Collection d'OS~ {21/05}

La rébellion était terminée. Elle n’avait pas apporté que des malheurs... Et si peine et chagrins subsistaient, une lueur d’espoir brillait dans le regard de chacun, l’espoir d’un avenir meilleur.

Pour Katniss et Peeta, par exemple. La situation était toujours tendue, mais je pense que je me souviendrais de ce moment toute ma vie. Nous étions réunis tous les quatre, les enfants, Haymitch et moi. Peeta me regarde, comme s’il essayait de se rappeler de quelque chose.

« Nous somme une équipe. Réel ou pas réel ? »

Je vis Haymitch sourire alors qu’il prit ma main.

« Réel. »

« Et si vous vous calmiez en buvant un verre, Princesse ? Ça nous ferait des vacances. » Haymitch avait interrompu l’hôtesse alors qu’elle expliquait pour au moins la cinquième fois le programme de la séance photo.

Effie lui jeta un regard noir, complètement scandalisée d’avoir été aussi grossièrement interrompue. « Je ne crois pas que vous compreniez à quel point c’est important, Haymitch ! »

« Je ne crois pas que vous compreniez à quel point votre voix est agaçante, Effie », rétorqua le mentor en imitant le ton et l’accent capitolien de l’escorte. Toujours avec sa bouteille à la main, il sortit de la pièce, l’escorte pas décidée à s’arrêter là sur les talons. « Haymitch Abernathy, espèce de mal élevé, n’espérez pas vous en tirer comme ça ! » Leurs pas et leurs voix s’éloignaient dans le couloir jusqu’à ce qu’ils sortent de la demeure des Everdeen.

La cadette, Primrose, ne put s’empêcher de sourire. « Haymitch et Effie, hein ? »

« Oui. », fit Peeta avec un sourire en coin, alors que Cinna hochait la tête. « Ce n’est pas comme s’ils l’avaient admis, mais oui. »

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? », demanda Katniss, qui était en train d’essayer une des multiples tenues que lui avait préparé Cinna. « De quoi, Haymitch et Effie ? »

Les trois présents la regardaient, incrédules. Prim fut la première à réagir. « Ben, tu sais. », dit-elle simplement. Son ainée secoua la tête par la négative. « Si je savais, je ne poserais pas la question. »

« Ben… Tu vois ce que je veux dire ! », Répondit-elle, « Tu sais quoi ! » Prim souligna ses propos en haussant les sourcils de façon suggestive. Et Katniss sembla finalement comprendre.

« Non mais ça ne va pas ?! » Elle semblait à la fois choquée et dégoutée. « Ils se détestent ! »

Primrose plaqua sa main contre son front, tandis que Peeta et Cinna échangeaient un regard. Ce dernier se mit à rire de bon cœur, s’adressant au garçon des pains. « Je commence à comprendre pourquoi elle ne t’as pas calculé pendant toutes ces années. »

Peeta, quant à lui, se dit que si Katniss était pure aux yeux du Capitole, pour lui, elle était parfaite.

Les bavardages allaient bon train dans ce petit bar du Capitole. Depuis la fin de la rébellion, il y avait maintenant un an, une réunion prenait place au Capitole tous les mois entre les représentants de chaque Districts et la Présidente Paylor.

Les représentants en question avaient été élus et pour le District 12, Haymitch Abernathy avait été choisi. Bien sûr, aux yeux de beaucoup de gens, il restait la loque, le vestige de vainqueur alcoolique. Mais pour d’autres, il était l’un des responsables de la rébellion, grâce auquel le Geai Moqueur avait pu entrer en scène.

Inutile de dire que cela n’enchantait pas beaucoup l’ancien mentor, qui n’aspirait qu’à vivre le temps qui lui restait en paix. Mais il n’aurait décemment pas pu refuser cet "honneur". Saisissez l’ironie du propos…

Mais dans ce calvaire, il n’était pas tout seul : Johanna Mason, représentante du District 7, était assise à côté de lui, un verre à la main. Elle aussi, n’était pas vraiment enchantée, surtout après ce qu’elle avait enduré au Capitole après s’être faite « ramassée » dans l’arène avec Peeta et Enobaria. Sa phobie de l’eau due à ses tortures ne la quitterait jamais vraiment.

