Hunger Games: Le commencement, CHAPITRE 1

L’évacuation
Je respire une bouffée d’air en ouvrant les yeux. Pendant un instant qui me sembla une éternité, je ne me souviens plus de rien. Puis tout revient. Emery Presley. Onze ans. La meilleure guerrière de tout le district treize. Le Capitole avait gagné. Je laisse couler des larmes sur mes joues. Je viens tout juste de me rendre compte que je suis trop jeune pour tout cela. Soudain, la porte s’ouvre et laisse passer mon meilleur ami, Skylar Joseph. À peine est-il entré dans la pièce, que je n’ai d’ailleurs pas encore reconnu, qu’une alarme puissante se mit à résonner.
-Nous devons partir d’ici, me dit-il. Le Capitole va lancer plusieurs bombes sur le district.
Je mets un moment à me rendre compte de ce qu’il dit. Le Capitole a toujours vanté sa puissance absolue. Et maintenant, il la prouve.
-Nous t’avons sauvée avant que les soldats ne te tuent, mais plusieurs d’entre nous sont morts.
Tout comme je viens de regarder son visage pour la première fois, je remarque l’énorme cicatrice sur sa joue.
-Sky...
Ce furent les premières paroles que j’ai prononcé.
-Viens avec moi.
Le jeune homme de 13 ans aux cheveux châtains et aux yeux verts me prend le poignet et m’entraîne à travers un immense dédale de couloirs. Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans. Dès lors, nous avons su que nous serions amis. Tout ça a commencé il y a six mois. Notre maire a décidé que c’était assez, que le Capitole ne pouvait pas continuer avec ce système oppressant. Les autres districts ont rapidement approuvé. Ils m’ont choisi, à cause de mon talent plus qu’unique à l’arc. Nous avons décidé d’attaquer Snow et leur plan avait été infaillible. Ils avaient réussi à nous faire croire que nous avions gagné, mais tout d’un coup, un véritable escadron de soldats en uniforme blanc avaient débarqué par derrière.
-Sky. Qui m’a sauvé?
Il hésite un peu avant de répondre de sa voix ni grave, ni aigüe, si belle pour quelqu’un de son âge.
-Un peu tout le monde.
Je vois à son rougissement soudain qu’il ne souhaite pas en parler. Soudain, on entend un «bip»  provenant de la poche de Skylar.
-UNE BOMBE ANTI-BUNKER! Hurle-t-il. COURS, EMERY!
Je me retourne subitement et cours, véloce comme une gazelle poursuivie par un léopard, euh, guépard, qu’importe. J’entends un choc sourd et puissant, puis une inimaginable vibration qui créée des fissures dans le plafond. Je vois Skylar derrière moi qui panique tandis que le plafond s’effondre derrière lui.
-UNE TRAPPE!, que je crie.
-VAS-Y!
Une fois que nous deux aient sortis, nous courons vers l’aéroport.

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-Mais nous devons l’avertir!, je crie en m’efforçant de rester calme.
Le maire semble réfléchir.
-D’accord, mais fais vite. Retrouve-nous au bunker, répond-il.
Ne le remerciant même pas, je cours vers la chambre d’hospitalisation d’Emery. Puis je m’arrête. Serait-ce le moment de lui révéler ses sentiments pour elle? Non. Je suis certain qu’elle ne m’aime pas. Elle n’a que onze ans! Elle est trop jeune. Et puis ce n’est pas le temps de me briser le cœur. Je refoule mes larmes et recommence à courir. Une fois arrivé, je prends une grande inspiration et ouvre la porte. Je la vois, allongée et visiblement en train de pleurer, avec ses cheveux marrons et ses yeux bleus.  Soudain, une alarme puissante retentit.
-Nous devons partir d’ici. Le Capitole va lancer plusieurs bombes sur le district, je lui dis. Nous t’avons sauvée avant que les soldats ne te tuent, mais plusieurs d’entre nous sont morts.
