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| Le point de vue d'une carrière. -ENDED | |
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Auteur | Message |
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Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Dim 8 Juil - 0:06 | |
| Voilà une petite fiction de mon cru sur une Moisson dans un des District Carrière, selon moi! ^^ C'est assez long, mais j'espère que certains auront le courage de lire jusqu'au bout et de me donner leurs avis!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Logan, Ana et Marlon fait par une amie Chapitre 1
- Spoiler:
Aujourd'hui, comme tous les autres jours, je me suis levée de bonne heure. J'ai rapidement enfilé la première tenue qui me venait sous la main, car de toute façon mes vêtements se ressemblent tous; cette fois c'est tombé sur un short en vieux jean usé et un t-shirt tout simple. Peu importe, l’esthétique, c'est secondaire. Je sors le plus discrètement possible de la maison pour pas réveiller les parents, et Lenn, mon frère. Comme s'ils ne savaient pas que je partais.
Je traverse les rues de mon District, l'un des plus riches, le 2. Comparé au Capitole, on pourrait le qualifier de miséreux, mais par rapport aux District 11 et 12, on y est plutôt bien. Les gens ne croulent pas sous la nourriture, mais personne ne mendie dans les allées. Peu de gens sont plein aux as, mais personne n'est sans le sou. C'est un équilibre plutôt stable, dû en grande partie au fait que très souvent, ce sont des gens de mon District qui remportent les Hunger Games. Ce qui nous assure de la nourriture et des cadeaux une fois par mois, durant toute l'année. Et puis, ici, les enfants en âge d'être moissonnés n'ont pas peur d'être sélectionnés, et prennent donc sans risques des tesseras, nourrissant ainsi mieux leur famille. Je fais partie de ces gens là, de ceux qui n'ont pas peur de quelques tickets en plus. Car je suis entraînée pour l'arène.
J'arrive dans cette impasse qui nous sert d'entraînement à nous, les carrières. Il y en a pour toutes les armes ici; des punching-ball pour ceux qui manient les poids et le combat à main nue, des cibles pour ceux qui veulent faire du tir à l'arc ou du lancer de couteaux. Je fais partie de cette dernière catégorie, les couteaux étant mon arme de prédilection. C'est simple, quand j'en tient un en main, il devient un prolongement de mon bras, et il me semble donc logique qu'il atteigne à chaque fois le point précis que je visais. Je sors mon kit de 10 couteaux de ma poche, et le fixe sur mon short. Puis j'en prend un, fixe la cible droit dans les yeux et... en plein centre, comme d'habitude. Puis je rend la chose un peu plus compliquée, en lançant le deuxième couteau pendant que je cours, puis le troisième, en me retournant,... Quand j'ai fini mon kit, je m'en vais les récupérer. Sur chacune des 10 cibles, le couteau est pile poile dans le rond central, qui ne doit pas être plus gros qu'une noix. Je suis prête pour l'arène.
Et tant mieux, car aujourd'hui, c'est la Moisson. Beaucoup doivent être en train de se lever, à présent, et enfiler leurs plus beaux habits. Personne n'est anxieux, sauf peut-être les plus jeunes, car ils savent qu'il y aura des volontaires, comme chaque année. Et je suis bien décidé à faire partie de ceux là. Je frappe quelques coups sur un punching-ball, puis me décide à retourner à la maison. Comme je m'y attendais, maman m'attend avec deux robes dans les mains, ne pouvant se décider. Elles me paraissent toutes les deux bien peu adaptées à ce qu'est réellement la Moisson, mais comme cette année je passerais sur tous les écrans de Panem, j'accepte le choix de ma mère et opte même pour la plus jolie des deux, une robe verte, assortie à mes yeux, avec une multitude de voiles. Je vais prendre un bain, et la passe ensuite. Puis je m'attaque à mes cheveux. Noirs, longs, lisses ou bouclés selon les jours, ils sont indomptables et me donnent toujours l'air un peu sauvage. Ce que je suis, d'une certaine manière.
Mais pour l'occasion, je décide de faire un effort et me creuse la tête à la recherche d'un coiffure qui sortirai un peu de l'ordinaire. J'opte finalement pour une queue de cheval, veillant à laisser retomber quelques mèches sur mon visage. Ce n'est pas exceptionnel, mais ça ira. Et puis c'est au Capitole qu'ils se chargeront de me rendre parfaite. J'applique sur mes lèvres un peu de cet étrange chose qu'à eu ma mère à un prix faramineux, mais elle m'a juré que ça en valait le coup et que ça soulignait le visage d'une fille. Effectivement, on ne voit plus que ça, à présent, mes lèvres rouges sang. Au moins, on se souviendra de moi, c'est certain. J'enfile des chaussures passe partout, et retourne dans le salon pour montrer le résultat à ma famille. Comme je m'y attendais, ils sont tous soufflés, et me complimentent jusqu'à ne plus trouver de synonyme "magnifique". Mais je reste indifférente à tout ça, les compliments, j'y suis habituée, et ils me passent bien au dessus de la tête. Tout ce que je veux, moi, c'est sortir de l'enfer des Hunger Games, pas devenir une reine de beauté. Et il n'y a qu'un seul moyen pour cela: gagner les Jeux.
Quand enfin la sonnerie signalant qu'on doit se réunir retentit, nous quittons la maison. Je pars sans me retourner, car je sais déjà que je la reverrais, même si c'est dans plusieurs semaines. Lenn, lui, traîne le pas. Il a comme moi toujours rêvé d'être tribut aux Hunger Games, mais n'a jamais réussi à se porter volontaire avant qu'un autre le fasse. Et fatalement, ses 19 ans sont arrivés, et à présent il ne pourra plus jamais le faire. Je comprend sa rage permanente, car je connais sa volonté de remporter les Jeux et d'assurer à notre famille la prospérité dans une des belles maisons du Village des Vainqueurs. Mais à présent, il n'y a plus que moi pour assurer ce rôle, et j'y suis bien déterminée. J'avance donc fièrement, répondant aux compliments et aux têtes qui se retournent sur mon passage par un simple regard hautain, et sûrement sauvage.
Nous prenons tous place par âge, et je rejoins les jeunes de 17 ans sans leur accorder un regard. Mais en vérité, je prend place l'air de rien à côté de Jennor, ma potentielle concurrente. Je l'ai bien prévenue quelques jours plus tôt, à l'aide d'un couteau sur son cou, que cette année je serais la Tribut de Disctrict 2. Mais on est jamais trop sûr, alors j'ai pris soin de dissimuler un couteau dans ma robe, au cas où elle aurait la mauvaise idée de me contrarier. Je l'observe d'un coin de l’œil, elle s'est faite exceptionnellement belle elle aussi -pourtant elle ne l'est pas- et je vois ça comme un mauvais signe. Il faut que je sois la plus rapide.
Judith, notre représentante du Capitole arrive, vêtue d'une robe bouffante tendant dans les orange, et une perruque non moins laide rouge pétard, comme mes lèvres. Au moins, lorsque je serais sur l'estrade, on serait assorties, pensais-je avec un rictus. Elle salua la foule comme d'ordinaire, toujours aussi ravie. Je me demandais un bref instant si tous les District avaient droit à ce sourire radieux à chaque Moisson. Puis l'hymne de Panem retentit, avec un petit générique nous montrant chaque année la même rengaine; les jours obscurs, la rébellion monstrueuse et injuste des méchants et ingrats Disctrict envers leur bon pays le Capitole. On aurait presque pu réciter les paroles du narrateur en même temps que lui tant on les avait entendu souvent... Puis le moment tant attendu vint.
-Les dames d'abord !
Judith plonge sa main dans le bocal contenant les noms des dames en questions, tourne sa main, la retourne, puis finit par la sortir avec un papier plié en 2, qu'elle ouvre. La foule retient son souffle, mais l'anxiété n'est toujours pas de la partie. Car qui que soit la personne sélectionnée, elle n'ira pas dans l'arène.
-Ana Odair ! s'écrie-t-elle.
Non, ça ne peut pas être possible. La situation que je ne voulais pas qui arrive... Certains ont leur nom cité plus de 120 fois... je bouillonne de rage, tandis que les gens s'écartent autour de moi. Oh, ce n'est pas un geste inutile en fin de compte, car c'est la personne à mes côtés qui ira dans l'arène. C'est donc sans surprise que j'entends Jennor s'écrier:
-Je suis volontaire !
Et voilà, elle a le dernier mot dans tous les cas. Tout le monde l'applaudit, comme c'est la tradition dans le District 2, comme pour encourager ses futurs tributs à représenter fièrement leur District et à lui apporter la gloire. Elle avance fièrement, ravie de son coup et de sa chance. Mentalement, toutes les pensées les plus sombres possibles se déchaînent. Sa robe la boudine. Ses cheveux sont trop épais. Elle se dandine quand elle marche. Elle a une voix de corbeau. Une énorme bouche. Et elle est tribut à ma place cette année. Je me retient à grand peine de lui envoyer mon couteau droit dans la tête, car je sais que ça me vaudrait une balle mortelle et donc l'anéantissement de ma dernière chance d'aller dans l'arène l'an prochain. Je ne souhaite qu'une chose à présent: qu'elle meure, et vite.
Elle monte sur l'estrade en compagnie de Judith, qui, comme toujours, jubile.
-Quel est ton nom ? lui demande-t-elle. -Jennor Sean. -Eh bien, Jennor, pourquoi t'es-tu portée volontaire ? demande Judith, curieuse.
C'est plus une question de politesse qu'autre chose cette question, car la plupart du temps, les volontaire du 2 répondent que c'est l'envie de se battre qui les a motivés. Mais quelque chose me dit que cette garce de Jennor a autre chose en tête.
-Dès que j'ai entendu que c'était Ana, ma meilleure amie, je n'ai pas hésité. Elle est de nature fragile, et tremble devant tout ce qui touche aux combats, alors je me devais de prendre sa place. -Très noble, commente Judith d'un hochement de tête.
Je ne sais absolument pas ce qui me retient en cet instant de marcher jusqu'à l'estrade et de lui trancher la tête tout net, mais en tout cas, je ne bronche pas. Cette... cette... elle ose se servir de ma situation pour en rajouter et se faire remarquer des sponsors dès la Moisson! Une chose est sûre, si elle revient victorieuse de l'arène, je la tuerais des mes mains, et je n'ai aucune crainte que les semaines suivante altèrent ma colère. Jamais. Puis Judith annonce que c'est à présent le tour des hommes, plonge sa main dans l'autre bocal, la tourne et la retourne comme toujours, et je m'impatiente. J'ai envie que tout ça se finisse, que je puisse partir de là et aller me défouler sur une cible ou un punching-ball.
-Ethan Jukward ! chantonne-t-elle.
Le garçon ne s'écarte même pas car il sait qu'il y aura des volontaires, et bien entendu l'instant d'après une voix familière retentit, précédant toutes les autres. J'écarquille les yeux de surprise, et me tourne vers l'intéressé. Marlon! je ne savais pas qu'il comptait être volontaire! Cette nouvelle fit naître en moi une bouffée d'espoir. Je ne le connaissais pas spécialement, mais assez pour savoir qu'il haïssait cordialement Jennor Sean. Celle-ci avait eu un jour la mauvaise idée de lui jouer un mauvais tour, et depuis, il l'avait dans le collimateur. C'était parfait. Ma revanche était là.
Il s'avança sur l'estrade sous les applaudissements de la foule, auxquels je me joignis, ma haine transformée à présent en une sorte de colère froide et sadique. Judith le fit se présenter, annonça fièrement les Tributs du District 2, ceux-ci souriant largement. Jennor avait l'air d'une citrouille. Puis ils partirent dans l’hôtel de ville, et la foule commença à se disperser. Je suivis les proches des deux tributs qui se rendaient dans la mairie voir peut-être pour la dernière fois leur enfant, frère, sœur, ami. Je me mis dans la file de Marlon -bien évidemment-, et attendit patiemment mon tour. J'étais la dernière à lui rendre visite, et il ne semblait pas attendre quelqu'un d'autre, aussi, il haussa les sourcils lorsque je pénétrais dans la pièce.
-Félicitations, dis-je d'une voix neutre, avec une pointe de malice néanmoins. -Merci, répondit-il simplement, l'air plutôt méfiant quant à la raison de ma visite. -Je ne vais pas tourner autour du pot, mais tu l'a sûrement remarqué, cette dinde de Jennor vient de me prendre la place que j'attendais depuis des années.
Il ouvrit la bouche pour répondre, et je le coupais d'un signe de main.
-Je ne te demande qu'une chose: tue la. Ruse de la manière que tu veux, quitte à t'allier avec elle au début, mais soit celui qui lui porte le coup de grâce, car il est hors de question qu'elle remporte les Jeux. Je t'en prie.
On s'observe mutuellement pendant plusieurs secondes, et je plonge mes yeux verts dans ses prunelles grises-bleues. J'y décèle de l'intelligence, du courage, et de la force de caractère. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il mettra ces qualités à mon service dans la mission que je lui confie. Finalement, sans me quitter des yeux, il répond:
-D'accord, je la tuerais. Je te le promet.
J'expire de soulagement, et j'autorise même un petit sourire mesquin à prendre place sur mes lèvres. Marlon... oui, je peux compter sur lui. Et avec un peu de chance, ce sera même lui le vainqueur cette année. En tout cas, c'est ce que je souhaiterai. Je me retourne donc sans un regard en arrière, et m'en vais, satisfaite, vers la petite impasse d'entraînement. Chapitre 2
- Spoiler:
Ma rage au cours de ces derniers jours n'avait pas diminuée. Dès la fin de la Moisson, j'avais commencé à passer mon humeur sur tout le monde, car je les portais tous responsables de mon échec. Qui n'en était pas un d'ailleurs. Seul Lenn et quelques autres carrières qui n'avaient jamais pu êtres tributs pouvaient me comprendre. Mais encore, moi, il me restait une année, alors ça ne les incitait pas à être totalement compatissants. Une dernière Moisson. Ça me paraissait être dans des années, et d'ici là j'aurais pleins de nouvelles concurrentes qui se sentiraient prête pour l'arène, et qu'il me faudrait décourager une à une. Rien que cette pensée suffisait presque à me faire perdre espoir de finir un jour vainqueur des Hunger Games.
Hier soir, on avait assisté au défilé des tributs. Avoir vu cette garce de Jennor parader fièrement, souriant à la foule en délire, m'avait donné envie d'enfoncer l'un de mes couteaux dans la télé. Comment pouvait-elle penser qu'elle avait une seule chance d'attirer des sponsors, aussi souriante soit-elle, avec ses cheveux roux épais, virant presque au rouge, la faisant ressembler à s'y méprendre à une citrouille! Ma main à couper qu'elle ne verrais pas l'ombre d'un parachute durant le laps de temps où elle serait encore vivante. Car il avait intérêt de faire vite, ce cher Marlon! Et qu'il n'imagine même pas manquer à sa promesse et la laisser tuer par quelqu'un d'autre, car si après il sortait vivant, je l'attendais au tournant.