« Et encore une réunion barbante d’achevée. »

Bien sûr, elle ne le remplacerait pas, mais Haymitch avait trouvé en Johanna une bonne compagne de bouteille, à l’instar de son vieil ami Chaff, qui avait perdu la vie lors de l’Expiation. Elle était différente, mais ils avaient trouvé un rythme depuis ces quelques mois. Après la réunion, ils fuyaient presque la salle pour aller au bar avant de retourner dans leurs districts respectifs. Ils buvaient jusqu’à plus soif et ma foi, ils rigolaient bien.

Surtout vers deux heures du matin, lorsqu’ils étaient à peu près certains que tous les autres étaient déjà allé se coucher.

« On fait comme d’habitude ? » Ils échangèrent un regard et un sourire en coin. Puis Johanna saisit son téléphone mais s’arrêta avant de composer le fameux numéro. « Ça ne te dirait pas qu’on change de cible pour une fois ? »

Ils avaient pris l’habitude de faire des canulars téléphoniques, une fois bien bourrés. Très mature, n’est-ce pas ? En tous cas, jusqu’à présent, leur cible favorite avait été Beetee, aussi surnommé Volts et représentant du District 3. Mais à force, il avait fini par comprendre et coupait son téléphone chaque soirée de ce genre.

« Et qui alors ? Ta chère amie Enobaria ? » Demanda Haymitch tout en levant un sourcil.

Johanna se renfrogna. Haymitch avait touché un point sensible. L’ex-mentor du District 2, aussi représentante et elle avaient toujours des relations assez… Tendues. Et franchement, même si ennuyer cette femme aux dents de requin était un bonheur sans nom pour Johanna, elle n’avait pas envie d’avoir à faire à elle ce soir. Néanmoins, elle finit par sourire d’une façon pleine de sous-entendus, ce qui fila des frissons à Haymitch. Quelle énormité allait-elle sortir ?

« Et pourquoi pas ton amoureuse du Capitole ? »

Pourquoi le sentait-il venir ? « Je ne vois pas de quoi tu parles », grommela-t-il tout en finissant son verre cul sec.

« Oh allez. Tout le monde l’a remarqué. Sérieusement, vous avez quel âge ? On dirait des gosses qui cherchent à se cacher de leurs parents. Elle, vu la prude que c’est, ça passe encore, mais toi… »

Haymitch sembla peser le pour et le contre, puis soupira. Il n’avait pas franchement envie d’avoir ce genre de conversation avec Johanna. Parler de l’ancienne hôtesse avait le don de lui filer la migraine. Un peu comme la voix de ladite ancienne hôtesse, d’ailleurs, surtout lorsqu’elle babillait à propos de ses plannings, d’acajou ou d’autres choses totalement dénuées d’intérêt pour l’ancien mentor. Et pourtant, ce n’était pas comme si la demoiselle du District Sept avait totalement tort.

« Je parie que tu as juste peur d’Enobaria, Mason. En même temps, c’est vrai que ses dents sont impressionnantes… »

La tentative de changement de cap ne fonctionna qu’un quart de seconde. Défier Johanna semblait une bonne idée, mais il est vrai qu’en tant que tribut sortie victorieuse, elle n’était pas franchement sotte.

« Je suis sûre que les dents, ou du moins les lèvres d’Effie sont allées à certains endroits. N’est-ce pas ? Et ce ne sont pas les seules… Des piqûres d’insecte. C’est ce qu’elle a répondu quand Annie lui a demandé… Un sacré gros insecte, si tu veux mon avis. »

La jeune femme ne peut s’empêcher de s’esclaffer en repensant à la scène. A ce moment-là, elle était en pleine discussion – confrontation – avec sa chère amie du District, et n’avait pas cherché à intervenir, mais ça lui avait bien plu.