Elle me regarde, puis dit simplement :
-Sky…
Mon cœur fond chaque fois qu’elle m’appelle ainsi. Je me rends compte maintenant à quel point je suis amoureux d’elle. Je lui prends le poignet en lui ordonnant :
-Viens avec moi.
Et je l’emmène dans les couloirs de l’hôpital que je connais si bien. Dans cet hôpital, il y a un passage qui mène jusqu’à un bunker. C’est là que nous allons pour nous protéger de l’attaque du Capitole. Elle demande soudain :
-Sky, qui m’a sauvée?
J’hésite avant de lui révéler que c’est moi qui l’ai sauvée, car elle pourrait deviner qu’est-ce que je ressens pour elle.
-Un peu tout le monde, que je lui réponds en marmonnant.
Je me sens rougir.
« Merde! » je pense dans ma tête. J’entends ensuite un son provenant de mon localisateur de bombes. Je le sors, et ce que je vois me pétrifie.
-UNE BOMBE ANTI-BUNKER! COURS, EMERY!
Je la pousse et je cours derrière elle. Il y a un son sourd et puissant, puis une vibration insupportable. Le plafond, peut-être cent mètres derrière moi, s’écroule rapidement, se dirigeant vers nous. J’entends Emery crier :
-UNE TRAPPE!
-VAS-Y, je lui réponds.
Nous passons et courons vers l’aéroport.

Le district 9
Avant que d’autres bombes ne soient lancées sur le district, moi et Sky courons dans un hovercraft qui va décoller. À peine décollés, Skylar me regarde et dit avec un air triste:
-Nous sommes très probablement les derniers survivants du District 13.
Je savais qu’il allait dire ça.
-Non, c’est impossible. Nous ne sommes sûrement pas seuls, j’ai...
-Puisque je te le dis, regarde en bas.
Alors que nous sommes à plusieurs centaines de mètres au-dessus des vaisseaux du Capitole, je regarde mon district et ce que je vois me rend malade.
-Non...
Les larmes commencent à briller dans mes yeux. Sky me prend la main et la serre. En-dessous, il n’y a que des ruines. Il est le premier à rompre le silence.
-Il paraît qu’ils préparent quelque chose au Capitole. Une punition. Et qu’elle englobera tous les districts restants.
Je ne dis rien. Il me regarde dans les yeux, je le regarde dans les yeux. Puis on détourne le regard. Deux heures plus tard, nous atterrissons dans ce qui semble un autre district. Nous entendons la voix de l’hôtesse de bord.
-Bienvenue au district 9, le district du grain!
-Alors c’est ici que nous allons vivre, murmure Sky.
-Oui.
Après avoir descendu, nous nous rendons compte de la chaleur du lieu. Notre district viendrait d’un ancien lieu appelé le Canada, tandis que nous voyons sur une pancarte que le district 9 est né sur les anciens états du Colorado, du Kansas, du Nebraska, et un peu du Nouveau-Mexique, du Texas et de l’Oklahoma.
-On doit se trouver une habitation, dis-je.
Le district est énorme et d’immenses champs de céréales se dressent à gauche et à droite de la route principale sur laquelle nous marchons depuis trois quarts d’heure. J’ai soif. Nous voyons une maison et nous précipitons dessus.
-Je ne sais pas si je vais avoir le courage de cogner.
Sky, lui, le fait avec assurance.
-Ne t’inquiète pas, Emy.
Je souris. Il est le seul qui me donne ce surnom. Une dame rondelette nous ouvre la porte.
-Bonjour, que me vaut le plaisir de votre visite?, demande-t-elle.
-Nous n-nous sommes p-perdus et nos parents ont été atta-ttaqués par des bêtes, ment-il d’une facilité étonnante, avec le bon ton et la bonne expression.
Je fais mine de sangloter derrière lui.
