Mon histoire se passe cinq ans après la fin de la Révolte. J’ai un peu modifié un petit détail mais pas le moindre. Katniss, Haymitch et Peeta sont revenus dans le district Douze mais Gale aussi. Et c’est lui que Katniss a finalement choisi.
Pour le reste, je vous laisse le découvrir.
(P.O.V Peeta)
Avant toute lecture, je tiens à préciser que je ne changerai pour rien au monde la fin des livres mais j'avais envie d'imaginer une suite différente où Katniss finit avec Gale.
Sur ce, bonne lecture !
/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\/*\<< Je m’appelle Peeta Mellark, j’ai vingt-deux ans. Je viens du district Douze. Le district Douze est à nouveau sur pied. Et moi je reste seul… >>
Seul… A vrai dire je ne le suis pas vraiment. Il y a bien cette fille qui se réveille à mes côtés presque chaque matin. Cette fille s’appelle Lize Hanson. Elle a un sourire angélique, de longs cheveux blonds qui se glissent sur son visage et des yeux couleur noisette. Elle a vingt et un ans et est arrivée au district Douze il y a quelques mois, auparavant elle vivait dans le Treize. Mais depuis que le président Snow est tombé il y a cinq ans, en plus d’un échange de marchandises, nous pouvons voyager entre districts librement moyennant un billet.
Je vis dans ma maison dans le Village des vainqueurs. Enfin vivre dans cette maison, pas vraiment… Je passe le plus clair de mon temps chez mon ancien mentor des Hunger Games, Haymitch. On ne partage pas grand chose en commun hormis notre penchant sur la bouteille. Pour sa part, sa vie n’a pas eu de réel changement après la guerre, si ce n’est que sa maison reste propre et soigneusement rangée depuis qu’il a recueilli une jeune fille du prénom d’Alice. Je ne la connais pas réellement, ni son histoire mais sa présence est très bénéfique à Haymitch. En plus d’avoir du linge propre, une maison rangée, des repas chauds, elle lui apporte une présence qu’il a l’air d’apprécier. Je crois qu’elle a la vingtaine et que ses parents sont décédés durant la révolte et qu’elle cherchait un travail avant qu’Haymitch l’engage en tant que femme de ménage. Haymitch m’avait expliqué pourquoi elle vivait maintenant sous le même toi que lui mais après plusieurs verres je ne garde que quelques bribes de notre conversation. Il faut dire que c’est bien efficace les soirs où elle l’aide à se hisser jusqu’à dans sa chambre, trop ivre pour monter les escaliers. Physiquement elle est très fine, les cheveux acajou et des yeux verts.
Et puis, il reste Katniss qui habite la maison juste à côté avec Gale son ami d’enfance… son amant à présent. Ils filent le parfait amour, du moins c’est ce que j’imagine. Il faut dire que je ne vais plus vraiment les voir ses derniers temps, ses dernières années… Une fois que Gale était revenu du district Deux en urgence car elle criait son nom chaque nuit. Je me suis résigné, je me suis forcé à l’oublier, à effacer mon amour fou que j’avais pour cette fille qui avait partagé tant d’épreuves à mes côtés. Je l’avoue, ce fut laborieux, mais Haymitch était présent, enfin… lui et ses bouteilles. Il faut dire que l’alcool est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour oublier mes blessures, pour oublier cet espoir que j’avais qu’elle revienne à mes côtés. Et puis un jour il y a eu Lize. Elle avait entendu parler de moi depuis quelques années, il faut dire qu’avec Katniss, nous étions connus dans tous les districts, ce que je n’appréciais que très peu. Lize était complètement hystérique le jour où elle m’a rencontré. Et puis, petit à petit elle a pris de la place dans ma vie tout en me laissant à ma nouvelle passion, la boisson. Je dois reconnaitre que je ne connais pas grand chose sur cette fille qui partage mon lit, sûrement pas autant que je devrais. Je sais qu’elle a des amis en ville avec qui elle passe ses journées pendant que je décuve tranquillement dans mon lit. Elle m’avait déjà proposé de l’accompagner. J’ai essayé mais les reflux de nourriture mélangés à l’alcool m’avaient donné des nausées, pour finir par rendre sur le bitume et faire demi-tour direction ma salle de bain. Mais elle ne m’en a pas tenu rigueur et j’ai trouvé enfin quelqu’un pour qui j’ai réellement de l’importance.
