potelée, banale. Peur de la mort, courageuse, battante, assez intelligente, imagative. Peu de volonté, feignante, solitaire. Agile, a de l'équilibre. Nulle au corps à corps DISTRICT DOUZE: MINES Homme: Maxime (ThePerfectBoy) - 17 ans - Description envoyée cheveux châtains coiffé en « pics », yeux clairs, sportif, judo, rapide, corps à corps et sait viser de loin. Sarcastique, lunatique. Beau gosse, généreux, amical, franc, de parole, énervant, fais des caprices, peut être menteur et manipulateur, possessif Femme: Jay (MockingJayForEver )-17 ans- Description envoyée brune aux cheveux lisses, yeux en amandes noisettes. Pale, 1m70, mince. Courageuse, loyale, têtue. Début froid et sauvage, mais après, c'est pour la vie. Grande gueule. Peu être gentille ou vraiment sans coeur. Cinglée. Judo, endurante, rapide, nage bien, grimpe. Épée, poignard, meilleure au corps à corps qu'à distance
- La Moisson:
Lina, 12 ans, District Sept : Industrie Forestière.Je me suis réveillée à l'aube, mais suis restée longtemps étendue dans mon lit. Ma mère est venue me serrer dans ses bras, une expression peinée tracée sur son visage. Au début, je n'ai pas compris, mais ensuite, tout devint clair. La Moisson. Ma première Moisson. Mon cœur se serre rien que d'y penser. D'un pas las, je rejoins mon frère et nous prenons ensemble un maigre petit-déjeuner. Cette année, ce sera sa quatrième Moisson. Nous restons silencieux et j'évite son regard de grand frère intimidant. Un peu plus détendue après une longue toilette, j'enfile la robe des grandes occasions. Une belle robe beige. Ma mère m'aide ensuite à m'attacher les cheveux avec un ruban bleu. Et le reflet de la petite poupée blonde dans le miroir de ma chambre me rappelle à quel point je ressemble à ma mère. ***
Il est temps, maintenant. Nous sortons de la maison ensemble et rejoignions la grande place où tous sont déjà réunit. Mon frère se sépare de moi pour rejoindre sa ligne et je me retrouve seule entre les filles de mon âge. Tout le monde retient son souffle. Certaines filles pleurent sans bruit, et j'avoue avoir dû mal à contenir la pression qui me prend aux entrailles. Les femmes du Capitole montent sur l'estrade, vêtues de leurs tenues extravagantes qui tranchent avec notre allure misérable. L'une d'elle s'approche théâtralement de l'urne des filles et en sort un papier. Voilà, je tremble comme une feuille. Mon cœur tambourine contre ma poitrine et menace à tout instant d'être éjecté de ma cage thoracique. J'ai beau me répéter que mon prénom n'est inscrit qu'une seule fois, rien n'a faire. - Lina Quesby ! Je me gèle sur place. Tout disparaît autour de moi et je me rend compte. Je suis le tribut qui représentera mon District. On me secoue doucement, assez pour me faire sursauter. Je m'avance lentement et deux Pacificateurs m'attrapent chacun par un bras pour m'aider à monter les marches. Mes tremblements s'intensifient et j'ai l'impression qu'un simple coup de vent suffirait à me faire envoler. Comme j'aimerais. Sur tous les écrans, je vois une petite fille pâle terrifiée et je met un moment à me rendre compte que c'est moi. L'hôtesse me tient par l'épaule et me dis quelque chose que je n'entend pas. Une grosse boule se forme dans ma gorge, et je n'arrive pas à me retenir de pleurer. Je vais mourir. Mourir. Je n'arrive plus à suivre la suite de la cérémonie et avant même que je ne me rende compte, je suis dans une pièce en train de pleurer dans les bras réconfortants de ma mère. ***
Ce n'est qu'une fois dans le train que je reprend subitement conscience. Assise dans un siège deux fois plus grand que moi je remarque pour la première fois le tribut masculin de mon District. Des grands yeux noisettes regardent le paysage défiler, il ne me prête aucunement attention. Il doit bien avoir dix-huit ans. Quelle malchance d'être choisi la dernière année ! Enfin, je crois que cela n’égale en rien le fait d'être moissonné alors que nous n'avons qu'un papier à notre nom. Je n'ai jamais vu ce garçon. - Bonjour, dis-je poliment. Il me jette un regard indifférent et me répond du bout des lèvres. - Comment tu t'appelles ? Je continue cependant. - Liam. Je hoche la tête, mais il a déjà détourné la sienne du côté de la fenêtre, alors je me résous à ne pas sympathiser avec lui. Après tout, nous allons tout les deux mourir. Une porte s'ouvre et je vois alors l'homme sur qui ma destinée repose alors. Mon mentor s'assoit entre nous deux et nous gratifie d'un petit sourire. Je lui souris en retour, par respect, mais le cœur n'y est pas. Le cœur n'y est plus. Skaene, 17 ans, District Huit : Textile.Je me place entre tout les garçons de dix-sept ans, sans un mot. Ils me dépassent tous d'une tête et je suis plus potelé que eux. Certains me jettent des coups d’œil incrédules que j'ignore royalement. Ce n'est pas parce que je suis petit que je suis immature, et ça, ils ne l'ont pas encore compris. Plus loin de moi, mon père m'observe, le visage fermé. Je lui fais un sourire qui se veut rassurant. Mais comment rassurer un homme qui a perdu sa femme et qui risque chaque année de perdre ses deux garçons ? Mon petit frère se trouve derrière moi, dans le groupe des plus jeunes. À l'arrivé, il a fallut le porter pour l'éloigner de sa meilleure amie Cici, cette jeune fille de treize ans. Ils ne se séparent jamais, alors depuis l'année dernière, c'est toujours la même histoire pour que chacun retrouve sa place de potentiels tributs. Les deux crient, pleurent, et ce sont souvent les Pacificateurs qui les calment. - … Et puisse le sort vous être favorable ! La dernière phrase de l'hôtesse de notre District me tire de mes pensées. Elle gigote dans sa robe orange moulante et avance par petits pas ridicules vers l'urne des filles. J'ai toujours observé les gens du Capitole avec curiosité. Se trouvent-ils vraiment séduisants, vêtus de la sorte ? Combien de temps passent-ils chaque jour pour se préparer ? Combien dépensent-ils pour leur maquillage ? Ils sont étranges, certes, mais j'avoue être curieux de connaître leur mode de vie. La voici qui déplie avec difficulté le petit papier. Les petits doigts levés, elle prend grand soin de ne pas abîmer sa manucure violette. Enfin, elle s'éclaircit la gorge et annonce : - Cici Lou ! J'écarquille les yeux et reste bouche-bée. Comme une seule personne, nous nous tournons pour regarder la petite blonde maigrichonne avancer, hésitante. Voyant qu'elle ne se décide pas assez vite, deux Pacificateurs l'escortent. Un cri déchire le silence et je vois mon petit frère courir vers elle. Je ne réfléchis pas et l'attrape par la taille quand il arrive à ma hauteur avant que les gardes ne s'en chargent. - Retourne à ta place ! J'ordonne. - Elle va mourir, Skaene ! Je ne veux pas qu'elle meurt ! - Retourne à ta place je te dis ! Un garde lui saisis brutalement le bras et l'emmène. Il se laisse emporter en protestant doucement. Élina, notre hôtesse a alors un petit rire étouffé : - Et bien, que de distractions ici ! Oh, vous avez sûrement dû remarquer que ma robe est importée directement de votre District, non ? Elle est magnifique ! Elle tourne sur elle-même. Est-elle vraiment stupide ou c'est seulement un genre ? Néanmoins, elle semble comprendre que son intervention était inutile car elle pioche sans chipoter dans l'urne des garçons, déplie un morceau de papier et déclare d'une voix assurée : - Skaene Modo ! Moi ? Je n'ai même pas eu le temps d'avoir peur ! Je reste donc debout, sonné et se sont les Pacificateurs qui doivent me traîner sur la scène. Des pleurs me parviennent du côté de mon petit frère et je me mord violemment les lèvres. Cici me regarde profondément, et je reste perplexe, sans émotion. Je pense juste à mon pauvre frère qui va perdre deux personnes chères à ses yeux. Pendant que je sers la main de Cici comme nous l'oblige les règles, j'essaie de relativiser. Bah, je voulais découvrir le Capitole, après tout. Quitte à mourir, autant le faire en spectacle. Et puis, j'ai toujours eu envie de voir comment tout cela se déroule réellement, de découvrir l'envers des décors. C'est donc maintenant l'occasion de ma vie. Alors que Elina clôture son discours, je me surprend à sourire légèrement. Océane, 13 ans, District Six : Transports.- Tu veux de l'aide, maman ? Sans attendre sa réponse, je me précipite pour débarrasser. Entre deux assiettes retirées, j'embrasse tendrement mon père. Ils ne comprennent pas mon soudaine élan d'affection, pourtant, c'est tellement simple : j'ai peur d'être choisie à la Moisson, alors je profite au maximum de ma famille et de mes amis avant le grand tirage au sort. Ça fait deux jours que je câline tout mes proches. Après avoir fait la vaisselle, ma mère m'aide à enfiler la robe blanche que je porte à chaque Moisson. Je passe un coup de peigne sur mes cheveux bruns bouclés et elle me les attache en longue queue de cheval. - Tout va bien se passer, me dit-elle pour me rassurer. - Je pense. Après tout je n'ai que deux fois mon nom. Mais je ne suis pas à l'abri pour autant, maman. J'essaie de faire comme si de rien n'était, mais c'est difficile. Mes copines me disent toutes qu'elles pleurent toujours avant d'aller à la Moisson. - Mais toi non. Parce que tu es forte. Elle m'embrasse sur le front et annonce qu'il est temps de partir. ***
Mon nom. Elle vient de dire mon nom. J'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi et je sens une grosse boule se former dans ma gorge et mes yeux se remplirent de larmes. Non, il ne faut pas que je pleure. Maman m'a dit que j'étais forte, alors je resterais calme. Je prend une grande respiration et rejoins Chaline, notre hôtesse qui m’accueille chaleureusement. Elle me demande mon âge, et je répond d'une voix claire et assurée malgré mon envie de fondre en larmes. Je me manque l'intérieur des joues pour que le sang se remette à circuler dans mon visage, sinon j'ai bien peur de m'évanouir. Maintenant, j’attends, la tête haute, sachant pertinemment que je suis filmée et qu'il faut que je sois vue comme quelqu'un de forte. - Vincent Warms ! Le garçon monte sur scène, le visage si rouge qu'on voit à peine ses tâches de rousseurs. Il se place au côté de Chaline et elle le serre dans ses bras : - Comment tu t'appelle ? - Vincent. - Quel âge as-tu ? - J'ai quatorze ans. Ses petits yeux bleus sont brillants et il regarde partout à la fois. J'ai déjà vu ce garçon, il reste souvent avec des copines à moi malgré qu'il soit plus âgé. Il a l'air gentil, à chaque fois que je le croisais, il rigolait ou sortait des blagues. Je lui fais un petit sourire quand il me regarde. Il me sourit à son tour, juste un peu, mais je vois qu'il est dévasté. Moi aussi, mais je le garde pour moi. *** La porte s'ouvre et mes parents se jettent dans mes bras, manquant de étouffer au passage. Ils me chuchotent des paroles apaisantes, et alors, enfin, je laisse ma peur et mes sanglots éclater. Je pleure toutes les larmes de mon corps, impossible de me retenir, et quand les Pacificateurs leurs ordonnent de sortir, c'est encore pire. Et comment réussir à me calmer lorsque toutes mes copines entrent à leur tour, le visage trempés de larmes comme si c'était elles qui étaient choisies ? Nous devons être bien tristes à voir, toutes à pleurer les unes sur les autres. C'est quand elles repartent que j'arrive enfin à arrêter la cascade. Il faut que je me ressaisisse. Il faut qu'on me croit insubmersible malgré mon jeune âge. J'ai vu trop d'enfant comme moi mourir. Je ne veux pas finir comme eux. Je veux rejoindre ma famille et mes amis. Si je montre que je suis faible, les sponsors ne voudrons pas de moi. C'est donc la tête haute et le regard fier malgré mes yeux rouges que je me présentent aux caméras.
- Bonus:
Maxime (theperfectboy) – 17 ans – District 12.
La salle d'entraînement est gigantesque, mais je ne me laisse pas impressionner pour autant. Tous les tributs sont déjà éparpillés, même Jay, le tribut féminin de mon District, qui m'a lâché pour rejoindre un stand d'escalade. Je regarde autour de moi et me décide finalement de rejoindre une bande en train de s'entraîner au corps-à-corps. Je reconnais deux carrières : Sora, du un, et Grel, du deux. Ils font pratiquement la même taille et se ressemblent physiquement. Même yeux bruns et même cheveux châtains, à l’exception que Sora les porte court, et ceux de Grel sont tout ébouriffés, légèrement ondulés. Ce dernier a également la peau très mâte. Je pourrai être effrayés face à ces deux machines à tuer, mais pas du tout. À vrai dire, je trouve que je ne diffère pas tellement d'eux. Je suis un peu plus petit, et un peu moins musclé. Certains pourraient dire que je fais plus « minet » à côté d'eux. Je passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer et m'avance vers un entraîneur pour m'initier également. Les deux garçons s'échangent un coup d'oeil et m'interpelle :
- Tu as perdu ta coéquipière ? Demande Sora. - Et vous ? Rétorquai-je. - Elles s'entraînent plutôt en stratégie, et nous à l'attaque. - Ah !
Que puis-je répondre d'autres ? Ils se plantent devant moi et Grel croise les bras. Je suis sur qu'il fait ça pour faire ressortir ses muscles.
- Une question ? Je demande d'une voix qui se veut sûr d'elle. - On t'as observé depuis quelques jours, reprend Grel, et j'ai trouvé que tu te débrouillais pas mal du tout, pour un tribut pauvre. Tu assures au corps-à-corps et aux lancés de couteaux, il me semble.
J'avale ma salive. Si ils savent déjà mes points forts, ça risque d'être compliqué pour la suite. Enfin, je pourrai peut-être faire tourner leur rivalité en sorte d'alliance ? Ce serait mieux que de mourir dès le départ. Alors je rentre dans leur jeu et je souris à mon tour et je rentre dans leur jeu :
- Et toi, à ce qu'il paraît tu pratique la Capoeira à la perfection ? - C'est pas faux. - Moi, je suis un dieu au maniement de l'épée ! Intervient Sora en mimant une attaque à l'arme blanche.
Les caméras sont braquées sur nous, nous sommes sûrement retranscris en direct dans tout le Capitole. Une futur alliance entre un simple tribut et des Carrières ? Hum, pourquoi pas. Je pourrai faire un bon bout du jeux en leur compagnie. Même si je serai en constant danger, c'est plus facile d'être protégé par nos ennemis que de les fuir.
Je n'avais pas remarqué, mais un petit attroupement c'est formé autour de nous. Peut-être pensent-ils que nous allions nous battre. Grel fait un sourire charmeur à une bande de filles, qui gloussent. Son pouvoir de séduction a l'air de l'amuser énormément. Je pourrai faire pareil, je pense n'avoir aucun mal à faire le loveur, mais je préfère réserver mon joli minois au sponsors potentiels.
- Je pense, dit-il, que nous serons très rapidement apte à nous revoir. - Tu pourrais te joindre à nous dans l'Arène, plus on est de fous plus on ris ! Coupe Sora.
Il se met à rire tout seul.
- C'est une alliance ou je rêve ? Dis-je sarcastiquement. - C'est à toi de voir. Après tout, c'est simplement ton destin qui se joue en ce moment. - C'est étrange comme je me sens menacé.
Il lève les bras en signe de défense :
- J'appelle plutôt cela une proposition ! Tu m'as l'air sympathique et j'aimerai te connaître. Malheureusement, nous n'avons pas trop le temps. Donc une fois dans l'Arène, j'espère avoir l'opportunité de te parler sans que l'on n'ai peur l'un de l'autre.
Avoir peur l'un de l'autre ? Je n'ai pas l'occasion de le questionner d'avantage car les deux garçons s'éloignent déjà. A-t-il voulu dire que je l'impressionne ? Ou est-ce juste une stratégie ? Quoiqu'il en soit, je pense que m'allier avec eux serait une bonne idée. À voir. En tout cas, je crois que ces deux personnages peuvent surprendre tout le monde. Ce que les autres ne soupçonnent pas, c'est que je peux aussi me révéler être très imprévisible.
- Interview 1:
Alexis, fan de buttercup, 18 ans, District Trois :
- Tu as dis toi-même à l'entraînement que tu n'étais pas taillée pour l'arène, Marine … Alors, ce que moi, et tout le monde voudrait savoir, c'est comment vas-tu t'en sortir ?
Ma coéquipière a un petit geste de stress, mais elle se reprend :
- Justement, c'est une très bonne question ! Cela dépendra de l'Arène, déjà. C'est sur que si je tombe directement sur un tribut et qu'il m'attaque au corps-à-corps, je risque d'avoir beaucoup de mal. Par contre, je suis plutôt rapide et je grimpe comme un singe. Ma meilleure attaque sera ma défense, c'est sur.
Le gong annonçant la fin de son interview retentit, elle se lève et salue joyeusement tout le monde avant de quitter la scène. Elle me prend dans ses bras en passant à côté de moi et me souhaite bonne chance. À mon tour, maintenant. Allez ! Ce sera une bonne manière de me mettre quelques sponsors dans la poche, et puis, enfin, j'aurai mon moment de gloire !
C'est donc tout sourire que je m'installe aux côtés du grand César.
- Alors, Alexis … Pas trop déçu d'être moissonné la dernière année ?
Je répond de suite :
- Si, extrêmement déçu. Je pensais vraiment y échapper, mais le sort en a décidé autrement. Mais voyons le bon côté des choses : je vais peut-être devenir une star !
Je me joins de bon cœur à l'hilarité générale : je me sens bien devant tout ce monde.
- D'ailleurs … continue-t-il, qu'avez-vous pensé en entendant votre nom, à la Moisson ?
- Comme beaucoup, je suis resté scotché. Je ne pouvais plus bouger, comme si ma respiration s'était arrêtée. Puis, sans surprise, j'ai pensé à mes amis, à ma famille et mon chat, évidemment, que je laisse derrière moi !
Il se penche sur moi, dans une allure de semi confidence :
- Dis-moi, Alexis … En raison de ton âge, penses-tu qu'une alliance avec les carrières serait possible ?
J’émets un rire méprisant :
- Je ne compte pas m'allier aux Carrières, et encore moins les aider à se divertir !
Je regrette aussitôt mes paroles. Mais quelle idée de dire ouvertement ce que je pense de ces tributs ! Je les ai vu passer, avant moi, et si ma phrase ne leur a pas plut, ils se feront un plaisir de se venger. Je sens mes joues s'empourprer immédiatement pendant que j'essaie de reformuler ma phrase :
- Enfin, ce que je veux dire par là c'est … c'est que j’essaierai de me tenir le plus loin possible des Carrières !
- Comme beaucoup d'entre vous je suppose ! Ils ont l'air particulièrement puissants cette année, mais attention : personne ne sait comment ils sont réellement !
Il m'a bien aider, je lui adresse un sourire de remerciement et il enchaîne :
- Dans quel genre d'Arène espères-tu tomber ?
- J'espère une Arène avec du relief, des arbres ou des rochers, quelque chose de dense qui n'a rien d'une plaine désertique. Ah, et un endroit où des poneys pourraient vivre !
César hausse les sourcils, puis éclate de rire :
- Pourquoi donc ?
- C'est très simple : j'adore les poneys, j'en ai fait, une fois !
- Je les adore aussi !
- J'en suis très heureux.
Il change sujet après quelques secondes où le public riait aux éclats.
- Connais-tu tes principaux atouts, qui pourraient t'aider à gagner ?
- Je n'en ai pas vraiment. J'agirais avec prudence et subtilité, en essayant de ne pas me jeter dans la gueule du lion. Comme dit un vieux proverbe chinois le cerisier qui fleurit en hiver est un imbécile !
J'ouvre la bouche, m’apprêtant à rire de nouveau mais un blanc suit ma citation. César toussote, puis se décide enfin à éclater de rire :
- Avec une bonne humeur pareille, tu dois te faire facilement des alliés ! Avec qui penses-tu que tu pourras faire équipe ?
J'ai un petit regard en direction de Marine, qui n'a pas perdue une miette de l'entretien.