Je me fis d'ailleurs la remarque qu'il payait plutôt de mine, lui, contrairement à son binôme. Plus en forme que jamais, il gardait cet air mystérieux et insaisissable qu'il avait toujours, et qui devait vachement plaire au dames du Capitole. Marlon était malin, il avait peut-être une réelle chance de s'en sortir. De plus, les quelques fois où je l'avais vu dans l'impasse d'entraînement, j'avais eu droit à une démonstration plutôt impressionnante de sa maîtrise du combat à main nue. Il savait lancer des couteaux tant que le rayon était faible, et parvenait à toucher une cible avec un arc, mais sans précision. Non, son truc à lui, c'était bien le corps à corps, et c'était une force, quelque part, car au moins, il n'a pas besoin d'arme. Contrairement à moi. Si on m'enlève mes couteaux, je deviens une tribut inoffensive. Mais le Capitole veut du spectacle, alors il m'en donnera.
Le défilé s'était achevé sur l'habituel discours du Président Snow, qui, décidément, ne se renouvelait pas beaucoup. Du côté des tributs, rien de remarquable. Les deux du Un avaient l'air plutôt forts, mais complètement idiots. Il ne serait pas difficile à Marlon -je refusais de penser à Jennor- de s'allier avec eux au début, et de les trahir en suite. La fille du Quatre avait l'air bien fluette pour être une carrière, et le garçon ne dégageait rien de particulier. Les autres Districts non plus n'avaient rien d’exceptionnel, un garçon étonnamment grand du Sept, une fille à l'air idiote du Neuf, et deux maigrichons du Douze. Cette année ne promettait vraiment rien de transcendant, à moins que l'arène soit un peu hors du commun.
Puis durant les trois jours pendant lesquels les tributs suivaient leur entraînement, je m'entraînais plus assidument que jamais, non seulement au lancer de couteaux, mais également à d'autres pratiques, histoire de pouvoir me débrouiller si je me retrouve sans mon arme fétiche, l'an prochain, dans l'arène. Ainsi, après avoir presque supplié Karl de me prêter l'un de ses arcs, avec un carquois, je m'attelais à apprendre avec cette arme nouvelle. Karl faisait parti de ces carrières qui n'avaient jamais été les premiers à se porter volontaires. Je sais que si je n'avais pas été dans la situation dans laquelle je suis, il ne m'aurait jamais prêté son arme, mais il peut comprendre ce que je ressens. Alors il m'aide à sa façon, moyennant quelques pièces.
Car dans le District, on ne se prête pas très souvent les armes. C'est quelque chose de personnel, en quelque sorte, et ça ne s'échange pas. Et puis, en général, des armes, on en a pas des centaines, alors en cas de perte ou de casse, on ne peut s'en prendre qu'à soi. Bref, je sais le sacrifice qu'à fait Karl à mon égard, aussi je tire très précautionneusement chacune des quinze flèches qu'il m'a prêté, la plupart ne touchant même pas la cible. Frustrée, mais pas découragée, je continue pendant toute l'après midi, la soirée, et ne rentre qu'à la tombée de la nuit, quand je ne peux plus voir à trois mètres. Je suis cependant assez satisfaite de mes progrès, et je ramène aussitôt l'arc et les flèches -en parfait été- à Karl, avant de rentrer chez moi. Mes parents ne font aucun commentaire sur ma rentrée tardive.
Je consacre le lendemain au lancers de poids, utilisant tout ce qui me tombait sous la main, des cailloux le plus souvent. Là, mes progrès sont moins évidents, car je ne peux pas lutter montre mon corps: je reste, malgré des muscles, plutôt fine, et pas dotée d'une force hors du commun. Pour finir, le troisième jour, je m'entraîne au combat à main nue, essayant de répéter les mouvements qu'exécutait Marlon, mais le résultat n'est vraiment pas le même. Je me rappelle du bruit du punching-ball lorsqu'il tapait dedans, et je fronce les sourcils en constatant que je n'en reproduit qu'un faible écho. Mais je ne renonce toujours pas. Ce n'est même pas envisageable. Même si je suis fatiguée, même si j'ai envie de rentrer, de boire et de prendre un bain, je continue à frapper ce sac jusqu'à la tombée de la nuit. Puis, je rentre à la maison, et sans un mot, m'écroule sur mon lit et m'endors presque immédiatement.
Le lendemain matin, j'assiste à la rediffusion des résultats de l'entraînement, où il n'y a toujours rien de frappant. Comme je m'y attendais, les deux tributs du Un ont obtenus une bonne note, la fille du Quatre a eu une note étonnamment élevée -un Dix- pour sa corpulence, et le garçon un bonne note, sans plus. Du côté des autres Districts, rien d'intéressant, les notes ne dépassant pas le 7 ou 8. Marlon, lui, a eu un Dix également, ce qui reste considérable, quant à Jennor... elle a décroché un Huit. Hum. Je ne lui connais aucun talent valant cette note, mais après tout, c'est aux juges de voir. Peut-être que sa ressemblance frappante avec une citrouille les a impressionné. Ce ne sera décidément pas une année mémorable.
Je passe la journée allongée sur mon lit, aujourd'hui, je n'ai pas envie de m'entraîner. Je suis épuisée, mais pas physiquement. J'ai passé des semaines entières à m'entraîner sans relâche depuis l'âge de 12 ans, pour envisager de me porter volontaire dès l'âge de 14 ans. Parfois la motivation n'y était pas, parfois quelqu'un prenait la place avant. Ce qui explique que je n'ai encore jamais pu accéder à l'arène. Mais cette année, tout était vraiment bon. Et puis ma mère ne parvenant pas à se faire embaucher dans l'une des nombreuses entreprises de maçonnerie ou de construction, du fait de sa faible consistante, notre famille avait plus besoin que jamais d'argent. Ce que j'aurais apporté en masse en sortant vainqueur de Jeux. Mais il avait fallu que Jennor existe. Il n'y avait rien à faire, dès que je pensais à elle, mes poings et mes dents se serraient d'eux mêmes. Si cela avait été possible, j'aurais demandé à Marlon de la pousser sur les rails du train pendant qu'il roulait, ou de la tuer "accidentellement" lors de l'entraînement. Mais les conséquences pour lui auraient été terribles, alors je doute qu'il aurait accepté.
Finalement, l'heure des interviews arriva, et à 20h nous étions tous les quatre devant la télé, à attendre que les lumières s'allument sur le plateau. Ce qui arriva, illuminant l'immense sourire de Caesar Flickerman, qui commença son habituelle entrée en matière par des blagues, plus ou moins drôles d'ailleurs. Aujourd'hui, j'aurais dit moins. Le jaune fluorescent dans lequel il s'était drapé de la tête aux pieds cette année était vraiment abominable, et faisait mal aux yeux. Le Capitole avait vraiment un drôle de sens de l'esthétique. Puis la fille du Un arriva, les présentant, elle et son binôme, comme indestructibles ensemble. Je restais toujours aussi perplexe lorsque le garçon arriva et tint le même discours, sous les applaudissements des spectateurs. Lorsqu'il raconta qu'ils étaient cousins, et avaient toujours rêvé de se présenter un jour aux Hunger Games, j'eus un frisson de dégoût. Y aller avec un membre de sa famille relevait plus de la malchance que du rêve, selon moi, mais il semblait que certains ne connaissaient pas de limite à la barbarie. Le Capitole devait déjà les aimer!
Puis ce fût le tour de l'autre horreur ambulante. Son styliste n'était, malheureusement pas pour elle, des plus doués, et n'avait pas un sens de la mode plus développé que le mien visiblement. Enfin, peut-être que les spectateurs apprécieraient, mais je persistais à penser qu'accentuer sa ressemblance avec une citrouille à l'aide d'une robe orange n'était pas une bonne idée. Cette cruche se présenta comme une fille courageuse, utilisant encore la carte de la meilleure amie qu'elle avait sauvée -moi, en l'occurrence- et qui n'hésiterait pas à tuer "tous ceux qui se mettraient sur son chemin". Caesar lui souhaita bonne chance, et moi, mentalement, d'aller en enfer. Ça devrait être illégal d'être aussi agaçante!
Puis Marlon arriva sur scène, remplaçant la citrouille, et je mis toute mon animosité de côté le temps d'écouter son interview. Caesar le félicita pour sa note, et il le remercia humblement. Durant tout son temps de parole, Marlon conserva son expression mystérieuse, répondant aux questions de manière inattendue, et surprenante. Quand le présentateur lui demanda ce qui motivait sa victoire, le tribut déclara "J'ai des preuves à faire." Cette phrase me laissa perplexe, mais ça semblait avoir totalement conquis le public, qui applaudit à tout rompre quand son temps fut écoulé et qu'il quitta la scène, un air espiègle sur le visage. Ce n'est qu'à ce moment que je découvris que son styliste, à lui, avait un peu plus de goût que celui de son binôme. Enfin, pour les vêtement, ce orange m'arrachait toujours les yeux, mais c'était moins affreux sur lui que sur Jennor. Mais davantage que le textile, c'était sa coiffure et son maquillage qui attiraient l’œil. Ses cheveux bouclés châtains avaient été mis en arrière d'un manière tout à fait artistique, et son maquillage soulignait ses fossettes. Il était plutôt séduisant ce soir là, et je ne devait pas être la seule à le penser.
Je regardais les autres interviews sans beaucoup d'intérêt, mon seul amusement consistant à trouver quelle approche avait choisi leur mentor pour définir leur tribut. Certains manquaient cruellement d'originalité, mais comment leur en vouloir, la plupart des tributs n'ont absolument rien de spécial. Rien de remarquable, rien à mettre en valeur. Ils mourraient rapidement, peut-être dès le bain de sang, et tout le monde les oublierait vite. C'était la triste réalité des choses. Cette nuit, je rêvais que j'étais à mon tour interrogée par Caesar sur ce plateau, devant des centaines d'yeux. Je rayonnais, mon approche me convenant à merveille, et une fois mon temps de parole imparti, j'avais totalement conquis le public, qui me laissa partir dans une salve d'applaudissements. J'étais éblouissante, avec une autre robe verte, courte, couverte de pierres blanches, des chaussures assorties, mes longs cheveux noirs attachés de manière savante. je me promis que ce ne serait pas seulement un rêve.
Lorsque je me levais, le lendemain matin, je trouvais mes parents et Lenn devant la télé. Les tributs étaient chacun sur leur petite estrade, se regardant anxieusement. 3, 2, 1... Chapitre 3
- Spoiler:
L'arène de cette année était banale, vraiment, rien qui ne sortait de l'ordinaire. Bien sûr, dans la plupart des cas, cela signifiait encore plus de surprises à l'intérieur, des bêtes affreuses et des pièges insoupçonnés, mais je ne pouvais m'empêcher de trouver qu'une arène un tantinet hors du commun mettait une ambiance aux Jeux. Car là, la corne d'abondance était postée en haut d'une sorte de colline, plutôt haute d'ailleurs, celle ci exclusivement entourée d'arbres. Un forêt. Rien de plus banal. J'aurais espéré un paysage d'eau, car cette garce de Jennor ne sait pas nager -bien qu'elle prétende le contraire- ou bien une sorte de désert, de manière à ce qu'elle meure de soif. N'importe quoi, pourvu que ça ne soit pas à son avantage. Mais des arbres, ça restait dans ses compétences, à priori. Il n'y aurait que pour se nourrir que cette citrouille aurait peut-être du mal, car ce n'est pas la nourriture qui manque, ici, dans le District 2, et c'est donc quelque chose que l'on néglige souvent d'apprendre, chasser, ou même reconnaître les baies mangeables.
Mais le statut de son District lui assurerait sans doute une place dans le groupe des Carrières, et donc un accès aux provisions de la Corne d'Abondance. Du moins, jusqu'à qu'ils découvrent à quel point elle est stupide et inutile. Mais j'espère bien que Marlon lui aura réglé son compte d'ici là. J'assiste donc, indifférente, au bain de sang qui se déroule dans l'arène. Les tributs faibles se font tuer les uns après les autres, plus ou moins barbarement selon leur agresseur. Jennor, en bonne lâche, frappa une fille de dos à la tête, qui s'écroula, laissant celle qui venait de la tuer accéder à la Corne d'Abondance ou elle se saisit de toute sortes d'armes ainsi que -et je senti mes poils se hérisser- des couteaux. Des couteaux! Elle n'avait pas le dixième de ma précision! Qu'espérait-elle faire, avec, à part peut-être découper la nourriture toute préparée qui les attendait?
Le bain de sang prit finalement fin quelques minutes plus tard, avec la mort de 9 tributs. Les survivants, exceptés les carrières, avaient tous dévalé la montagne à toute vitesse et devaient à présent se cacher dans la forêt, où ils chercheraient à s'éloigner le plus possible des autres, et trouver un abri pour la nuit. Mais tout ça restait dans la supposition, car les caméras restaient obstinément et désespérément fixées sur les carrières qui commençaient à élire domicile près de la Corne d'Abondance. Ça en devenait ennuyant tant c'était tous les ans la même chose, je me demandais sérieusement quand le Capitole en aurait marre de voir le même schéma se répéter chaque année... Probablement pas de si tôt, car visiblement, ces chers gens avaient tous un train de retard sur la normale, donc il leur faudrait encore un demi siècle avant qu'ils ne commencent à se lasser. Je levais les yeux aux ciels, la diffusion se terminant avec l'hymne du Capitole. Ma famille, toujours à côté de moi, se rappela à mon bon souvenir lorsqu'ils se levèrent afin de vaquer à leurs occupations.
Et moi, je restais là, sur ma chaise, comme vide. J'avais beau critiquer chaque chose que je voyais passer sur la télé, je mourrais d'envie d'être là-bas, à cette place qui aurait du être la mienne. Je repensais à Marlon. Pourquoi n'avait-il pas tué Jennor durant le bain de sang? Elle avait été si vulnérable, et puis vu le nombre de morts ce jour là, personne n'y ferait attention. De toute manière, si tuer quelqu'un de son District semble comme impensable pour les autres, nous, les carrières, faisons moins de manières. Il n'en restera qu'un, alors autant l'accepter et se donner le maximum de chances possible. Bien sûr, il y avait toujours un petit malaise quand le vainqueur revenait dans son District, et qu'il devait se faire applaudir par les parents d'une de ses victimes. Mais ce sont des choses qui arrivent. D'ailleurs, je sais qu'à la place de Marlon, je ne me serais pas faite prier, j'aurais d'ailleurs fait de la mort de Jennor une priorité. Mais c'était lui qui était dans l'arène, et pas moi. Je ne pouvais que me fier à son jugement.