Son regard était planté dans celui d’un Haymitch totalement blasé, sourcil haussé. « Tu me feras chier jusqu’au bout, c’est ça ? »

« T’as tout pigé, mon gars. » La soirée allait sans doute être plus longue que prévue. Mais au moins, cela bousculait un peu les habitudes.

Ses cheveux flottaient au vent et le soleil caressait sa peau dorée. L’odeur de la mer lui chatouillait les narines et le son lointain des vagues constituait une douce musique à ses oreilles. Il adorait cet air marin, celui de son District.

Néanmoins, aujourd’hui, Finnick n’avait pas le loisir d’apprécier cette atmosphère qu’il affectionnait tant. Aujourd’hui était un jour spécial.

« Finnick Odair ! »

Quatorze ans. De toute façon, il savait qu’il y serait passé un jour. Sans la moindre crainte, il grimpa sur l’estrade où on l’attendait.

Il aimait bien être admiré. Mais aujourd’hui, il se serait abstenu.

« Elle n’a que douze ans ! »

Mais ce n’est pas pour cela que quelqu’un se porterait volontaire à ma place.

Le moment de dire adieu à ma famille fini par arriver. Je sais bien que je n’avais aucune chance de rentrer.

Le plus dur, je pense, c’était le regard de mes cinq petits frères et sœurs. J’essayais d’être forte pour eux. Mais cela ne leur laissait qu’un aperçu de ce qui les attendait dans le futur.
Je crois que si j’avais peur pour moi, cette peur se transférait sur eux. Je ne serais plus là pour les protéger.

***

[Elle rappelait Prim à Katniss, mais Rue, 12 ans, était aussi une grande sœur...]

Trente secondes. La voix froide et impersonnelle ne les fit même pas sursauter. Peeta était trop inquiet. Quant à Portia, elle était au bord des larmes. Le Garçon des Pains était son tout premier Tribut, après tout…

« J’aurais pris ta place, si j’avais pu. » La styliste se mordit la lèvre inférieure.

Vingt secondes. Le fantôme d’un sourire était apparu sur le visage de Peeta.

« Vous êtes trop âgée et une femme… »

Une dernière accolade. Il était temps.

« Oublie ce que disent les autres. Je crois en toi. »

Peeta voulu y croire. Juste un instant.

***

[Parce que pour moi, la relation entre Peeta et Portia est similaire à celle que peuvent avoir Katniss et Cinna.]

Gale regardait les interviews de la troisième Edition d’Expiation sur la petite télévision familiale.

Il avait été subjugué par la tenue de Geai Moqueur. La Fille du Feu était bien devenue le symbole de la rébellion naissante et les autres vainqueurs avaient l’air d’être solidaires.

Le tour de Peeta était finalement venu. Il ne l’avait écouté que d’une oreille. Jusqu’à la dernière phrase.

« S’il n’y avait pas eu le bébé. »

Le plat que tenait Gale à ce moment-là se brisa au sol. Le choc se lisait sur tous les visages. Mais pour Gale, c’était plus de la douleur.

***

[Je précise que pour moi, Gale ne déteste pas Peeta et inversement. Néanmoins, j'avais vu Gale penser que le "spectacle" était "fini" après Katniss.]

Je me demande encore pourquoi ce matin-là, je ne t’ai pas retenu, tu sais ? Peut-être que les choses auraient été bien différentes. Peut-être que Katniss aurait eu une véritable enfance, au lieu d’être obligée de maintenir notre famille à flot à ses dépens.  Vous étiez si proches.

Tu sais, tu aurais été aussi fier que chagriné en la voyant se porter volontaire pour Primrose.
Notre Prim… Je n’ai pas été capable de la protéger, elle non plus. Je ne suis même plus capable de retourner chez nous.

Je crois que sans toi, il m’était impossible d’être à la hauteur.