- Ma partenaire de District est quelqu'un de très attachante, qu'on a envie de protéger. Si je devais m'allier avec quelqu'un se serait avec elle sans hésiter. Hormis Marine je n'ai pas décidé. Je pense que cela se fera naturellement une fois dans l'Arène.
Le gong retentit, et nous nous levons en même temps. César me serre amicalement la main :
- Un dernier mot par rapport à vos impressions du Capitole ?
Je me tourne vers le public et crie :
- Wahoooooou !
- Interview 2:
Aude (Lightways) – 15 ans – District Cinq
Je prend une grande respiration. Je n'ai jamais été timide, mais je dois avouer que j'ai tout de même la pression. La salle est bourdonnante de monde, et des écrans géants exposent un peu partout en direct les paroles de César et le visage des tributs. Alex, du District Quatre termine son temps de parole. Il est tout tremblant malgré son sourire figé. Apparemment il gère assez mal le stress. J'ai sympathisé avec lui, durant les entraînements, et je pense qu'il sera probable que je reste avec lui une fois dans l'Arène.
- Je vous demande d'accueillir comme il se doit, Aude Lightways !
Mon mentor me pousse gentiment sur la scène, et j'ai à peine le temps de réaliser que je me retrouve assise, en face du grand César, fidèle à lui-même et à ses coiffures étranges. Je plisse les yeux, aveuglée par la lumière du plateau et je souris sous les applaudissements incessants du public. Nous plaisantons quelques instants sur ma robe jaune, trop courte à mon goût, puis il se plante directement dans le vif du sujet :
- Alors, Aude … Il paraît que tu es quelqu'un de curieux. N'as-tu pas peur que cela joue contre toi ? Peut-être qu'un tribut moins patient qu'un autre n'appréciera pas ta curiosité …
Je considère un instant sa question avant de répondre en choisissant bien mes mots :
- Oui, je suis de nature très curieuse, ça m'a déjà valu quelques accrochages avec certaines personnes, mais que voulez-vous ... tout le monde a ses défauts ! De toute façon une fois dans l'arène je ne pense pas avoir vraiment l'occasion de poser des questions aux autres tributs, sauf peut-être mes alliés si j'en ai, mais nos priorités ne seront autres que faire connaissance. Nous ne sommes pas là pour prendre le thé.
J'ai un léger rire, que César reprend en écho suivit par le public. Apparemment, j'ai dit quelque chose de très drôle. Il se reprend, après quelques secondes de fou rire :
- Mon petit doigt m'a dit que tu es une personne altruiste, qui n'aime pas le combat. Les questions qui me brûlent les lèvres sont donc simples : comment vas tu t'y prendre dans l'arène ? Tu penses pouvoir dépasser ça et te forcer à te battre ? Ou alors préfères tu aider les autres jusqu'au bout quitte à y laisser la vie ?
- Votre petit doigt est vraiment très bien informé décidément ! Je pense que je peux me battre si c'est pour aider les autres justement, pour les protéger. Tout dépendra de la personne. Je ne suis pas non plus naïve, je ne vais pas aller sauver les tributs n'ayant aucun accord avec moi, nous sommes dans les Hunger Games, après tout ! Mais je tiens tout de même à rester un maximum moi-même, je ferais ce qui est nécessaire pour protéger mes alliés, après nous verrons bien, il y aura peut-être quelques surprises...
J'appuie ma dernière phrase d'un clin d’œil suggestif. Il affirme d'une voix assurée que cette année sera alors une année d'étonnement à en juger par la qualité des tributs.
- Tu parles d'alliés, reprend-t-il. Si l'un d'entre eux se retrouvait en danger, serais-tu prêtes à te sacrifier pour lui ?
- Cela dépend des circonstances. Mais je pense que si je tiens vraiment à cette personne, oui, j'en serais capable. Je ne peux cependant rien affirmer, dans le feu de l'action, nous sommes vraiment imprévisible, dis-je avec un petit sourire en coin.
Il rebondit habilement sur ma dernière phrase :
- D'ailleurs, j'ai entendu dire que tu savais te défendre au judo. Penses-tu pouvoir utiliser tes compétences au judo pour attaquer quelqu'un ou préfères-tu fuir cette option par peur d'être méchamment surprise par la force de l'adversaire ?
- Je ne sais pas si ça me sera bien utile, j'en ai fait quand j'étais plus petite, alors je ne me souviens que des bases. Mais pourquoi pas ? Après tout, toutes les compétences sont les bienvenues non ? On ne sait jamais, tout peut arriver.
- Mais que pourrais-tu faire d'autre pour garantir ta survie ?
- Et bien, j'ai de l'endurance. Et étant fine, je peux me faufiler un peu partout, je sais aussi monter dans les arbres facilement, je n'ai pas du tout le vertige au contraire !
- C'est intéressant à savoir ! J'espère pour toi que l'Arène te sera donc bénéfique.
Je hoche la tête. Quelques secondes de silence s'écoulent alors, que César s'empresse de combler :
- À quoi penses-tu ? As tu peur ?
Je me donne un claque mentale. Effectivement, j'étais perdue dans mes pensées.
- Là, maintenant ? Balbutiai-je. Je pense à ma présence ici, à vos côté. Je n'ai pas spécialement peur. À quoi ça sert ? Maintenant, s'est fait, avoir peur ne changerait rien à la situation.
- Un dernier message ?
- Oui. J'aimerais m'adresser aux peuples de Panem : je leur souhaite le mieux à tous, et je les remercie de leur futur soutient possible !
J'affiche mon plus beau sourire pour appuyer mes propos. Il faut bien que je me mette quelques sponsors en poche. Les acclamations du public me prouvent que je ne resterai pas sans aide très longtemps, et je m'en réjouis d'avance.
- Et je vous remercie vous aussi, César, pour ce charmant entretient !
Le gong annonçant la fin de l'interview résonne à cet instant, et le présentateur éclate de rire :
- Quelle synchronisation ! C'est moi-même qui vous remercie de votre gaieté et de votre sourire, ma belle Aude ! Je vous souhaite bonne chance pour la suite.
Il m'embrasse doucement le front et je descend de la scène, sous les applaudissements et les hurlements d'hystérie du public.
- Interview 3:
Féminin : Eawy (Dream) – 16ans – District Neuf
Quel barde ! Devoir m'afficher devant des centaines de milliers de personnes voyeurs et sans gène ! Mais qu'est-ce que je fais ici ? Je devrais être chez moi, avec ma famille et pas ici à attendre sagement ma mort comme tout le monde ! Je frappe du pied de rage et d'impatience. Allez, qu'on en finisse rapidement, puisque je n'ai pas le choix ! Le garçon du District Huit, Skaene, termine son interviews. Je ne sais pas si c'est une stratégie, mais il ne fait que parler du Capitole, de son émerveillement à son arrivée et tout le blabla qui va avec. Et tout le monde gobe. Après tout, si ça marche comme ça, pourquoi s'en priver ?
Enfin, il se lève, salue le public et sort de scène. César déclare alors le tribut suivant -moi- et lâche d'une voix sur-enjouée son éternelle phrase :
- Je vous demande un tonnerre d'applaudissements pour Eawy Dreams !
Et bien sur, le public applaudit à s'en rompre les mains.
Je grimpe sur scène, sentant le rouge me prendre les joues et baisse les yeux vers mes chaussures – des hideuses compensées à paillettes- afin de me faire le plus petite possible. Le présentateur me prend dans ses bras et une fois assis, commence son petit discours :
- Quel charme ! Quelle classe ! Vraiment Eawy, tu es resplendissante ! Tes yeux bleus m'ensorcellent, sans mentir, j'en suis tout déboussolé !
Je lui souris, par politesse, sachant pertinemment qu'il fait le même cinéma à tout le monde.
- Je serai même étonné que tu n'es pas de petit ami … - Je n'en ai pas, dis-je aussitôt. - Il y a bien un garçon qui t'intéresse ? Tout Panem est curieux de savoir, n'est-ce pas ?
La foule réagit à ses interactions en criant de plus belle. Je m'éclaircis la voix :
- Hum … Non, pas vraiment. Il y a bien eu un garçon, avant. Mais plus maintenant. Et si quelqu'un me plaît, je ne suis pas du genre à en parler. - Je vois …
Il ne se laisse pas pour autant décontenancé et enchaîne de plus belle :
- J'ai cru comprendre que tu n'as pas eu un passé facile … Serait-il possible que tu nous en dises plus ?
Comment le sait-il ? Il est bien la dernière personne au monde à qui je voudrai me confier ! Je m'enfonce dans mon fauteuil et mon visage se ferme :
- Je ne parle jamais de mon passé, je suis quelqu'un de réservée. Veuillez me pardonner …
Il prend alors une expression faussement peinée et pose sa main sur la mienne, rassurant :
- C'est moi-même qui m'excuse de t'avoir causer de la peine, ma chère Eawy. Parlons donc de ton comportement une fois dans l'Arène : tu es plutôt petite et menue, alors tout les habitants de Panem, dont moi, nous demandons : comment vas-tu t'y prendre ? Auras-tu une stratégie ?
Il veut que je m'expose à tout les autres tributs ou quoi ? Néanmoins, je reste stoïque et répond d'une voix calme :
- Justement, je peux me déplacer plus vite et me faufiler un peu partout. Je sais aussi monter aux arbres, comme beaucoup. Quand j'étais petite j'allais souvent dans les champs avec mes amis, et alors, on courrait, sans but. C'est bien d'habiter dans le District de l'agriculture, ça m'a beaucoup apporté.
Il me sourit, paraissant légèrement touché par ma petite histoire. Ils aiment bien ça, au Capitole. Connaître la vie des tributs afin de rendre leur mort encore plus impressionnante. Je me retient de renifler de mépris et reporte mon attention sur César, qui continue ses questions, imperturbable :
- J'ai aussi entendu dire que tu n'aimais pas les contacts physique, ce qui ne doit pas être simple au quotidien. Ce n'était pas trop pénible lors des préparations avec ton équipe et ton styliste ?
Mon dieu oui ! Je crois que jamais je n'ai vécu de moment plus embarrassant que de me retrouver nue devant ses stupides inconnus ! J'ai cru mourir !
- Au début, il est vrai que j'étais un peu réticente. Mais ils m'ont ensuite mise en confiance, et j'ai essayé de prendre sur moi. Ils ont tous fait pour moi, alors je pouvais bien leur rendre ça.
Étonnant. Je me trouve d'excellents talents de menteuse.
- Eawy … continue César (je me retiens de pousser un soupir d'agacement). Nous avons tous vu votre réaction, à la Moisson … Mais qu'en est-il de ce que vous avez pensé, pile au moment où vous avez entendu votre nom ?
Je m'autorise quelques secondes de réflexions, ne voulant pas buter sur les mots.
- Et bien, j'ai tout d'abord pensé à ma famille. Je me suis dit : « ça y est, c'est mon tour ». Je ne pensais pas du tout m'en sortir. Mais je vais essayer de faire de mon mieux et de me battre pour eux, pour ma famille et mon District. - Des impressions par rapport au Capitole ?
Je me rappelle de Skaene et ces compliments infondés sur cet endroit, je décide de jouer au même jeu, après tout, si je peux me faire quelques sponsors, ça ne peut que être bénéfique :
- Tout est démesuré, ici. Quand je suis arrivée, j'étais époustouflée par toutes ces choses, ces immeubles, ces véhicules ! Tout la nourriture aussi … je n'en ai jamais vu autant. Et votre maquillage, vos coupes de cheveux ! En fait, tout est différent de mon District, ce qui n'ai pas pour me déplaire.
Il hoche la tête, satisfait et ouvre la bouche pour me poser une autre question. Son élan est coupé par le gong et il s'exclame en riant :
- Déjà ? Je ne vois pas le temps passer en ta compagnie ! J'ai été heureux de discuter avec toi, Eawy, et je te souhaite bonne chance, sincèrement. - Je vous remercie.
Mon mentor laisse son pouce en signe d'approbation quand j'arrive à sa hauteur, mais je fais mine de ne pas le voir. J'ai assez joué la comédie comme ça
- BloodBath 1:
Jay, 17 ans, District Douze.
Ma styliste m'aide à enfiler la tenue de l'Arène : un simple jogging en coton et un t-shirt aussi noir avec une bande grise et rouge sur chaque manche. Puis elle me tend un blouson rouge et gris imperméable. Elle me parle, comme d'habitude, et je ne l'écoute pas, comme d'habitude. Elle attache mes cheveux bruns en haute queue de cheval.
Une fois dans l'Arène, il faut que j'aille à la Corne, le plus vite possible. Je compte sur ma vitesse pour arriver avant tout le monde, comme cela j'attrape un sac et je me tire de cet endroit maudit avant que la bataille n'éclate. Mon mentor m'a bien interdit de m'y rendre, mais je me moque éperdument de ces conseils. Il m'avait conseillée de rester avec le tribut de mon District, Maxime, mais il m'a lâché pour aller avec les Carrières. Et bien, qu'il y reste ! Je peux me débrouiller seule, à condition d'être dans une Arène naturelle.
Tout en montant dans l’ascenseur, je me répète encore et encore de courir à la Corne d'Abondance, droit devant dès que le gong annonce la fin du décompte. Toujours tout droit, le plus vite possible. Ne pas me laisser déstabiliser par les adversaires, ne pas regarder le terrain. Juste, fixer dès que possible la Corne.
J'y suis. Le décompte commence. Je cligne des paupières pour m'habituer à la lumière et aussitôt, je regarde devant moi, à la recherche de mon but, sans succès. Déstabilisée, j'observe le labyrinthe lumineux qui se dresse sur cinq mètres de haut, avec seulement cinq entrée répartie symétriquement. Nous sommes tous alignés les uns à côté des autres, et chacun s'échange des regards interrogateurs.
Merde ! Ça ne faisait pas partie du plan, ça ! Je me tourne doucement sur mon estrade, espérant découvrir la Corne derrière moi, imposante. Mais non. Je ne découvre qu'une plage de galets où une grande étendue d'eau salée s'étend, calme et d'un bleu limpide. Tout au fond, je parvins à discerner des montagnes. Il ne serait pas compliqué de les rejoindre à la nage.
Et je fais quoi, moi maintenant ? Est-ce que je m'enfonce dans le labyrinthe ou je plonge ? Je sais parfaitement bien nager, donc ça ne sera pas un problème, mais sans sac, comment je ferais ? Y'a-t-il un moyens d'avoir de la nourriture ?
- Un … Zéro !
Les tributs s'élancent dans tout les sens. Les carrières pénètrent dans le labyrinthe sans hésitation et une minorités courent à la plage. Et moi, complètement déboussolée, je piétine de gauche à droite sans savoir où aller. Je me décide finalement à rejoindre la mer. Devant moi, déjà dans l'eau, je reconnais Vincent, du Six. Il est déjà assez loin, mais pas assez pour que je ne le reconnaisse pas. Je commence à m'enfoncer dans les profondeurs quand une voix féminine s'élève, mélodieuse et cristalline, me faisant m'arrêter net dans mon élan. Le chant semble irréel, à moitié féerique et démoniaque. Vincent regarde autour de lui, le visage trahissant sa confusion. Ses yeux se posent alors à quelques mètres de lui, sur un rocher qui dépasse de la surface. Je suis son regard et comprend alors sa stupéfaction : une jeune femme aux très longs cheveux bleus se tient là, en appuie sur ses coudes. Sa chevelure recouvrent sa poitrine nue. En chantant, elle fait claquer derrière elle une … une queue ?! Pardon ?
Je me frotte les yeux, éberluée : une longue queue couleurs chairs étincelantes sous la lumière du soleil sort et rentre de l'eau. Pourquoi il y aurait-il une sirène ? À moins qu'elle ne soit …
- Une mutation génétique ! m'étranglai-je. Vincent, ne t'approches pas d'elle !
Trop tard. Comme hypnotisé, il nage vers elle, qui glisse de son rocher et pose ses deux mains palmées sur son visage, comme pour l'embrasser. Elle chante les dernières notes de sa chanson, puis, à l'instant où ses lèvres allaient se poser sur celles du pauvre garçon, elle plonge en l'entraînant. Des bulles se forment quelques millièmes de secondes après. Puis, l'eau se colore en rouge.
Je me plaque une main sur la bouche, choquée. Combien de temps je suis restée ainsi, à regarder le sang se dissiper jusqu'à disparaître ? À attendre que le corps de Vincent remonte, sans succès ? Ce que je sais, c'est que la mer est à éviter. Je ne montrerais pas mes talents de nageuse ici.
Je secoue la tête, comme pour chasser le jeune garçon de mes pensées et, après quelques secondes d'hésitation, je m'enfonce à mon tour dans le labyrinthe.
- Bloodbath 2:
Sora, 17 ans, District Un :
Waouh, quelle Arène ! J'avoue avoir quelques secondes de confusion, mais je me reprend très vite, me remémorant chaque entraînements, chaque attaques et défenses apprises. Les filles nous seront très utiles pour la survie, Romane sait faire des cabanes et elle sait plutôt bien se défendre aussi, et Laurine est plutôt du genre stratège et réfléchie. Quand à Grel, je n'ai pas à m’inquiéter. C'est seulement de Maxime que je pense me méfier. Je ne comprend toujours pas pourquoi Grel a voulu le choisir dans notre alliance. Il est fort, certes, mais ne reste pas moins un tribut à éliminer.
Ce que je ressens après m'être habituer à l'Arène, c'est le temps. Une chaleur lourde, suffocante et humide, qui pénètre à travers les vêtements et s'engouffre dans la gorge. Mais je ne suis pas une lopette. J'arrive vite à m'accommoder à cette température orageuse. J'échange un regard avec Grel. Il sourit et lève deux doigts en montrant le labyrinthe. Je hoche la tête et fais le même signe à Romane. Je l'aime bien, Romane. Avec ses cheveux tout frisés et ses grands yeux noisettes, elle est très attachante. Pas stupide. Son seul défaut, je l'ai remarqué aux entraînements : asthmatique. Cela risque de lui causer énormément de problèmes. Mais nous possédons tous notre talon d'Achille. Excepté moi, bien sur. Fin du décompte. Sans hésitation, je m'élance et fonce dans la deuxième entrée du labyrinthe, derrière Grel et Laurine. Romane me rejoint rapidement, et je devine Maxime aussi.
Mais très vite, on ralentit la cadence. Grel ne paraît plus du tout sur de lui, ce qui est plutôt étonnant.
- Nous ne sommes pas déjà passé par là ? Demande Romane en reprenant son souffle.
Il s'arrête, et réfléchit, tentant de reconnaître quelque chose autour de lui.
- J'en sais rien du tout, lâche-t-il froidement. - Si, ça fait trois fois déjà, surenchérit Maxime en posant ses mains sur ses hanches. - Peut-être pas, rajoute Laurine.
Je me mêle à leur réflexion, sachant pertinemment que je suis aussi inutile qu'eux :
- Personnellement, je n'en ai aucune idée.
Grel repasse derrière moi, puis retourne à sa place, passe à droite, à gauche, ébouriffant encore plus ses cheveux épais. Nous le suivons tous, ne sachant pas quoi faire d'autre. L'expression de son visage change petit à petit, et je sens que la colère lui monte à la tête.
- Je n'ai aucun sens de l'orientation, je n'en ai jamais eut, et je ne suis pas prêt d'en avoir, alors si vous n'êtes pas content, vous continuez votre chemin sans moi ! Crie-t-il quand nous lui demandons une énième fois où aller.
Laurine rentre sa tête dans ses épaules et devient rouge. Elle est vraiment trop timide. Déjà, à l'entraînement, elle ne parlait jamais, et quand elle ouvre la bouche, c'est très souvent pour dire quelque chose qui n'a rien à voir avec la conversation. Je tourne légèrement sur la droite, au tournant, et éclate d'un rire sonore.
- Tu n'as peut-être pas le sens de l'orientation, mais tu as une sacré chance ! M'exclamai-je.
Car la Corne d'Abondance se dresse, fière et lumineuse, comme nous l'avons toujours vu auparavant. Des tributs sont présents, certains attrapent un sac et partent sans demander leurs restes, mais d'autres se battent déjà. Liam du District Sept et Laurent du Neuf s'attaquent à coups d'épée et de hache. Le combat fait rage, apparemment, et les deux sont déjà dans un piteuse état. Mais alors que Liam allait abattre son adversaire, le voici qu'il trébuche. Il trébuche ! Je me frappe le front : trébucher au milieu d'un combat ! Son adversaire en profite – logique- et il lui plante l'épée dans le dos avant de fuir.