Les jours passèrent sans que j'aille de nouveau m'entraîner. J'étais comme une coquille vide qui restait écroulée toute la journée sur son lit, ne bougeant seulement que pour allre manger et voir les Jeux. Les Jeux. La seule chose qui me motivait, qui me donnait envie de bouger. Car en dehors de ça, toutes les propositions de mes parents étaient vaines. Quant à l'école, eh bien... en période de Hunger Games, personne n'y allait. Tout le monde s'entraînait comme des forcenés, et les professeurs ne trouvaient rien à y redire. Tout le monde ne vivait un peu que pour ça, ici, les Jeux. Ils étaient le centre d'attention et la raison d'être de tous. Même si ce n'était pas obligatoire, personne ne voudrait jamais rater une seule diffusion, et c'était le principal sujet de conversation dans la ville. Les parents des tributs de vantaient du dernier coup de maître de leur enfant, clamant haut et fort que cette année encore, la victoire était au Disctrict 2. Souvent, c'était le cas. Mais parfois, les enfants se faisaient tuer, et les parents rentraient chez eux, toute leur vanité et leur fierté envolées.
Cela faisait 3 jours à présent que les Jeux avaient commencés. Il ne s'était rien passé de spécial, du moins pas du côté de ceux qui m'intéressait. Après, d'un point de vue plus global, le tribut garçon de Huit avait connu une mort assez désagréable, noyé dans une rivière par le tribut du Quatre. Deux filles étaient mortes, piégées par les deux tributs du Un. Cela faisait un total de 12 survivants. Dont Jennor. Les Jeux n'étaient vraiment pas passionnants, et je me demandaient ce qu'attendaient les Juges, qui, eux, étaient loin d'être débiles, pour mettre du piment dans tout ça. Mais ce ne fût qu'après encore une journée inintéressante que je compris le piège, prévu sans doute depuis le début, et en marche depuis le commencement. Quasi irremarquable, malin, inédit... il fallait être un tribut très observateur pour s'en rendre compte. Mais comme le public du Capitole n'était pas exactement très observateur, ils le mirent un peu plus en évidence à la télé, à l'aide d'une carte de l'arène.
Apparu à l'écran un cercle la représentant, telle qu'elle était au premier jour. La colline avec la Corne d'Abondance au centre, et tout autour, la forêt. Plus, montrant l'évolution au fil des jours, le piège apparût clairement. Le cercle autour de la colline rétrécissait, poussant donc les tributs à se rapprocher de plus en plus de l'endroit fatidique. Pourquoi n'avais-je pas compris cela lorsqu'une image de la tribut fille du Cinq était apparue à l'écran, la montrant en train de toucher une sorte de mur invisible? C'était le champs de force! Ils l'avaient rendu invulnérable cette année -mais sans doute impénétrable aussi- afin que les tributs ne se tuent pas dessus, lorsqu'il serait au plus près de la Corne d'Abondance! Ils avaient bien fait de le mettre en évidence, car, si des gens comme moi auraient bien capté un jour ou l'autre, je doutais sérieusement que ces idiots du Capitole parvienne un jour à cette conclusion. Quant aux tributs, ce n'était même pas la peine d'y penser.
Même si Marlon était intelligent, le champs de force était invisible, et du haut de leur colline, ils ne pourraient jamais le voir. Ils ne s'en rendraient sûrement compte que lorsque les tributs survivants débarqueraient contre leur gré, certains que leur mort était proche. Je les imaginais déjà, les deux-trois faiblards qui resteraient, morts de faim, arrivant sur la colline et se faire tuer d'un coup de couteau ou d'une flèche. Une fois tous les autres achevés, ce serait au tour des carrières de s'entre-tuer, et là, ça promettait davantage de spectacle. Je m'étais résolue à attendre patiemment que ce jour arrive, car Marlon ne semblait pas pressé de tuer Jennor et je ne pouvais rien faire pour le faire accélérer. Seulement, quelque chose que je n'avais pas prévu arriva. Les 7 tributs non-carrière qu'il restait (la fille du Quatre ayant été tuée dans le bain de sang, il ne restait plus que 5 carrières) n'attendirent pas que le piège se referme autour d'eux pour se jeter dans la gueule du loup. Et ils ne le firent pas faibles et isolés, comme je l'avais imaginé.
Ils débarquèrent tous les 7, formant une alliance probablement toute récente puisque non médiatisée, sur la colline de la Corne d'Abondance. C'était la nuit, et les carrières dormaient, à l'exception de Marlon qui montait la garde à ce moment là. Dès qu'il les aperçu, il s'empressa de réveiller les autres, mais déjà les 7 adversaires, aux carrures et aux mines différentes s'avançaient vers eux, munis de ce qu'ils avait pu prendre et fabriquer. Des lances, des arcs fais main, des épieux. Puis les deux bandes se retrouvèrent à proximité, et le combat débuta. Comme un deuxième bain de sang, on avait du mal à tout comprendre, il avait des mains, des têtes et du sang de partout. Des corps qui tombaient, mutilés, des combattants pissant le sang refusant d'abandonner, d'autre, contraints de laisser tomber. Je ne saurais dire combien sont morts à ce moment là, ni même ce qu'il est advenu des deux du Un et du garçon du Quatre. Mais je me rappelle très clairement avoir vu Marlon entraîner Jennor loin de la Corne d'Abondance, la tirant par la main, l'entraînant dans la forêt, l'éloignant des combats. Chapitre 4
- Spoiler:
De l'incompréhension. De la déception. De la colère. Non, rien de tout ça n'est assez fort pour exprimer ce que je ressens en cet instant pour Marlon. Si ma première réaction a été de m'écrier "MAIS QU'EST CE QU'IL FICHE??!!", à présent, les pièces se mettent peu à peu en place. Il s'est peut-être passé des choses que j'ignore entre lui et Jennor, peut-être dans le passé, peut-être tout simplement au Capitole. Le tout étant qu'à présent, il n'a pas du tout l'intention de la tuer. L'a-t-il seulement eu un jour? En tout cas, pour le moment, il vient de la sauver. Même si le corps à corps est le domaine de Jennor, en minorité numérique, je doute qu'elle eu pût survivre. Et Marlon avait visiblement du penser comme moi puisqu'il l'avait éloignée des combats, abandonnant leurs alliés.
Ils courent vers la forêt à en perdre haleine, et ne ralentissent pas lorsqu'ils dépassent le premier arbre. Ils s'enfoncent, s'enfoncent encore et toujours, puis commencent à ralentir. Ils sont à bout de souffle, il la tient par la main, ils arrêtent leur course folle et il pose ses lèvres sur les siennes. Et moi, je boue de l'intérieur. Pas à cause de ce baiser, je me fiche complètement de Marlon et de qui il embrasse. Mais ça confirme mes suppositions, et me donne encore plus envie d'entrer dans l'arène et de leur arracher la tête à tous les deux, avant qu'ils ne forment plus qu'un tellement ils sont blottis l'un contre l'autre.
Il vaut mieux pour Marlon qu'il ne revienne pas vainqueur finalement, car il risque de ne pas pouvoir profiter longtemps de sa victoire avant que je ne le tue. De toute façon, les rares couples qu'il y a eu dans les Hunger Games sont généralement morts ensemble. C'est ce que je leur souhaite. Et, de préférence, en souffrant le plus possible.
Sur la colline, le carnage dure une bonne heure, mais je n'y prête pas vraiment attention, bien trop en colère pour m'inquiéter du sort de quelques tributs inintéressants. Juste assez pour voir que là haut, il n'y a pas grand survivant. Le garçon du Sept semble achever celui du Un à coup de haches. Il a l'air fou et un peu hagard, et je devine que s'il gagne, il fait partie de ces gens qui ne pourront jamais oublier ce qu'ils ont fait pour en arriver là. Faiblesse de leur part.
De leur côté, Marlon et Jennor se sont installés dans un petit creux au cœur de la forêt, leurs maigres biens à côté d'eux. Marlon lui proposa de dormir pendant qu'il prenait le premier tour de garde. Cette citrouille semblait, bien que encore sous le choc, aux anges. Elle s'allongea donc, et il s'assit à côté d'elle et lui caressa les cheveux jusqu'à qu'elle s'endorme. Il faisait encore nuit, mais les nombreuses étoiles éclairaient son visage comme si il était en plein jour. Il fit l'inventaire des armes qu'ils avaient avec eux, nettoya les couteaux avec des feuilles à proximité, vérifia chaque épieu. Il ne releva la tête que lorsque après un long moment, le massacre sur la colline prit fin et les coups de canons retentirent. Un, deux, trois... il y en eu dix. Dix tributs étaient morts ce soir là.
Marlon compta le nombre de coups de canon avec attention, et soudain, tourna la tête vers l'écran -où plutôt, pour lui, une caméra. Et il fit un petit sourire, avant de se plonger de nouveau dans ses armes. Je restais sceptique quant à ce geste. Il cherchait à attirer des sponsors? Perplexe, je haussais un sourcil tandis que l'émission se terminait.
Je passais une mauvaise nuit après ça, mes rêves étant hantés par des citrouilles qui tournaient autour de moi d’un air mauvais. Je m’éveillais tôt, m’habillais, et partis immédiatement m’entraîner sur le terrain vague.
Je fis quelques lancers de couteaux pour m’échauffer, et constatais avec colère que j’avais la main un peu gauche ce matin, ce qui, pour une lanceuse de couteau, était une sacrée malchance. Après avoir raté trois fois le centre de ma cible à cinq mètres, je décidais, énervée, de changer d’activité. Il me fallait quelque chose de défoulant, quelque chose qui me permettrait d’extérioriser. Le combat à main nue, je ne voyais que ça. Me rappelant les gestes de Marlon autrefois, je me mis donc à frapper, tourner, feinter autour des punching-balls, mettant dans mes coups toutes la hargne qui m’habitait. La tête vaniteuse de Jennor. Un coup de poing. Marlon la préservant des combats. Un autre coup de poing. Marlon l’embrassant. Un coup de pied. Marlon lui caressant les cheveux. Un coup de boule. Si fort qu’il détacha le punching-ball, le faisant tomber à mes pieds. Je l’envoyais valser d’un coup de pied rageur. Décidément, ce n’était pas ma journée.
Pourtant, je la passais comme ça, à changer d’atelier lorsque j’en avais trop marre, détruisant de temps à autre du matériel. Mais personne ne viendrait me le reprocher, d’ailleurs, aujourd’hui, personne n’était venu s’entraîner avec moi sur le terrain. Je songeais un instant que je devais peut-être faire un peu peur, mais peu importait. Au contraire, ça m’avantageait ; moins de personnes s’entraînaient, moins j’aurais de concurrents l’an prochain pour les Jeux.
Lorsque la nuit commença à tomber, je me précipitais chez moi. Comme je l’avais pressenti, l’émission avait déjà commencé, mais j’arrivais pile au bon moment : Claudius Templesmith venait de finir son introduction, et maintenant la caméra se reportait sur l’arène. Pour commencer, le massacre : un plan montra la colline, inondée de sang, d’armes, de cadavres plus ou moins mutilés. Un hovercraft passe au dessus, et un à un, les récupère. J’attends patiemment qu’il nous montre les seules images qui m’intéressent. D’ailleurs, je ne dois pas être la seule à ne pas être passionnée par les images d’un champ de bataille sanglant.
Finalement, ils se décident à passer ce que nous attendons tous. Marlon monte toujours la garde, le jour se lève. Finalement, Jennor se réveille. Lentement, elle se relève et avec un petit sourire, pose ses lèvres sur celles de Marlon. Je lève les yeux au ciel. On s’en fiche de vos embrassades ! Maintenant qu’ils sont tous morts, vas-y, Marlon, annonce lui que vous n’avez plus qu’à vous entre-tuer. On verra bien si elle est toujours d’humeur aussi caline après ça. Mais il n’en fait rien. Il prolonge le baiser, et c’est finalement elle qui l’interrompt, et demande :
« Et les autres ? »
« Tous morts, sauf un, répondit-il. Le gars du 6. »
J’écarquille les yeux, surprise. Le grand garçon aux cheveux bouclés ? J’étais pourtant certaine d’avoir vu la fille du 1 le poignarder mortellement… Et le nombre de coups de canons… Bah, après tout, j’ai bien pu me tromper dans les deux, cas. Dans le premier, je n’étais pas très attentive, bien trop en colère pour prêter attention aux « détails », et dans le deuxième, une erreur de compte est si vite arrivée… Dans ce cas, les caméras devraient vite nous montrer des images dudit tribut. Mais elles n’en font rien. Jennor demande :
« Tu sais où il est, et s’il est blessé ? »
« Je crois qu’il se cache dans la forêt, mais je n’en sais pas plus. On se sépare pour lui faire la peau, et après on règle ça entre nous ? » propose Marlon avec un sourire.
Elle sourit à son tour, et acquiesce. Ils se lèvent, se partagent les armes, et dans un dernier baiser, se séparent. Jennor par à gauche tandis que Marlon va à droite. Ainsi, ils sont sûrs de tomber sur lui, lui a-t-il assuré. Un plan de l’arène les remplace à l’écran, montrant par un petit point l’emplacement de chacun, faisant le tour de la colline en courant. Mais il y a un problème. Aucun point n’indique l’emplacement du tribut du 6. Je cherche bien, surprise, puis perplexe. Ont-ils fait exprès de ne pas le mettre au montage, pour mieux se focaliser sur eux deux ? Je reste sceptique.
Puis tout s’éclaire lorsque la caméra montre Marlon se cacher derrière un arbre, à mi parcours. Il n’y a pas d’autres tributs. Juste eux deux. Mais ça, Jennor ne le sait pas. Elle continue sa course, et des plans d’elles passent de temps en temps, montrant son visage déformé par l’impatience et l’envie de tuer ce garçon. Et dire qu’il est bien loin, probablement déjà retourné chez sa famille, à l’heure qu’il est… J’éclate finalement de rire lorsqu’elle croit l’avoir enfin repéré, mais il ne s’agit en fait que d’un lapin. Elle s’arrête, et le tue, irritée.
Je ne capte la lame qui a traversé sa poitrine que lorsque Jennor, interloquée, crache du sang. Elle se retourne avec le peu de force qu’il lui reste, s’attendant probablement à y voir le garçon du 6. A la place de quoi, Marlon la rattrape d’un bras musclé alors qu’elle s’effondre, l’autre tenant toujours l’épée à travers elle. Elle écarquille les yeux, crache encore un peu de sang, et son cœur arrête de battre.