Un nouveau jour commence. Quelque chose de doux et humide me caresse la joue mais cette sensation laisse vite la place à une migraine si forte qu’elle me renvoie dans un sommeil profond sans rêve. C’est ceux que je préfère. Aucun rêve, aucune pensée pour tous ses hommes morts à cause de moi, de nous. Il n’y a plus de nous… J’essaye une seconde tentative quelques heures plus tard. Le soleil est déjà très haut dans le ciel et la lumière me brûle les yeux. Je glisse ma première jambe en-dehors des draps et cherche à tâtons le sol bientôt suivit par ma jambe non valide. Mes yeux restent toujours à moitié fermés et j’arrive à me glisser jusque sous ma douche. Je sens alors ce liquide chaud qui me tombe sur le crâne comme des milliers de petites pierres. Une fois la première douleur passée, elle laisse place à une sensation douce et chaude. Je reste mes deux mains plaquées contre le mur, me laissant aller dans ses rares moments de calme. Après ça, j’attrape une serviette et enfile un simple pantalon et mon t-shirt gris de la veille. Je descends dans la cuisine, je jette un coup d’œil comme pour y trouver quelqu’un, Lize peut-être mais à cette heure-ci il n’y a personne. J’enfile mes chaussures et comme à mon habitude je me dirige chez Haymitch. Je manque de tomber en arrière en passant ma porte. Nous sommes en plein été et la chaleur me monte déjà à la tête. J’aligne quelques pas jusqu’à arriver chez mon voisin. J’entre naturellement. J’ai pris l’habitude de ne plus frapper, après tout chaque jour on rejoue la même scène. Arrivé dans la cuisine je suis accueilli par un sourire d’Alice. Elle est en train de cuisiner.
- Eh bien Peeta, tu es le premier réveillé aujourd’hui. Haymitch est encore au lit.
Je ne lui adresse qu’un sourire forcé comme réponse. Malgré qu’elle m’est vu plus d’une fois dans des états lamentables, j’ai toujours une gêne quand on fait allusion à mon penchant sur la boisson. Elle me tend une assiette.
- Assieds-toi. Tu dois avoir l’estomac vide.
J’hésite quelques secondes avant de m’exécuter. Encore une fois, je n’ai pas pris le temps de manger depuis plusieurs jours et les grognements de mon ventre ont dû me traillir. La douce odeur m’arrive jusqu’aux narines, je salive à présent. Elle s’assoit à côté de moi alors que je commence à me goinfrer.
- Oh excuses moi… Il faut dire que tu es toujours aussi douée… Haymitch a de la chance de t’avoir.
- C’est plutôt moi qui ai de la chance d’être tombé sur lui…
Je n’ai jamais compris pourquoi elle était si heureuse de s’occuper d’un ivrogne qui était rarement de bonne humeur. Contrairement à elle d’ailleurs. Toujours souriante malgré le capharnaüm qu’on lui laissait avant d’aller se coucher, ou du moins ramper jusqu’à nos lits respectifs.
Mon assiette vide, elle me la remplit aussitôt. Je la mange plus délicatement.
- Ta petite femme ne te nourrit pas ?
Ah nous y voilà. Je n’aime pas vraiment parler de Lize avec les autres. J’ai cette sensation qu’elle n’est pas vraiment appréciée ni par Haymitch ni même Alice qui malgré tout reste toujours discrète dans ses commentaires vis-à-vis d’elle.
- Tu sais, je suis rarement à la maison. On ne fait que se croiser.
Je me replonge dans mon plat. De toute façon tout ça elle le sait déjà, je passe mes journées avec Haymitch et forcément Alice n’est jamais très loin. Mais je vois bien qu’elle est soucieuse depuis le soir où elle m’a aidée à rentrer chez moi. Je m’en souviens encore très bien malgré mon taux d’alcoolémie élevé. Je n’arrivais plus à aligner trois pas, elle avait insisté pour que je dorme sur place, mais borné comme je suis avec l’alcool qui coulait dans mes veines, impossible de me convaincre de rester la nuit chez Haymitch. Elle n’est pas très grande mais elle avait assez de force pour que je marche avec un bras sur ses épaules. C’était laborieux. Je faisais plus de pas sur le côté que de pas vers l’avant. J’ai eu l’impression que des heures étaient passées jusqu’à ce qu’Alice me pose sur mon lit. La pièce tournait tout autour de moi mais malgré ça, pour une fois j’avais plus ou moins conscience de ce qui se passait. J’ai senti Alice me retirer mes chaussures, puis mes chaussettes… J’avais un rire nerveux. J’ai toujours eu du mal quand quelqu’un regardait ma jambe, mon pied artificiel mais l’alcool avait inhibé toute gène. Je me souviens de ce qu’elle m’a dit tout en enlevant mon t-shirt.
- Tu ne devrais pas te mettre dans des états pareils Peeta, pense un peu à Lize, elle n’aimerait pas te voir comme ça.
J’ai mis quelques secondes pour mettre mes pensées en ordre et sortir une phrase dans des vapeurs d’alcool étouffantes.
- Elle sera là demain !
- Ne racontes pas de bêtises. Tu crois vraiment qu’une fille amoureuse comme elle le prêtant te laisserait seul dans un état pareil chaque soir et le lendemain faire comme si rien n’était ?
Alors j’ai levé l’index de ma main droite vers le plafond comme pour montrer l’importance de ce que j’allais dire.
- Oui mais elle, elle est toujours là !
- Tu ne devrais pas t’infligé ça Peeta.
Et puis j’ai fermé les yeux. La phrase d’Alice résonnait dans ma tête et la pièce avait recommencé à tourner pour que finalement je tombe dans le coma jusqu’au lendemain soir.