Nous nous élançons à notre tour, et j'ai vite fait de saisir quelques couteaux, de viser Laurent qui est encore dans mon champs de vision et de le voir s'écrouler en poussant un cri. D'ailleurs, des cris, il y en a de partout. Chacun pousse des hurlements de douleur ou de guerrier. Laurine n'hésite pas à attaquer, et je ne l'avais jamais vu comme ça. Elle tue sans ménagement Irina du Onze, et j'ai un léger pincement au cœur -un léger bien sur-. Je la trouvais intelligente, battante avec un grande imagination. Malheureusement pour elle, son manque de volonté lui a fait défaut.
Grel fonce, saute par dessus les sacs, armé d'un simple bâton d'un mètre, qu'il manie agilement. Il tombe alors sur Fyre. Elle contre son attaque et le désarme d'un coup de poing dans le plexus. Le visage du Carrière se modifie alors, passant de l'expression de colère à séducteur et il lui sourit :
- Tu fais de la boxe, c'est cool, moi aussi !
Les deux se mettent alors en position et s'attaque violemment. Fyre atteint le visage de son ennemi, le faisant cracher du sang. Il éclate alors d'un rire hystérique qui me glace les sangs et se jette sur elle, qui s'écroule sous son poids. Elle se débat un instant, puis j'entends un craquement sinistre, et Grel se relève. Fyre reste étendue, les yeux grands ouverts, inerte. Et moi, je reste les bras ballants, à regarder mon ami que je n'avais jamais vu comme ça.
Marine, 18 ans, District Trois :
Je savais que je n'étais pas taillée, tant mentalement que physiquement pour être dans l'Arène. La scène sanglante qui se déroule devant mes yeux manque à tout instant de me faire vomir. Je reste collée à Alexis, mon partenaire de District pendant que nous évitons les affrontements pour attraper deux sacs. Nous nous connaissons que depuis peu, mais nous sommes devenus très proches. Nous avons le même âge, mais il agit comme un grand frère. Je l'apprécie énormément et je le lâcherais pour rien au monde. Je vois les Carrières, ils ont finalement trouvé la Corne. Sans hésiter, ils foncent dans le tas et commencent les affrontements, et je vois qu'Alexis se sent de suite moins rassuré. Nous nous dépêchons alors, mais je vois Axel, du Cinq abattre sa hache sur moi. Je hurle et elle effleure ma jambe, assez pour me tétaniser de douleur. « C'est fini » me dis-je alors en fermant les yeux. Mais Thibaut, qui veut décidément se battre, se jette sur lui, et Alexis m'attrape par la taille et m'emmène au loin. Nous nous écroulons quelques mètres plus loin, en sécurité. Le sang coule de ma jambe, épais et rougeâtre et je souffre le martyr. J'ai la tête qui tourne et je lutte pour ne pas m'évanouir. Alexis me dit des paroles apaisantes, mais je ne l'entend pas. Des corps continue de tomber, au loin, et je reconnais la petite Cici qui tombe sous le poignard de Laurine. Maxime tue Martin à mains nues, et les deux tributs du Dix, Thibaut et Mina prennent la fuite. Je me surprend à espérer qu'ils disparaissent à tant. Mais Mina s'écroule lourdement, une flèche au milieu de son dos. Son partenaire la secoue, en proie à la panique puis comprend qu'il n'y a plus d'espoir. Une autre flèche lui frôle l'épaule. Il se redresse et reprend sa course dans le labyrinthe, laissant Mina derrière lui. Un peu plus loin, je vois Line. Elle s'approche, profitant de sa petite taille pour se faire le plus discrète possible, accompagné d'Aude, d'Axel, d'Alex et de Fyre. Ils prennent chacun un sac et font demi-tour, sauf pour la malheureuse Fyre qui tombe entre les mains de Grel. Ma blessure me relance de plus belle, et la douleur est tellement intense que je n'arrive plus à garder les yeux ouverts. Je sombre dans le néant quelques secondes après.
Thibaut, 16 ans, District Dix :
Bon sang, ce labyrinthe est une torture ! Pour aller à la Corne d'Abondance je me suis débrouillé, mais là, je n'arrive plus du tout à me repérer. Je serre instinctivement mon arc contre moi et me dévisse le cou pour essayer de voir au loin, mais malgré mais un mètre quatre-vingt-cinq je ne discerne rien. Tout en me déplaçant, je repense à ma partenaire, Mina, morte quelques instants plus tôt. Je n'ai rien pu faire. Mon ventre se serre, mais je m'efforce de ne plus penser à elle. Je remonte les manches de mon blouson, essuie la sueur qui me coule sur le visage et réajuste mes lunettes, sans lesquelles je ne vois rien du tout. La température de l'Arène est insupportable, et j'ai bien peur de très rapidement être assoiffé. Je glisse une main dans mon sac et en sort une gourde, vide, quelques fruits secs et une corde solide. Je pousse un soupir et me remet en marche, quand un grognement inhumain manque de me faire mourir de peur. Un mélange animal et de cri de colère, tout près de moi. J'accélère la cadence, pas rassuré du tout. Ça ne peut pas être un tribut, c'est impossible. Je jette un coup d'oeil derrière moi et me heurte violemment à quelque chose. Mes lunettes m'échappent et je me met aussitôt à leur recherche en tâtant le sol. Un souffle chaud et âcre sur mon visage m'indique que je ne suis pas seul. Je sens une forme dans ma main remet aussitôt mes lunettes et brandit aussitôt mon arc vers la source de danger.
- Qu'est-ce que …
Mes genoux me lâchent. Devant moi se dresse une créature immense et effrayante, mélangeant un torse et une tête humaine avec un cheval. Un Centaure. Je lâche la corde et une flèche vient se planter directement dans sa poitrine. Il se cabre aussitôt en repoussant son grondement infernal et arrache la flèche, qui ne laisse même pas de marque. Je croise son regard. Des yeux noirs perçants surmontés d'épais sourcils froncés me liquéfient sur place. Je saute sur mes jambes et je me met à courir sans poser de question. Je regarde derrière moi : il me rattrape ! J'accélère, les poumons en feu et tourne dans le labyrinthe, sans voir où je vais. Je m'arrête alors dans ma course quand je me rends compte qu'une impasse me bouche le chemin. Non, non, non, pas là ! Pas maintenant, pas dès le début, et pas par cette … cette … chose ! Je fais volte-face ? Le souffle court. Il est là, il s'approche, menaçant. À quelques mètres de moi, j'appelle à l'aide, sachant pertinemment que personne ne viendra. Mina revient dans mes pensées, je l'a vois, souriante malgré sa méfiance constante, belle avec ses longs cheveux et son visage doux. Je sais ce qu'il va se passer, maintenant. Le Centaure se cabre alors de nouveau et abat ses sabots tranchants sur moi. Je n'ai même pas le temps de crier, ni de ressentir la douleur. Le jeu est fini pour moi, et j'ai perdu.
Sora, 17 ans, District Un : Depuis un bon moment déjà, nous courrons à perdre halène a travers les allées étroites et verdoyantes du labyrinthe, tentant de fuir cette créature mythologique. Nous passons par tous les chemins possibles, sans réfléchir, sans se concerter, le Centaure sur nos talons, se rapprochant de plus en plus en poussant ses grognements bestiales. Je n'en peux plus, mes poumons sont en feu et les quatre autres tributs de mon alliance sont dans le même état. Romane, en pire. Elle suffoque, traînant la patte derrière nous. Ayant légèrement semé la bête, je rejoins mon amie, qui tombe à genoux en se tenant la poitrine. Entre deux hoquets , elle parvient à articuler :
- Air … besoin … air …
Et je fais quoi, moi ? Je regarde les autres qui s'approchent d'elle. Maxime se propose alors de la porter pour que l'on se mette en lieu sûr, mais Laurine refuse. Elle s'accroupit vers elle et lui prend les mains.
- Maintenant, essaie de calquer ta respiration sur la mienne. Calme toi, je sais que c'est facile à dire, mais il faut que tu arrives à te calmer. Prends de longues bouffées d'air et souffle doucement.
Romane s'efforce difficilement de suivre ses consignes, et au bout de longues secondes, son visage commence à reprendre une couleur rassurante. Nous décidons donc de repartir doucement. Mais s'était sans compter sur le Centaure, qui réapparaît, énervé comme jamais au bout du chemin. Comme un seul homme, nous repartons de plus belle, et à vrai dire, je crois que je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Grel, censé ne posséder aucune endurance, se déplace comme si sa vie en dépendait, ce qui est assez logique lorsqu'une bête tueuse de deux mètres cinquante vous poursuis. Je tourne la tête pour évaluer la distance qui nous sépare d'elle et mon cœur manque de s'arrêter. Horrifié, je regarde Romane piétiner lamentablement en tentant de reprendre son souffle et le Centaure foncer vers elle.
- Cours ! Bon sang Romane, cours !
Elle secoue la tête et me fait signe de déguerpir. Je refuse de la laisser aux mains de cette créature ! Je dois faire quelque chose ! Je rebrousse chemin. Le Centaure n'est plus qu'à quelques mètres d'elle et je commence à crier à mon amie de se défendre le temps que je la rejoigne. Je peux l'aider ! J'attrape mes couteaux et les serre dans mes mains, prêt à les envoyer, quand je sens qu'on m'enserre la taille et qu'on me tire en arrière.
- Lâche-moi Grel ! Il faut que je la sauve ! On ne peut pas la laisser !
Il peine à m'emmener, mais Maxime vient lui prêter main forte. Je hurle comme un possédé, je les insulte, je les frappe et j'ai sûrement dû les blesser avec mes armes blanches. Mais ils ne comprennent pas ? Nous avons besoin d'elle, ce n'est pas trop tard ! Un cris. Et un coup de canon retentit. Peut-être que c'est trop tard, maintenant.
Nous sortons du labyrinthe et nous écroulons sur les galets de la plage, les uns sur les autres. Pendant de longues minutes, nous restons ainsi, sans bouger en tentant de reprendre une respiration normale. Romane est morte. Dès le bain de sang, elle n'a eu aucune chance. Tout ça à cause de son asthme ! Je me redresse. Il n'y a pas Laurine non plus. Les deux ont été attrapée ? Je secoue Grel pour l'informer et il crie un « merde ! » qui résonne. Je me remet péniblement sur mes jambes et m'approche du labyrinthe. Une ombre se détache d'un virage et je me prépare déjà à faire demi-tour sans demander mes restes quand la silhouette apparaît. Mon cœur manque un coup et mes yeux s'agrandissent :
- Romane !
Laurine s'est sacrifiée pour la sauver. Peu importe comment, elle l'a fait. Et Romane est saine et sauve, en larmes et tremblantes, mais saine et sauve.
Dernière édition par -Shell- le Dim 28 Juil - 20:31, édité 73 fois | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:25 | |
| Distriiiict Quaatre ! J'habite à 15 minute de la plage, et 10 minutes d'un lac, pouvez pas lutteeer ! | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:27 | |
| J'habite dans la banlieue de Paris mais je viens du Nord de la France, près des côte anglaise. A par le district 4, je sais pas ou aller! xD | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:28 | |
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| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:29 | |
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LA SUITE ICI ! - Chapitre 1:
Alexis (fan de buttercup), 18 ans, District Trois : Je regarde Marine. Sa jambe n'a pas l'air d'aller mieux, même si elle m'assure le contraire. Cela fait un moment que nous errons dans le labyrinthe, elle appuyée sur moi, et encore heureux qu'elle soit petite et fine car je commence à peiner. Nous y avons entendus des hurlements, et elle avait suggéré de rester à la Corne car tout le monde est parti.
Et c'est vrai que maintenant je réalise que ce n'était pas une mauvaise idée. Bien sur, je ne pense pas que les Juges auraient accepté que nous restons tranquillement tout les deux pendant que les autres s'entre tue plus loin. Donc, en fait, heureusement que nous sommes partis.
- Je suis épuisée Alexis, se plains-t-elle d'une voix las. - Il faut qu'on sorte d'ici, après, promis, on pourra se reposer.
Un étrange bruit me fait tendre l'oreille, sorte de clapotis de sabots, tout proche. Je demande à mon amie si elle a entendu.
- On aurait dit un animal.
Ça ne me dit rien qui vaille. Je soulève Marine et l'emporte sur mon épaule en trottinant, peu rassuré. Ça se rapproche.
- On doit partir, lui dis-je. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette Arène.
Et comme un écho à mes pensées, je la vois. Cette bête immense et imposante. Je lâche une exclamation de surprise.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande Marine en essayant de regarder par dessus son épaule. - Tu te souviens quand je disais que je voulais qu'il y ait des poneys ?
Elle répond positivement après quelques secondes d'incompréhension. J'avale ma salive :
- Et bien, ça y est, j'en ai un.
Je lui conseille de s'accrocher et me met à courir. J'aperçois la sortie, à quelques mètres et redouble de vitesse, et dès que je passe la limite, nous nous écroulons. Le Centaure s'arrête à l'intérieur et se cabre en grognant férocement.
Je saute sur mes jambes et réprime une grimace de douleur : j'ai du me fouler la cheville pendant que je courrai comme un demeuré. Je me tourne vers la bête qui nous tue toujours du regard.
- Si tu voulais qu'on sorte, il fallait nous le dire plutôt que de nous effrayer comme cela, sale bête !
Marine m'appelle faiblement et je m'accroupis près d'elle pour observer sa blessure. J'en retiens une grimace de dégoût. Ce n'est vraiment pas beau à voir et ce n'est pas avec le stupide garrot que j'ai fait qu'elle va guérir.
- Tu pense pouvoir tenir le coup ?
Je la regarde. Elle s'est encore évanouie.
Il faudrait que l'on passe de l'autre côté, mais pour cela, nous devons nager, sur une plutôt longue distance, et mon amie n'est vraiment pas en état, et je ne pourrai jamais la maintenir jusqu'au large. Je soupire et la rejoins de nouveau. Je dégote dans le sac une fine couverture avec laquelle j'enveloppe Marine, puis je prend un grosse pierre que je garde précieusement dans ma main. Ça ne vaut pas une épée ou un arc, mais ce sera toujours mieux que rien.
Un « bip-bip » régulier me réveille doucement. Il fait encore nuit noire. Je m'écarte de Marine à la recherche du bruit et découvre un petit parachute, sûrement pour elle. Je l'ouvre aussitôt et souris. Je secoue doucement ma coéquipière et lui applique généreusement la mixture verdâtre sur sa jambe. Marine ne bronche pas et semble même se détendre.
- Demain tu seras en pleine forme, murmurai-je alors qu'elle se rendort.
J'articule un « merci » en direction du ciel.
- Suite Chapitre 1:
Grel (-Shell-) - 17ans, District Deux :
Aucun moyen de détourner ce foutu lac. Ils ont finalement compris que c'était une mauvaise idée de le traverser à la nage et avait accepté à contre coeur de me laisser essayer de faire le tour en couvrant mes arrières. Ça fait un moment que je marche à la limite du lac, les pieds dans l'eau. Mais j'ai l'impression que plus j'avance, plus les montagnes s'éloignent. Un petit bois camoufle mes alliés pendant que je sillonne la plage, ils sont près à intervenir. Tout en tripotant mon épée, je réfléchis. J'agis vraiment sans pitié. Je me suis effrayé moi-même quand j'ai tué Fyre. Je n'avais jamais été aussi cruel. Maintenant, les gens me prennent pour un malade et j'ai très probablement dû faire fuir les sponsors potentiels. J'ai quand même une pensée pour toutes les personnes mortes jusqu'à maintenant. Mais je ne peux pas me permettre de perdre. Au District, on m'a tellement agacé pour que je participe aux Jeux que maintenant que j'y suis, il ne faut pas que je me dérobe. Les gens disaient que je gagnerai, obligé. Qu'avec ma force et mon mental, j'étais déjà le vainqueur. Mais moi, je ne voulais pas. Si je suis là, aujourd'hui, c'est à cause d'eux. Tout ceux qui se disaient être mes amis et qui m'ont conditionné pour qu'une fois le jour de la Moisson arrivé, je me porte volontaire. Si je ne l'avais pas fait, j'aurai été renié, rejeté. Entre mourir et être ridiculisé pour le reste de sa vie, sur le coup, il n'y avait pas photo. Un craquement me tire de mes pensées. Je fais aussitôt volte-face et une silhouette féminine manque de me planter avec son épée. Pris au dépourvu je fais quelques pas en arrière, le temps de dégainer la mienne et nous commençons à nous battre comme deux bêtes, l'eau trempant nos pantalons. En même temps, je l'observe : ses longs cheveux bruns volent en fonction de ses mouvements, ses grands yeux en amandes traduisent la peur et l'adrénaline. Elle est plutôt grande, et je dois avouer qu'elle se débrouille vraiment bien. En contrant une attaque particulièrement violente, je jette un coup d'oeil du côté des bois, attendant l'arrivée des mes alliés. Je parvins à lui entailler le bras et elle m'érafle la joue, qui se met aussitôt à me piquer horriblement. Elle se rapproche dangereusement de moi, mais d'un coup de pied je la repousse, ce qui l'a fait s'écrouler en arrière. Elle lâche un petit cri.
- Franchement pas mal ! Lui dis-je en m'accroupissant, prêt à abattre l'épée sur elle.
Elle me défie du regard, ce que je déteste. Au District, la dernière personne à m'avoir regarder comme ça a fini avec une jambe cassée.
- Un dernier mot aux caméras ? Continuai-je en me penchant sur elle. - Va te faire.
Je souris légèrement. La vérité, c'est que je ne veux pas la tuer. Je n'ai jamais vraiment envie de tuer. Seulement, si ce n'est pas moi, ce sont les autres. À combien de personne ai-je déjà enlevé la vie ? Trois, quatre, peut-être plus. Dans le feu de l'action, je ne les ai même pas regardé. Je plante mon regard dans celui de la fille, et elle doit voir que j'hésite, car elle fronce les sourcils. Je desserre légèrement mon étreinte, dégoutté de passer pour un faible. Profitant de ce moment de répit, elle envoie son pied en pleins sur mon visage. Je tombe à mon tour sur le dos, en plat sur la surface de l'eau et le choc me coupe un instant la respiration. Elle saute sur moi et plaque son épée contre ma gorge. Le métal froid me rappelle les armes que je créé, au District. Elle respire bruyamment, et une perle de sueur lui coule le long de la tempe. L'eau dégouline de ses cheveux, tombant gouttes par gouttes sur mon visage et le sel me brûle la joue. Quelque chose attire mon attention, derrière elle. Je souris. Elle ne comprend pas, appuie un peu plus l'arme sur ma peau.
- Je serai toi je ne ferai pas ça, commençai-je en la défiant à mon tour du regard. - Je fais ce que je veux.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est que mes mains sont tout à fait libres. Mais je garde cela pour moi.
- Si tu me tues, tu es morte dans la seconde qui suit.
Je pointe du doigt derrière elle. Intriguée, mais pas stupide, elle appuie encore plus l'épée, me bloquant le souffle, comme une menace qui dit : « si tu fais quoique se soit, je t'égorge ». Je crois que j'aime bien cette fille. Elle finit par regarder, et son visage se décompose. Maxime, Sora et Romane sont derrière elle, prêts à lui sauter dessus. Mon adversaire me relâche, et je peine à ne pas toucher ma joue blessée et passer une main sur ma gorge. Je reste stoïque, histoire de garder le peu de dignité qu'il me reste.
- Comment tu t'appelle ? - Qu'est-ce que ça peux te faire ?
Décidément, elle est plutôt sympathique. Et même plutôt jolie. J'échange un regard entendue avec les autres, puis reprend :
- Tu es seule ? - Si vous comptez me tuer, je ne vois pas pourquoi vous me posez des questions !
Je secoue la tête. Sora intervient :
- Si tu fais parti de notre alliance, je pense que c'est plutôt une bonne idée que nous sachions qui tu es.
Elle renifle de mépris :
- Pour mieux me tuer par la suite ?
Je lâche un long soupire :
- Pourquoi les Carrières passent toujours pour des sans cœur ? - Hum, peut-être parce que vous n'en avais pas, répond Maxime du tac au tac.
Je préfère ignorer sa remarque. Je l'aime bien, mais il est un peu trop sarcastique. Finalement, la jeune fille nous apprend qu'elle s'appelle Jay. Elle était la partenaire de District de Maxime quand il l'a lâché pour venir avec nous. Elle comptait se venger, mais s'est finalement dit que nous nous en chargerons très vite. Après un court dialogue, nous échangeons une poignée de main.
