[FIC] La Mer pour seule amie (72ème Hunger Games)

Si tu fais le calcul Finnick ne peut pas être le père de Zéphyr à moins qu'il l'est eu à six ans

Je pousse un soupire de soulagement en voyant le chiffre neuf s’afficher sous mon visage. Je jette un coup d’œil à Chiara qui fixe la télévision attendant de connaître sa note. Son visage apparaît. J’écarquille les yeux éberlué. Elle ne peut pas avoir cette note-là. C’est impossible ! Je me tourne vers elle. Elle esquisse un sourire satisfait. Comment peut-elle être satisfaite alors qu’elle vient de recevoir un deux !

Je tourne mon visage vers Cassy. Elle aussi semble éberluée. Elle jette un regard de pitié dans la direction de Chiara mais cette dernière n’y prête aucune attention. Finnick regarde dans le vide visiblement en grande réflexion. J’ai refusé de m’allier aux Carrières et depuis je ne peux que capter son regard inquiet lorsqu’il me fixe.

Je me demande ce que Chiara a bien pu montrer pour ne recevoir qu’un petit trois. J’étais pourtant persuadé qu’elle était capable d’obtenir bien plus. Il semblerait en plus qu’elle est fait exprès de ne pas donner le meilleur d’elle-même. Est-ce une tactique pour se dévaloriser aux yeux du jury ainsi qu’à ceux des autres tributs ? Je sais qu’il est arrivé que des tributs ayant eu quatre ou cinq gagnent les Jeux mais je ne me souviens pas qu’un Vainqueur est déjà obtenu deux à son évaluation.

— Bon… Il va falloir commencer à songer à ce que vous allez dire durant l’interview, déclara Finnick en se levant. Et surtout à ce que vous allez faire si vous ne pouvez pas participer au bain de sang.

Il me lance un regard dur.

— Ne serait-il pas possible qu’ils attrapent un sac ? questionne Cassy.
— Si mais il faudra être rapide. Tu cours vite Zéphyr ?
— Si je le dois, je courrai vite, répliqué-je.
— L’un de vous sait chasser ?

Chiara et moi échangeons un regard.

— Je suppose que tu sais pêcher Zéphyr et étant donné que vous avez été à l’atelier des plantes comestibles, on peut espérer que vous ne mouriez pas d’un empoissonnement. Et surtout méfiez-vous de ce que vous pouvez avoir trop facilement. Un oiseau qui se laisse attraper trop facilement ou ce genre de choses…

Finnick a l’air las. Cassy le fixe visiblement inquiète. Nous passons à table en silence. Je vois les sourcils de Finnick se froncer à intervalles réguliers. Personne n’ose interrompre sa réflexion.

— Zéphyr ! Il faut que je te parle. Suis-moi, dit-il à la fin du repas.

Je le suis docilement jusqu’à un endroit calme. Je ne peux toutefois qu’être qu’agacé par l’intérêt qu’il me porte. Il n’a pas arrêté de vouloir me poser des questions sur ma vie depuis que je suis là. Je ne lui ai bien entendu pas parlé de Séraphina. Je sais que nos appartements doivent être sous écoute.

Je le vois chercher quelque chose dans la poche de son pantalon. Il en sort des feuilles froissées. Je lis la première qui me dit de ne surtout pas m’exclamer lorsque je lirai la prochaine. Je hoche la tête irrité. Il change de feuille. J’écarquille les yeux en voyant ce qu’il y a écrit. C’est impossible. Je ne peux pas… Je jette un coup d’œil effaré dans la direction de Finnick qui se contente de hocher la tête. Comment peut-il être si calme ? Il… Son père…

— Cela pourrait te servir dans l’arène, dit-il.
— Je ne vois pas trop comment !
— Je suis très aimé au Capitole. Et avec ton physique…
— Et Chiara ?
— Chiara a plus d’un tour dans son sac. Ne t’inquiète pas pour elle !
— Mais comment avez-vous su ? Je veux dire… C’est dingue.
— Il m’a suffi de te regarder, répliqua-t-il avant de commencer à s’éloigner.

Je ne le retiens pas et préfère retourner dans ma chambre. Je m’affale sur mon lit tout en cherchant la boucle d’oreille de Séraphina dans ma poche. Les jeux n’ont pas encore commencé mais je suis déjà las. J’ai tant envie de la revoir. Demain a lieu l’interview, je sais qu’il ne faut surtout pas que je la mentionne si je ne veux pas que le Capitole s’en prenne à elle.

On frappe de discrets coups à ma porte. Il faut que j’assiste à notre préparation à l’interview. Je m’assieds à côté de Chiara. Elle semble calme presque sereine. Finnick nous conseille de faire abstraction de la foule de nous imaginer avec une personne qu’on apprécie, d’imaginer qu’il s’agit d’une simple discussion entre amis. Je ne sais pas comment je pourrais me figurer cela alors que je sais que tous les spectateurs, qui seront là, parierons sur ma mort. Toutefois, je ne dis rien préférant me contenter les conseils de Finnick et de Cassy.

Je retourne dans ma chambre dès la fin de la réunion. Je m’affale sur mon lit sans prendre la peine de me changer. Je suis épuisé, je m’endors à peine ai-je posé la tête sur l’oreiller. Cette nuit-là, je rêve de Séraphina, de ses yeux, de sa peau, de ses baisers.

C’est Finnick qui vient me réveiller, le lendemain matin. Je vais prendre ma douche avant d’aller retrouver mes préparateurs. Ils me rasent, m’épile les sourcils. Je me laisse faire, je suis dans un autre monde. Je ne cesse de repenser à Séraphina. J’espère qu’elle parviendra à se remettre de ma mort. Je sais que sa sœur sera toujours là pour elle. Esméralda et elle ont toujours été extrêmement proches. Je me demande si Esméralda est au courant de notre liaison. Sans doute… Elles ne se cachent rien.

Je trouve Chiara devant l’ascenseur. Elle me sourit. Je me force à répondre à son sourire. Nous entrons sur le plateau quelques minutes plus tard. La salle est remplie de couleurs plus extravagantes les unes que les autres. Je devine que ce sont des gens du Capitole mais la teinte de leur peau rend souvent difficile leur identification.

Caesar Flickermann est là aussi. Il invite la tribut du district Un à venir s’asseoir. Ils discutent. Elle semble si à l’aise. Elle rit fait quelques blagues. Je n’ai jamais été à l’aise dans ce genre d’exercice. J’espère ne pas paraître trop gauche. Mon rythme cardiaque s’accélère alors que j’entends Chiara être appelée.