Je suis née pour mourir. (1ère fiction de toute ma vie)

Une voix, elle dit mon nom. Je suis paralysée, anéantie. Soudain mes yeux s'ouvrent, encore un mauvais rêve. C'est toujours le même durant la période des Hunger Games.
Il est tôt, mais je ne saurai plus dormir c'est certains. Il ne dois pas être plus tard que 6h du matin. Je n'ai pas d'horloge chez moi, mais je le vois grâce aux cernes qui ornent mon visages. Je coiffe légèrement mes cheveux bruns, lisses, et j'enfile une robe de chambre. Par une heure aussi matinale, autant ouvrir la boutique de mon père. Je m'installe au comptoir, guettant l'arrivée d'un intéressé. J'attends ainsi 1h, 2h mais rien ne vient. Personne ne semble d'humeur à acheter des scies, des haches ou encore des débroussailleuses. Normal, aujourd'hui c'est la moisson. Tant pis. Il est tant de commencer à me préparer. Je coiffe mes cheveux qui tombent au creux de mon dos. Je met mes yeux bleus en valeur avec un peu de mascara. Je m'habille d'une robe basique noire. Elle est mi-longue et d'une beauté naturelle. Mes cernes se sont un peu effacées. Mes parents se lèvent eux aussi, peu étonnés que je sois déjà debout. Nous déjeunons en silence avec du pain dure, du lait et un peu de miel. Nous aimons le miel car il se garde vraiment longtemps, de plus il n'est pas très cher. Puis ma mère prend la parole :

"Tu as ouvert la boutique ?" dit-elle.

Je sais qu'elle se force pour ne pas pleurer, c'est chaque moissons comme ça.

"Oui, mais personne n'est venu." lui répondis-je.

Elle hoche la tête. Je sors de table car je dois encore faire deux/trois trucs. Je range et je fais mon lit. Cette année, j'ai peu d'espoir de revenir chez moi. J'ai 46 fois mon nom inscrit dans cette foutue boule de verre. Je hais ces tesseras. Je hais le Capitole.

Plus tard, mon père me prévient qu'il est temps d'y aller. Nous arrivons sur la place. Elle est bombée de monde : des caméramans, des journalistes, les victimes des Jeux de la faim (nous) et de plus notre hôtesse aux couleurs pimpantes. Il y a aussi nos mentors Blight et Johanna. Le maire entame un long discoure comme chaque années. Puis nous procédons au tirage au sort. Perrye Stormbridge, notre hôtesse, plonge sa main dans la boule en verre des "jeunes demoiselles" et sort un petit papier.

"La jeune demoiselle qui aura l'honneur de représenter le district 7 est Sue Dawson"

Je la plains cette Sue Dawson. Ah oui un dernier détail sur moi, je m'appelle Sue Dawson.

Je suis paralysée, anéantie. Sauf que cette fois-ci je ne dors pas. Je sens une larme traversée ma joue. Je ne suis pas du genre à cacher mes sentiments. Je m'y attendais un peu mais à la fois pas trop non plus. Je me dirige vers l'allée qui me mènera à la scène. J'y suis. J'ai peur et je reste figée. J'entends ma mère pleurer, mon hôtesse me dire de venir et mon cœur battre. Je suis rassurée, je vis toujours mais pas pour longtemps. Je vais mourir dans les mains d'un sadique. Sur cette dernière pensée, je prends une décision. Tout va très vite. Je fais volte-face et je cour pour m'échapper. Mais deux pacificateurs m'attrapent par les bras. Je crie, je me débat, je les frappe. Mais il ne faut pas beaucoup de temps pour que j'arrête de faire l'hystérique. Je me dirige vers la scène toujours accompagnée de mes amis les pacificateurs. Puis ils me lâchent. Je suis désormais face à la population du district 7. Certains pleurent, d'autres sont indifférents. Je regarde tous ces visages. J'essaye de mettre un nom sur chaque têtes mais j'ai les idées bien trop embrouillées. Puis vient le tour des garçons. Un garçon que je ne connais pas vraiment. Il a 18 ans et se nomme Marvin Mathieu. Il me rejoint d'un pas assurant et avec un sourire arrogant. Face à lui j'ai l'air d'une proie facile -ce que je suis. Puis on nous amène dans l’hôtel de justice. Je suis dans une belle et luxueuse pièce. Le papier peint est fleurit et coloré. Le mobilier est en chaine, en velours ou en soie. Je m'assieds sur le canapé. Bon, reprenons depuis le début "Je vais participer au Hunger Games, je vais soit mourir soit vivre. Mes parents vont arrivés et je dois faire mes adieux." Qu'est-ce que je vais faire. De plus je me suis ridiculisée devant Panem, je n'aurai aucuns sponsors. Je vais mourir.