- Je te dis qu'il faut absolument passer par le lac, crétin ! - Bon sang, mais on peut le contourner, c'est juste que Grel n'a pas été assez loin !
Une fois de plus, Sora et Maxime se disputent. Au début, ça m'amusais, mais maintenant je trouve ça lourd. Alors nous les regardons s'insulter, assis sur une souche d'arbre, Romane à ma gauche et Jay à ma droite. Finalement, nous nous étions tous enfoncé dans les bois, histoire de voir si une source d'eau potable y coulait et ainsi remplir nos gourdes déjà vides. Maintenant, que nous en avions trouvé, il nous fallait un itinéraire, tâche que j'ai évidemment laissée aux autres étant donné que je n'ai aucun sens de l'orientation. Mais apparemment, ce n'est pas facile non plus pour eux.
- Retournons à la plage, continu Maxime en faisant mine de se mettre en marche. Sora l'attrape par le col de son blouson : - Il faut continuer du côté opposé !
Maxime le repousse violemment et fait atterrir mon ami dans un banc de ronces. Aussitôt il se met à crier et nous nous élançons pour le faire sortir. C'est un Sora labouré de partout et frémissant que nous récupérons. De longues griffures rouges lui rongent les mains et le visage, et son blouson s'est déchiré par endroit. Heureusement qu'il l'a gardé, d'ailleurs. Après avoir retrouvé ses esprits, il se tourne vers Maxime en l'insultant de tout les noms. Son ennemi se défend pas mal, mais cela énerve encore plus mon ami qui lui assène un puissant coup de poing dans la mâchoire. Sonné, il titube en arrière et se prend les pieds dans un … une .. une corde ?
- Fais gaffe ! Lui criai-je en me préparant à attaquer.
Mais c'est déjà trop tard. Une grande plaque métallique surgit de sous un tas de feuille et plaque Maxime au sol. Jay pousse une exclamation et s'approche, une main sur sa bouche. Un haut le cœur me prend furtivement quand je remarque les piques en aciers plantés dans la chaire du pauvre Maxime. Seul son visage est épargné. Il nous implore de ses yeux clairs en luttant pour respirer, remuant faiblement. Sans un mot, je l'achève aussitôt pour arrêter sa souffrance. Le canon retentit. Un grand silence s'installe et après avoir récupéré les affaires de Maxime, je pars en direction de la plage, les poings crispés et le visage fermé. Même les bois sont piégés. De toute manière, il faut désinfecter les plaies de Sora.
- Encore suite Chapitre 1:
Alex (Gale Hadley), 14ans, District Quatre :
Avec tout les sacs que nous avons pu récupérer à la Corne, je pense que niveau nourriture et matériel de survie nous sommes plutôt gâté. Nous avons réussi à passer le labyrinthe et le lac sans grands problèmes. Excepté la mort particulièrement violente de Fyre. Un frisson me parcours l'échine. J'entends encore le craquement terrible de sa nuque sous les mains de Grel. Le seul point positif, si on peut appeler ça comme cela, c'est qu'elle n'a pas souffert.
Quand nous nous sommes posés au pied d'une montagne enneigée, sur l'herbe fraîche et douce, Lina s'est aussitôt mise à pleurer, touchée par tous ces morts. Pendant de longues minutes elle n'a pas pu s'arrêter de sangloter malgré les paroles réconfortantes d'Aude et d'Axel. Je pense qu'être sensible ici est un défaut handicapant. Si nous devions pleurer chaque mort, nous devrions sans aucun doute pleurer aussi la notre. Je tend une gourde remplie d'eau à Lina. C'est fou, le jeu a commencé que depuis quelques jours et je me sens déjà épuisé. Et je pense que mes amis sont dans le même état. Peu de temps après, Lina s'endort. D'ailleurs, le ciel s'assombrit et les visages des tombés apparaissent au milieu du vide. Nous ne sommes plus que treize. Nous sommes quatre dans notre alliance, il y a les trois Carrières qui reste, avec Maxime, Marine et Alexis doivent être ensemble. Quand à Oceane, Eawy et Jay … je n'ai aucune idée de leurs intentions pour la suite. Je pousse un soupir et m'allonge aux côtés de mes trois amis. Je ne met pas longtemps à trouver le sommeil.
Nous avons pris la route dès le réveil. Il fait encore plus lourd que les jours précédents, un constant nuage gris stagne au dessus de nous, menaçant, mais jamais un quelconque coup de tonnerre n'éclate. Je n'ai pas pu résisté à enlever mon blouson, et Aude a fait pareil. J'ai la désagréable impression d'étouffer, et la météo influence énormément nos compétences.
- Nous allons commencer à grimper la montagne, déclare Axel. Je suis sur qu'il y a d'autres tributs que l'on pourrait croiser.
Lina le regarde, affolée :
- Tu veux les tuer ? - Nous n'avons pas vraiment le choix. - Si, on peut toujours les éviter ! - Lina, reprend Aude, nous sommes dans les Hunger Games, l'humanité n'existe plus, ici.
Les yeux de la petite se remplissent de larmes. Nous passons un petit chemin lumineux, si étroit que nous devons nous mettre à la file indienne. Ça fait un bon moment que nous marchons. Soudain, en plein milieu de la route déboule Océane, complètement paniquée. Son mollet saigne abondamment, et je me demande comment elle fait pour courir. Elle a du se prendre dans une sorte de piège à loup. Elle reprend son souffle un instant, mais Axel commence déjà à se diriger vers elle, et je sais que ses intentions ne sont pas bonnes. Mais la jeune fille l'aperçoit, et s'enfonce aussitôt dans les bois.
- On va pas la suivre tout de même ! dis-je.
Axel hausse les épaules. Mais une deuxième personne surgit du même endroit qu'Océane, qu'il attrape par le bras. Je reconnaît Skaene. Ses cheveux bruns-roux lui recouvrent le visage et il se débat du mieux qu'il peut. Les deux garçons commencent alors à se battre, chacun motivé par le désir de survivre. Axel armé de son hache et Skaene évite du mieux qu'il peut les attaques, ripostant avec une sorte de massue. Notre ami a considérablement le dessus, et très vite, Skaene tombe en arrière, sonné. Je prend dans mes bras Lina, qui recommence à pleurer et assiste impuissant à la mise à mort du garçon. La hache part en arrière, et au moment de s'abattre sur lui, j’enfouis ma tête dans les cheveux de Lina. Le coup de canon annonce qu'Axel a tué, je pense pour la première fois.
Nous repartons, sous le choc en évitant le corps de Skaene, qu'Aude a pris soin de fermer les yeux. Nous restons silencieux très longtemps. Je remarque les mains tremblantes et couvertes de sang d'Axel. Et en fait, je crois que nous tremblons tous, bouleversés par cette mort injuste, comme toutes les morts des Hunger Games.
- Je peux grimper si vous voulez, suggère Aude.
Nous nous sommes perdu dans la montagne. La neige commence à blanchir le sol par ci par là, mais l'herbe en encore en grande partie verte et, étrangement, les arbres possèdent toutes leurs feuilles, certains d'entre eux sont même fleuris. En fait, nous ne savons pas pourquoi nous voulons atteindre le sommet, sûrement que cela ne sert à rien, mais puisque nous avons que ça à faire, autant le faire. Les autres tributs doivent penser la même chose que nous, peut-être pensent-ils, comme nous encore, que nous serons plus en sécurité en hauteur. Alors Aude se propose de monter dans l'un de ces grands arbres pour se repérer. Nous protestons un instant, mais elle insiste en justifiant qu'elle a toujours été douée en escalade. Et c'est vrai qu'elle grimpe comme un singe. En deux temps trois mouvements elle se retrouve au sommet et je ne la vois même plus à travers les feuillages.
- Fais attention surtout ! Lui crie Lina. - On s'est complètement planté ! Annonce Aude. Là, nous rejoignions le lac, il faut faire demi-tour.
Pas rassuré de la hauteur à laquelle elle se trouve, je lui demande de redescendre, ce qu'elle fait. Elle est très vite au milieu du parcours, assez proche pour qu'on l'aperçoive, mais tout de même assez haut. Elle attrape habilement une branche, saute de plusieurs mètres avant d'arrêter sa chute en se posant légèrement sur une autre. Qui se brise sous son poids. Mon cœur manque de s'arrêter. Nous crions tous à l'unisson en la voyant chuter de ces dix mètres en emportant des feuilles et morceaux de bois dans sa chute. Elle finit par atterrir lourdement sur le dos dans un bruit sourd, et ne plus bouger. Je me jette aussitôt à ses côtés et entreprend de lui prendre son pouls. Je palpe son cou, puis son poignet à la recherche de battements, en vain. Je commence à paniquer mais ne laisse rien paraître, surtout que Lina qui se retient de pleurer derrière moi me met encore plus la pression.
- Aude !
Axel lui tapote la joue, mais je le repousse doucement avant de commencer un massage cardiaque. Des secondes interminables passent, mais je sais qu'elle va revenir. Aucun canon n'a retentit à l'instant de sa chute, cela veut dire que les Jury ne veulent pas qu'elle meurt pour l'instant. Alors je continue, inlassablement. Elle prend finalement une grande inspiration, et je me détend enfin. Elle garde les yeux fermés. De toute manière, la nuit commence à tomber, nous resterons ici le temps qu'elle reprenne des forces.
- Chapitre 2:
Eway (Dreams) – 16ans – District Neuf.
J'ai dû finalement m'allier. C'est impossible de survivre seule ici. C'est donc sur Océane que je me suis tournée, cette fillette très gentille plutôt douée pour reconnaître les plantes comestibles. Ça fait quelques jours que nous ne mangeons pas. Océane garde malgré tout toujours le sourire. Elle était très blessée à la jambe, prise dans un piège de Skaene, mais j'ai pu la soigner avec ce que je pouvais. Elle continue quand même de boiter et par moment, la douleur l'empêche de marcher. Elle est très gentille, mais je ne peux pas m'empêcher de me méfier. Je me méfie toujours depuis l’événement qui me bouleversa à jamais, il y a longtemps. J'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre, des mois, et même des années. Maintenant, je suis plus forte. Mais j'ai gardé des séquelles. La paranoïa en fait partie. Océane me tend quelques pissenlits :
- Tiens, c'est comestible. J'en mangeais souvent, au District. Ma mère adorait les cuisiner. - Merci.
Nous étions parvenu à passer le lac, et nous nous trouvons au pied de la montagne, dans une sorte de jardin lumineux, couvert de plantes et fleurs en tout genre, mangeables ou pas. Plusieurs arbres nous camouflent. Je vois bien qu'Océane est incapable de faire du mal, elle a pleuré toutes les larmes de son corps à la mort de son partenaire de District, Vincent, et se presse chaque jour pour nous trouver à manger malgré sa blessure. À vrai dire, elle est plutôt mon opposé. Mais malgré ses grands yeux noirs innocents et son jeune âge, je ne peux pas m'empêcher de voir en elle une potentielle ennemie.
- Je reviens plus tard, je vais voir si je ne peux pas trouver du gibier un peu plus loin. Reste là.
Elle s'éloigne en boitillant avec son arc, me laissant seule. Je reste assise dans l'herbe pendant de longues minutes, sans bouger, à écouter autour de moi. Chaque bruissement de feuilles, chaque sifflement d'oiseau me parvient avec une clarté étonnante. Je ressens même les battements de mon cœur. J'avale ma salive, peu rassurée. Je suis dans une Arène. Nous devons nous entre-tuer. Ils sont tous cruels, ils sont tous des Carrières, personne n'est blanc comme neige. Ils doivent sûrement me chercher. Mais je ne veux pas mourir. Je me lève, armée de mon poignard, que je garde près à brandir. Mes pas font craquer des branches. Je sens un filet de sueur me couler le long de l'échine. La chaleur étouffante du lieu n'arrange en rien à ma terreur grandissante. J'ai l'impression d'être emprisonnée, incapable de faire un geste. Je sais que quelqu'un m'observe, j'en suis persuadée. Mes yeux se posent de partout. Je scrute chaque arbre, et à chaque fois qu'un bruit me paraît suspect, je sursaute. Les oiseaux ont cessés de chanter. Le vent ne souffle plus. Je suis seule. Toute seule. Abandonnée à mon propre sort, destinée à me débrouiller, comme toujours. Océane ne va pas revenir, elle a sûrement dû se rendre compte qu'elle arriverait mieux à s'en sortir sans moi. Je ne lui en veux pas, j'aurai fait pareil. Ma respiration est haletante et j'ai vraiment dû mal à calmer le tremblements de mes mains. En fait, je crois que mon corps entier est secoué de spasmes et mon estomac se retourne dans tout les sens. Un goût acre me prend dans la bouche, et je me rends compte que je viens de me mordre les joues à sang. Quelqu'un me touche l'épaule, et mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je réagit sans réfléchir en plantant mon arme dans ce que je peux.
- Océane …
Elle me fixe, le visage crispé par la surprise et la douleur. Je retire le poignard de son cœur et l'envoie au loin comme si il s'agissait de la mort en personne. Je regarde un instant mes mains, trop choquée pour faire autre chose et relève les yeux vers elle, qui souffre toujours. Ses grands yeux se remplissent de larmes et du sang commence à couler de sa bouche. Finalement, ses jambes se dérobent sous elle et j'ai juste le temps de la rattraper par les épaules et la faire atterrir en douceur. Elle se met à trembler, et de longs silos de larmes commencent à couler sur ses joues.
- P-Pourquoi ? Parvient-elle à articuler.
Je secoue piteusement la tête. Je n'ai aucune excuse.
- Je suis désolé.
Elle ferme les yeux, et dit ses dernières paroles. Qui ne me sont pas destinées.
- Je vous aime tous, ne vous inquiétez pas pour moi. Continuez de vivre, ne soyez pas triste. On se reverra un jour, dans longtemps j'espère. Ne m'oubliez pas.
Un coup de canon retentit. Et me voilà de nouveau seule.
- Suite Chapitre 2:
Lina (Primrose09) – 12ans – District Sept
Marcher, toujours marcher. Nous ne faisons que ça, depuis qu'Aude s'est rétablie. Elle garde néanmoins de terribles douleurs dans le dos, mais elle prend sur elle. On dirait qu'ils sont persuadés que plus nous marcherons, plus nous serons en sécurité, alors que pas du tout. Axel avait finalement décidé de redescendre de la montagne le temps que nous fassions le plein de provisions, nous nous trouvons donc de nouveau dans les bois, près du lac.
J'ai l'impression qu'une éternité est passée, après la mort de Skaene. Je n'arrive toujours pas à m'en remettre. Par moment, je me met à pleurer, d'un coup, sans raison valable. Mes amis s'occupent alors de moi comme si j'étais leur petite sœur.
Avec mes petites jambes, j'ai vraiment du mal à suivre leur cadence, et je suis dix bons mètres derrières eux, à trottiner pour essayer de les rejoindre.
- Attendez-moi ! - Bouge Lina, tu crois qu'on a le temps de traîner ?
Ils sont drôles. Comme si je le faisais exprès. Épuisée, je m’assoies par terre.
- Continuez sans moi, je vous rejoins dans un instant, je crie.
Ils acquiescent en me conseillant de faire attention. Bien sur, je ne suis pas naïve. Je sors de mon sac ma petite arbalète. J'ai un peu de mal à m'en servir, mais je peux toujours me défendre avec, ou si une proie s'aventure sur mon chemin, je pourrai la tuer. Même si je n'aime pas faire de mal à ses pauvres petites bêtes.
La voix de mes amis s'éloignent, et j'ai maintenant beaucoup de mal à les entendre. Ils pourraient m'attendre, tout de même ! Je saute sur mes jambes et les appellent. Aucune réponse. Je cours vers là où ils ont tournés. Personne. J'appelle de nouveau. Toujours rien. C'est impossible qu'ils m'aient lâché comme ça, eux qui sont toujours à me surveiller !
- Où êtes-vous ? Appelai-je d'une voix étranglée.
D'accord, reste calme, Lina. Tu es seule, mais ce n'est pas pour autant que quelqu'un va te tuer, là, tout de suite. L'Arène est immense, il y a peu de chance qu'un tribut apparaisse devant moi d'un seul coup. Néanmoins, je me recroqueville entre deux arbres, légèrement cachée par les branches, mais avec assez d'espace pour que je puisse observer.
Des pas attirent mon attention. Enfin, ils me cherchent ! Je commence à m'extirper de ma tanière lorsque Grel s'arrête, à quelques mètres de moi. Des rires s'élèvent derrière lui. Je m'enfonce dans le sol. Il m'a vu ? Ses grands yeux sombres se posent à l'endroit où je suis, et je le vois s'avancer vers moi. Oui, il m'a vu ! Je retiens mon souffle et attrape à deux mains mon arbalète, en lorgnant la longue épée du Carrière. Il me regarde, mais ne bouge plus, comme si il semblait hésiter. Pendant quelques secondes qui me paraissent une éternité, nous nous mesurons du regard, moi, suppliante et lui, plutôt menaçant. Il fait vraiment peur, malgré son visage enfantin, s'en est même étonnant. Je déglutis. Il fait quelques pas vers moi et ramène son arme contre son épaule. Ça y est, je vais mourir. J'entends la voix de Romane :
- Tu as vu quelque chose ?
Elle s'arrête près de lui, suivis par Sora, semblant souffrir de longues éraflures qui ballaient son visage et … Jay ? Elle a rejoint leur alliance ? Elle qui disait haïr les Carrières ? De longues secondes s'écoulent de nouveau, où chacun attend une réponse de Grel. Il finit par détacher les yeux de moi et partir sur la droite :
- Allons par-là, il n'y a rien ici.
Et ils s'éloignent.
Malgré qu'ils doivent être déjà loin, je reste camouflée, le temps de me remettre de mes émotions. Grel m'aurait épargner ? J'étais à sa merci, il aurait pu me tuer si facilement, d'un minuscule coup d'épée, et il décide de me laisser en vie ! Mais pourquoi ? Préfère-t-il me garder pour un moment plus opportun ? Je ne suis pas un danger pour les Carrières, alors peut-être a-t-il jugé ma mort inutile pour le moment ?
- Lina !
Je sors de ma cachette en reconnaissant la voix de Aude. Elle me prend dans ses bras et me sert tellement fort qu'elle manque de m'étouffer.
- Que faisais-tu ? Pourquoi tu nous as laissé ? Tu te rends compte de ce que tu as fait ? Tu aurais pu te faire tuer, nous venons d'apercevoir les Carrières, imagines il aurait mis la main sur toi !
Oui, ils m'auraient cassé en deux. Mais ils n'ont rien fait. J'essaie de lui répondre mais elle ne me laisse pas le temps de parler. Nous nous remettons en route. Axel et Alex me font aussi la morale. Je leur avais dit que je voulais me reposer un instant ! Enfin, je ne dis rien, encore secouée de ma rencontre avec Grel.
Pour leur montrer que je ne m'éloignerai plus, je marche docilement, devant eux. De cette manière, ils couvrent mes arrières et peuvent me prévenir si n'importe quel danger me menace. De toute façon, j'ai toujours ma petite arbalète.
Nous nous enfonçons un peu plus dans les bois quand j'entends Alex crier derrière moi.
- Lina ! Attention !
Je me retourne en regardant autour de moi, tous les sens en alerte. Quelque chose d’extrêmement lourd s'abat sur moi, et je me sens m'enfoncer dans la terre. Le choc évacue tout l'air de mes poumons et je reste étendue, la masse m'écrasant toujours plus, me broyant les os. Je ne peux plus respirer et mes côtes me font mal. La lumière s'intensifie, vive et étincelante, me faisant plisser les yeux. Des voix paniquées me font bourdonner les oreilles, et trois visages apparaissent dans mon champs de vision. Je sens qu'ils s'activent, je sens que le poids sur moi remue. Je tousse pour faire sortir le goût horrible que j'ai dans la bouche. Après de longues secondes où je m'efforce de retrouver mon souffle, je me met à chantonner. C'est une douce mélodie, qui vient du Japon, transmise de génération en génération. Je ne comprend pas les paroles, mais on m'a dit que c'était l'histoire d'une grande catastrophe naturelle qui avait fait beaucoup de morts. J'ai beaucoup pleuré quand on m'avait raconté l'histoire.
Ma voix se fait plus lente, j'ai plus de mal à chanter clairement. Je ne sais pas ce qu'il se passe par la suite, il me semble que je m'endors. En tout cas, je ne me suis jamais réveillée.