Marlon la relâche d’un coup, totalement calme, un léger sourire sur les lèvres. Sourire qui s’élargit lorsque retentit la voix de Claudius « Mesdames et Messieurs, voici le gagnant des 47èmes Hunger Games ! » Je n’en suis pas très sûre, mais il me semble qu’avant de se faire emporter par l’hovercraft, Marlon à lancé un petit clin d’œil à la caméra la plus proche, comme pour dire « Je te l’avais bien dit ». Chapitre 5
- Spoiler:
Un phénomène. Voilà ce qu’était devenu Marlon suite à sa victoire aux Jeux. Sa manière de piéger Jennor et de lui planter littéralement un couteau dans le dos avait tenu en haleine les spectateurs du Capitole à un tel point que cette scène était à présent jouée et adaptée à toutes sortes d’usages dans la capitale. Visiblement très fier de lui, Marlon avait pris un malin plaisir à se vanter –tout en subtilité- lors de son interview finale et Caesar lui avait même confié combien la population avait été étonnée de le voir trahir celle qu’ils pensaient être sa copine. Ce à quoi, il avait répondu comme si c’était une évidence « Bien sûr que non ! C’était stratégique. Et si vous voulez tout savoir –la question ne se posait même pas, évidemment qu’ils voulaient tout savoir- … Ce n’était pas de bon cœur que je l’ai embrassée, si vous voyez ce que je veux dire. »
On pourrait penser que la plupart des gens seraient interloqués, voire dégoûtés de l’entendre parler ainsi d’une fille de son District, d’ailleurs peut-être que certains l’étaient, mais dans le Deux, on ne fait pas de manière comme partout ailleurs. Lorsque les deux tributs s’entendent bien, ils se débrouillent pour éviter de se tuer, mais sinon, ils ne font pas de manières. Quelle différence, de toute manière, entre tuer un inconnu d’un autre District, et tuer un inconnu de son District ? Aucune. Mais les autres ne semblaient pas de cet avis, et j’imaginais facilement leurs visages écœurés devant leur écran. Moi, ça me faisait bien marrer tout ça, parce que le pire c’est qu’ici, personne n’était choqué du comportement ou des paroles de Marlon. Quand il était rentré avant-hier, on lui avait fait une ovation et depuis, plus personne ne le lâchait.
Pour ma part, je ne savais pas trop ce que je devais faire. Aller le remercier, ou bien le snober ? A bien y réfléchir, l’un n’empêchait pas l’autre. Le remercier, car il a finalement tenu sa promesse, et le snober car j’ai bien failli croire qu’il avait fait une croix dessus ! Il aurait quand même pu me faire passer un indice, quelques mots, n’importe quoi pour que je comprenne ! Du coup, dès que je pensais à ça, ma résolution de le remercier s’envolait d’elle-même et mon humeur se faisait massacrante –encore plus que d’habitude, si c’est possible. Et puis de toute façon, vu la foule de gens qui se pressaient devant sa nouvelle maison pour le féliciter, lui demander quelques mots inédits sur ses impressions, ou encore, pour certaines filles influençables, lui faire des déclarations enflammées. Si Marlon avait plutôt pas mal de succès avant les Jeux, là il était devenu l’idole de tous. Je passais donc mon chemin à chaque fois que mes pieds m’amenaient dans le Village des Vainqueurs.
Seulement, aujourd’hui, les cours avaient repris, et Marlon en étant maintenant dispensé, il serait probablement tranquille chez lui. J’hésitais une seconde, puis décidais finalement de sécher les cours et pris le chemin du Village des Vainqueurs. Je marchais un petit moment et arrivais finalement devant cette grande maison dans laquelle les gens avaient défilés deux jours durant. Comme je m’y attendais, cette fois, il n’y avait personne, mais la lumière allumée trahissait une présence. Timidement, je m’approchais de la porte et frappais quelques coups. Quelques secondes plus tard, un Marlon parfaitement réveillé malgré l’heure matinale m’ouvrait la porte. Il ne sembla nullement surpris de me voir, au contraire, il eu un petit sourire comme s’il m’avait attendue. Il m’invita à entrer d’un geste de la main, et, sans trahir la moindre émotion, je pénétrais dans sa nouvelle maison. Je ne fis aucun commentaire dessus ; lui non plus. Là n’était pas le sujet.
« Tes parents ne sont pas là ? » demandais-je poliment, bien que la signification cachée était plutôt "On peut parler librement ?".
« Ils sont à l’usine » m’informa-t-il.
Parfait. Je hochais la tête pensivement, et décidais finalement à entrer dans le vif du sujet sans plus attendre, je n’allais pas non plus y passer la journée !
« Ahem… eh bien… euh…merci de… tu sais. Avoir tenu ta promesse. »
Bon, pour la voix implacable, on repassera. C’était simple dans ma tête, de le dire sobrement, mais y mettre les formes était beaucoup plus dur ! Comment remercie-t-on quelqu’un d’avoir tué quelqu’un d’autre ?!
« Tu en doutais ? » me demanda-t-il avec un petit sourire qui me laissait penser que cette situation lui était totalement confortable, à lui.
« Eh bien, étonnamment, après que tu l’ai sauvée du massacre et embrassée, oui ! » répondis-je, immédiatement sur la défensive.
Non mais c’était quand même énorme ça ! Je n’allais pas m’excuser d’être tombée dans le panneau, non plus ?!
« Je te l’avais promis. »
« Beaucoup de gens oublient leurs promesses lorsqu’ils embrassent quelqu’un ! » m’énervais-je. « Et pour tout te dire, tu étais vraiment convaincant. » terminais-je, une pointe de mauvaise humeur dans la voix parce que, oui, il commençait vraiment à m’énerver, cet idiot.
Il écarquilla les yeux un instant, et son sourire –qui ne l’avait pas quitté- s’élargit. Je mourrais d’envie de céder à mes pulsions et de lui en coller une de ce nom parce qu’il commençait vraiment à me courir sur le haricot, avec son sourire moqueur ! Je ne me pensais pas si drôle !
« Ne me dis pas que… tu es jalouse ? »
Cette fois, ce fût mon tour de faire les gros yeux. Moi, jalouse ? Pour lui ? Mais c’est qu’il ne se prenait pas pour une merde, le garçon ! Si je n’avais été de si mauvaise humeur, je lui aurais éclaté de rire au nez, parce que là, vraiment, il battait des records niveau blague. Il m’a prise pour qui, une de ces nunuches du Capitole qui doivent s’arracher des photos de lui maintenant ? Moi, jalouse, c’était… risible.
« Tu embrasses qui tu veux, je m’en contre-fous ! » répliquais-je.
« Vraiment? demanda-t-il avec un petit sourire amusé. Dans ce cas… »
Heureusement pour lui, je ne l'avais pas vu venir celle là, et ce crétin eut le temps de poser ses lèvres sur les miennes durant plusieurs secondes avant que je ne réalise. Je m’écartais précipitamment de lui, et, pour faire bonne mesure, lui retournais cette gifle qui me démangeait tant la main depuis tout à l’heure. Ce qui n’eut pour effet que de le rendre encore plus hilare, et moi, encore plus en colère.
« Te fâche pas Ana… c’est qu’un baiser ! Et puis c’était pas ton premier, si ? » dit-il tout en connaissant bien la réponse, j'en suis sûre, puisqu'il avait toujours ce sourire moqueur.
Je me sentis rougir violemment et lui assenais une nouvelle claque. Rien à faire, il était mort de rire. Vexée, je lui lançais un dernier regard noir qu’il n’apercevrait sûrement pas à travers ses larmes de joie et quittais la maison d’un pas rapide, en claquant la porte bien sûr.
Mais quel crétin !!! Chapitre 6
- Spoiler:
Grâce au coup final de Marlon, les Hunger Games avait rencontrés un succès monstre, et l’audimat était à son maximum. La Tournée des Vainqueurs s’était déroulée dans les meilleures conditions –mis à part la tête que tiraient la famille de Jennor lors du banquet final - et à présent, le dernier Vainqueur était devenu le nouveau jouet de ces dames. Et d’après ce qui se disait, ce rôle était loin de déplaire à Marlon, ce qui ne m’étonnait qu’à moitié. Mais très franchement, savoir si cet abruti s’amusait ou non était la dernière de mes préoccupations. Depuis « l’incident », je m’étais appliquée à l’éviter autant que possible et à lui lancer un regard noir lorsque je sentais ses yeux braqués sur moi. S’il devait toujours être persuadé que j’en pinçais pour lui –ce fou-, il devait bien comprendre qu’avec la Moisson qui approchait, j’avais d’autres chats à fouetter.
En effet, depuis la victoire de Marlon je m’entraînais plus dur que jamais, partant plus tôt le matin pour courir un peu, et allant directement dans l’impasse d’entraînement après les cours, quitte à sécher parfois. Mes compagnons Carrières s’étaient faits de plus en plus rares jusqu’à que je finisse par me retrouver seule. Et même si je ne m’expliquais pas ce soudain manque d’intérêt qu’ils avaient tous pour l’entraînement, je devais reconnaître que ça m’arrangeais bien. Le terrain n’était pas très large, et du coup, les disputes voire bagarres, fréquentes. On avait du mal à se partager les armes, les cibles, tout le monde voulait y accéder et ne plus en partir. Bref, j’étais mieux toute seule.
J’avais un peu reposé mes couteaux pour toucher un peu à tout et être douée dans un maximum de domaine, afin de me débrouiller dans tous les cas, dans l’arène. Naturellement, j’étais mieux disposée pour tout ce qui demande de la précision, tel que le tir à l’arc ou les lances. Seul le corps à corps restait problématique. J’avais beau courir, manger et tout faire pour me muscler, je restais déplorablement peu forte. Mes coups ne parviendraient pas à tuer un oiseau… J’avais donc décidé de reposer mes armes et passait à présent mon temps à taper dans le punching ball.
Seulement, je n’avais plus personne dont copier les mouvements, je devais donc inventer, et c’était beaucoup moins efficace. Peu importe, plutôt mourir que de demander l’aide de quelqu’un. Pourtant, l’aide vint d’elle-même, un soir, alors que je m’étais faite à l’idée de rester seule. Je reprenais ma respiration après avoir enchaîné une trentaine de coups, lorsqu’une main arriva de par-dessus mon épaule et frappa le punching-ball si fort que celui-ci tomba au sol. Mes réflexes ne se firent pas attendre, je me retournais, la main en l’air prête à frapper. Malheureusement mon interlocuteur semblait aussi vif que moi et il attrapa mes deux poignets au vol, m’immobilisant, son visage à quelques centimètres du mien. Marlon. On se fixe quelques secondes, moi, avec un regard noir, lui, un sourire moqueur aux lèvres, puis je détends mes muscles et il relâche mes bras. Je m’éloigne vivement de lui.
« Qu’est ce que tu veux ? lançais-je sèchement.
-Alors comme ça tu as lâché tes couteaux pour essayer le combat à mains nues ? demande-t-il sans répondre à ma question.
-Il faut bien que je me débrouille si je n’ai pas de couteaux dans l’arène.
-Sans modèle, tu risques d’avoir du mal… railla-t-il, sans pour autant se proposer. Il attend que je lui demande ? Eh bien j’espère qu’il n’est pas pressé !
-Peu importe, je n’ai besoin de personne.
Mon air hautain et sûr de moi élargit son sourire. Ce gars se force à être insupportable, ou il est comme ça naturellement ?
-C’est ce que je vois. Tu les as tous fait fuir, ajouta-t-il avec mystère.
Je hausse les sourcils. Qui, que, quoi, quand, où ?
-Tu insinues que c’est de ma faute si plus personne ne s’entraîne ? demandais-je avec défi.
-Je n’insinue rien du tout Ana… répondis-t-il d’une vois neutre, avant de se rapprocher de moi et de me chuchoter à l’oreille : Mis à part que j’ai l’impression de te plaire.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’avais sorti un des couteaux de ma ceinture et le plaquais sous sa gorge. Comme tout à l’heure, il attrapa mon poignet au vol sans bouger d’un pouce ni perdre son calme. Moi, j’avais la respiration courte, et mes yeux devaient lancer des éclairs. Je me dégageais d’un mouvement sec et lui crachais :
« La prochaine fois, j’te raterai pas ! »
Puis je tourne le dos et m’éloigne à grands pas furieux sans jamais me retourner. Pourtant, je suis sûre que, dans la nuit, derrière moi, il sourit.
Je rentre chez moi, furibonde, et claque la porte de ma chambre au nez de mes parents, surpris, pour en ressortir quelques heures plus tard parce que j’ai fait. Ma famille ne fais aucun commentaire quand j’entre dans la cuisine à l’heure ou tout le monde va se coucher, prend quelques aliments variés et, sans un mot ni un regard, retourne dans ma chambre. Ils sont habitués à ma mauvaise humeur perpétuelle. Vaudrait mieux pour eux, car elle n’est pas prête de s’en aller. Surtout pas si cet idiot de Marlon continue à se faire des idées !
Durant les jours qui suivirent, je me questionnais vaguement sur ce qu’avais voulu dire Marlon la dernière fois. C’est moi qui avais fait fuir tous les Carrières ? J’étais si effrayante que ça ? Non pas que l’idée me dérangeait, au contraire, ça me plaisait bien d’être la plus crainte de tous, mais ça ne m’avait jamais frappée. Du haut de mon mètre soixante cinq, je n’étais pas franchement une menace, et ce n’était pas ma carrure qui y changeait quelque chose. Alors quoi, ma maîtrise des couteaux ? Ma détermination ? Ou simplement mes yeux qui semblent être nés pour lancer des regards mauvais. Hum. Je restais sceptique. Tout cela me travaillait plus que je ne l’aurais voulu. Je devais me concentrer. La Moisson n’était plus que dans quelques semaines, et cette fois, pas question de me faire sucrer mon rôle. Celle qui se porte volontaire avant moi, je l’embroche sur place !
Les semaines passèrent à une lenteur qui me semblait désespérante. Je commençais à me lasser de ces entraînements qui ne m’apportaient plus rien, maintenant, j’avais envie de les mettre en pratique. De tester toutes ces techniques sur des cibles qui bougent, qui ont peur, et qui veulent se défendre. L’arène, voilà ce qu’il me fallait. Si je n’y allais pas cette année, il y avait de très grandes chances que je fasse un malheur. J’avais besoin d’évacuer ce trop plein d’énergie que je gardais en moi depuis des mois. Alors celui qui m’empêchait de faire partie des 48èmes Hunger Games allait en subir les conséquences.
Finalement, la Moisson tant attendue fini par arriver. Cette fois encore, je m’étais appliquée sur ma tenue, car c’était quand même comme ça que j’allais passer à la télé. Je choisis une robe noire élégante, et relevais mes longs cheveux noirs en un chignon, avant de mettre un peu de maquillage. Du moins, ce que je connaissais. Car, bien que j’aille sur mes dix-huit ans, on ne peut pas dire que j’en avais souvent utilisé. A vrai dire… que lors des Moissons, depuis que j’avais décidé d’être une Carrière. Donc, quatre ans. Je m’appliquais à faire ressortir mes yeux verts, puis lorsque je me jugeais suffisamment ‘’peinte’’, je rejoignis ma famille dans le salon. Quelques compliments, et nous partions en direction de la grand place.
