Fiction / Sue & Dan

"Ne fermes pas les yeux, ne fermes pas les yeux, ne fermes pas les yeux, me répétait-t-il sans cesse, ne me laisse pas, restes avec moi, s'il te plaît, allez, fais un effort, ne fermes pas les yeux, ça vient juste de commencer, non ..."

Même lui n'en pouvais plus, mais Dan avait raison, nous ne devions pas dormir : nous n'étions pas à l'abri ici. Par chance, il trouva une sorte de gélule contre le poison qui était actuellement en train de se répandre dans tout mon corps. Je le vis la sortir d'une minuscule boîte tout droit sortie d'un sac vert kaki. A ses côtés, quelques couteaux, deux-trois sachets de nourriture et un arc et son carquois. C'était pas mal, mais ça aurait pu être mieux si ce taré du 1 ne m'avait pas piqué avec un seringue, l'arme la plus inoffensive de l'arène mais qui faisait que je me trouvait maintenant entre la vie et la mort. Ah oui, les morts.


" C ... Combien ? demandais-je d'une voix fébrile

-On va pas tarder à le savoir"


Comme pour répondre à ma question, 4 coups de canons résonnèrent dans l'arène.


"4 ! C'est tout ? s'exclama Dan

-J ... Joyeux Hunger Games mon cher Dan, cette expiation s'annonce plus difficile que prévu.

-Ne t'inquiètes pas, on va s'en sortir.

-Dan, je te l'ai déjà assez dit, ne dit plus ça. Il n'y aura qu'un seul vainqueur, et vu comme c'est parti, ce ne sera ni toi ni moi.

-Sue ..."


Lui-même le savait de toute façon. Aucun de nous deux ne sortira d'ici vivant. Pour cette 5e Expiation, dont nous somme "au courant" des règles depuis notre naissance, réunis 28 tributs surentraînés, tirés au sort il y a 18 ans, avant même notre mise au monde. Depuis, nous nous renforçons et nous entraînons chaque jour, pour devenir des machines de guerre, pour un spectacle encore plus divertissant. "L'Union de Panem", rebaptisée suite à la chute du Capitole, qui après avoir remis sur pied le 8, le 12 et le 13, réunis les "14 Districts du nouveau Panem", on pouvait donc s'attendre à l'arrêt des Jeux, mais non, ils ont continué, car des sadiques de préfets en ont décidés autrement. Dan et moi-même, devenus meilleurs amis par le destin, mis à l'écart partout où nous allions, étions sûrs d'y passer. Ce n'est pas quand on vient du 6 qu'on a des chances de gagner, très sérieusement.

Quand je me réveillai le lendemain matin, l'esprit plus clair, je pu enfin voir l'endroit dans lequel je me trouvait. Ayant été piquée dès les premières minutes du jeu, je n'avais pas toute ma tête pour voir dans quel environnement j'évoluai vraiment , qui n'étais autre qu'une jungle. Sans surprise, depuis cette 3e Expiation, c'est toujours une jungle, personne ne sait vraiment pourquoi. Sauf qu'ici, il n'y a pas de plage, et l'arène ne me semble pas être un dôme, amen.


"Oh, Sue, tu te réveilles enfin, dit Dan en m'adressant un large sourire.

- Salut, Dan."


Je n'ai jamais réussi à être très joviale : quand on vit en sachant qu'on est sur de mourir à ses 18 ans, et ce depuis sa naissance, on ne reste jamais très longtemps heureux. Dan, lui, par je ne sais quel moyen, a réussi à passer outre. Il a décidé de profiter de la vie et du temps qui lui restait. Même si je l'aime beaucoup et que je ne lui montre pas vraiment, je ne le comprendrais jamais ... Il me tendit une poignée de fruits.


"Je me suis endormie hier, et ...

- Les filles du 9, du 12, et les garçons du 11 et du 14.

-Ah, merci."


Un petit silence s'installa, mais soudain, j'eu un déclic.


"Attends, le mec du 14, c'était pas le ...

-Si, le gros costaud que tout le monde craignait, je crois bien que c'est lui.

-Oh ... Et bien, remercions les carrières .

-On peut, mais ça prouve aussi qu'on a du fil à retordre.

-Eh bien, joyeux Hunger Games.

-Oh, à toi aussi !"


On eu tout les deux un petit sourire en coin.


"Allez, on se taille"


J'entendis un bruit suspect. Mais trop suspect à mon goût.


"Oh, aides moi à ranger les affaires, je suis pas ...

-Shhhh

-Hein ?

-Fermes là !"


Un bruit de pas


"Dan, cours ! criais-je"


Je ne réfléchis pas une seconde de plus et me mît à courir le plus vite possible entre les grands arbres sans branches qui m'avaient, comme beaucoup d'entres nous, intrigués toute mon enfance. J'entendis Dan crier, puis une fille hurler à plein poumons : nous avions bien des poursuivants. Pourvu que ce ne soit pas des carrières ... Un coup de canon tonna. Dan, merde ! Je fît demi-tour et le vît presque aussitôt, il fonçait, lui et nos poursuivants, droit sur moi.


"Sue ! Continue !"


Il arriva à mon niveau, je lui arracha le sac des mains.


  ***


Il nous aura fallu au moins une demi-heure pour les courser. Dan marchait près de moi, se tenant le bras qui était profondément entaillé.


"Allez, on se pose, je vais arranger ça ...

-Non, on continue, ils vont sûrement nous rattraper si on s'arrête."


Je le voyais qui serrait les dents : il devait se rendre compte à quel point il avait été naïf. Il ne sortira pas d'ici sans égratignures, c'est chose sûre. Je réussi à trouver quelques grandes feuilles, qui enroulées autour de sa plaie, évitait que son sang ne coule trop. Une fois posés, nous décidâmes de manger quelques baies trouvées sur place et de la viande séchée. La mère de Dan étant fleuriste, il m'avait assuré que ces baies étaient comestibles.


"Tu en a tué une ? Félicitations

-Non, ce n'est pas moi, c'est sa coéquipière, elle a mal visé avec son arbalète. D'ailleurs, je crois qu'ils n'ont pas apprécié.

-Carrières ?

-Non, je pense pas.

-Capitole ?

-Je pense, il y avait les tributs du 8 avec eux, tu sais, les jumeaux. Et un autre que je n'ai pas reconnu. "


Le soir-même, nous vîmes les visages des filles du 8 et du 14. Grosse coïncidence ma foi.


***


Le lendemain, il nous fallut partir en quête d'eau. En suivant certaines traces d'animaux (ou de mutation, qui sait ?) nous sommes tombés sur un petit étang, apparemment le seul à des heures de marche. Après nous être désaltérés, nous reprîmes la route.

Alors que nous étions en train de nous rapprocher de la Corne d'abondance pour trouver des vrais bandages pour Dan, un coup, puis un deuxième, retentirent dans l'arène.


"Tu penses que c'est qui ?

-Hm ... Ca m'arrangerait si les carrières s'entretuaient, mais c'est trop tôt ...

-Mais le 2 ne fais pas partit de la troupe cette année ?

-Ah oui c'est vrai. S'ils se sont rencontrés, c'est une boucherie qui est en train de s'ouvrir, pas un combat.

-On verra bien."