- Chapitre 3:
Romane, 14 ans -District Un-
Je regarde d'un œil méprisant Jay. Elle est bien la dernière personne à qui je serai prête à faire confiance. Elle a tout de même eut le culot d'affronter Grel à elle toute seule il y a quelques jours ! Et j'ai la net impression qu'elle est capable de tuer l'un d'entre nous sans regret. Et puis, elle m'agace ! Elle se permet de me dire quoi faire, tout ça parce qu'elle est plus âgée que moi. Ce n'est pas parce que je suis la plus jeune des Carrières que je suis la moins dangereuse.
J'enjambe un tronc d'arbre. Je ne veux plus l'avoir avec nous. J'en avais déjà parlé aux deux garçons, mais ils m'ont dit qu'elle savait bien se battre et qu'elle était intelligente. Donc, qu'on la garderait avec nous encore un moment.
Ils sont tellement naïfs, pour des Carrières. Rien qu'à les voir, là, devant nous, à plaisanter ensemble en faisant tourner leurs armes dans leurs mains montre qu'ils n'ont pas conscience du danger qui les menace à chaque instant. Je sais que Jay rêve de leur planter un couteau dans le dos.
Elle me jette un regard glacial. Elle ne m'aime pas non plus. Tant mieux, je culpabiliserai moins au moment de la tuer. Je détourne la tête de cette fille et rejoins Sora et Grel. Mais ce dernier à l'air préoccupé. Nous avons entendu un coup de canon il y a quelques minutes, et il s'était arrêté net. Comme si il était inquiet de la mort d'un tribut.
- Attendez ! Vous avez entendu ?
Je roule des yeux. Elle ne peut pas se taire ? Néanmoins, je tends l'oreille. À part le bruissement des feuilles, non. Elle insiste :
- On aurait dit une sorte d'écroulement, plus loin, un bruit de quelque chose qui se craque et qui s'écrase. Quelque chose de lourd.
Une sorte de coup de tonnerre me déchire les tympans à cet instant. Un énorme arbre s'écroule dans un bruit de fin du monde juste devant moi. Je regarde au-dessus de moi et un cri d'effroi m'échappe : tous les arbres sont en train de s'écrouler !
Je recule de quelques pas et un autre tombe à ma droite. Après quelques secondes d'hésitations, je tourne sur mes talons et prend mes jambes à mon cou. Il faut que l'on sorte de ce bois maudit ! Je trébuche sur une branche et manque de m'empaler avec une autre. Tout semble trembler autour de moi, et je ne pense plus qu'à sauver ma peau. Je suis Jay, qui court plus loin devant moi. Elle se repère mieux et sait sûrement où se trouve un échappatoire. Grel et Sora doivent être derrière nous.
J'évite un arbre de justesse, qui me coupe la route. Je saute habilement par-dessus et je me sens subitement aspirée par le vide. Je dégringole sur je ne sais combien de mètres en roulant sur moi-même, me cognant de partout et finis ma chute dans un tas de feuilles.
Je me redresse aussitôt, sur le qui-vive, prête à éviter d'autres écroulements. Mais il n'y a plus d'arbres. Je suis arrivée près du lac, au pied de la montagne. Je prends une grande respiration, histoire de calmer les battements de mon cœur et regarde autour de moi. Quelque chose remue, un peu plus loin. Ma dague en main, je m'approche et reconnaît Jay. La chute a dû plus l'endommager que moi à en juger par la plaie béante sur son front. Elle se redresse sur un coude en grimaçant. Puis elle m'aperçoit. Et elle comprend de suite mon intention. Elle tâte autour d'elle, sûrement à la recherche de son épée.
- Tu l'as perdu pendant la descente, je suppose, lui dis-je en souriant.
Elle me massacre du regard et essaie de se relever. Sa jambe gauche à l'air de la faire souffrir terriblement.
- Tu es bien une Carrière, lâche-t-elle. - Je sais. Mais toi tu es pire encore.
Je tente de la planter avec mon arme. Elle est encore vive malgré ses diverses blessures. C'est non sans mal qu'elle évite mes différentes attaques. Elle commence à m'énerver, à boiter comme une madeleine avec son regard de chien apeuré. Elle ne regardait pas Grel comme ça, lorsqu'ils se battaient ensemble.
- C'est tellement simple d'attaquer quelqu'un qui n'a pas d'arme ! Me reproche-t-elle. - C'est tellement simple d'attaquer quelqu'un par-derrière ! Rétorquai-je en pensant à Grel.
D'ailleurs, ils ne nous ont pas suivis. Ou simplement ne sont-ils pas tombés. Non, sinon ça ferait longtemps qu'ils m'auraient crier d'arrêter.
Je me reçois un coup au visage, puis un autre dans le ventre. Je répond en lui lacérant le bras. Elle se débrouille vraiment bien ! Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, et elle le sait. Je me jette sur elle en poussant un cri de rage, ma dague prête à lui broyer le visage et les entrailles. On va voir qui gagnera après ça.
Coup de canon. Je me redresse du corps sans vie de Jay. Elle s'est vraiment bien défendue. Mais pas assez. Tant pis.
Bon, c'est pas le tout, mais maintenant je suis toute seule. Il faut que je retrouve les deux garçons. J'espère qu'ils vont bien.
Ça fait un bon moment que je marche à l'instant où un cri me glace les sangs. C'est la voix de Grel. Je me précipite et finit par tomber sur lui. Je me plaque une main sur la bouche, choquée. Un énorme tronc d'arbre s'est écrasé sur lui. Les deux jambes de Grel sont prisonnières, impossible pour lui de s'en sortir seul. Son visage est déformé par la douleur, il ne semble même pas me voir.
- Viens m'aider, Romane !
Sora est aussi coincé, mais c'est beaucoup moins grave. Il est simplement emmêlé dans les branchages, et en l'aidant à sortir, les plaies qu'il s'était causé par les ronces se rouvrent et très vite du sang perle de ses bras. Il m'assure que ça va, qu'il faut avant tout s'occuper de Grel. Celui-ci est toujours en train de lutter contre la douleur, même si il s'est calmé.
- Faites-moi sortir de là, lâche-t-il en grimaçant, la tête entre ses mains.
Oui, mais comment ? Nous essayons de le faire basculer, mais il ne remue même pas. Le soulever, ce n'est même pas la peine d'y penser. Sora s'éloigne un instant, et revient aussitôt, un petit arbre solide entre les mains. Sans un mot, il le place en dessous de l'autre arbre, puis il m'explique :
- Je vais faire un levier. Je ne sais pas si ça va marcher, mais au point où on en est, autant essayer. Si il se soulève, ne serait-ce que d'un centimètre, tu discutes pas et tu tires Grel pour le libérer. On a plus rien à perdre.
Et je ne sais pas par quel miracle nous arrivons à le sortir d'ici. Malgré qu'il fasse le double de mon poids, je l'extrais de sa prison. Et j'observe aussitôt ses jambes.
- Ça n'a pas l'air si grave que ça, remarque Sora. - Tu crois que ses os sont brisés ?
Il hausse les épaules :
- Aucune idée. Mais il a eu de la chance. Si il avait été sur un sol dur, elles auraient éclatés comme des ballons. Alors que là, avec la terre, il s'est plus enfoncé dedans qu'autre chose. Ce qu'il faudrait, c'est une radio. - Oui mais c'est impossible, intervient Grel d'une voix faible. - Ou alors, une crème, ou je ne sais quoi. Un truc du Capitole qui fait des miracles. - Les sponsors ne sont pas généreux cette année, déclarai-je.
Et c'est vrai. Nous n'avons reçu aucun parachute, alors que les Carrières des autres éditions en reçoivent plutôt souvent. Soit nous ne sommes pas apprécié, soit les sponsors n'ont plus d'argent. J'espère qu'il s'agit de la seconde option. Sora fronce subitement les sourcils et me demande où est Jay. Aïe. La question que je redoutais. Je feinte la peine et lui annonce tristement qu'elle n'a pas eut autant de chance que nous. Il encaisse le coup, se mords les lèvres et reporte son attention sur son ami.
- Ça te fait mal comment ? Se renseigne Sora en remontant le pantalon de son ami.
En apparence, tout à l'air normal, ce qui me surprend. Malgré deux énormes bleus qui commencent à s'étaler sur toute la longueur de ses jambes musclées, je ne remarque rien de vraiment grave.
- Ça brûle, ça me gèle, ça me pique … Je peux pas vraiment dire.
Sora hoche la tête, songeur. Puis il déclare qu'il vaut mieux qu'on ne bouge pas d'ici, le temps que la douleur s'atténue. Si elle s'atténue un jour. Pour l'instant, nous ne pouvons que lui passer de l'eau froide et calmer l'inflation avec des plantes médicinales que nous trouvons aux alentours. En espérant.
- Fin Chapitre 3:
Axel, 18 ans, - District Cinq -
Merde ! Bon sang que j'ai mal ! Des larmes me coulent sur les joues pendant que j'essaie désespérément de me calmer et d'arrêter de trembler comme une fillette. Je n'ai jamais autant trembler de ma vie, mes dents s'entrechoc et j'ai bien peur qu'elles ne finissant par se briser tant elles claquent forts. Le Capitole abuse, nous ne pouvons même plus nous tuer entre nous avec toutes les saloperies que les Juges mettent dans l'Arène ! Je crois bien que c'est la première année où les pièges tuent plus que les tributs. Et forcément il a fallut que se soit moi qui me prenne dans ce foutu piège à loup !
La douleur est insupportable, et j'ai beau crier à Aude et Alex d'arrêter de me tirer, ils continuent. En même temps, ils sont presque aussi paniqués que moi, et il faut dire que la vision ne doit pas être jolie, même si je n'arrive même plus à voir, trop aveuglé par la douleur et le sang. Je me sens déjà partir, trop secoué par ce qui vient de m'arriver. J'ai vu mon propre sang nous éclabousser, moi, et mes amis. J'ai vu les dents métalliques du piège se refermer sur ma cheville dans un grincement de métal rouillé. À cet instant-là, au loin, j'avais entendu un coup de canon, qui m'avais fait peur. J'avais cru qu'il m'était destiné. Mais c'est trop tôt pour mourir. Et se serait surtout stupide de s'avouer vaincu de cette façon. Moi, je veux me battre pour survivre. Je ne veux pas laisser tomber les armes à cause d'un objet. Je ne me remettrai pas de mourir s'en avoir défendu le prix de ma vie. Si je meurs, je ne pourrai même pas défendre mes amis des Carrières. Ils se feront tuer de manière aussi rapide que Lina. Pauvre Lina. Elle était tellement jeune. Elle n'a eu aucune chance ! Cet arbre ne l'a pas loupé. Au moment de sa mort, nous étions loin de nous douter que la forêt entière nous tomberait dessus. Sa mort n'était qu'un avertissement. Et nous n'avions pas compris.
- Axel ! Axel répond moi !
La voix de Aude me parvient, de très loin. Non, je ne suis pas en train de mourir. Je n'arrive simplement plus à soutenir la douleur. La lumière s'intensifie autour de moi, et d'un seul coup, tout vire au noir.
Marine, 18 ans, -District Trois-
Avec Alexis, on a l'impression, depuis quelques temps, de ne pas faire partie du jeu. Apparemment, il y a deux grosses alliances de formées, les plus importantes, qui se traquent mutuellement. Puis il y a nous. On est à part, personne ne nous cherche et nous ne cherchons personne. À vrai dire, c'est plutôt une bonne chose, si on prend en compte le fais que je suis incapable de me battre. Du coup, nous ne faisons pas grand chose de nos journées, à par marcher un peu histoire de dire que l'on ne reste pas totalement sans rien faire. La nourriture commence à manquer, et nos estomacs ont de plus en plus de mal à être remplis. Mais ça doit être la même chose pour tout le monde, puis ce n'est pas encore insupportable.
Nous ne sommes plus que neuf. Cela fait je ne sais pas combien de temps que nous sommes ici. Une semaine et demie, peut-être deux, tout au plus. Même les journées ne sont pas fidèles à la réalité. Parfois, à midi, le ciel s'assombrit d'un seul coup ou au contraire, au milieu de la nuit, le soleil se lève. C'est très perturbant.
- Tu as trouvé quelque chose ? - Rien du tout.
Les fleurs autour de nous ne sont pas comestibles. Heureusement que j'ai beaucoup suivis cet atelier, aux Entraînements, et que je suis capable de reconnaître chaque plantes présentes ici.
- De toute façon, je n'ai pas faim, lâchai-je en me laissant tomber sur l'herbe fraîche.
Je défait un peu la fermeture de mon blouson. L'air est de plus en plus lourd. L'Arène est humide, et ça devient difficile d'essayer de rester indifférent à cette météo orageuse. J'en viens même à espérer que le tonnerre éclate, pour que nous soyons enfin débarrassé de cette air humide. Alexis s'accroupit en face de moi. Sa barbe a pas mal poussé depuis que nous sommes là, il fait plus que dix-huit ans à présent. Enfin, ici, je pense que tout le monde prend un coup de vieux. Ça fait grandir de devoir rester sur le qui-vive jour et nuit. Rester tout le temps aux aguets, à l'affût du moindre bruit, du moindre craquement suspect. En deux semaines, j'ai pris au moins dix ans d'âge mental.
- Tu veux qu'on passe la nuit ici ? Me demande-t-il.
Je hausse les épaules. Je n'en ai strictement rien à faire du lieu où dormir. Ce que je voudrais, s'est être chez moi. Mais bien sur, pas question que je lui dise. Alors j’acquiesce d'un hochement de tête, sans détacher les yeux de l'arc que je tripote. Je n'en avais jamais touché de ma vie, mais Alexis, qui a quelques bases, m'a un peu expliqué comment m'en servir. Et il s'avère que je me débrouille plutôt pas mal. Ce n'est pas encore excellent, j'ai dû mal à atteindre mes cibles, mais pour une débutante, je suis assez fière de moi. Quelque chose remue derrière mon ami. Je fronce les sourcils : une silhouette se détache légèrement des arbres. Elle court vers nous comme si elle avait la mort aux trousses. La jeune fille tient quelque chose dans main, qu'elle brandit derrière elle et envoie sur Alexis. Je le repousse aussitôt, mais trop tard. Le couteau lui érafle profondément le bras et il lâche un gémissement de douleur en s'écroulant sur le côté. Je reconnais Eawy, du District Neuf. Elle s'approche comme une furie, un autre couteau en main. J'attrape une flèche et l'envoie sur elle, qui l'a manque de peu. Subitement, elle ralentit, semblant hésiter. Peut-être ne pensait-elle pas que j'étais armée. Sans me laisser déconcerter par ses grands yeux bleus, je saisis une autre flèche, me redresse d'un bond, bande mon arc et relâche ma prise. Je vois la flèche filer dans les airs, comme au ralentit pour finir sa course au centre de la poitrine d'Eawy. La jeune fille considère un instant l'arme plantée en elle, puis titube légèrement. Elle finit par tomber sur les genoux, son regard toujours fixés sur moi. Elle lâche son couteau. Puis elle bascule en avant et finit couchée, face contre terre. Je reste bouche-bée, confuse. Un coup de canon m'annonce alors la triste vérité, et c'est comme la flèche m'avait transpercée, moi. Je l'ai tuée. J'ai tué cette fille. Sans un soupçon de pitié. Comme un vulgaire animal. C'est donc ça que ça fait, la première fois qu'on enlève la vie à quelqu'un ? Les mains moites et tremblantes, la respiration saccadée ?
Je me reprends en entendant Alexis derrière moi. D'une main crispée et rouge de sang, il maintient son bras comme il peut. Merde, Eawy ne l'a pas loupé ! Si je n'étais pas intervenu, il se serait pris le couteau en plein milieu du dos.
- Calme toi … lui dis-je.
Il lâche un petit rire étouffé. Je sais, c'est drôle. Facile à dire, aussi. J'ai été blessée, aussi. Lui aussi m'a dit de me calmer. J'arrache un morceau de sa manche et lui fait un semblant de garrot, déçu de ne plus avoir de crème miracle.
- Je ne pense pas que cette blessure soit mortelle, remarquai-je. Mais il faut tout de même surveiller.
Je le soigne du mieux que je peux. J'essaie d'arrêter le flot de sang en appuyant très fort dessus -en ignorant les lamentations d'Alexis-. Ça semble se calmer un peu, mais ce n'est tout de même pas beau à voir. Un overcraft se matérialise au-dessus de nous. Il s'arrête, et une lumière aveuglante éclaire le corps d'Eawy. Peu après, elle se décolle du sol et commence à flotter vers la machine volante. Ses cheveux bruns ondulent autour d'elle, et pendant un instant, j'ai l'impression qu'elle est encore en vie. Mais non. Elle est morte. À cause de moi.