Je prends, comme chaque année, place au milieu des jeunes de mon âge. Les têtes se tournent à mon passage, et je n’y prête pas plus attention que d’habitude. De toute façon, bientôt, mon visage passera sur tous les écrans de Panem. Autant m’y habituer tout de suite. Judith arrive aussi stupide que d’habitude, avec les mêmes manières et le même rire insupportable. La seule chose qui change, cette année, c’est sa perruque mauve lui retombant jusqu’en bas du dos. Parfaitement immonde, peut-être un poil moins que la orange de l’an dernier.
Elle commence son blabla, je l’écoute à peine, occupée à charger Marlon dans la foule avant de me rappeler que cette année… il est sur l’estrade. Eh merde, voilà qui fait une ombre sur mes beaux projets. Marlon sera mon mentor ! Voilà qui suffirait presque à me décourager de me porter volontaire… presque. Je fronce les sourcils, néanmoins. Il s’est promis de me pourrir la vie, celui là, ou quoi ? Il tourne la tête vers moi, et malgré les nombreuses personnes qui m’entourent, je suis sûre que c’est à moi qu’il adresse ce sourire infiniment moqueur. Cette situation doit beaucoup l’amuser, j’en suis sûre. Eh bien, pas moi.
Je détourne les yeux au moment où Judith plonge sa main dans le bocal des filles. Ça y est, le moment que j’attends depuis des années est enfin arrivé.
La suite en dessous !!!
(dans mon message juste après Fyre pour ceux qui galèreraient...)
Dernière édition par Ana Odair le Sam 29 Sep - 14:31, édité 18 fois | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Dim 8 Juil - 11:11 | |
| Wouah! Trop bien ton histoire! Très original La suite! | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Dim 8 Juil - 11:32 | |
| Merci beaucoup Je vais réfléchir à une suite!LA SUITE ICI Chapitre 7
- Spoiler:
Elle finit par saisir un des milliers de papiers, le sort et le déplie et s’exclame :
« Charlotte Rovens ! »
- Je suis volontaire ! m’écriais-je la coupant presque, d’une voix claire mais forte, en levant la main.
Comme toujours, Judith, ravie, m’invita à monter sur scène. Je traversais avec classe la foule qui s’écartait sur mon passage, m’applaudissant à tout rompre, et ne leur prêtais pas la moindre attention. Ça y est. J’étais une tribut. J’étais dans les Jeux. Et tandis que je gravissais les marches, un long sourire s’installe sur mes lèvres, chose rare. Une fois en haut, je continuais à avancer jusqu’à arriver à côté de Judith, qui faisait une tête de plus que moi, du haut de ses échasses. J’eus le temps d’adresser un sourire hautain à Marlon avant que celle qui était devenue mon hôtesse ne me prenne par la main et se mette à piailler.
Tellement fière de réaliser enfin mon rêve, je me laissais même prendre au jeu et répondis avec le sourire à ses quelques questions habituelles. Contente de sa récolte féminine, Judith passa donc aux garçons avec enthousiasme. Je fixe sa main aux ongles longs, verts et crochus rentrer dans le bocal, et en ressortir un papier. Elle lit :
« Logan Stunt ! »
Puis reporte son attention sur la foule, tout sourire, attendant qu’une main se lève, qu’une voix se fasse entendre. Mais il n’en est rien.
Un long silence pesant dure quelques secondes, avant que la vérité n’éclate aux yeux de tous : pour la première fois depuis des décennies, il n’y a pas de volontaires dans le District Deux. Si tout le monde semble interloqué, Judith est sans doute la plus déstabilisée par cette conduite inattendue. Je la sens prête à demander s’il n’y a vraiment aucun volontaire, avant de se raviser, et de répéter, d’une petite voix incertaine :
« Logan Stunt… ? »
Le garçon en question s’avance, pâle comme un linge. Il doit avoir à peu près mon âge, peut-être un an de moins, et vu sa tête, il est évident qu’il n’avait pas prévu de se retrouver un jour dans l’arène. Mais peu importe pour le moment ce garçon, je n’arrive toujours pas à croire que personne ne se soit porté volontaire. C’est du jamais vu, du moins pas depuis que je suis née, et je suis pratiquement sûre que nos parents n’ont pas du voir ça souvent non plus. Mais quelle mouche à poussé les garçons… ? Je regarde attentivement les plus âgés d’entre eux et remarque qu’aucun n’est spécialement bien habillé. Je veux dire, ils le sont tous, comme le jour d’une Moisson. Pas pour le jour de leur Moisson.
Logan monte avec difficulté les marches, ayant l’air de pouvoir s’évanouir à tout moment. Quand il nous rejoint, Judith semble avoir retrouvé une contenance et son sourire à la fois ; aussi, elle l’empoigne avec force au poignet et l’attire vers elle. Elle lui pose une ou deux questions de routine, mais le fait d’être dispensée de son habituel « Pourquoi t’es-tu porté volontaire ? » semble la déstabiliser encore un peu plus. Finalement, elle nous pris le bras à tous les deux, et les levant en l’air, s’exclama « Les Tributs du District Deux pour ces Quarante Huitièmes Hunger Games, Mesdames et Messieurs ! » La pauvre Judith était tellement touchée par cette situation sans précédent ici qu’elle en oublia même la traditionnelle phrase « Et puisse le sort vous être favorable » qu’elle balançait d’habitude avec tant d’entrain. Je ne pouvais pas lui en vouloir, tant j’étais moi aussi perturbée par cet acte inattendu.
On nous fit entrer dans l’hôtel de ville, et je remarquais avec une certaine ironie que j’étais dans la même pièce où j’étais venue l’an dernier prier Marlon de tuer Jennor. A peine eussé-je constaté ça que la porte s’ouvrit sur ma famille. Chacun me prit dans ses bras sans plus de cérémonie, car on était tous bien conscients ici que j’allais revenir sous peu, couverte de gloire. Et tandis que mes parents sortaient, Lenn s’attarda un peu. Je levais un sourcil pour qu’il me dise ce qu’il avait à dire, et s’en aille.
« Ana… t’as intérêt à gagner. » lâcha-t-il finalement, avant de s’éloigner sans un regard.
-Idiot… soufflais-je avec un sourire.
Comme si j’avais l’intention de mourir. Il quitta la pièce, et la porte se referma définitivement. Personne d’autre n’était venu me dire adieu. Etait-ce parce que tout le monde savait que je reviendrai, ou qu’ils espéraient au contraire m’avoir vu pour la dernière fois aujourd’hui ? Je n’eus guère le temps de m’interroger plus longuement car des Pacificateurs m’intimèrent l’ordre de partir. Je sortis et rejoignis un Logan à la mine déconfite, derrière l’hôtel de ville. Judith, accompagnée à présent de Marlon –que je pris soin d’ignorer- nous accompagna jusqu’à la gare où un train nous attendait.
Nous montâmes dans la bête de ferraille, et découvrîmes un tout autre monde. Même moi qui ne suis absolument pas impressionnable écarquillais les yeux devant tant de luxe. Tout ça pour un train destiné à conduire des gosses à la mort, maugréais-je. Ce serait bien plus utile dans le District… Mais peu importe, car ma maison lorsque je rentrerais aura ce niveau de vie. J’aurais ce niveau de vie.
« Alors, ça fait un choc, hein ? » demanda Marlon derrière moi.
Sans même prendre la peine de répondre ou de me retourner, je haussais les épaules et partis sans un mot de plus dans la direction que Judith m’avait indiqué comme étant « ma chambre ». Bon, à l’image du salon, c’était grand, chargé, coloré, très Capitole quoi. Je m’assis sur le lit –incroyablement moelleux- et commençais à enlever mes chaussures qui me faisaient un mal de chien, et trouvais dans une sorte de placard une paire qui avait l’air bien plus confortable.
Une fois mes chaussures changées, je retournais dans le salon dans l’idée d’y trouver Logan. Non pas que j’avais dans l’intention de faire ami-ami avec lui, mais j’avais quelques questions à lui poser. Et, effectivement, il était assis, ou plutôt décomposé sur un fauteuil près de la vitre, regardant à travers, l’air pensif. Je décidais de le couper de ses pensées sans plus de cérémonie et m’assis rapidement en face de lui, nos fauteuils séparés par une table. Il tourna la tête vers moi, surpris, mais ne dis mot.
« Pourquoi personne ne s’est porté volontaire ? » demandais-je d’une voix qui trahissait ma curiosité et quelque part, une sorte d’affolement.
Il me dévisage, incertain, avec un mélange de crainte et de malaise. Oh pitié, ne me dites pas que j’étais tombée sur le genre de garçon qui n’ose pas décrocher un mot en présence d’une fille… Heureusement, il me détrompa rapidement.
« Tu ne sais vraiment pas ? » demanda-t-il d’une toute petite voix.
Bien sûr que non, sinon je ne te poserais pas la question, crétin ! Je me retins à grand peine de lever les yeux au ciel et gardais ma remarque pour moi.
« Je ne sais pas quoi ? »
Il semblait mal à l’aise au possible.
« Eh bien, pour commencer, tu as passé énormément de temps à t’entraîner cette année, et pas grand monde n’avait envie de se mesurer à toi… J’écarquillais largement les yeux cette fois ci, sans chercher à dissimuler mon étonnement. Alors j’avais bien raison, ils me craignent tous ! Et aussi… continua-t-il, incertain. Ah, parce qu’il y a autre chose ? Il y a… lui, fit-il en désignant d’un menton Marlon qui se trouvait quelques mètres plus loin, dans un fauteuil.
Je commençais à voir où il voulait en venir… Mais il vaudrait mieux que je me trompe. Vraiment. Je l’incitais à poursuivre, d’un mouvement de tête.
« Tu… Vous… Enfin tout le monde sait que, des deux tributs qu’il coachera, dans l’arène, c’est toi qu’il choisira… »
…Bingo. Je fermais les paupières un instant et inspirais, expirais à grand air. La crainte de l’autre tribut et la peur du favoritisme. Voilà pourquoi il n’y avait eu aucun volontaire masculin cette année. Et donc, ça signifiait que quelqu’un nous avait vus, ou entendus la dernière fois dans le terrain d’entraînement. A moins que ça ne soit chez lui… Non ! Ça, je n’osais même pas y penser.
Je rouvris les yeux et répondis par un regard indifférent au visage terrifié de Logan.
« Il n’y a rien entre ce… crétin et moi, c’est compris ? dis-je lentement, l’air menaçant, en détachant bien chaque mot.
-Alors vous ne vous êtes pas embrassés chez lui ?
Eh...merde.
-Non ! Je veux dire si, mais non ! Il m’a embrassé !
Cette fois, la colère et l’indignation –moi, embrasser Marlon ?!- m’avaient poussée à crier, et, je le savais, les quelques mètres qui me séparaient de Marlon ne l’avaient pas empêché de m’entendre. Fantastique ! Un instant plus tard, il se pointait à côté de nous. A voir le sourire malicieux qu’il arborait aujourd’hui encore -à croire qu’il était ancré sur son visage !- j’en déduisis qu’il préparait un mauvais coup. Trop tard, malheureusement.
-Qu’est ce que j’entends ? On assume pas de m’avoir embrassé ?
Je.vais.le.tuer.
A la place, je lève la main dans l’espoir de lui lancer une droite dont il se rappellera, mais sous l’emprise de la colère mon geste est désordonné et facile à parer. L’instant d’après, ma main est encore une fois suspendue dans les airs, et Marlon n’a pas bougé d’un pouce.
-Arrête de raconter n’importe quoi ! m’énervais-je. En fait c’est à cause de toi s’il n’y a aucun volontaire masculin cette année !
-Peut-être bien, en effet. Tu ne vas pas t’en plaindre, si ? Ça te fait un concurrent de moins.
Je m’apprête à répliquer lorsque soudain, un toussotement nous rappelle que nous ne sommes pas seuls. Logan est là, à un mètre de nous, et il a tout entendu, évidemment. On tourne la tête vers lui, comme s’il nous dérangeait, avis qu'il semble d'ailleurs partager.
-Je sais bien que vous ne me considérez pas comme un « concurrent » potentiel, mais si vous pouviez faire semblant, au moins devant moi, que je ne suis pas mort d’avance, j’apprécierais…
Sur ce, il se lève, pâle comme un linge, et quitte le salon. Nous nous regardons, interloqués, Marlon et moi. Il lâche mon bras qui retombe mollement sur mon fauteuil. On peut dire qu’on a manqué de tact. Je me lève et me dirige vers la chambre de Logan.
« Ne me dis pas que tu vas aller le consoler ! s’insurge Marlon dans mon dos.
-Non. Je vais juste lui rappeler qu’on est pas là pour être gentils. On est là pour tuer, gagner, et revenir. » Chapitre 8
- Spoiler:
Je traverse quelques pièces avant d’arriver devant la porte qui porte l’écriteau « Chambre du tribut masculin, District Deux ». Je frappe quelques coups, pas de réponses. Tant pis pour lui, j’ouvre quand même. Il est allongé sur le lit, les bras derrière la tête, le regard dans le vague. Il tourne les yeux vers moi quand j’entre, et je garde mon regard hautain et indifférent.
-Je n’ai pas dit d’entrer.
-Si tu crois que je suis du genre à attendre sagement qu’on me dise ce que je peux faire, t’es à côté de la plaque.
Il soupire, et retourne la tête vers le plafond.
-Qu’est ce que tu veux ?
-C’est de ta faute si on ne te considère pas comme un concurrent potentiel. Tu veux quoi, qu’on s’apitoie sur ton sort parce que aucun volontaire n’a pris ta place ? Parce que t’es maigrichon et aussi musclé qu’un ver de terre ? Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même ! Fallait venir s’entraîner ! Alors tu croyais quoi ? Qu’il y aurait toujours quelqu’un pour prendre ta place si jamais t’étais tiré au sort, et que tu pouvais donc te permettre de collectionner les tesseras sans jamais être en danger ? J’espère que tu t’en mords bien les doigts, à présent !
Je reprends ma respiration après ma longue tirade enflammée. On se fixe tous les deux, à présent. Moi en chien de faïence, comme à mon habitude, mais lui… je ne sais pas. Son expression est assez indéchiffrable.
-C’est bon, ou il y a autre chose ? finit-il par lancer d’une voix neutre, avec une pointe de provocation.
-Je crois que j’ai fait le tour, répondis-je sur le même ton.
-Et moi qui pensais que tu allais me remonter le moral…
Non mais je rêve ! J’ai l’air d’une fille qui remonte le moral des gens moi ?!
-Mais t’es vraiment stupide ou quoi ? T’as entendu tout ce que je viens de te dire ?! On est dans les Jeux là, pas dans la cour de récré de l’école ! Réveille-toi un peu !