Quelques minutes passent et personne ne vient. Puis la porte s'ouvre et un pacificateur me dit qu'il est temps d'aller au train. Je suis déçue de n'avoir eu aucuns visiteurs. Pas même mes parents. Nous entrons dans le train Marvin et moi. Il n'a pas l'air d'avoir pleurer. Moi non plus vu que personne n'était là pour faire couler mes larmes. Le wagon-salon est très impressionnant. Nourriture, télévision, mobilier luxueux.

"Ça change de votre district, n'est-ce pas ?" lance Perrye Stormbridge.

"Oui, ici tout n'est pas pourri..." répond Marvin.

Quant à moi je ne répond pas car je préfère mon district. Je préfère ma maison. Ma tranquillité. Ma "sécurité". Je ne comprends pas pourquoi mes parents ne sont pas venu me dire au revoir. Je suppose que c'est à cause de ma crise, de ma propre rébellion contre ces jeux.

"Tu as reçu de la visite ?" me dit Marvin.

Je tourne la tête et le regarde dans les yeux. Il est assez beau. Il a les cheveux brun et les yeux vert. Il est habillé d'une chemise blanche et d'un pantalon noir. On peut dire qu'il a l'air assez "heureux" de se trouver ici. En tout cas, il ne semble pas peiné.

"Non. Et toi ?" je lui réponds.

"Oui." dit-il. Il me sourit un peu puis se tourne vers notre hôtesse.  

Perrye Stormbridge est très excentrique. Elle porte une sorte de "robe" à tentacules. Cette tenue aurait plus été appropriée au district 4 -la pêche. Quant à ses chaussures, il est difficile de dire si ce sont vraiment des chaussures ou des machines de guerre. Elle porte une perruque violette et rouge qui lui arrive jusqu'au genoux. Le maquillage doit peser une tonne sur sa peau orange.

"Bon, suivez le couloir et vous verrez vos noms inscrits sur une porte : c'est votre chambre." dit Perrye avec sa voix aiguë. Puis elle s'en va dans un autre wagon.

Je suis donc son conseil et je me retrouve dans une chambre magnifique. Sobre, simple et pourtant si impressionnante. Il y a aussi des gens qui m'y attendent. Ils parlent si vite que j'ai juste le temps de comprendre qu'ils vont me préparer. L'un coupe les pointes de mes cheveux. L'autre enlève tout poils de mon corps et me laissent dans un long bain. Le bain semble faire des merveilles sur mon corps. Toutes les ecchymoses que je m'étais faite à cause des pacificateurs ne sont plus là. Les cicatrices semblent moins nettes. Les rougeurs occasionnées par l'épilation ont disparues. Et ma peau ainsi que mes cheveux sont doux. Quand je me retrouve seul, je m'habille simplement. Et je vais diner. La soirée passe rapidement et je m'endors tranquillement. Le lendemain matin, je retrouve mes préparateurs ainsi que ma styliste. Aujourd'hui aura lieu le défilé des chars.