la fille de l'ombre -FIN-

Je me regarde dans le miroir, la fille de l’ombre est de retour. Aristo m’a sublimé, ma robe noire, plutôt courte d’ailleurs, brille de mille feux. Je suis sexy. Aristo a réalisé un véritable prodige, sans doute pour faire oublier que je suis un monstre. Je tente d’oublier pourquoi je suis ici mais je n’y arrive pas. Mes sentiments de peine reviennent inlassablement. Cette nuit j’ai revue en boucle tous mes crimes jusqu’au dernier, celui qui m’a fait gagner. Sans parler de mon imagination sans limite, j’ai pensé à toutes les morts possibles pour Lucas. Lucas, il me manque, sa gaieté me manque. Et ses parents que vont-ils penser de moi ? Je n’ai rien tenté pour le sauver, j’aurai dû mourir en héros et me sacrifier pour ce petit garçon qui n’a pas eu le temps de vivre. J’aurai dû mais je ne l’ai pas fait. J’ai peur de la mort, c’est une des raisons pour laquelle je me suis entrainé si dur, j’ai peur de ce que personne connais. Voilà pourquoi j’ai laissé ce petit garçon mourir. Le déclic de la porte me fait sursauter.
-Salut beauté.
Je me retourne, c’est Eliot. S’il y a bien quelqu’un que je ne voulais pas voir maintenant c’est bien lui.
-Qu’est-ce que vous me voulez ?
-Mais te féliciter bien-sûr. Et te souhaité bonne chance pour ton interview.
Je ne lui réponds pas. Aristo entre de nouveau dans la pièce pour venir me chercher. C’est l’heure.
En dessous de la scène, sur mon pied d’escale, j’entends la foule acclamer mon équipe de préparation, mon « mentor » et Rebekka. Enfin c’est à moi. Plus vite ces trois heures de film serons passez plus vite je pourrais rentrer chez moi.
-Je vous demande d’accueillir comme il se doit… Irina Grunthird, gagnantes des 73eme hunger games ! crie Caesar Flickerman.
Aussitôt je monte sur scène sans le moindre effort. Le public crie mon nom et je m’efforce de sourire. Caesar m’accompagne jusqu’au siège du vainqueur, où je m’installe confortablement pour regarder mes hunger games.
Le film commence avec ma moisson, ma détermination à ce moment-là, je ne peux m’empêcher d’être fier de moi. Puis viens la présentation aux sponsors et au monde. Je suis sombre, mon regards est dur comme de la pierre tout comme mon cœur. Des larmes perle à mes yeux quand j’aperçois Lucas à mes côté, soudain cet instant me parait à des années lumières. Il faut que je referme mon cœur, il ne faut pas que je craque maintenant. Le film continu avec les notes, je souris légèrement quand je pense à ma supercherie. Enfin, l’entrée dans l’arène. Les soixante secondes sont complètes, la caméra fait le tour de tous les tributs, je voie tous ces visages presque inconnus mais j’ai l’impression de voir toute leurs histoires dans ce regard déterminé. Les monteurs finissent par moi, ils suivent mon regard qui fixe mes armes. Soudain je m’élance à vive allure, j’arrive avant tout le monde. Je me crispe quand je me voie lancer ces deux couteaux et commettre mon premier crime qui est double. Je sens le regard de Caesar, je me tourne vers lui et lui offre mon expression la plus neutre possible comme si je n’en avais rien à faire. Je suis très doué pour cacher mes sentiments j’ai était élevé comme ça. Il se détourne et moi aussi, je me concentre sur le film. Nous sommes en plein bain de sang, je suis partis depuis longtemps et les carrières sont en colères, ils tues tout le mondes. Parfois on me voit à l’écran, je marche visiblement sans but précis quand je m’arrête brusquement. Les morts à la corne s’enchainent, je croie que ça ne s’arrêtera jamais. Puis Lucas. Lucas qui tente de s’enfuir mais la fille du 1 l’attrape alors qu’il pénètre dans la forêt, c’est le dernier, tous les autres sont morts ou se sont enfuis. Elle le ramène au milieu de ses camarades et ils l’assassinent a plusieurs, ils s’acharnent sur lui comme sur une bête sauvage. Je les déteste encore plus, je retiens plus fort mes larmes mais l’une de ces traitresses passe à travers mes barrières, un cri d’horreur et de colère me reste au font de la gorge, si je m’en voulais d’avoir tué ces gens avant je le referais sans hésiter rien que pour venger le garçon qui était devenus bien malgré moi, mon petit frère adoptif. Je lui adresse un au revoir silencieux car la caméra revient sur moi et sur mon expression choquée quand je remarque que ma gourde est pleine. Les jeux continus, ils montrent de temps à autres des images des carrières mais je reste la star du film. On voit également toutes les morts, mes meurtres compris, d’abord la dispute des carrières puis l’assassinat de la petite alliance qui c’était formé autour du feu. Je connais la suite, je l’ai revue toute la nuit. Le film se termine sur un fondu noir de mon visage dévasté après ma victoire quand je suis tombé à genoux près du corps du garçon du district 1, Joshua.