FLASH-BACK DES HUIT TRIBUTS RESTANTS: - Axel, 18ans - District 5 -:
Axel, 18 ans – District Cinq -Je suis à la base quelqu'un de très volage, coureur de jupons. Qui drague tout ce qui bouge. Il y a quelques années, je considérais les filles plus comme des « objets » que comme de vrais personnes. J'ai eu énormément de relations, sans rien ressentir contrairement aux filles qui elles, étaient amoureuses, à chaque fois. Et moi, en brave salop que j'étais, je les laissais tomber lâchement du jour au lendemain. Plus de nouvelle, silence radio ou alors avec un « c'est fini entre nous » glacial. Un parfait connard comme il n'en existe plus au District Cinq. Comme tout le monde peut se douter, j'ai finalement rencontrer une fille, différente des autres. Je suis très vite tombé raide dingue d'elle. Moi, le mec sans cœur, je me pliais en quatre pour elle, à faire tout ce qu'elle désirait pour la combler. Souvent, on allait chez mon meilleur ami, on formait un petit trio. Sauf qu'un jour comme un autre, j'apprends qu'elle se tape mon meilleur ami. Et là, mon monde s'est écroulé. Et c'est à partir de cet instant que j'ai réalisé ce que j'ai pu faire à toutes ces filles, c'est à partir de là que j'ai commencé à changer. Cette fille m'a, par son coup de poignard, ouvert les yeux sur ma façon d'être. Mais je n'ai jamais eu le courage (ou le temps) de m'excuser pour chacune de mes ex, car j'en ai lâché plusieurs très salement. Après tout ça, j'ai fait une dépression. Moi, Axel, le mec fort, dur et blablabla … Binh , j'étais faible. Et malgré un mental de plomb, « si on est dans l'eau on coule », me disait un ami. De là, j'ai de nouveau rencontré une fille, une fille formidable. Je ne m'y attendais pas, je ne recherchais pas de relation spéciale avec elle. En fait, je m'en moquais éperdument. Mais au fil du temps, je suis tombé amoureux. Et elle aussi. J'ai jamais ressenti de sentiments si forts, j'ai jamais autant voulu me poser et faire ma vie avec cette personne, du haut de ses dix-neuf ans. Elle est ma raison de vivre, et même si c'est trop tôt pour le dire (et maintenant, probablement trop tard), je veux vivre avec elle, fonder quelque chose de sérieux. Jamais je n'ai autant respecté une fille autant qu'elle, je n'ai jamais été aussi amoureux. Je me lève, je pense à elle, je bosse, je pense à elle, je dors, je pense à elle et même dans mes rêves, elle est là. Et vu que tout cela est réciproque, je ne peux qu'être comblé. Oui, comblé, je l'étais. Jusqu'à ce que je sois choisis pour les Hunger Games. Aujourd'hui, c'est pour elle que je me bats. Et Aude … combien y avait-il de chance pour que la meilleure amie de ma copine soit tiré au sort en même temps que moi ? Que devais-je faire ? La protéger, la tuer ? Me séparer d'elle en espérant que quelqu'un se charge de se débarrasser d'elle ? J'en suis incapable. Il fût un temps où je l'aurai moi-même tué, sans aucune hésitation pour me sauver. Mais j'ai changé. Et ma copine ne me pardonnerait jamais d'avoir laissé sa meilleure amie à une mort certaine. Au fond, je ne sais pas qui est le plus à plaindre, moi, ou ma chérie. Après tout, c'est elle qui nous regarde, c'est elle qui va perdre, au mieux, un être cher à ses yeux. Moi, c'est soit je meurs, soit je vis. Aude, pareil. Alors, je fais ce qu'il y a de mieux à faire : je protège Aude comme si elle était ma propre sœur. Pas seulement par fierté, ou par culpabilité. Je ne sais même pas pourquoi, en réalité. J'aime aussi Aude, mais ce n'est pas le même amour que ma copine. Je voudrais la revoir, mais je sais que pour cela, il faut qu'Aude meurt. Et je ne sais pas si j'en ai envie. Mais je n'ai pas non plus envie de mourir. Enfin, avec un peu de chance, ça ne sera pas à moi de faire ce choix. Ce que je sais, c'est que le dénouement de cette histoire ne sera pas un conte de fée. ***
Mon père a rarement été là pour nous, toujours des clash perpétuels, depuis mon enfance. Petit, il me frappait souvent, pour passer ses nerfs, sans raison valable, seulement parce que monsieur était énervé. Et comme ça ne pouvait pas être ma mère, et bien, c'était moi. J'ai souvent pleuré, je lui disais « Pourquoi tu fais ça ? Je t'aime, pourquoi tu me fais ça ? ». Mais plus les années passées, et moins je pleurais, jusqu'à arrivé à un stade où je n'opposais aucune résistance. Je n'avais même plus mal. J'étais sans repère, sans vrai père, je ne faisais que des conneries. Ma mère, quand à elle … elle faisait comme elle le pouvait, avec sa maladie. Une sorte de dégénération des os, la fibromyalgie. Je me rappelle quand j'étais gamin, le mercredi je terminé à midi, à huit/neuf ans, je ne pouvais pas rentrer seul chez moi. Mon père, qui était chez moi, dormait comme une loque, et ne levait même pas le petit doigt pour moi, alors que l'école n'était qu'à cinq cent mètres de la maison. C'était ma mère, pendant sa pause (elle bossait dans une usine, à soulever des trucs de cinquante kilos, malgré sa maladie), qui venait me chercher, me nourrir et qui repartait au boulot sans avoir mangé. Mon père. Je lui en voudrais toujours, de toujours avoir été là, sans y être. De tout ça, un beau jour (j'avais onze ans, je m'en rappelle comme si c'était hier), ma mère vient et me dit : « je suis enceinte ». Putain, j'étais heureux. Mais mon père a failli m'enlever la plus belle chose qui me soit arrivé en foutant un coup de pied dans le ventre de ma mère, déjà enceinte de sept mois. Un parfait connard ! Mais il est né ce gamin, Okan, et putain qu'est-ce que je l'aime. Son père n'a jamais été là pour lui, comme pour moi. Et quand j'avais quatorze ans, ma mère a eu une dépression. Elle est restée six mois dans un hôpital, un « centre de repos ». Mon frère avait deux ans. Mon père travaillant de nuit, je me suis retrouvé seul avec un gosse. Je l'emmenait à l'école, lui faisais à manger, je m'occupais du linge, je gardais mon frère. Comme un vrai père. Aujourd'hui, il a bientôt huit ans, et quand je vais le récupérer à l'école, tous les gamins disent : « Oh, le papa d'Okan ! » … ça m'arrache un sourire, mais ça fait mal. Les gens ne savent même pas que je suis son frère. Je leur dit, à chaque fois. « Ah bon ? Mais il est où son papa alors ? ». En même temps, ils ne l'ont jamais vu. J'ai raté ma première année, raison de plus pour mon père de m'enfoncer. Sauf que j'ai dix-huit ans, et ses coups, maintenant, j'y réponds. Et il n'ose plus me toucher de peur que je l'allonge. Je fais un mètre quatre-vingt-onze, plus de quatre-vingt dix kilos, fort comme un bœuf et lui n'est plus rien, je le fracasse quand il veut. Mais je ne le ferais pas. Après tout, c'est mon père. Alors que je lutte contre la douleur qui m'irradie le mollet à cause de ce foutu piège, je repense à ça. Et je me dis que je ne dois pas perdre. Je ne peux pas laisser mon frère, ni ma mère, ni ma copine. Je dois rentrer, pour eux. Je jette un coup d'oeil à Aude, qui prépare minutieusement un mélange pour apaiser la douleur de ma blessure. Alex s'applique à trouver toutes les plantes. Ces deux personnes, je les aime aussi. Je ne veux pas les voir mourir. Je ne veux voir mourir personne. Mais si quelqu'un, n'importe qui, s'avise à me faire souffrir, n'importe comment, je jure que je ne ferai pas de privilèges. Et encore moins pour les Carrières. Ils ont beau être des jeunes comme nous, amenés à leur propre mort, ils ne restent pas moins les prédateurs. Mais je n'ai pas peur d'eux. Je fais quinze centimètres de plus que Grel et Sora, et j'ai sûrement une bonne vingtaine de kilos de plus, même si je sais que ça ne fait pas tout et qu'ils sont sûrement plus puissants que ce que je pense. Je n'ai pas peur d'eux. Je n'ai peur de personne ici. Et je sais que j'ai une chance. Je me battrai jusqu'au dernier souffle, pour ma famille. Silencieusement, un parachute se pose, à dix centimètres de moi. Je lance un regard vers le ciel. Et je souris légèrement. Je ne suis pas encore mort.
- Marine, 18 ans - District 3 -:
- Si il y a une chose que tu voudrais faire, maintenant, ce serait quoi ? Je m'autorise quelques secondes de réflexions. La nuit est tombée depuis un moment, mais aucun moyens pour Alexis et moi de nous endormir. Alors, couchés sur le dos, lui toujours maintenant son bras blessé, on regarde le ciel artificiel, peut-être espérant apercevoir quelques étoiles, en vain. Il y a tellement de choses que j'aimerai faire. Au plus simple, qui est de rentrer chez moi, au détail de mon passé le plus subtil. Le silence de la nuit m'inspire, alors, sans détourner les yeux, je commence : - Les soirées d'été. Tu sais, quand le soleil commençait à se coucher, cette transition entre le jour et la nuit. Les nuages qui viraient au rose/orange. Avec Charly et Luca, mes petits frères, on s'allonger dans l'herbe, comme maintenant, et on cherchait ce que les nuages pouvaient représenter. Je lâche un petit rire d'émotion en repensant à mes frères, et ravale de justesse les larmes qui menacent de couler. - On passait des heures à s'inventer des histoires avec ces formes. Ça paraît un peu idiot, comme ça, mais ça me tenait beaucoup à cœur, car nos moments de complicité étaient rares. Me dire que j'ai peu de chance de revoir ma famille, peu de chances de gagner, c'est difficile. Alexis m'écoute sans un bruit, comme si il visualisait la scène. Je me mords les lèvres, touchée par mon propre souvenir. Mes frères, Charly, quinze ans et Lucas, onze. Autant dire le jour et la nuit. L'un étant indépendant et plutôt discret, et l'autre qui a besoin des autres, de sa famille et qui est extraverti. Ça m'a toujours fait sourire, leurs différences de caractères. - Si tu avais un message à leur faire passer, que leur dirais-tu ? À par que je les aime plus que tout ? Franchement, je ne vois pas vraiment ce que je peux dire. - Je préfère ne rien dire, répondis-je. Ça me donnerais l'impression de faire mes adieux, et je n'ai pas envie de mourir ici. - Qui en a envie, Marine ? Personne, en effet. Je ne m'en rendais pas compte, avant. Je voyais les tributs de chez moi, j'étais triste pour eux, mais ne m'étais jamais penchée sur leur famille, leurs sentiments. Le Capitole fait vraiment tout pour que les enfants perdent leur identité. Et si ça aurait été Charly, sélectionné ? Il a l'âge, ça aurait très bien put être son tour. Il aurait pu se trouver à ma place. Est-ce qu'il aurait pu s'en sortir ? Aurais-je accepté de regarder sa mort, en direct ? Probablement pas, comme tout le monde. Je me replonge dans la contemplation du ciel. J'ai l'impression d'y déceler les visages souriants de mes frères. Leurs grands yeux pétillants de malice, qui s'illumine quand je leur apporte des confiseries. C'est trop dur de me dire que je ne les reverrais sûrement jamais. Et eux, que pensent-ils ? Quand je leur ai dit au revoir, Luca ne semblait pas réellement comprendre. Il m'a pris dans ses bras, comme à son habitude et m'a serré fort, très fort. Quand à Charly, il a jouer son rôle de grand frère. Il s'est montré fort, impassible, mais quand je l'ai embrassé, il s'est mis à pleurer. J'ai été décontenancé. Si je meurs, je voudrais que ça soit rapidement, sans souffrance. Au moins pour eux, pour qu'ils voient que je suis morte sans avoir mal.
*** - Oui j'ai été amoureuse, une fois, à quatorze/quinze ans, je crois. Alexis a définitivement envie que je lui parle. Et en fait, je crois que ça me fait du bien de relâcher la pression un instant. C'est comme si un poids se retirer de mon estomac, même si ça fait mal. - Mais j'ai été déçue. On est tous déçu en amour, à un moment. Et bien, moi, c'est dès ma première histoire. Il avait le même âge que moi. J'avais mes gros complexes d'adolescente, et aucune confiance en moi. Et au final, ce même garçon (un vrai crétin d'ailleurs), m'a lâché, pour la simple raison que je n'avais pas confiance en moi. Dur, pas vrai ? Et depuis, ça n'a pas réglé mes problèmes, du tout. Et surtout, je ne fais plus confiance (c'est d'ailleurs compliqué d'en parler). C'est un peu problématique pour à nouveau m'engager dans des relations amicales ou amoureuses. - Je vois … répond-t-il simplement. En même temps, que peut-il dire d'autre ? Il ne peut pas me rassurer en disant que j'ai encore le temps, que j'ai toute la vie devant moi et que je n'ai pas à me précipiter, ce serait tellement mal vu compte tenu des circonstances. En même temps, j'apprécie son silence. On pourrait croire que c'est parce qu'il s'en moque, mais je ne pense pas. Lui aussi, doit être plongé dans ses souvenirs. Chacun d'entre nous encore en vie doit obligatoirement passer par la case « passé » où regret, nostalgie et tristesse s'entre-mêle. Et c'est bon de se confier, même si je sais que tout Panem doit m'écouter aussi. J'évite d'entrer trop dans les détails, car ce serait montrer mes faiblesses, et les sponsors n'aiment pas les faibles. Je me doute que je ne survivrais pas à cette aventure, mais au moins, j'aurai donné tout ce que j'ai pour défendre mon honneur et celui de ma famille. Je sais que je peux encore aller loin.
Dernière édition par -Shell- le Lun 29 Juil - 23:07, édité 14 fois | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:31 | |
| Bah je viens du bord de mer quand même...... (Et Alex, je croyais qu'on était allié) *sors très très loin* Franchement, je sais pas. Je veux juste participer. | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:33 | |
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SUITE ICI !: - Aude, 15ans - District 5 - :
Nous sommes repartis, loin de ce bois truffé de pièges. Il n'y a pas à dire, le Capitole est vraiment au point niveau médecine. Il ne reste qu'une plaie superficielle à Axel, et très bientôt il pourra gambader comme un petit cabris. Instinctivement, nous nous sommes rapproché de la plage. Le labyrinthe ne se trouve qu'à une centaine de mètres, et à vraie dire, la vue est vraiment splendide. L'eau est limpide, d'un bleu-vert impeccable, et le soleil s'y reflète en une explosion de lumière. Magnifique. On s'installe, mais restons tout de même camouflés entre deux rochers. On est jamais trop prudents, surtout ici. Mon regard se perd dans ce paysage irréel. Et mes pensées s'égarent. Pour la première fois depuis que nous sommes ici, je m'autorise à vagabonder dans mes souvenirs, quand je n'étais encore qu'une jeune fille inconnue, et pas un tribut observé vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Des bribes de mon passé me reviennent, pouvant paraître banales, mais qui m'ont marqués. Comme ce jour, où je me suis rendue compte que mon grand frère n'était pas qu'un être créé pour me nuire.
Je me souviendrai toujours de ce jour-là. Je devais avoir environ sept ans, mon frère dix. Nos parents lui avait offert un nouveau bureau, et je récupérai donc celui qu'il possédait. C'était un grand et lourd meuble, encombrant, fragile, bref, peu pratique à transporter. Mes parents étaient donc en galère. Pendant ce temps mon frère et moi nous nous chamaillions un peu, comme à notre habitude sans aucune raison vraiment valable, et il me courait après. Et moi, petit fillette innocente que j'étais, je m'étais réfugiée dans les toilettes. J'avais fermé la porte énergiquement. Et à cet instant, j'avais entendu un cri, suivis de pleurs. En sortant, j'avais découvert mon frère par terre en train de pleurer de douleur. J'avais coincé son doigts dans le battant de la porte. Tout s'était alors s’accélère : Mes parents arrivent et emmènent mon frère dans leur chambre. Moi je suis totalement paniquée en plus de me sentir fautive et inutile. Mon père s'énerve contre moi au milieu des pleurs et cris que poussent mon frère. Il ne doit sûrement pas savoir quoi faire. En fait, tout ça c'est vraiment passé vite, et je n'en garde que des images floues.
Mais je me souviens que mon père me criait de venir voir ce que j'avais fait, de regarder le spectacle que j'avais causé. Il m'avait empoignée pour m’amener à la chambre. Je m'étais aussi mise à pleurer, dépassée par les événements, puis je ne voulais pas voir son doigt ensanglanté ! Et mon frère, malgré sa douleur, a hurlé clairement à mon père de me laisser tranquille et de ne pas me faire voir ça. Pour me protéger, même s'il avait mal, par ma faute, il a fait l'effort, pour moi. J'avais couru dans la mezzanine et m'étais enroulée dans les rideaux, geste paraissant drôle et stupide, mais qui m'avait permis de réussir à faire abstraction de la scène, histoire de me calmer.
On a pu aller chez le docteur, et vu que c'était vraiment moche à voir, j'étais restée dans la salle d'attente, et c'était un frère pâle et fatigué qui était ressorti, épuisé par ce remue ménage. Un gros bandage lui englobait le doigt.
Finalement, et heureusement, son doigt guérit petit à petit, passant par pas mal de couleurs. Il conserve toujours une cicatrice mais maintenant elle est très discrète. Ce jour-là, j'avais réalisé que mon frère, malgré qu'il ne le montre pas, il m'aime fort. Et il le prouve dans ce genre de moment. Quand on était plus petit il était très protecteur avec moi, toujours là pour jouer avec moi et m'empêcher de faire des choses dangereuses. "Je la protèze!" comme il disait à chaque fois. En ce moment, il le montrait moins, et il n'a pas la même façon de le faire mais au fond c'est toujours la même chose.
Et dire qu'avant, un doigt ouvert, c'était insoutenable pour moi, alors que là, je me retrouve aux Hunger Games. Avec des choses bien pires en face de moi. Un remoud dans l'eau m'arrache à ces pensées nostalgiques, et je me rends compte que je souris. Mes deux amis sont dans le même état que moi. Ils sont silencieux et contemplent l'étendue d'eau salée comme si c'était la dernière source de beauté qu'ils auront l'occasion de voir. Mon cœur se serre. Le pire dans tout ça, c'est que c'est vrai.
Malgré cela, ce paysage me rappelle un autre souvenir, bien plus récent. En effet, c'était l'année dernière. Durant l'été. Avec mes parents et ma cousine de neuf ans, on avait décidé de découvrir le District. Et s'était avec une grande satisfaction que nous étions tombés sur un coin merveilleux, deux falaises ornant gracieusement une rivière limpide. On avait de suite décidé d'explorer les lieux. Les pieds dans l'eau, on était arrivé à un lieu sympa, plat et composé de galets. Idéal pour se poser un instant. Mais pour aller plus loin, il fallait nager. Ce n'est un problème ni pour moi ni pour mon père, mais ma mère avait décidé de rester en bas avec ma cousine. Alors, on nageait, on explorait, toujours plus loin, utilisant les roches lisses et pentues comme toboggan, escaladant comme deux singes. Finalement, nous étions arrivé au pied d'un très haut rocher, dix mètre je pense. Des gens y sautaient et semblaient beaucoup s'amuser. J'avais envie d'essayer. On verra au retour, mon père m'a dit.
Je voyais que mon père était heureux que ça me plaise et d'être avec moi ici. Et d'ailleurs c'était réciproque ! Il souriait, on rigolait beaucoup, on discutait et on s'entre-aidait dans les passages difficiles. J'aime ces moments magiques qui rapprochent. On était tombé sur un bassin, très étroit, mais dont il était impossible de toucher le fond. Et ensuite, sur pleins de grands bassins bordés de rocher haut de 1 à 3 mètres et d'autres glissants, parfaits pour sauter et s'en servir de toboggan. Et enfin, juste au-dessus de nos tête, on avait aperçu le pont le pont dont mon père m'avait parlé, très difficile d'accès. Ayant vu le pont et vu que ça faisait déjà plus d'une heure qu'on s'était séparés de ma mère et ma cousine, on décidait donc d'entamer le retour.
On était repassé par les mêmes endroits, toujours en s'amusant. Nous avions décidé de sauter du fameux rocher. On galérait pour monter malgré l'aide des personnes, mais on y arrive, finalement. Seulement, on prend peur. Mais on ne pouvait pas redescendre autrement qu'en sautant, et on voulait quand même le faire. Alors on part d'un peu plus bas, à 7 mètres environ de hauteur. Mon père saute. Tout se passe bien. Seulement, moi, je suis toujours en haut. Et c'était vraiment haut, très haut... J'avais fais le vide dans ma tête. Je me forçais à ne pas réfléchir. Je saute. Une sensation très étrange m'avait envahie avant d’atterrir dans l'eau. La chute était courte et longue en même temps. Au final c'était bien effrayant, mais génial !
Puis ce soir là avant de dormir, une petite main frappe à ma porte. Ma cousine vient se blottir contre moi car elle a du mal à dormir. Je lui fais un peu la lecture, tandis qu'elle m'écoute attentivement, suspendue à chacun de mes mots. Avant qu'elle reparte dormir dans sa chambre, elle se serre contre moi et me murmure que je suis une grande sœur pour elle, puis s'en va sans rien ajouter. J'aime beaucoup ma cousine, c'est vrai que c'est un peu une petite sœur pour moi.
Comme mon petit cousin de 7 ans d'ailleurs. Il est très collant avec moi, très attaché. Il me prend pour une grande sœur, une mère... Surtout depuis qu'il a perdu la sienne il y a neuf mois. Il a besoin de moi. Et ma mère aussi, cette année elle s'est beaucoup plus ouverte à moi, elle m'a confiée plus de chose, parlé comme si j'étais une adulte. Elle m'a clairement dit que si je mourrai elle ne s'en remettrai jamais.
Je veux rentrer maintenant que j'ai fait tout ça et que je suis allée aussi loin, avec toutes ses personnes qui m'attendent, mes amis aussi. Mais je n'ai pas envie de sacrifier la vie des autres pour autant. Pas envie que quelqu'un d'autre meure encore et qu'une famille de plus soit détruite. Même si je sais que si ce n'est pas celle des autres, ce sera la mienne.
- Romane, 14ans -District Un-:
C'est mon anniversaire. Le vingt-trois septembre, on fête mes dix ans. Mes parents étant divorcés, je le fête chez mon père, chez qui on a prévu une petite soirée. Comme il est chef cuisinier, il a décidé qu'il ferait mon gâteau seul, alors j'ai l'interdiction d’aller dans la cuisine. Une surprise quoi. J’aire donc dans l’appartement sans but précis, m'ennuyant de plus en plus. Je décide finalement de m’atteler à la préparation de la table, qui ne me prend pas beaucoup de temps. Mon père termine le gâteau, on passe la fin de la journée ensemble et quand vint le soir, ma famille arrive. On rigole, on parle, on échange. Je me souviens bien de cette soirée. Il y avait mon cousin, que j'aime énormément. Il avait six ans mais il me faisait beaucoup rire. Il me fait toujours rire d'ailleurs, j’ai hâte de le voir grandir. J'ai été très gâtée, ce jour-là, des cadeaux par millier j’ai envie de dire, puis le gâteau. Il était magnifique, remplis de crème anglaise, avec des dessins au coulis de framboise et de chantilly, tous ce que j’aime. J'ai soufflé mes dix bougies, entouré de ma famille. Je me sentais bien.
C'est à ça que je repense en construisant cette cabane de fortune, dans l'Arène. Des souvenirs, qui rejaillissent sans crier gare, en vrac. Parfois de bons moments, et parfois, de vrais cauchemars qui me reviennent en mémoire avec une rare netteté...