Sur ce, je quitte la chambre, énervée au possible. Il est débile ou quoi ? Qu’est ce qu’il pensait, que j’étais une sorte de bonne pomme qui console les gens ? Sait-il au moins combien de temps ais-je du attendre avant d’enfin devenir une tribut ?! Et il croit que je vais le plaindre en plus ?!! Il a été tiré au sort, il n’y a pas eu de volontaires, très bien, faut qu’il s’en remette maintenant ! Et évidemment qu’il est mort d’avance, c’est le genre de personne à se faire tuer dans le bain de sang ça, c’est être réaliste que de le reconnaître ! Je fulmine. Non seulement il me met vraiment sur les nerfs avec son attitude de débile, mais en plus il voudrait que je compatisse ! Quelle honte il va être pour le District Deux !
Je reviens dans le salon où Marlon m’attends toujours, assis sur le fauteuil où était Logan tout à l’heure. Je reprends ma place, et il lève ses yeux gris vers moi.
« Vu ta tête, je devine qu’il n’a pas très bien pris ce que tu lui as dit…
-Il s’attend à ce que l’on compatisse ! m’écriais-je, furieuse.
Un petit sourire amusé se dessine sur les lèvres de Marlon. C’est incroyable ça, il sait faire autre chose ? Ça devrait l’énerver autant que moi, ce comportement pathétique !
-Tu sais Ana, la plupart des gens sont détruits d’aller dans l’arène…c’est nous les exceptions, pas lui.
-Peut-être, mais c’est nous qui sommes logiques dans cette histoire ! Quitte à être tiré au sort, autant se donner le maximum de chance de gagner non ? Je ne comprends pas pourquoi les autres District rechignent à s’entraîner !
-Je ne sais pas, j’imagine qu’ils voient ça comme de la triche. Ils ne veulent pas jouer je jeu du Capitole.
-Et ils sont bien débiles de ne pas le faire, répliquais-je. C’est à cause de ce comportement que certains District n’ont encore aucun Vainqueurs, alors que le nôtre en a 14.
-Pourquoi es-tu aussi remontée ? me demande Marlon.
-Pourquoi, toi, ne l’es-tu pas ?! Tu vas être le mentor d’un tribut qui ne sait rien faire, et qui doit probablement pleurer toutes les larmes de son corps à l’heure qu’il est ! Comment vas-tu convaincre qui que ce soit de donner de l’argent pour lui envoyer des cadeaux ?!
-C’est simple. Je ne le ferais pas.
Je hausse les sourcils, étonnée. Comment ça, il ne le fera pas ? Il rigole ou quoi ?
-Je ne vais m’occuper que de toi, termine-t-il.
J’ouvre la bouche, stupéfaite, mais ne trouve rien à dire. Alors Logan avait raison, ils avaient tous raison. Sans l’aide de leur mentor pour leur envoyer des vivres, ils n’auraient eu aucune chance. C’était vu d’avance, le tribut masculin du District Deux cette année n’aurait aucune chance, que ce soit face à moi ou face aux autres. A présent, je regarde Marlon autrement, tandis que lui conserve son expression neutre, voire froide. Comme si c’était une évidence, qu’il n’avait même pas songé une seule seconde à aider Logan. Finalement, je referme la bouche.
-Dans ce cas, je vais m’allier avec lui.
Sur ce, je tourne les talons et retourne dans ma chambre. Je suis certainement stupide de faire ça, d’ailleurs, ça ne me ressemble pas d’être aussi loyale et…juste. Et l’idée de m’allier avec Logan est risible tant il me sera inutile, voire plus un boulet qu’autre chose. Évidemment c’est que l’on fait d’habitude, nous, les tributs du Un, du Deux et du Quatre. Sauf qu’il n’y a jamais eu de maillon faible dans cette alliance, personne comme Logan n’en a jamais fait partie. Mais je ne regrette pas, et dès demain, j’ai l’intention de parler de cette alliance à mon « camarade » et l’entraîner durement pendant les trois jours qui suivent. Après tout, tout ce qui peut contrecarrer les plans de Marlon est le bienvenu. Chapitre 9
- Spoiler:
Ce n’est que le lendemain, dans les alentours de dix heures, que nous arrivons au Capitole. Comme on s’y attendait, la gare est noire de monde, la foule hystérique plus ou moins contrôlée, et tout ça dans une avalanche de couleurs et de tenues extravagantes. Je m’y attendais, aussi, tout en regardant à travers la vitre je conserve une attitude froide et hautaine qui ne semble en rien décourager notre public. Logan, en revanche, a l’air effaré. On s’était tous réunis dans la salle à manger pour déjeuner, même si l’ambiance était à peu près aussi chaleureuse qu’une nuit d’hiver. En voyant les visages surexcités de ces femmes hurlant sûrement nos noms, il semblait avoir pali. Je le regardais du coin de l’œil, m’attendant à moitié à le voir s’effondrer devant tant d’attention. Il ne doit pas avoir l’habitude d’être regardé, contrairement à nous, les Carrières.
Dans notre District, on est à peu près une dizaine chaque année à venir s’entraîner, et je n’ai jamais été aussi « populaire » que depuis les quatre années où je suis venue. On a un statut un peu spécial quand on est un Carrière, dans le Deux ; c’est comme si les gens nous respectaient, nous admiraient. Bien sûr, on joue pas les modestes, on sait bien que ce qu’on fait, y en a pas un dixième d’entre eux qui auraient les tripes de le faire. Alors on aime bien être au centre de l’attention, faire étalage de nos talents, tout en faisant ceux qui ne font pas attention à tous les regards. Aujourd’hui, la situation n’est pas différente. C’est donc avec une facilité déconcertante que j’ignore les cris passionnés de la foule, et fais signe à Logan qu’on va devoir descendre.
La gare a beau être à une centaine de mètres à peine du centre d’Entraînement, la traversée est laborieuse. Les gens nous appellent, nous hurlent dans les oreilles, nous supplient, nous retiennent, et même les nombreux Pacificateurs présents ont du mal à maîtriser la foule en délire. Mais je continue l’air de rien, me dégageant chaque fois qu’une main grassouillette, violette ou orange essaye de m’attraper. Je jette un œil à Logan qui, derrière moi, n’en mène pas large. Une femme réussit à l’attraper et lui colle un espèce de répugnant bisou sur la joue. Il fait un bond et regarde horrifié les lèvres vertes de la femme qui lui ont laissées une jolie marque.
Soudain quelqu’un m’agrippe le bras et me fais basculer sur le côté. Surprise, je n’ai pas le temps d’esquiver et je me serais probablement écroulée si un bras ne m’avait pas solidement rattrapée, passant fermement autour de ma taille, et ramenée vers… Marlon. Je me dégage, préférant m’écrouler que de rester une seconde de plus dans ses bras, et il ne bronche pas.
Nous arrivons finalement à passer la porte du centre d’Entraînement, et tous considérons cela comme une grande victoire collective. Mais nous n’avons pas le temps de souffler que déjà on nous entraîne dans une autre salle. Juste avant que l’on nous sépare, dans l’ascenseur, je passe un doigt sur la joue de Logan, là où la femme l’a embrassé, et ôte l’affreuse texture verte. Il contemple mon doigt, horrifié.
« Endurcit-toi » lui murmurais-je du bout des lèvres.
L’ascenseur ouvre ses portes, nous descendons, et on nous sépare. J’arrive dans une salle étrange, où l’on me demande de retirer mes habits, et j’obtempère. Puis, durant ce qui me semble être des heures, on me fait enchaîner les « traitements de beauté ». Quand j’ai mariné dans toutes sortes de bains, subit une dizaine de soin pour les cheveux ainsi qu’un certain nombre d’autres choses, les trois personnes qui s’occupaient de moi me laissent seule en me disant que mon styliste va venir.
Et effectivement, quelques minutes plus tard arrivait un petit bonhomme aux cheveux jaunes redressés en pics. Je ne cillais pas, et le laissais s’occuper de moi. Quand j’eus fini de passer mon costume, il m’invita à me contempler devant un miroir. Mouais. Encore une énième tenue sans grand rapport selon moi avec l’activité de notre District, la maçonnerie, mais le temps m’avait appris qu’ici, ils ont une drôle conception des choses.
Je portais une sorte de combinaisons étrange, qui n’était pas composée d’un seul morceau, mais de centaines de bandes tout le long de mon corps. Je n’avais jamais vu de vêtement de ce genre, et surtout, je ne voyais vraiment pas le rapport avec la maçonnerie. Puis, en regardant bien, je remarquais que le motif sur les bandes de tissus rappelait vaguement la texture du bois. Mouais.
Je ne daignais même pas complimenter le styliste sur ma tenue, je n’étais pas du genre à flatter les gens, et encore moins lorsque c’était immérité. Mais il semblait avoir l’habitude de la froideur des gens du Deux, aussi, il m’amena sans un mot rejoindre Logan et sa styliste.
Je constate que mon binôme est vêtu plus ou moins de la même manière que moi, même si ses bandes sont plus foncées et cache chaque centimètre de son corps des chevilles jusqu’au cou, ce qui n’est pas mon cas. Quelques ouvertures stratégiques entre les bandes sont faites comme sur les côtes ou les genoux, histoire de ne pas oublier que je suis une fille. Pour ce qui est de la tête, nous portons tous les deux une sorte de coiffe en imitation de bois, et mes longs cheveux noirs sont relevés.
Nos stylistes nous conseillent de nous installer sur les chars, la parade ne va pas tarder à commencer. Nous nous exécutons et je remarque avec agacement que la place est si réduite que Logan et moi sommes contraints de nous toucher, une fois assis. Mais lui ne semble pas s’en apercevoir, tant il est visiblement anxieux. Je lève les yeux au ciel devant son visage livide et ses yeux terrifiés. C’est bon, il ne va pas mourir de parader un peu, payant de mine pour une fois, grâce au travail de ses préparateurs ! Car, chose incroyable, ces derniers semblent avoir réussis à dompter ses cheveux bruns bouclés, qui sont à présent « savamment ébouriffés ». Finalement, les chars commencent à s’animer et nous commençons à partir vers le Grand Cirque.
Le public n’est pas encore en vue, mais on les entend d’ici s’acharner. Et puis, des centaines de millier de personnes apparaissent dans les gradins, comme des petits points multicolores en train de s’agiter, de crier nos noms. Je sais ce qu’ils attendent de nous, les Carrières, aussi, je me livre à leur lancer des regards incendiaires et menaçants comme je sais le faire, et vois bien qu’ils s’extasient encore plus. C’est comme ça. Ils nous veulent effrayants, pas effrayés.
Je n’ai pas besoin de regarder Logan pour savoir qu’il regarde droit devant lui, l’air tout ce qu’il y a de plus terrifié. Je songe à le dégager du char à coups de pieds, tant il doit faire honte au Deux en cet instant. Mais si je fais ça, c’est moi qui deviendrais une honte pour notre District, alors je lui tape discrètement mais avec force la cheville. Il sursaute et se tourne vers moi, surpris.
« Tu veux pas avoir l’air encore plus effrayé ? T’es pas encore assez ridicule, lançais-je, hautaine.
-A quoi bon prendre l’air menaçant, alors que je ne le suis pas ?
Je sens mes joues me brûler, et mes poings me démanger.
-Je ne sais pas, peut-être à ne pas être la risée de tous ! » sifflais-je entre mes dents.
Sur ce, je me détourne, et cette fois je n’ai pas à me forcer pour lancer des regards assassins à la foule. Je songe vraiment à laisser tomber cette alliance, contrarier Marlon n’est pas une motivation suffisante pour me taper une plaie pareille dans l’arène. Et puis il me servirait à quoi ?
De toute façon, même si par miracle nous restions les deux derniers survivants, il n’aurait aucune chance. Je ne lui adresse plus la parole de tout le trajet, ni même quand nous arrivons au bout du parcours et que les chars s’arrêtent face au Président Snow sur son balcon qui nous ressert le même discours que tous les ans.
Après de longues phrases et de nombreux sourires préparés à l’avance, les chars repartent et nous rejoignons nos stylistes qui nous ramènent dans nos appartements. Aucun de nous quatre ne parle, et quand l’ascenseur arrive au deuxième étage, on se sépare tous sans un mot. Pour ma part, je file dans ma chambre et m’arrache les unes après les autres ces bandes qui constituaient mes seuls vêtements ce soir.