Depuis cette nuit-là, Alice fait comme si rien ne s’était passé, comme si elle ne m’avait rien dit. Peut-être croit-elle que je ne m’en souviens pas, comme la plus part des soirs.
Je continu à manger, Alice ne dit plus aucun mot jusqu’à ce qu’Haymitch arrive dans la cuisine apparemment il n’a pas passé une bonne nuit.
- Eh j’espère que tu ne manges pas tout mon repas !
- Toujours aussi ronchon à ton réveil. Et ne t’inquiètes pas il y en a assez pour tous les deux.
Haymitch me fait un signe de tête pour me dire bonjour et s’assoit à côté de moi. Alice, en bonne maitresse de maison lui sert une assiette de ragout. Je la vois avec son sourire malicieux, celui qu’elle prend quand elle est satisfaite. A ce moment précis j’ai l’impression d’être à nouveau avec ma famille. Ma mère qui nous servait à manger et nous regardait admirative les jours où nous mangions à notre faim, c’était le même sourire. Je termine mon assiette jusqu’à la dernière bouchée. Haymitch en fait rapidement de même et me ramène la première bouteille de la journée vite suivit d’une réflexion d’Alice.
- Vous venez à peine de vous lever tous les deux, ça pourrait un peu attendre non ?
Haymitch grogne en guise de réponse, moi je reste stoïque en espérant rapidement boire un gorgée de ce doux breuvage. Alice résignée nous glisse deux verres sur la table.
- Haymitch je vais faire des courses en ville et passer chez Katniss juste après. Je reviendrais dans la soirée. Essayer de tenir debout d’ici là.
- Comme toujours chérie, mais ramène moi quand même quelques bouteilles, avec le jeune mes réserves diminuent rapidement.
Alice soupire, comme un air de déjà vu et nous laisse à nos bavardages durant l’après-midi et la soirée entière. Je ne sais pas réellement ce qu’on se raconte durant toutes ces heures, on refait le monde, on imagine comment la vie serez si nous n’avions pas participé aux Hunger Games, s’il n’y avait pas eu la guerre, s’il n’y avait pas eu Gale, si mes parents étaient toujours là… Le temps passe si vite. Et plus le temps passe, plus les verres se vident, plus les bouteilles se vident, plus les sujets deviennent sombres, plus j’ai du mal à suivre, et c’est peut-être mieux comme ça. Et puis Haymitch commence à me faire la morale à son tour sur Lize.
- Et là, elle est où Lize ? Tu crois qu’elle t’attend tranquillement dans ton lit ? Ou peut-être dans celui d’un autre ?
Je ne réponds pas. A vrai dire ça m’est égal, je sais que quand j’aurai besoin d’elle, elle sera là. On se retrouvera à nouveau dans nos étreintes sensuelles. Il arrive des fois où Lize m’attend dans mes draps, c’est l’un des uniques moments où j’oubli mon passé et mon futur, je ne goute qu’au désir présent. Elle a ce don de me faire revivre à cet instant. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, la fougue de ses baisers, ses ongles qui m’arrache l’épiderme de mon dos. Je ne pense plus à rien dans ses moments-là et cette sensation qui me parcourt le corps me permet de me sentir encore un peu vivant. Mais c’est vrai, les soirs où elle n’est pas avec moi, où peut-elle bien être ? Cela fait longtemps que j’ai arrêté de me fatiguer avec ces questions, après tout je n’apprécierais peut-être pas la réponse et je crois que je suis loin d’être exemplaire. Notre relation me suffit comme telle.
Je ne réponds pas à Haymitch, de toute façon je crois bien qu’il s’est endormi. Je me lève de mon fauteuil, bien décidé à rentrer chez moi, mais le sol se dérobe sous moi. Je tombe à genoux. J’aurai aimé aider Haymitch à regagner son lit mais je crois que je vais déjà essayer de ramper jusqu’au mien. Je me relève et prend appuie sur le dossier du canapé. J’attends quelques secondes que la terre arrête de tourner pour me mettre en marche quand Alice apparait dans la cuisine. Je ne l’ai même pas entendu entrer. Elle arrive vers moi, un peu trop rapidement pour moi. Je fronce les sourcils pour faire le point sur son visage et me concentrer sur ce qu’elle me dit.
- Peeta, dans quel état tu es.
- Pff, c’est pas pire que Haymitch !
J’étais assez fier de tenir debout contrairement à lui mais je vois qu’Alice ne le prend pas de cette manière, j’ai même l’impression de l’avoir blessé. J’ai envie de m’excuser mais aucun mot ne sort de ma bouche. Encore une fois elle insiste pour m’accompagner jusque chez moi, encore une fois je refuse, encore une fois elle a ce regard triste et encore une fois je fini chez moi dans mon lit, seul…
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Fin de ce premier chapitre, j’espère qu’il vous aura plus et que vous aimerez connaitre la suite qui se trame dans ma p’tite tête. J’attends vos impressions J
Merci d’avance ^^
A très viiiite