Je rentrais de l'école. Ma mère m'attendais, avec mon frère à côté. J'ai tout de suite vu que quelque chose n'allait pas en voyant leur tête. Et à la première phrase de ma mère, j'ai été déconnectée : mon père a eu un AVC. J'avais écouté ses explications, en grosses lignes car à dix ans, je ne pouvais pas tout comprendre. Mon papy et un des amis de mon père l'avait retrouvé étendu sur le sol. Ils avaient du rentrer par la fenêtre. J'imaginais la scène dans ma tête, mot par mot, geste par geste. Accident Vasculaire Cérébrale. Une boule de sang qui compresse le cerveau. C'est ce qu'elle m'avait dit. Ça fait peur, surtout quand on en a jamais entendu parlé. Dans la semaine on avait pu aller lui rendre visite. On m’avait prévenue que ça allait être choquant, qu’il aurait des fils et des tubes un peu partout. Mais je voulais le voir, ce qui est normal. Avec mon frère on avait fait un cadre avec des photos de nous tous ensembles, on l’avait apporté, on est entrée dans le service des soins intensif. Ma mère était resté dans la salle d'attente. J’y suis allé avec ma tante et mon frère. On arrive et tout était verts, les murs, les rideaux, j’avais trouvé ça assez morose , c’était calme sans aucun bruit, pas d’infirmière hormis celle qui nous a conduit dans la chambre. Et en poussant la porte, le choc. Je m’attendais vraiment pas à voir mon père gonflé, jaunâtre. Les médicaments l’avait totalement transformé. L’infirmière nous avait expliqué que la boule de sang c’était résorbé, j’étais donc confiante. J’avais déposé le cadre sur la petite table à l’entrée avec une lettre pour qu’il la lise à son réveil. Mais il ne l'aura jamais lue. J’étais pas retournée à l’école depuis sa mort, deux jours avant les vacances. Le jour de la cérémonie, ma mamie, mon papi et ma tante était venue nous prendre avec mon frère. Le noir on m’a dit le noir, je n'aime plus cette couleur, je ne la mets plus d’ailleurs. J’avais d'ailleurs mis une écharpe bleu pour mettre un peu de gaieté, essayer du moins. On entre dans l’église ma tante nous as dit de nous tenir tous par l’épaule pour montrer que l’on reste soudé : c’était elle la plus forte. On est au premier rang, je pleure, j’ai jamais pleuré autant. À côté de moi il y a ma tante, elle me soutient, je me calme j’arrive à m’arrêter, puis une chanson, cette chanson, elle a provoqué quelque chose en moi, et je me suis remise à pleurer comme jamais. Les semaines qui ont suivi on été assez dure, je me souviens de cette soirée ou j’ai carrément pété un câble j’ai passé toute la nuit sur mon lit a pleuré et a m’énerver comme pas possible. J’ai réussis a me reprendre je suis retourné a l’école 2 semaines plus tard, on ne m’a posé de question, j’avais l’impression que rien n’avais changer. Cet événement m’a changé du tout au tout, enfin bon qui ça ne changerais pas ?
Peut-être me suis-je portée volontaire pour les Hunger Games pour venger la mort de mon père. C'est ridicule, je sais. Mais ça me donne l'impression de ne pas rester impuissante face à son sort injuste. Et puis, si je meurs, je ne serai pas seule. Il sera là pour m'accueillir.
- Grel, 17ans - District Deux-:
Ma sœur me prend dans ses bras. Six mois que je ne l'ai pas vu, elle a enfin pu prendre des vacances. Être Pacificateur implique de lourds sacrifices, comme ne plus voir sa famille pendant une durée indéterminée. J'hume un grand coup son parfum fruitée. Elle est belle, Ophélie. À vingt-sept ans, elle a gardé un visage d'enfant, souriant avec de bonnes joues. Putain qu'est-ce que je l'aime, cette grande sœur au caractère bien trempé. Elle serait bien l'une de seules personnes que je regretterais, une fois dans les jeux, avec Geoffrey, mon frère de vingt ans. Je plonge mon regard dans le sien, et mon cœur se sert un instant. Elle risque sa vie chaque jour avec son métier. Et moi, je risquerai la mienne, une fois dans l'Arène. Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'y aller, seulement, j'ai été tout de même poussé par mon District. Ils ont vu, lorsque j'avais onze ans, que j'avais un niveau supérieur aux autres, alors ils ont décrétés que je deviendrais un tribut. Un tribut de Carrière. Même si je sais que je peux gagner, j'ai toujours cette appréhension, au fond de moi. Je n'ai pas peur de mourir. J'ai peur qu'on m'oublie. Je sors de mes pensées, ébouriffe les cheveux courts d'Ophélie et esquive la claque amicale qu'elle m’assène.
- Tu as perdu tes réflexes, la taquinai-je. Tu devrais prendre ta retraite, tu commences à te faire vieille.
Même si je sais que c'est faux. On dirait qu'elle a dix-neuf ans, et comme je fais une tête de plus qu'elle, les gens pensent souvent que le grand frère, c'est moi.
Enfin une journée de repos. Au centre d'entraînement, ça fait une semaine qu'on enchaîne exercice sur exercice, sans pause. Autant dire que mes muscles ressemblent à de la compote. Alors, une après-midi en famille, à la rivière, ça ne peut que soulager. C'est donc accompagné de ma mère, mon petit frère et ma sœur que nous nous installons sur l'herbe fraîche qui borde l'eau. Quelques personnes se baignent déjà, sans nous prêter attention. On se croirait dans une histoire, où tout se passe bien et où tout le monde est content. Ça aurait pu, si il n'y avait pas eut Lenny, mon frère. Il a deux ans de moins que moi, mais fait déjà ma taille. Et c'est simple : il se prend pour le centre du monde. Toujours à chercher la bagarre, à vouloir avoir le dernier mot. Nous ne nous supportons pas. Combien de fois nous nous sommes battu, au point de se briser le nez, au point que trois Pacificateurs ne suffisent pas à nous séparer ? Ma mère ne comprend pas. Elle est persuadée que nos relations vont s'arranger. Elle est stupide. Je renifle avec mépris. J'ai juste envie de ne plus voir ce monstre qui me sert de frère. Je plonge dans l'eau froide, qui me fouette aussitôt le corps et me ramène à la réalité. Il faut que je l’oublie, au moins pour aujourd'hui. Pour ma sœur. Je me tourne vers elle, mais c'est sur mon frère que je tombe. Il m'assène sans raison un coup dans les côtes, et s'apprête à me frapper de nouveau, mais je parviens à bloquer sa main. Il croit vraiment qu'il peut m'avoir comme ça ? Pourquoi cherche-t-il tout le temps la petite bête ? Énervé comme jamais, je serre sa main dans la mienne, jusqu'à ce que j'entende un léger craquement. Avant de partir, ma mère m'a interdit de le frapper, donc je m'abstiens de tout geste violent, néanmoins je ne peux pas me résoudre à le laisser lui, me battre. Lenny pousse un cri de douleur, qui ne fais que dédoubler ma colère. Je l'attrape par la nuque et lui plonge la tête sous l'eau. Longtemps. Il se débat, me pince et me griffe les jambes. Ma mère hurle et ma sœur saute dans l'eau pour me faire lâcher prise.
Je dois me reprendre à cet instant car je desserre immédiatement mon étreinte. Lenny se libère et prend une grande respiration, profondément sonné. Confus, je regarde autour de moi, et le rouge me monte aux joues quand je constate que tout le monde m'observe. Ils ont tout vu, ils ont tout regardé, sans en perdre une miette. Et j'ai faillis tuer mon frère, devant eux, sans aucune once de pitié. Je croise le regard compatissant d'Ophélie, que j'évite. Elle est la seule à me soutenir, à admettre que mon frère est un salop qu'il faudrait jeter dans une Arène pour lui faire comprendre qu'il n'est rien. Je tourne lentement sur moi-même, comme pour vraiment comprendre que je suis au centre des attentions. Une vingtaines de paires d'yeux est posée sur moi, attendant ma réaction. Je me sens brûler de l'intérieur malgré l'eau froide. De longues secondes passent, et finalement, je sors de la rivière comme une furie. Des exclamations me parviennent, et j'entends ma sœur qui m'appelle. Je ne l'écoute pas et cours pour fuir tout ces regards accusateurs. L'ambiance promet d'être bonne, ce soir.
***
- Binh alors mon pépère, qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Je grattouille le crâne de Vicky, mon gros labrador noir. Je me suis réveillé avant tout le monde pour aller à l'entraînement, et je l'ai trouvé couché au milieu du salon, dans son vomis. Il me regarde d'un air piteux, comme s'il avait honte. D'habitude, lorsque je me lève, il me saute limite dessus tant il est heureux de me voir, et aujourd'hui, il est resté étendu par terre. Il a simplement redressé la tête pour fixer ses grands yeux noirs sur moi. J'essuie rapidement les traces de vomis et débarbouille consciencieusement mon chien. Je vais arriver en retard au gymnase, mais tant pis. Le gant de toilette humide que je lui passe sur le visage à l'air de le soulager. J'ai mal au cœur pour lui. J'approche sa gamelle d'eau sous sa truffe et lui sers même un peu de croquettes. En temps normal, il se serait jeté dessus, s'étranglant à moitié vu la vitesse à laquelle il avale, mais il reste impassible, à les contempler d'un air vide. Je reste quelques instants à lui faire des papouilles, puis suis bien obligé de partir. Les retards apportent de lourdes punitions, et j'en ferai sûrement les frais aujourd'hui avec mes dix minutes à être resté avec Vicky. Je me redresse. Il continue de me fixer tristement.
- Il faut vraiment que j'y aille, mon chien. Je reviens ce soir, tu restes sage, ça va aller.
À mon arrivée au Gymnase, je me suis fait crier dessus comme jamais, et c'est avec toute la volonté du monde que je me suis retenu de me jeter sur le prof pour l'étriper. J'ai du rester deux heures de plus, seul avec lui où j'enchaînai parcours, pompes, combats. Autant dire qu'en poussant la porte de chez moi, je suis épuisé. Mais je remarque inconsciemment quelque chose qui ne va pas. Pas de tornade noire qui me saute dessus ? Pas d'aboiements de vieux chien joyeux ? En fait, j'ai à peine le temps de me questionner. Lenny se plante devant moi et déclare, sans émotion visible :
- Vicky est mort ce matin.
J'encaisse le coup, impassible. Puis, je fais demi tour et pars d'un pas ferme, sûr de moi. J'annonce d'une voix que je veux claire que je vais faire un tour. Mais elle se casse à la fin de ma phrase. Et une fois que je me trouve assez loin, à l'abri de tout regard, je me met à pleurer, comme un gamin. Drôle de voir le grand Grel, sans sentiment et sans cœur, fondre en larmes sans retenu. Perdre toute contenance au point de s'accroupir d'un seul coup, les mains plaquées sur le visage, juste pour un chien. Si des gens m'avaient vu, ils auraient bien ris. Mais moi, ça ne m'avais pas fait rire. Ce chien me suivait depuis ma naissance, comme une ombre.
- Grel? Tu m'entends ? Je sursaute, et aussitôt mes jambes m'arrachent un cri. Sora est penché sur moi. Il mâchouille une racine de je ne sais pas quoi. Romane se tient légèrement en retrait, assemblant des morceaux de bois avec de la corde. Un semblant de cabane commence à voir le jour. J'avais oublié qu'elle était douée pour créer. Ils auraient pu me laisser mourir et continuer leur jeu. Au lieu de ça, ils prennent soin de moi, comme s'ils ne savaient pas que dans quelques jours nous allons très probablement devoir nous entre-tuer. Je ne sais pas si je finirais vainqueur de cette édition. Les gens n'ont pas l'air de m'apprécier. Ils doivent savoir qu'à part Ophélie et Geoffrey, je ne tiens à personne, malgré ma grande famille. Ils préfèrent largement les tributs ayant une vraie histoire, d'amour, ou d'amitié. J'ai de très bons amis, au District. Mais aucun qui serait prêt à mourir pour moi. La seule personne avec qui j'ai vraiment créé des liens, c'est bien Sora. Mais nous sommes tout les deux conscients de ce qu'il va se passer par la suite.
Je repense à ces deux rêves que je viens de faire, à la suite. Et maintenant que je suis face à moi-même, je me rends compte que je n'ai aucun souvenir agréable. J'ai beau me creuser la cervelle, rien. Toutes les soirées, toutes les sorties entre amis, où je pensais m'amuser comme jamais semblent aujourd'hui fades et sans intérêt. Je ne faisais pas ça pour moi, mais pour eux.
Je n'ai aucune source de joie à laquelle m'accrocher aujourd'hui. Les dix-sept ans de ma vie m'apparaissent ternes. Je suis vide intérieurement, et c'est maintenant que je m'en rends compte. Je ne me suis jamais autant senti vivant qu'à partir de l'instant où j'ai été lâché dans cette Arène, à partir de l'instant où j'ai compris que la vie pouvait me quitter d'un moment à l'autre. Je n'ai pas vécu. J'ai subit la vie. Et je le regrette. Si je meurs, je n'aurai même pas profité, et c'est en partie de ma faute.
- Ça va ? T'as l'air d'être loin d'ici, remarque Sora.
Je le rassure d'un sourire. J'espère qu'il ne remarque pas l'angoisse et le regret qui me frappe en ce moment. Les jeux ne sont pas finis. Je peux encore gagner. Et je ferai tout pour remporter la victoire. Au moins pour ma famille. Même si mon père n'a jamais été là et que ma mère est une femme tyrannique qui est toujours sur mon dos. Il faut que je me batte. Que je récupère cette confiance et ce mental d'acier que je possédais aux début des Jeux. Et là, ça va faire mal. Enfin, si mes jambes parviennent à guérir, bien sur.
- Alex, 18ans - District Trois -:
Je me souviens du jour où j'ai failli perdre ma soeur, j'étais en troisième à l'époque. Ce jour là je rentrais des cours, comme d'habitude, ma mère était à la maison et ma soeur à son cours d'équitation habituel. Je me souviens m'être posé devant la télé après avoir lâché quelque part mon sac de cours dans ma chambre. C'était ma petite pause déconnexion. Mais ce jour là un coup de téléphone allait perturber ma pause. Ma mère va répondre et je tends l'oreille pour savoir de quoi il s'agit. J'entend pas grand chose mais je vois ma mère qui commence à chercher ses clé de voiture un peu partout, elle avait l'air paniquée. J'ai quand même réussi à entendre plusieurs "c'est pas vrai ? C'est pas vrai ?" et elle fini par dire à la personne au bout du fil qu'elle arrivait tout de suite. Moi j'étais un peu paniqué, je ne dis rien et ma mère me précise juste qu'il s'est passé quelque chose au centre équestre juste avant de partir.
A partir de là je crois que commence l'une des plus longue attente que je connu dans ma vie. Je me posais pleins de question, forcément qu'il était arrivé quelque chose à ma soeur mais à quel niveau, et pourquoi cela durais aussi longtemps. En plus j'étais seul chez moi à ce moment là. J'ai vraiment commencé à imaginer le pire, une vie sans elle. J'ai repensé à ces derniers jours. Et je me suis rendu compte qu'on se disputais vraiment beaucoup et que j'étais pas vraiment présent avec elle depuis un certains temps même lorsque j'étais à la maison. Comparé à avant. Ce qui est peut être normal entre frère et soeur mais avec cet accident je commençais quand même à avoir de gros regrets.
Finalement mon père rentra tard le soir, il m'expliqua que ma soeur était dans le coma et qu'on l'avait conduit à l'hôpital en hélicoptère. Elle avait reçu un coup de sabot sur le côté gauche du crâne. Je ne sais pas exactement comment cela s'est passé je n'ai jamais demandé. Ensuite on était dans l'incertitude dans les semaines qui suivirent on n'était même pas sur qu'elle se réveil et si oui, si elle aurait des séquelles ou non. Moi j'allais en cours je n'en parlais pas, j'en parlais seulement avec ceux qui m'interrogeais et qui voulais savoir si ça allait, si ma soeur allait. Certains de mes profs se sont aussi inquiété, la nouvelle s'est vite répandu. Moi je ne voulais pas vraiment en parler. Bref ma soeur sortie finalement petit à petit du coma, et un jour on me proposa d'aller la voir à l'hôpital. Dans la voiture mon père m'avait fait comprendre qu'on avait du lui raser le crâne comme je m'en doutais. Je redoutais vraiment de la voir. Dans l'hôpital mon père passe devant moi en ouvrant la porte de la chambre, j'arrive derrière. Je découvre qu'elle était sur une sorte de chaise à moitié allongé tourné vers l'opposé de la chambre orienté vers la fenêtre et une vieille télé. Elle ne savait pas que je venais et elle ne me voyait toujours pas, j'étais derrière elle. Je m'avance pour qu'elle me voit. Et je découvre ma soeur qui semble être complètement assommé par les médicament, puis j'observe un sourire qui s'affiche lorsqu'elle me découvre, elle avait l'air vraiment heureuse de me voir. Je garderais toujours cette image d'elle avec ses petits cheveux courts et ce sourire assez incroyable vu les circonstances. Elle avait du mal à bouger ses jambes et ne pouvait dire que quelque mots. Finalement après l'échec d'un premier chirurgien, un deuxième parvient à faire le nécessaire, ma soeur retrouva de plus en plus ces mots et parvint à marcher de nouveau normalement. Aujourd'hui elle va parfaitement bien et c'est comme si il n'y avait jamais eut d'accident et je crois que ça nous a énormément rapproché.
- Chapitre 4:
Marine (Primiss) 18 ans - District Trois
Un bip-bip entêtant me tire d'un doux sommeil. C'est la première fois depuis que je suis là que j'arrive à réellement dormir. Mes frères sont apparus dans mon rêve, souriants et accueillants, je rentrais à la maison. Alexis était à mes côtés. En fait, je crois que je n'avais pas fais les Jeux.
Je me frotte les yeux et jette un œil à mon partenaire, toujours endormi. Sa main est crispée sur son bras blessé, et le sang s'est imbibé sur son pull. Pas très beau à voir. Après m'être étirée, je daigne enfin me lever pour voir d'où provient ce pénible bruit. Une exclamation sort de ma bouche, et je me précipite sur Alexis, le parachute en main :
- Réveille-toi ! Regarde ! Pour ton bras, les sponsors !
Phrase peu française, mais ça m'est égale. Il grommelle et se redresse, les yeux plissés. Une fine pellicule de sueur fait luire sa peau, dû à la chaleur étouffante déjà bien présente. Le ciel est gris, lourd. Plus encore que les jours précédents. Je crois que je rêve qu'un orage éclate, pour enfin bénéficier de fraîcheur. Sans lui laisser le temps de comprendre, j'applique la crème bleutée sur son bras. Il sursaute mais se détend aussitôt.
- Qu'est-ce qu'on dit ? M'exclamai-je. Merci les sponsors !
Et j'éclate de rire. Il me regarde avec des yeux ronds, avant de me gratifier d'un sourire radieux qui fait pétiller ses yeux verts. Il est vrai que je me sens bien, ce matin. Enfin, c'est un bien grand mot, mais le fait d'avoir parler de ma famille m'a requinquer, et j'ai l'impression que je pourrai soulever des montagnes. Nous prenons un maigre petit déjeuner composé de feuilles et d'écorces. Après cela, Alexis se lève, fait des mouvements hésitants avec son bras blessé et, ravi de constater que la douleur n'est plus que minime, s'étire de tout son long en poussant un long râle de dinosaure. Il attrape nos affaires et les fourre dans nos sacs, avant de m'aider à me mettre debout et de partir vers la plage.
- Eh ! Criai-je en m'élançant à ses côtés. Où tu vas, comme ça ? - Faire un brin de toilette, je sens le chacal. Tu devrais en faire de même.
Il éclate de rire. J'ai l'impression d'être au District. Il me taquinait toujours comme ça, rigolant seul à ces blagues.
Je m'acharne sur mes cheveux bruns qui refusent de se démêler. L'eau est fraîche, c'est tellement agréable comparé à cette météo plus que pénible ! Je souris discrètement en voyant Alexis à genoux, concentré sur son pull qu'il tente de nettoyer du mieux qu'il peut.
- Tu cherche à te rendre désirable ? Plaisantais-je. - Non, j'essaie d'être plus à l'aise. J'avais l'impression de moisir dans de la confiture chaude. Immonde. - Si ça avait de la confiture tu l'aurais mangé. - Pas faux.
Il me regarde, et un sourire éclaire son visage :
- Et toi, tu veux te faire belle ? - J'essaie surtout d'enlever le nid d'oiseau qui me sert de chevelure.