Je me vêtis de ce qui me tombe sous la main et file sous les couettes chaudes et moelleuses. J’envoie promener Judith me m’annonce que le repas est prêt, et éteins la lumière. Il m’énerve. Ils m’énervent, tous autant qu’ils sont. Logan, à se lamenter sur son sort. Marlon, à être… Marlon. Judith et ses manières. Mon styliste et mon costume ridicule. Les gens du Capitole à s’extasier devant nous. Les Carrières du Deux qui ne se sont pas portés volontaires. Tous m’énervent. Je finis par m’endormir dans un sommeil agité et léger, si bien qu’il me semble entendre quelques coups frappés à ma porte. Mais je dois rêver. Alors je me rendors. Chapitre 10
- Spoiler:
Je suis réveillée le lendemain matin par la voix de Judith, non moins chantante à cause de ma réprimande d’hier. Je viens à peine d’émerger, et déjà je suis fatiguée. Mais pas question de me laisser aller. Ce sont supposés être des jours extraordinaires qui arrivent là, des jours dont je me souviendrais toute ma vie. Alors j’enlève les vêtements avec lesquels j’ai dormi et enfile la combinaison noire moulante d’entraînement. Je me demande un vague instant si c’est la même tous les ans, avant de me rendre compte que je m’en fiche. Je rejoins les autres dans la salle à manger, qui semblent presque surpris de me voir. Je leur lance pour toute réponse un regard noir, mais ne peut m’empêcher de jeter un œil à Logan. Encore plus pâle que hier, j’aurais du m’en douter, mais ça a le don de me mettre en rogne. Eh merde, ça m’apprendra à m’intéresser aux autres. Je m’assois loin de tout le monde, à l’autre bout de la grande table. Judith, Logan et les stylistes me regardent, incrédules. Marlon, lui, n’interrompt pas son petit déjeuner mais je vois un sourire se dessiner sur son visage. Evidemment. C’est celui qui me connait le mieux ici. Il est habitué à mon caractère, contrairement aux autres. Je me force à avaler quelques trucs, mais le fait de ne rien reconnaître a pour effet de m’agacer encore plus. Finalement je repousse d’un geste impatient une assiette dans laquelle traînent quelques substances inconnues. Je m’apprête à quitter la table sans un mot lorsque Marlon rompt le silence. « Bon. Vous savez quelle image vous voulez donner aux Entraînements, vous deux ? Logan et moi échangeons un regard. Le sien semble un peu effaré, comme s’il n’y avait pas réfléchi. Le mien est comme toujours, hautain et indifférent. L’épisode à la parade m’a décidée à ne plus me préoccuper de lui. Peu importe que Marlon me favorise ou pas, je ne suis pas là pour jouer les justicières. C’est donc moi qui réponds : -Oui. Chacun de notre côté. »En entendant ces mots, je vois les lèvres de mon mentor s’étirer en un mince sourire, qui semble vouloir dire ‘’Je suis content que tu ais fait le bon choix’’. Voilà qui me fait me remettre en question. Lequel des deux m’énerve le plus ? Au bout de quelques minutes cependant, notre hôtesse regarde sa montre jaune et encombrante avant de plaquer sa main sur sa bouche et de s’écrier d’un air théâtral que nous avons presque 3 minutes de retard. Je me retiens à grand peine de lever les yeux au ciel. De toute façon, les entraînements, ce n’est que pour la forme, pour nous, les Carrières. On a passé des années à nous entraîner, alors trois jours de plus ou de moins… On se rend néanmoins sans commentaire dans l’ascenseur, et quelques instants après, nous franchissons les portes de la grande salle. En effet, tout le monde est déjà là, mais qu’importe. La vingtaine de regard posé sur nous ne m’impressionne pas, et je préfère ne même pas me tourner vers Logan, car si je le vois baisser les yeux ou pâlir, je l’embroche sur place. On prend place parmi les autres tributs et j’écoute d’une oreille distraite ce que nous raconte la monitrice. Quand, pour finir, elle nous fait signe d’y aller, je lâche un soupir d’exaspération qui semble passer inaperçu dans le bruit des pas. Mais pas pour tout le monde, visiblement, car une seconde après, une chevelure blonde apparaissait à mes côtés. D’une tête plus petite que moi, je reconnus la tribut du Un. Une fille petite à qui je donnais la quinzaine, aux cheveux platine et aux yeux bleus pâle. Je ne doutais pas que le Capitole s’extasie devant ce visage d’ange, mais il fallait vraiment être stupide –et ils l’étaient- pour ne pas voir ce sourire mesquin collé en permanence sur ses lèvres. Je levais un sourcil perplexe à son égard, attendant qu’elle m’explique ce qu’elle faisait à côté de moi. Et puis je me rappelais. On doit faire alliance, alors autant s’apprécier, ou du moins, faire semblant… «Ça paraît ridicule, hein, de s’entraîner pendant trois petits jours lorsqu’on le fait depuis des années ? me demande-t-elle d’une voix malicieuse. Je la toise un instant. -C’est pour faire croire aux faibles qu’ils sont sur un pied d’égalité avec nous, répliquais-je. Ma réponse semble la satisfaire et un nouveau sourire étire ses lèvres. Ainsi plus que jamais, elle a cet air vicieux propre aux gens qui cachent bien leur jeu. Mais je constate qu’en dépit des apparences et de son jeune âge, elle a l’air intelligente, et que durant le laps de temps où nous devrons nous entendre, on aura pas besoin de prendre de gants l’une avec l’autre. J’imagine que durant les quelques secondes où nous nous jaugeons mutuellement elle parvient à la même conclusion que moi, et finit finalement par déclarer : -On rejoint les autres ?Traduction : tu en es ? -D’accord. Je ne me rappelle pas de l’autre tribut avec toi, qui est-ce ?Autrement dit : est-il intéressant ? -Le roux trapu en train d’achever le punching-ball, là bas, m’indique-t-elle du menton. Message reçu, il n’est pas à négliger. -Par quoi veux-tu commencer ?"C’est quoi ta spécialité ?" -Hum, et si on allait lancer quelques couteaux ?Son sourire s’élargit. -Très bonne idée !J’en déduis que c’est aussi son domaine de prédilection. *** Nous passons la matinée à nous y entraîner, d’abord avec des cibles immobiles, puis un moniteur les fait s’animer et bouger de plus en plus vite. C’est comme sur le terrain vague, pour moi, ça ne fais aucune différence. De son côté, la petite blonde se débrouille admirablement bien, elle aussi, ce qui ne me plait qu’à moitié. De plus, son air sadique se trouve renforcé lorsqu’elle a un couteau à la main, et bien que je ne sois pas vraiment impressionnable, cette fille ne me plaît pas. J’accueille donc la pause déjeuner avec –presque- plaisir, et prend place à la grande table où les garçons du Un et du Quatre ont assemblée. Je jette un coup d’œil furtif à Logan qui mange seul un peu plus loin, ayant l’air de ne pas savoir où se mettre, comme la plupart des tributs. Mais je sens le regard bleuté de la petite blonde –dont il me semble que le nom est Lucy- sur moi, et détourne aussitôt le regard. Je suis sûre qu’elle a vu ce que je regardais, mais je n’en laisse rien paraître. Le garçon du Quatre, un grand brun aux cheveux courts et noirs comme les miens s’assied à côté de moi et me regarde d’un air appréciateur. Je me tourne vers lui, indifférente voire agacée. « Ana c’est bien ça ? je hoche la tête, toujours sur la défensive. Je t’ai vue tirer tout à l’heure. Tu es douée. Tu fais bien de rejoindre l’alliance.Je hausse un sourcil intrigué, cette fois. Bien sûr que j’allais rejoindre l’alliance, qu’est ce qu’il croyait ? Ou plutôt, à voir l’expression des autres, qu’est ce qu’ils croyaient ? -Je veux dire… Si tu avais voulu t’allier avec l’autre tribut de ton District –et crois bien qu’on aurait compris !-, me dit-il en m’indiquant du menton Logan, alors je ne crois pas que ça aurait été possible, achève-t-il avec un sourire indulgent et un regard entendu. Oh. C’est donc ça. Immédiatement, j’enlève toute trace d’étonnement ou de quelconque émotion de mon visage. Mais la froideur se lit clairement dans mes yeux, j’en suis sûre. Et le fait de voir son sourire fondre, me le confirme. A présent, tous mes fixent, incertains. Et je le deviens aussi. Si je réponds comme ils l’attendent, je m’intègre officiellement dans l’alliance. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils me feront confiance, et à peine entrés dans l’arène, Logan sera le premier sur notre liste, j’en suis sûre. A vrai dire, ils seraient bien capables de me demander de le tuer personnellement. Je devrais m’en foutre éperdument, comme Marlon a littéralement planté un couteau dans le dos à Jennor l’an dernier, sans plus de cérémonie. Et à vrai dire, je pourrais m’en foutre. Logan n’est rien pour moi, et nous sommes si nombreux dans le Deux qu’éviter les regards noirs de sa famille ne me serait pas difficile. Mais…C’est facile à dire, maintenant. Je voudrais penser comme ça, mais l’image évidente de la scène qui se déroulera s’impose à moi. Nous cinq, encerclant Logan s’il a survécu au bain de sang. Les Carrières faisant mine de choisir au hasard quelqu’un pour le tuer, le ‘’hasard’’ qui tombe sur moi. Moi, un couteau, et un Logan pâle comme la mort, qui, pire que tout, est absolument inoffensif. Alors un seul mot me vient à l’esprit. -Non.Je les vois échanger des regards, pas sûrs d’avoir bien entendus. Mais je soutiens les paires d’yeux posés sur moi, conservant mon masque impénétrable. -Si vous me voulez dans l’alliance, il est avec nous.Je suis folle de proposer ça, je le sais, ils n’accepteront jamais. C’est comme leur demander de ne tuer personne dans le bain de sang, par exemple. Prendre un faible, un non-carrière avec eux. Impensable. Et pourtant, ils me surprennent. -Très bien.Je me tourne vers la personne qui venait se sortir ces mots, bien que j’en ais immédiatement identifié la voix, ainsi que tout le monde à la table. Lucy, son petit sourire inquiétant sur le visage, me fixe intensément. Très bien. Donc elle accepte. Je vois le garçon du Quatre s’apprêter à dire quelque chose, mais elle le fait taire d’un regard. Personne ne soulève d’objection, bien que je sois sûre qu’aucun n’est réellement d’accord. Il me faut me rendre à l’évidence, cette poupée haute d’un mètre quarante les domine. Surtout que, soyons réalistes, je ne pense pas qu’elle ait accepté par pure compassion –berk- ou qu’elle soit intéressée par les talents inexistants de Logan. Elle a quelque chose en tête. Et c’est mauvais, ça, très mauvais. Même devant le silence incrédule qui semble s’éterniser, Lucy ne se défait pas de son sourire. Mais, comme cela devient pesant, elle ajoute : -Eh bien, va le chercher ! S’il fait parti de l’alliance, il vaudrait mieux qu’il soit au courant non ? » ajoute-t-elle avec un petit rire cristallin. Je ne réponds rien, mais me promet mentalement de tuer cette fille à la première occasion. Je me lève donc sans un mot, et traverse les quelques mètres qui me séparent de Logan. Lorsque j’arrive près de lui, il a l’air éberlué. Il fait mine de regarder autour et derrière lui, comme s’il n’était pas sûre que c’était à lui que je parlais. Je levais les yeux au ciel brièvement, avant de dire simplement : « Ramène-toi. »Mais qu’est ce que j’ai fait ? The End
- Spoiler:
Durant les quelques jours où ils sont au Capitole, il y a une sorte de petit jeu entre Ana et Marlon. Quand ce dernier apprend qu'elle a rallié Logan à l'Alliance, il va la voir dans sa chambre un soir et tente de la comprendre. Ils s'engueulent -comme d'hab- et il s'embrasse. Elle ne le repousse pas. Logan les aperçoit furtivement, et il soupire en se disant qu'à présent il n'a plus la moindre chance de retourner un jour chez lui. Vers la fin Marlon met -à peine- son orgueil de côté et fais comprendre par des sous-entendu qu'il tient à Ana. Au moment de se quitter il lui dit de laisser Logan derrière elle, que même si elle se sacrifiait elle ne pourrait pas le faire rentrer, que ça sert à rien de le défendre ce sera un poids. Ana et Logan rentrent dans l'arène avec les Carrières. Le bain de sang se passe "bien", aucun Carrière n'est tué, y compris Logan. Ils restent autour de la Corne D'abondance évidemment (j'ai pas réussi à trouver d'arène au final ._.) mais Lucy est de plus en plus flippante et Ana a des doutes sur elle. Elle sent l'étau se resserrer autour de Logan et une nuit, alors que Lucy donne le tour de garde à Logan, elle fait semblant de dormir et voit Lucy s'apprêter à le tuer. Elle l'en empêche et ils se sauvent avec Logan. Ils survivent tant bien que mal, vu qu'il sait rien faire il est assez inutile. Leur relation est mauvaise voire déplorable, Ana est en colère tout le temps, contre lui, contre les Carrières et contre elle même parce qu'elle sait pas pourquoi elle le défends alors que ça nuit à sa survie. Ils ne reçoivent aucun parachute. *petite éclipse de quelques jours*Les deux se font finalement retrouver par Lucy alors qu'il ne reste plus qu'une poignée de tributs. Elle est toute seule car elle a tué tous les autres Carrière. Elle n'est pas blessée et toujours aussi flippante. Ana décide qu'il est temps pour Logan et elle de se séparer, vu que de toute façon il lui servira à rien dans ce combat et qu'elle n'a pas envie de le tuer elle même. Il s'en va donc et elle commence à se battre avec Lucy. Elles se battent toutes les deux au couteau, ont la même habileté. Mais Lucy réussit à coincer Ana et s'apprête à lui planter un coup fatal. Logan, qui n'était jamais parti, attrape Lucy et la tire en arrière, et se mange donc le coup de couteau à la place d'Ana, en plein dans le poumon. Le temps de réaction de Logan, qui s'écroule, et de Lucy, trainée un mètre plus loin, permet à Ana de lancer le couteau qui achèvera la petite blonde. *je rédige cette partie parce que je me la suis imaginée taaaant de fois*[conseil: à écouter avec "Safe and Sound" de Taylor Swift ]Je cours vers Logan et m'agenouille dans l'herbe à côté de lui. Il est encore plus pâle que d'habitude, je ne pensais pas ça possible. Mais je n'arrive pas à en rire. Sans avoir fait médecine, je ne suis pas idiote et je sais que le couteau a touché un point vital. Je sais que c'est la fin pour lui. Mais je ne réalise pas. La minute d'avant, je lui hurlais de se barrer, et maintenant, voilà qu'il se prenait un couteau pour me défendre. -Tu es vraiment un crétin! m'exclamais-je dans une voix que je voulais moqueuse mais qui se brisa. Ce couteau je... j'allais le dévier... Qu'est ce qui t'as pris...Un maigre sourire se forme sur son visage maladif. -Je sais pas. Je voulais me comporter comme un homme au moins une fois dans ma vie, j'imagine, répondit-il d'une voix faible mais sans se départir de son sourire. C'en est trop pour moi, et je sens les larmes me monter aux yeux. -Crétin... y a d'autres moyens... Je pleure carrément, mais je m'en fiche. Je contemple ces yeux bleus-verts qui commencent à se faire vitreux. Je sais que bientôt, ils vont se fermer à jamais. -Ah ouais, et comme quoi? me demande-t-il, une pointe de défi dans la voix. Poser mes lèvres sur les siennes me semble tellement spontané que j'en viens à me demander si je n'en rêvais pas depuis un moment déjà. On reste un instant comme ça, puis lorsque je sens une larme quitter ma joue pour aller se poser sur la sienne, je m'écarte doucement. Je ne fais rien pour essayer mes larmes, je m'en moque éperdument. Au diable ma réputation d’invincible Carrière au caractère implacable et inhumain. Pour moi il n'y a plus que ces yeux clairs et ces cheveux bouclés que je ne cesse plus de caresser. Il me sourit, mais je vois à son visage combien ça lui en coûte. -C'est plutôt pas mal, aussi, se moque-t-il. Mais sa voix est tellement peu audible que je n'arrive même pas à répliquer. Ce n'est plus qu'une question de secondes avant que Logan ne s'en aille, je le sais. Lui qui n'a jamais voulu être là, qui nous détestait à nous, les Carrières, le voilà qui s'est sacrifié pour sauver l'une d'entre elles. Alors je l'embrasse, je l'embrasse, j'embrasse ces lèvres qui deviennent froides, car elle me seront retirées tôt, bien trop tôt. Le mot "Gagne" franchit ses lèvres