-Oh, mon dieu mon dieu, entrez!
On voit du premier coup d’œil qu’elle vit seule et qu’elle doit avoir une trentaine d’années.
-Mon nom est Dianna. Et vous?
Soudain, un flash me revient. Mes parents?!! Comment se fait-il que je n’y aie pas pensé! Maintenant, je n’ai plus besoin de faire semblant de pleurer. Heureusement, Sky répond à ma place.
-Moi c’est Skylar, et elle c’est Emery.
-Vous êtes frères et soeurs?
-Non.
-Ah, bien. Je vais vous préparer un bol de gruau.

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Moi et Emery sautons dans un hovercraft qui va décoller. Tout juste décollés, je la regarde et lui dit avec tristesse :
-Nous sommes très probablement les derniers survivants du District 13.
Elle me regarde, puis répond faiblement :
- Non, c’est impossible. Nous ne sommes sûrement pas seuls, j’ai...
-Puisque je te le dis, regarde en bas, je lui dis.
Lorsqu’elle regarde, son visage se décompose lentement. Je ne peux pas supporter de la voir ainsi.
-Non… sanglote-t-elle.
Je lui prends la main et la serre fort. Elle fourre sa tête dans mon épaule et je ne la repousse pas.
- Il paraît qu’ils préparent quelque chose au Capitole. Une punition. Et qu’elle englobera tous les districts restants.
Elle me regarde avec un air interrogatif. Je la regarde, elle me regarde. Je ne veux pas détourner le regard. Je dois continuer à regarder, mais elle détourne  le regard, donc je la copie. Je pense dans ma tête :
«Tu ne pourras pas infiniment la repousser. Un jour tu devras le lui avouer, ou tu vas devenir fou!»
Quelques 2 heures plus tard, une voix de femme nous annonce quelque chose du genre :
-Bienvenue au district 9!
Le district 9? On nous en a parlé, à l’école. Il fait partie des districts les moins importants pour le Capitole.
-Alors c’est ici que nous allons vivre, je murmure.
-Oui, répond-elle.
En la regardant, je vois bien qu’elle a pitié pour moi. Elle doit penser à  ma vie très dure. Devenu orphelin à trois ans, je m’entraîne au combat depuis mes quatre ans. Elle doit penser que je n’ai plus rien à perdre. Mais c’est faux. J’ai elle.
Nous descendons.
-Ouh, il fait chaud, je remarque.
Nous voyons une pancarte à laquelle je ne prête aucune attention.
-On doit se trouver une habitation, dit Emery.
Je sursaute à cause du ton que sa voix a pris. Quelques heures plus tôt, elle sanglotait, mais maintenant on dirait une adulte. Elle a mûri beaucoup trop vite…  
Nous marchons le long du chemin principal en sable. À gauche et à droite poussent des plants de blé. Nous apercevons une petite maison, au loin. Je suis tellement heureux que je n’entends pas Emery, qui me dit quelque chose à propos de courage et de cogner. Je cogne, l’air sûr de moi mais au fond, très gêné et triste.
-Ne t’inquiète pas, Emy, je dis d’un ton réconfortant.
Une dame d’environ 35 ans nous ouvre la porte.
-Bonjour, que me vaut le plaisir de votre visite? Demande-t-elle.
Je lui mens très bien à propos de nos parents, comme je le faisais avec presque tout le monde au district. Tout le monde sauf Emery, à qui je raconte tous mes torts et tristesses, sans aucune once de mensonge. Je l’entends pleurer, et je crois qu’elle a enfin compris qu’elle ne reverra plus jamais sa famille. Sa maison n’est pas très luxueuse, mais je suis sûr que nous nous y ferons.
-Mon nom est Dianna. Et vous?
-Moi c’est Skylar et elle c’est Emery.
-Vous êtes frères et sœur?
-Non.
-Ah bon. Je vais vous préparer un bol de gruau.