Alexis lâche un rire niais, qui me fait rire aussi. Si seulement nous étions vraiment au District ... Un bruit de réacteur d'avion nous coupe dans notre échange amicale. Comme une seule personne, nous redressons la tête en direction de ce son tonitruant. L'orage éclate enfin ? Non, le sol ne tremblerait pas sous nos pieds. Ça venait des montagnes. Je fronce les sourcils et m'avance un peu plus pour constater ce que je vois. Et je constate que ce n'est pas un orage. Les orages ne font pas ça. Ou alors, c'est que j'ai dû louper quelque chose dans la vie. Non, les montagnes ne s'enfoncent pas dans la mer lorsqu'il y a des orages.
Je reste bouche-bée. Au loin, les montagnes tremblent violemment, faisant s'élever un nuage de fumée qui plonge la scène dans le brouillard. Mètre par mètre, je les vois rétrécir. On dirait qu'elles … fondent ou qu'elles sont aspirer par les profondeurs. Alexis me tire par le bras, et je me réveille de ma stupeur. J'ai de l'eau jusqu'aux genoux, et ça va continuer de monter jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien des montagnes. Je réalise soudainement ce qu'il se passe :
- Les autres tributs, ils sont tous là-bas ?! - Je crois bien. Nous devons nous éloigner du rivage. - Mais … Mais... - Ils ne vont pas tous mourir comme ça. Ils vont tous rappliquer, ce qui veut dire que nous ne sommes plus en sécurité. Viens, on doit aller se préparer.
Déboussolée, je me laisse traîner par Alexis, qui attrapent nos sacs et l'arc au passage.
- Se préparer ? - Tu crois qu'en même pas que nous allons rester en dehors de ça ? Si les Juges ont fait ça, ce n'est pas pour rien. Ça fait trop longtemps qu'il ne s'est rien passé. Allez, viens je te dis !
Je détache enfin les yeux de ce spectacle pétrifiant. Nous nous mettons à courir dans la directement opposé.
Axel, 18 ans -District Cinq
Des morceaux de montagnes s'écroulent autour de nous, et c'est avec difficulté que je fuis ce séisme étrange. Bien que la crème m'ait considérablement bien soigné, la douleur est toujours présente, et je suis obligé de courir en boitant comme un malade, ce qui me ralentit considérablement. Aude et Alex me devancent légèrement. Heureusement que je cours assez vite à la base, sinon j'aurai été vite ensevelis, entraînant mes deux amis dans une mort injuste et certaine.
Nous avons été surpris, encore endormis, d'abord par un énorme boucan. Et, avant même que nous ayons eu le temps de comprendre, nous nous sommes retrouvés les pieds dans l'eau. Maintenant, nous ne pensons qu'à une chose : monter. Le plus haut possible. Peut-être qu'à un moment, les montagnes cesseront de s'enfoncer dans l'eau. Encore un espoir qui ne risque pas d'avoir lieu, mais on espère tout de même. Nous avons tout de même eu la présence d'esprit de ramasser nos affaires, surtout nos armes, au cas où. Ma hache est donc serrée entre mes doigts, et pour rien au monde je la lâcherai. De mon autre main, je me couvre la bouche et le nez pour éviter à la poussière de m'asphyxier. Mes yeux me piquent atrocement, mais avec l'adrénaline, ça m'est égal.
J'appuie mon regard devant moi, tentant de percer l'épaisse couche de brouillard. Des cris me stoppent net dans ma course, et d'une voix étouffé, j'appelle mes deux amis. Mais ma voix se perd dans le brouhaha qui règne autour de moi, je ne sais même pas si j'ai entendu de vrais cris.
Prudemment, j'avance. Je ne vois plus que par intermittence, en fonction de l'intensité des écroulements. Mon pied glisse légèrement, et j'anticipe ma chute en me laissant tomber en arrière, en appuie sur la pente qui me traîne doucement en bas de la montagne.
Un instant, j'ai peur d'atterrir directement dans l'eau, mais je suis arrêté par quelque chose, ou plutôt quelqu'un à en juger par le cri de surprise. Nous nous étalons l'un sur l'autre, et j'adopte aussitôt une position défensive. Je me redresse sur mes genoux, ignorant la douleur qui m'irradie le mollet et attrape l'inconnue par le col de son pull, ma hache prête à s'abattre.
Des yeux noisettes se distinguent alors du brouillard de poussière, et des cheveux me caressent la main au rythme du vent. Je n'arrive pas à reconnaître son visage, je la relâche donc doucement, toujours en garde.
- C'est toi, Aude ? M'enquis-je d'une voix forte pour couvrir le bruit qui nous entoure. - T'es qui toi ? Me répondit-elle, agressive. C'est pas Sora ?
Ce n'est sûrement pas Aude. Je reconnais finalement Romane, la Carrière du Un. Elle doit réaliser au même moment que je ne suis pas un de ces alliés, car elle me repousse brutalement et recule immédiatement. Et je fais quoi, moi ? Je l'a tue, comme ça, comme un lâche, comme un … un Carrière ? Cette pensée me dégoûte. Je fais un pas en arrière, sans quitter Romane des yeux.
- Je ne vais pas te ...
Je ne finis pas ma phrase car je me prends un revers monumental dans le nez. La douleur me coupe un instant le souffle. J'essuie le sang d'un revers de main, sonné et surpris par sa force.
- Je voulais dire que je ne veux pas te faire de mal, mais je n'ai pas eu le temps de termi ...
Bam ! Le choc me fait tituber. D'accord, elle veut jouer à sa. J'attrape le poing qu'elle allait abattre sur moi et l'oblige à s'accroupir. Elle lâche un exclamation de surprise. Dans ma main, je sens ses os craquer et elle finit par crier. Pourquoi il faut toujours que je fasse le gentil ? C'est une fille, mais une Carrière. Si elle avait eu ma hache, elle n'aurait pas hésité à s'en servir et … ma hache ? Où est-elle, d'ailleurs ?
J'ai juste le temps d'esquiver l'arme. Elle me l'a piquée à même ma main ! Sans me laisser le temps de comprendre, elle se jette sur moi, et aussitôt, nous sommes aspirer par le vide. La chute, quelques mètres plus loin, est brutale. Romane s'écrase violemment à côté de moi, et cette fois-ci, je réagis vivement en la bloquant au sol. Elle se débat comme un beau diable, et je ne sais pas quoi faire pour la calmer. Une idée me traverse la tête, répugnante, et je sais que je vais détester cela. Mais je sais que j'en suis capable. J'attrape sa tête entre mes deux mains, et lis la peur dans son regard.
Une seconde d'hésitation, et voilà Romane qui brandit la hache. La douleur au mollet rejaillit aussitôt, faisant danser des lumières vives devant mes yeux. Mes mains se crispent, et le craquement de sa nuque me fait l'effet d'un choc électrique. Un long frisson me traverse la colonne vertébral. Le corps de Romane s'écroule, le coup de canon est ensevelis sous le bruit du séisme.
Après une courte seconde d'ébahissement, la douleur fulgurante me reprend à la jambe. Je baisse les yeux vers une énorme tâche rouge qui s'étale autour de moi. Je sers les dents, le plus fort possible pour essaie de limiter le mal qui me transperce de part en part. Elle a bien visé, c'est ça le pire ! Pile à l'endroit où j'étais déjà blessé. Je me mords violemment la lèvre. Une longue minute passe, où la douleur me procure une sorte d'absence, mais de l'eau froid me ramène à la réalité. Bon sang !
Un bref regard autour de moi, et j'arrive à constater à travers la poussière une étendue d'eau qui m'arrive déjà au mollet, me brûlant à ma blessure sanglante. Je lâche un juron, le plus horrible que je connaisse, et tente de me diriger vers les hauteurs. Un pas, et me voilà à genoux, dans l'eau. Malgré l'adrénaline qui me saisit la poitrine, je n'arrive pas à oublier la douleur lancinante.
Une peur nouvelle me prend à l'estomac, grossissant au fur et à mesure que je me traîne lamentablement vers ce rocher. L'eau m'arrive déjà aux hanches, et à vrai dire, je ne sens même pas son contact froid.
J'atteins enfin cette fichue pierre, et m'y adosse un instant, épuisé. Le temps que je ferme les yeux et que je les rouvres, je réalise qu'il faut que je me lève pour ne pas être ensevelie par l'eau. C'est avec toute la force et le courage qu'il me reste que je me hisse sur mes jambes flageolantes.
- Alex ! Aude !
Je les appelle, mais en fait, j'espère qu'ils sont déjà loin. J'espère qu'ils ne sont pas en train de vivre l'horreur que je subis. J'appuie mon front contre le rocher, en fermant fort mes paupières, comme pour ne plus rien voir. J'aimerai ne plus entendre non plus. Ce bruit. Mélange d'écroulement, de grognement surnaturel et de chutes de parcelles de montagnes dans l'eau qui me donne l'impression que mes tympans éclatent. J'aimerai être partout, plutôt qu'ici. Je crois que je préférerais me trouver entourés de tout les Carrières, désarmé plutôt que broyé par la puissance de l'eau.
Je me retourne en sentant quelque chose me toucher le dos. Un haut le cœur me secoue aussitôt et c'est de justesse que je me retiens de vomir. Le corps de Romane, flottant à la surface. Surface qui m'arrive aux épaules. Je réalise ce qui m'arrive. Je vais mourir. Mourir noyé. Non, non, non ! Je peux pas mourir noyé ! Paniqué, je m'agrippe au rocher et me hisse dessus avec peine, ignorant la douleur de ma jambe maintenant figée. Je glisse beaucoup, et la surface rugueuse me rappe les mains, mais peu importe. C'est bien le cadet de mes soucis. En fait, je n'ai même pas le temps d'atteindre le haut. Une vague énorme me frappe de plein fouet, et je me retrouve dans les profondeurs, ne sachant pas où se trouve la surface, complètement paumé.
J'ai tout de même eu le réflexe de prendre une longue inspiration avant d'être happé par le courant. Les fines bulles m'enveloppent, et j'ai l'impression que leurs grésillements me rentrent dans la tête et me bousille le cerveau. Étrangement, ma blessure me paraît dérisoire comparée à la panique qui me gagne au fur et à mesure que je me débats pour regagner la surface. Mes yeux me brûlent et ma tête me fait mal.
Un mouvement mal contrôlé me fait ouvrir la bouche est perdre un peu d'air que je maintenais, me faisant boire la tasse. Je tousse, j'avale de l'eau, je perds de l'air, je tousse encore. J'ai l'impression de ressentir tout mes organes, de les sentir se crisper violemment, tellement intensément que je crois un instant être pressé par un étau. J'ai subitement froid. Non, chaud. Les deux à la fois, peut-être. Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je ne vois plus rien, que du flou, que du sombre. Je n'arrive plus à réfléchir, à aligner mes pensées. Pour la première fois, j'ai peur. Je ne peux pas me battre pour me défendre dans cette situation, ma force ne me sert à rien. J'ai beau me répéter que je refuse de mourir comme ça et me démener pour trouver de l'air, je n'y arrive pas. Mes gestes sont plus lents, et mon cœur se ralentit.
Je souffre, terriblement. Plus rien n'existe d'autre que cette souffrance. J'oublie les Jeux, tout Panem qui doit assister à ma mort. Une légère pensée à ma famille, à ma copine, avant que leurs visages soient brouillés.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis immergé, mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. Mes membres se gèlent, je me transforme en glaçon dérivant doucement au fond de ce foutu lac artificiel. Dans un ultime effort, je lève les yeux. Une lumière vive m'aveugle, mais je continue de la fixer, comme si elle allait me sauver.
Un mince filet d'air s'échappe de ma bouche, et la lumière s'intensifie autour de moi. Elle m'enveloppe comme une couverture réconfortante, et ma douleur se calme instantanément. Les derniers battements de mon cœur s'envolent, et je me retrouve plongée dans cet éclairage irréel.
Sora (Sera) – 17 ans – District 1 :
Je crache mes poumons. Un mélange de bile et d'eau s'échappe de ma bouche, et je suis un instant secoué de tremblements. Je me laisse ensuite tomber sur le dos, trempé, gelé et surtout, encore terrifié. Je mets un bon moment avant de réussir à mettre de l'ordre dans mes pensées et à repousser les terribles images qui défilent devant mes yeux.
Je crois que les Juges n'ont pas été très sympa sur ce coup-là. Je ne suis même pas vraiment sur de ce qu'il s'est passé. Je me suis vu aspiré par le lac, à la vitesse de l'éclair, et j'ai vu ma fin arriver comme une grande claque dans la figure. Je ne sais pas comment j'ai réussi à m'en sortir, à rejoindre l'autre rive. Je ne me rappelle même pas avoir nagé jusque là. L'adrénaline a dû y être pour beaucoup.
Après de longues minutes à reprendre mon souffle et à essayer de calmer mes spasmes de peur, je tente de m'asseoir, mais retombe aussitôt sur la ventre, en proie à de nouvelles nausées. J'ai l'impression d'être bourré, mais en pire, quand même. Les galets ne sont pas confortables, mais comparé à ce que je viens de vivre, je me sens comme dans un grand lit moelleux. Je suis épuisé, et j'aimerais vraiment m'endormir, là, de suite. Je ferme les yeux, et m'autorise quelques minutes de repos.
Je suis enchaîné, un boulet accroché au pied. En face de moi, une vague de vingt mètres s'approche, menaçante. Je gigote dans tout les sens pour essayer de me libérer, mais je suis cloué au sol. L'étendu d'eau est proche de moi, et je suis déjà trempé par les éclaboussures. Je ne peux rien faire d'autre que fermer les yeux et hurler …
Non, en fait, je n'ai pas envie de dormir. Plus jamais je dors si c'est pour faire des cauchemars comme ça. Précautionneusement, je me redresse de nouveau, à l'affût de la moindre douleur. Des crampes me font grimacer, et en me palpant la tête, je discerne une grosse bosse peu agréable. Mon t-shirt est collé à ma peau par l'eau et l'humidité, et le chaleur commence à me faire transpirer.
Je décide de me relever doucement, et il me faut bien dix minutes pour enfin parvenir à me mettre sur mes deux jambes. Des ecchymoses s'étalent un peu partout sur mon corps, mélange étrange de couleurs violâtres et noires. Je tente quelques pas. Mes os craquent à chaque mouvement. Je n'ose pas regarder derrière moi, je reste tourné vers le labyrinthe se trouvant à quelques mètres de là. Il va falloir y aller ? Est-ce que l'espèce de monstre immonde y est toujours ? Si je le croise de nouveau, je n'aurais vraiment pas la force de courir, j'arrive à peine à marcher. Et il ne faut pas compter sur Grel et Romane pour m'aider ...
Attendez. Grel et Romane, où sont-ils ? Je lâche un juron. Ils sont restés là-bas ?
Réfléchissons … Lorsque le tremblement de terre à commencer, qu'avons-nous fait ? Je ne m'en rappelle même plus. Nous avions commencé à fuir, je suppose. Romane n'a pas voulu nous suivre, elle est passée par un chemin, elle disait qu'il s'agissait d'un raccourci. J'espère qu'elle a put s'en sortir. Nous avons continuer, moi soutenant Grel du mieux que je le pouvais -c'est qu'il pèse son poids quand même!-. Autant dire que nous n’avancions pas très vite. Et ensuite … Ah mais réfléchi Sora ! Je me souviens d'un choc violent, et je me souviens être tombé. Oui, c'est ça ! Des morceaux se détachaient de la montagne, et nous avons été percuté par l'un d'eux, ce qui nous a séparé. J'ai atterris dans l'eau -sacré chute d'ailleurs-. J'ai appelé mon ami un long moment, mais ne recevant aucune et le séisme commençant à vraiment dégénérer, j'ai décidé de sauver ma peau.
Et maintenant, je suis tout seul. Romane a voulu suivre son propre chemin. Elle est intelligente, elle a dû s'en sortir, hein ? Quand à Grel … il était vraiment très blessé. Je ne sais pas. Pourquoi suis-je le seul sur cette plage de malheur ? Je ne suis pas le seul à m'en être sorti, tout de même ? Non, si un hovercraft serait déjà arrivé me sortir de ce cauchemar. Les autres vont rappliquer, si ce n'est pas déjà fait. Si Romane a réussi à s'éloigner des montagnes, elle s'en est forcément sorti. C'est plus pour Grel que je m'inquiète. Déjà qu'à l'origine il n'est pas un bon nageur, si en plus de ça, il a dû se débrouiller avec ses jambes broyées par l'arbre, je ne donne pas cher de sa peau. Et puis, avec le brouhaha, impossible pour moi d'entendre un quelconque coup de canon.
Je vais donc devoir me débrouiller seul. Comment sûrement les autres qui ont réussi à rejoindre la plage, car ça m'étonnerait qu'ils aient réussis à rester groupé. Enfin, je l'espère. Désarmé et choqué comme je le suis, je ne sais pas si je serais capable de me battre. Je ne sais pas si j'en ai vraiment envie.
Dernière édition par -Shell- le Mer 30 Oct - 17:37, édité 4 fois | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:38 | |
| Bah oui le district deux te vas bien Shell ! Liline tu fais comme tu veux xD | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:39 | |
| Ouais carrément! Moi dans ma ville a part des moutons et des arbres y'a aucune industries et dans ma famille.... Mon père fait de l'informatique, ma mère a Air France et mon frère est frigoriste! XD | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:40 | |
| Bah, si t'as des arbres tu peux venir du Sept ? | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:44 | |
| Donc je pense que tu as le choix entre Technologie, Transport et Industrie Forestière :3 | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:45 | |
| Allons y pour les Arbres! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:48 | |
| | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:49 | |
| Ah oui je pense pas que 12 garçons se présentent :/ | |
| | | Primiss Chef des Pacificateurs
Messages : 7645 Date d'inscription : 30/04/2012 Age : 29 Localisation : Storybrooke
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:50 | |
| Génial Shell ! Par contre, on va essayer de flooder le moins possible ici d'accord ? ^^ Parce que sinon on va se retrouver avec un topic de 40 page alors qu'il ne se sera encore rien passé ! Sinon moi, je sais pas du tout dans quel district aller pour l'instant O_o je vais réfléchir un peu ^^ ! Et oui va surement pas y avoir 12 mecs, mais bon tant pis, ça sera une édition spéciale XD | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 13:54 | |
| Bah c'est simple Marine tu viens d'où? | |
| | | Primiss Chef des Pacificateurs
Messages : 7645 Date d'inscription : 30/04/2012 Age : 29 Localisation : Storybrooke
| | | | Malikame Pacificateur
Messages : 6836 Date d'inscription : 24/03/2012 Age : 32 Localisation : J'ai crashé le TARDIS quelque part parce que.... je dérangeais Ten et que je ne suis pas douée
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:19 | |
| Mon père est vigneron, j'ai grandit à la campagne... District 11 alors je dirais ^^ Mais moi j'ai toujours dit que j'étais du 7! | |
| | | poupounaite Chasse avec Gale
Messages : 32 Date d'inscription : 26/02/2013 Age : 31 Localisation : entre le district 7 et le district 12
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:26 | |
| C'est une idée originale J'habite à côté de champ de betterave et tout. Je prendrais le 11 homme ou femme ce qu'il reste. | |
| | | Primiss Chef des Pacificateurs
Messages : 7645 Date d'inscription : 30/04/2012 Age : 29 Localisation : Storybrooke
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:30 | |
| Après une longue conversation avec Alex pour me décider, je vais aller dans le 3 ! | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:34 | |
| Ça se rempli doucement et en plus ça semble plaire comme idée! Petite question, chacun devra se decrire complètement non? | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:34 | |
| Bah je pense que personne ne se connait mieux que nous-même ^^' | |
| | | Fan de buttercup S'introduit au Capitole
Messages : 5125 Date d'inscription : 23/02/2013 Age : 29 Localisation : Avec une fraise ♥
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:36 | |
| Heyy ! J'adore l'idée !! J'aimerai aussi aller dans le 3 s'il vous plait !! Mariiineee I followw you | |
| | | Malikame Pacificateur
Messages : 6836 Date d'inscription : 24/03/2012 Age : 32 Localisation : J'ai crashé le TARDIS quelque part parce que.... je dérangeais Ten et que je ne suis pas douée
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:38 | |
| Oui bon les vignes c'est pas si éloignées des arbres non ? En plus je jouais souvent dans les bois et j'ai toujours kiffé les haches (après les épées) même si je suis pas sûre de savoir m'en servir XD Donc j'opte pour le 7 (a) | |
| | | Primrose09 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 264 Date d'inscription : 07/05/2013 Age : 31
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) Lun 24 Juin - 14:40 | |
| Ça te dérange pas d'être l'homme du 7 alors? Parce que suis déjà la moi! T. T | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) | |
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| | | | Hunger Games avec ... nous ? (Wait, What ?!) | |
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