entre deux baisers, et le coup d'après, c'est le coup de canon qui résonne dans mes oreilles. Je lui vole un dernier baiser avant de m'écarter de lui. Les larmes reprennent. J'aperçois l'hovercraft qui va le prendre. Je passe une dernière fois ma main dans ses cheveux châtains aux boucles adorables. Caresse du doigt l'une des fossettes de son dernier sourire. Effleure ses lèvres. L'échelle apparait à côté de moi, et j'agrippe la main sans vie de Logan tandis qu'il s'élève dans les airs. Il est parti. Je reste un long moment ainsi, par terre, à moitié allongée, la tête dans mes bras, à pleurer là où le corps de Logan se trouvait un peu plus tôt. J'ai à peine conscience de la cible idéale que je fais en cet instant, même un tribut inexpérimenté pourrait m'achever en moins de temps qu'il n'en faudrait pour le dire. Mais qu'importe, puisque Logan est parti à présent. Et il ne reviendra pas. Personne à vanner, personne sur qui me défouler, personne sur qui compter. Logan n'est plus là. Je pourrais rester des heures ainsi, j'envisage d'ailleurs de me laisser mourir ici ou d'attendre mon meurtrier, lorsqu'un bruit que j'identifie immédiatement me sort de mes pensées. Un bruit que je reconnais pour l'avoir tant attendu jusqu'à maintenant. Ce n'est pas un, mais deux parachutes qui se posent à côté de moi. Je les observe un instant, stupéfaite, avant de me décider à ouvrir le plus petit des deux. Il contient un grand couteau doré, neuf, brillant, avec un "2" gravé dessus. Le message est clair. Ils ont aimé la Carrière qui pleure son amant mort, mais maintenant ils veulent que la bête sanguinaire qui est en elle reprenne le dessus et gagne. Je sens la colère monter en moi. La victoire, comme si j'en avais quelque chose à foutre maintenant. A quoi bon rentrer, car de toute façon, Logan et son visage livide n'y sont pas? J'empoigne le couteau, tentant de me maitriser. Je sens mes ongles s'enfoncer dans mes paumes. J'inspire et expire... peine perdue. Je balance le couteau avec une force inouïe, et il part se planter dans l'arbre le plus proche. Je crie, je hurle, je pleure. Peut-être que je deviens folle. Peut-être que je l'ai toujours été. Mais leur couteau, leurs espoirs, je n'en veux pas. Pour me calmer, j'ouvre le deuxième parachute. Dedans s'y trouve un énorme récipient rempli en abondance de poulet au citron. Je n'y connais rien en cuisine non plus, mais je me rappelle de ce plat pour l'avoir gouté lors d'un repas au Capitole et m'être exclamée à haute et intelligible voix combien il était mauvais. Cette fois encore, le message est on-ne-peut plus clair. Notre petit manège a peut-être beaucoup plu aux habitants du Capitole, mais pas à Marlon. Je médite mentalement sur tout ça. Logan n'est plus là. Et que je me fasse tuer dans la minute ou que je gagne, il ne reviendra pas. Sa dernière volonté était que je gagne. Le Capitole veut que je gagne. Ma famille, mon District veulent que je gagne. Mais moi, en ais-je seulement encore la motivation...? Je jette un œil au plat encore chaud. Même affamée, je ne peux pas me résoudre à en manger. Pourtant je me saisis d'un morceau de poulet et commence à le manger. Je fais la grimace à cause de l'acidité du citron, mais je sais pourquoi je fais ça. Alors je mange, je mange jusqu'à avoir le ventre rempli. Je mange en me confortant dans l'idée que chaque bouchée me rapproche du Deux, et du dernier souhait de Logan. *voilà voilà pour la partie écrite! ...bon, d'accord, j'ai pleuré en écrivant la mort de Logan. T_T*Durant la nuit/journée qui reste dans l'arène, Ana tue les autres tributs et est proclamée Vainqueur. Elle provoque l'hystérie au Capitole. Mais elle est détruite, et lorsque lors de son interview finale, on lui montre le passage final de la mort de Logan, elle éclate en sanglot. Le public est encore plus hystérique, mais Marlon débarque sur scène et l'entraîne loin des caméras, fou de rage, alors qu'il s'était montré glacial jusque là. Retour dans le Deux. Marlon est une sorte de "pilier" pour Ana. Elle, n'a plus rien de la Carrière implacable. Elle passe son temps enfermée dans sa chambre à pleurer où à être ailleurs, tout simplement. Un jour Marlon la traine un peu de force dehors, pour qu'elle sorte. Il l'emmène au terrain d'entraînement des Carrières, pensant que ça pourrait lui faire du bien de retrouver ses marques. A l'arrivée d'Ana, tous sont partagés entre de la crainte, de la surprise, de la moquerie, ou l'envie de la féliciter. Mais elle a comme un déclic. Elle bondit sur l'un des garçons, soudainement folle de rage. -C'est votre faute! VOTRE FAUTE A TOUS! Si vous n'aviez pas été si lâches, Logan... (sa voix se brise en prononçant le prénom) il n'y serait jamais allé... Il serait encore en vie...Marlon l'enlève doucement du Carrière un peu effrayé, et l'éloigne. -Calme toi, Ana. C'est vrai, c'est de leur faute si il s'est retrouvé dans l'arène. Mais dis-toi que... sans ça, tu ne l'aurais pas connu...Elle relève la tête vers lui, les yeux emplis de larmes, en réalisant que c'est vrai. Elle ne le connaissait pas, elle ne connait rien de sa vie. *nouvelle éclipse* Ana va avec Marlon chez la famille de Logan. Elle frappe à leur porte, une petite maison toute pauvre. Un garçon aux mêmes cheveux châtains bouclés, aux mêmes yeux bleus verts lui ouvre la porte. La ressemblance est telle qu'elle éclate de nouveau en sanglots. C'est le double de Logan, avec quelques années en plus. Le garçon, la reconnaissant, la toise méchamment. -Qu'est ce que tu veux? lance-t-il sèchement. Même la voix est si ressemblante, à cela près qu'elle est emprunte d'un ton accusateur. -Voir à quoi ressemblait sa vie... sa maison... sa famille... -Parce que ça t'intéresse? T'as gagné, qu'est ce que t'en as à foutre, de lui, hein? -Il comptait pour moi! -Ouais. A partir du moment où il s'est sacrifié pour te sauver.*éclipse. Les jours passent, et Ana fais tout pour essayer de convaincre au frère de Logan, nommé Tom, qu'il n'était pas un pion pour elle. Il la hait vraiment, la méprise. Elle fait tout pour croiser sa route, ne serait-ce que pour avoir encore un peu plus l'image de Logan. Puis elle finit par lâcher l'affaire. Nouvelle éclipse de quelques jours. Quelqu'un frappe à la porte d'Ana. Elle va ouvrir.*C'est Tom. Il a une expression indéchiffrable, il est comme en colère -comme toujours-, résigné, triste. Et aujourd'hui, plus que jamais, son visage me rappelle celui de Logan. J'ai décidé d'arrêter de me montrer aussi faible face à lui, car je sais que je l'importune plus qu'autre chose, et que Logan ne voudrait pas que je passe ma vie à harceler son frère pour qu'il me croit. Logan savait lui, dans ses derniers moments, à quel point il comptait. C'est le principal. Alors je retient mes larmes lorsque je plonge dans ses yeux clairs. Il fouille dans sa poche et en ressort un petit objet en bois, qu'il me tend. Je regarde sa main, surprise. Il s'agit d'une scie, l'emblème de notre District, taillé dans le bois. Mais c'est maladroit et elle ressemble plus à couteau. Je détourne les yeux de l'objet, soudain emprise d'un gros doute, et lève les yeux vers Tom. Son regard sombre confirme ce que je pensais. Cette fois, rien à faire, je sens les larmes me monter aux yeux. -Cet objet, c'est...-Logan qui l'a sculpté, oui. C'était son passe-temps, achève Tom d'une voix neutre. Je... il aurait voulu que tu l'ai. Alors tient.Je prends la petite scie qui fais la taille de deux doigts et la contemple, mes yeux brillants de larmes. C'est maladroit, mais magnifique quand on sait bien la regarder. Exactement comme Logan. -Merci, soufflais-je d'une toute petite voix. Elle est superbe.Tom hocha la tête sans un mot, puis se retourna, s'apprêtant à partir, avant de me faire face de nouveau. -Si tu veux... je peux t'apprendre. C'est moi qui lui ai montré.*Comme Ana n'a plus école et ne s'entraine plus ils passeront leurs après midi à sculpter. Leur relation sera de moins en moins froide et ils finiront par s'embrasser un jour. Ana ne quittera jamais la scie-couteau, qu'elle aura transformé en collier.*
C'est là que s'achève cette fic! Merci à tous ceux qui ont suivi, et m'ont abreuvée de conseils et de compliments! ♥
Dernière édition par Ana Odair le Dim 30 Sep - 21:23, édité 13 fois | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Dim 8 Juil - 13:29 | |
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| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Dim 8 Juil - 14:12 | |
| Je vais essayer !! | |
| | | Blaise002 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 269 Date d'inscription : 09/05/2012 Age : 26 Localisation : En train de faire les aventures de Lise
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 9 Juil - 17:49 | |
| mets vite la suite! Ta fic est trop bien! | |
| | | zazou Candidat du District
Messages : 148 Date d'inscription : 17/06/2012 Age : 28 Localisation : capitole
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 9 Juil - 18:38 | |
| cool je n'aurait jamais penser a la maniere dont les jeux sont persu dans la district carriére super comme immagination je veux la suite. je trouve que tu as un chouette style d'ecriture,j'ai vraiment ressentis le haine de anna quand sont nom a ete citer vraiment cool | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 9 Juil - 20:18 | |
| Merci beaucoup Blaise002 et zazou !! je pense poster la suite ce soir =) | |
| | | Clavie Dort avec Rue
Messages : 372 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 25 Localisation : Au bord d'une riviére en train de pécher avec Finnick <3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 9 Juil - 20:51 | |
| J'adore ton texte il est vraiment bien !!!! | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 9 Juil - 23:36 | |
| Merci Clavie! Chapitre 2 posté, merci à ceux qui me lisent
Dernière édition par Ana Odair le Mar 21 Aoû - 12:39, édité 2 fois | |
| | | zazou Candidat du District
Messages : 148 Date d'inscription : 17/06/2012 Age : 28 Localisation : capitole
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Mar 10 Juil - 10:00 | |
| c'est toujours aussi bien que le premier chapitre je pense que la suite risque d'etre surprennante car on vas enfin voir les hunger games a la maniere d'une carriere qui ne participe pas au hunger games. j'espere que tu vas vite poster la suite et continue comme ça tu es sur la bonne voie | |
| | | loulou Embrasse Peeta
Messages : 586 Date d'inscription : 01/07/2012 Age : 26 Localisation : Dans la grotte avec Peeta <3 :)
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Mar 10 Juil - 11:27 | |
| J'adore ta fic!!! Ton style d'écriture est superbe je trouve et j'attend avec impatiente la suite | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Mar 10 Juil - 11:30 | |
| Merci à vous deux Je réfléchis à la suite | |
| | | Clavie Dort avec Rue
Messages : 372 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 25 Localisation : Au bord d'une riviére en train de pécher avec Finnick <3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Mar 10 Juil - 18:00 | |
| Pareil j'adore je trouve sa vraiment bien et puis sa se lit facilement je trouve bref ses génials vivement la suite !!!! | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Jeu 12 Juil - 12:40 | |
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| | | zazou Candidat du District
Messages : 148 Date d'inscription : 17/06/2012 Age : 28 Localisation : capitole
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Ven 13 Juil - 11:25 | |
| j'espere que tu as encore des idee pour la suite parce que je trouverait ca triste que tu nous laisse comme ca non mais t'inquiete je sais que c'est comeme difficile de trouver des idee surtout que tu as choisi un point difficile et tout nouveaux a explorer bon courage pour trouver de chouette idee | |
| | | Blaise002 Se fait interwiewer par Caesar Flickerman
Messages : 269 Date d'inscription : 09/05/2012 Age : 26 Localisation : En train de faire les aventures de Lise
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Ven 13 Juil - 18:21 | |
| La suite ou je meurs! Sinon, j'ai l'impression que Jennor est plus mauvaise que l’héroïne, je me trompe? | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Ven 13 Juil - 20:51 | |
| Ça c'est sur blaise. Je l'aime pas cette jennor | |
| | | Acroz Fait la tournée des Vainqueurs
Messages : 883 Date d'inscription : 28/04/2012 Age : 31 Localisation : Derrière toi.
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Sam 14 Juil - 1:51 | |
| wouah c'est génial ! quelques petites répétitions et fautes de temps (surtout du passé simple alors que tout est au présent) sinon l'histoire et géniale et originale ! Et le narrateur n'est pas tribut, j'adore cette façon de suivre les HG, comme tout le monde, de derrière le téléviseur... bravo ^^ et ce personnage me plait j'ai hate de voir le comportement de Marlon ! Et de cette citrouille ! A bientot ! et, vite la suite ! | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 16 Juil - 0:57 | |
| Encore merci beaucoup à tous!! Et ça c'est sûr Blaise002, Jennor est une vraie garce Merci Acroz, je prend note de vérifier mes conjugaisons et répétitions Voilà le chapitre 3, que je poste avant de partir 2 semaines, donc pas de posts pendant ce temps... Encore merci à tous !!
Dernière édition par Ana Odair le Mar 21 Aoû - 12:40, édité 1 fois | |
| | | Acroz Fait la tournée des Vainqueurs
Messages : 883 Date d'inscription : 28/04/2012 Age : 31 Localisation : Derrière toi.
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Sam 21 Juil - 17:11 | |
| cool un suite ! alors quelques petites fautes d'inattentions et de temps, sinon, je n'ai pas comprit le piège de l'arène >< pour finit, c'était cool, j'ai bien aimé, et ca me surprend que tu ne nous décrive pas le plus possible de l'arène ^^ du coup ca fait de l'originalité ! Et on se demande si tu vas continuer l'histoire après les HG de cette année pour après nous faire les HG suivant, et qui sait, ptete avec notre héroïne ! bref ^^ c'est chouette ce que tu écris et ca m'intrigue | |
| | | fyre addict Attaque Haymitch
Messages : 2378 Date d'inscription : 31/05/2012 Age : 27 Localisation : Se promène avec un raton sous la pluie :3
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 23 Juil - 13:34 | |
| À Mais pourquoi tu t'arrête là ! Moi j'ai compris Acroz *fière* | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Lun 30 Juil - 23:13 | |
| En fait Acroz, pour le piège c'est simple: dans les arènes il y a un champs de force, qui fait des réactions plus ou moins violentes quand on le touche. Eh bien pour cette arène, le champs de force est comme une sorte de mur invisible, donc inoffensif. Et au fil du temps, il se rétrécit autour de la colline, obligeant les tributs à se rapprocher! J'espère que c'est plus clair ^^ Merci à vous deux, je travaille à une suite | |
| | | irina grunthird Fait exploser les provisions
Messages : 450 Date d'inscription : 16/08/2012 Age : 28
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Ven 17 Aoû - 22:01 | |
| bonjour je suis nouvelle et j'adore ta fic je veux la suite je pense en écrire une moi aussi ! en tout cas bravo car c'est pas un sujet facile bonne chance | |
| | | Ana Odair Est fouettée
Messages : 1313 Date d'inscription : 05/07/2012 Age : 27 Localisation : En train de préparer un mauvais coup contre Sammy avec Birdy...Et avec Finnick en train de me baigner dans le 4 aussi ♥
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED Jeu 23 Aoû - 0:46 | |
| Merci Irina Chapitre 4 posté !!! Eh non je n'étais pas morte... Et oui, j'ai écrit sous la menace d'être embrochée ou électrocutée par Fyre.... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Le point de vue d'une carrière. -ENDED | |
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| | | | Le point de vue d'une carrière. -ENDED | |
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