L’écran redevient noir, et la foule applaudis de nouveau. Caesar se tourne vers moi, il remarque les larmes au coin de mes yeux et regarde la foule. Je les essuies en vitesse, histoire de retrouver une contenance devant les caméras. Celles-ci se dirigent vers moi, je me remarque en gros plan sur l’écran géant qui se situe au-dessus de ma tête.
Derrière moi le président Snow apparait en personne suivi d’une petite fille toute vêtue de blanc. Elle porte sur le bout des doigts un fin coussin de soie sur lequel est disposée soigneusement une couronne de lauriers en or, la couronne du vainqueur. Je me lève donc au moment où l’hymne retentis dans toute la salle. Quand le président pose la couronne sur ma tête je ne peux empêcher une larme de couler sur ma joue rosie par le maquillage. Il l’essuie du bout du pouce dans un geste presque protecteur.
-Tu es déjà très demandée, ici au capitole ma petite alors soit belle. Tu es désirée.
Choquée par son discourt je me rassoie dans mon fauteuil luxueux et le président quitte le plateau dans une dernière courbette. Qu’a-t-il voulu dire par là ?
-Irina ? Tu sembles bouleversé ? Me demande Caesar Flickerman.
-Oui un peu, même si je suis heureuse d’être ici ce soir en votre compagnie, je suis pressée de retrouvé ma mère dans mon cher district.
Il vaut mieux mentir que passer pour une faible devant toute cette assemblée, il me reste un peu de dignité tout de même.
-Oh bientôt ma chère, très bientôt. Mais avant rendez-vous demain après-midi pour l’interview de notre gagnante de cet année. Nous nous levons en même temps pour écouter solennellement l’hymne une dernière fois. Elle me rentre dans la tête cette musique, je ne la supporte plus. Elle me rappelle temps de mauvais souvenir. Le visage de Lucas dans le ciel, la mort de mon frère dans le récapitulatif de fin de journée quand je suis rentrée de l’école et que j’ai trouvé ma mère dévastée. Au moins cet année elle aura un peu de bonheur de me voir revenir même si elle n’y croyait pas je sais qu’elle a espéré comme pour mon frère.
Les lumières s’éteignent autour de moi, c’est l’heure de quitter le plateau. Enfin. Je sors presque en courant et me réfugie dans les bras de Rebekka. Je pleure, beaucoup. Elle ne se plaint pas que je mouille ses vêtements mais de toute manières je m’en fiche éperdument.
-Eh bien finalement la fille de l’ombre possède un cœur et elle sait s’en servir.
La voix de vipère d’Eliot me reconnecte avec la réalité. Je me retire des bras de mon hôtesse qui essuies vivement mais discrètement ses vêtements, je ne lui en veux pas, une fille qui verse un torrent d’eau salé sur sa robe ne vas pas lui en vouloir de respecter l’étiquette en étant présentable. J’enlève l’eau de mes joues et de mes yeux et fait face à Eliot.
-Mon cœur est brisé a jamais mais vous vous en fichez car vous êtes un vieux bougon qui a perdu le sien il y a bien longtemps.
Rien ne sers de s’énervé contre lui, il n’en vaut pas la peine. Il semble choqué par mes paroles donc je décide de l’attaqué encore.
-Quoi vous pensiez que j’étais devenue une guerrière sans âme capable de tuer sans rien ressentir ?
Il ne répond toujours pas alors je me dirige de moi-même vers les ascenseurs qui vont me mener à mes appartements. Une fois arrivé dans ma chambre je me déshabille et je prends une douche. Je regarde la fille dans le miroir en face de moi, je ne suis plus la même mais je sais que Irina est toujours là quelque part. Où ? J’espère la retrouver quand je serais rentrée et que je pourrai oublier la fille de l’ombre même si je sais qu’elle aussi sera toujours là, en moi.