On pouvait se poser de nombreuses questions sur Caesar Flickerman. Déjà, quel âge pouvait-il bien avoir ? Cela faisait plus de trente-cinq ans qu’il officiait comme hôte des Hunger Games et pourtant, il restait le même. Mais ce n’était pas le plus important.

La plus grande question était : de quel côté était-il ?

Cet homme était connu pour tenter de montrer le meilleur de chaque Tributs. Il les aidait toujours lors de leurs interviews.

Faisait-il ça par pure gentillesse ?

Ou voulait-il juste que le spectacle ne soit pas parasité par une quelconque nervosité venant de ses principaux acteurs ?

C’était un fait. Enobaria, la gagnante du District Deux était entrée dans la légende le jour où elle avait égorgé cet autre Tribut avec ses propres dents.

La légende avait été entretenue lorsqu’elle s’était faite limé les dents, afin de paraître encore plus menaçante.

Parce qu’elle ne voulait pas que ces chiens du Capitole pensent qu’ils pouvaient la dompter si facilement.

Enobaria était une tueuse, une insensible.

Pourtant, cela ne l’empêcha pas de ressentir une profonde culpabilité lors du coup de canon signalant la mort de Cato.

Pourquoi Diable n’avait-elle pas songé aux amants maudits avant ce foutu alcoolique ?

***
[Inspiré des lettres des Tributs ]

Je les suivais de loin, ceux du District Douze. Notamment le garçon. Il cherchait des baies. Je le vis cueillir des Sureaux Mortels. Ne savait-il donc pas qu’ils étaient empoisonnés ?

Je les avais repérés au premier coup d’œil. Après tout, c’était le talent que j’avais choisi de montrer. Ma connaissance des plantes.

Je savais que nous n’étions plus nombreux. Et je ne voulais pas que le garçon du Deux gagne.

Je n’aurais aucune chance face à lui. Ce serait idiot de mourir empoisonné…

Oui, idiot.

Avec de la chance, ils découvriraient mon corps avant le déjeuner. Je l’espère vraiment.

***
[Parce que pour moi, Foxface savait parfaitement ce qu'elle faisait. Toujours.]

« Ils ne peuvent rien contre moi. Je ne suis pas comme vous. Personne que j’aime ne m’attend chez moi. »

Personne. Johanna était seule.

On ne gagnait pas les Hunger Games, on y survivait. Car après, on était jeté en pâture aux gens du Capitole. On n’était plus que la propriété de ces riches individus aux mœurs souvent bien plus que légères.

Et ça, Johanna ne l’avait pas accepté. Elle n’avait pas voulu se plier aux règles. Pas question d’être l’objet de ces chiens.

Et ils en avaient payé le prix. Sa mère, son père, son petit frère. Tous.

***
[Je ne sais pas si Johanna avait un petit frère ou quoique ce soit. Mais vous avez saisi le concept...]

Effie Trinket n’était pas complètement stupide. Même si elle ne le montrait pas, elle avait compris que le Capitole n’était pas aussi idéal qu’il le semblait. Mais il fallait continuer à faire semblant.

Elle ne fut pas réellement surprise lorsque deux Pacificateurs vinrent l’arrêter. Mais malgré sa peur, elle resta digne. Yeux brillants, menton levé, sourire. Si le sourire n’y était pas, en revanche, elle leva les trois doigts de sa main gauche.

Effie n’était pas avec eux, mais elle voulait leur dire au revoir. Ils étaient une équipe, n’est-ce pas ?

« Puisse le sort leur être favorable. »

***
[Parce que même si je rêve très beaucoup énormément trop (oui), je crois que j'en mourrais si je voyais Effie faire le fameux signe. *Placez ici du fangirlage intense*]

Le thème des Soixante-Quinzième Hunger Games avait été annoncé. Les vainqueurs retournaient dans l'arène.

Pour Brutus, en mal de sensations, cela avait été une bonne nouvelle.

« Je me porterais volontaire »

Il s'agissait de ses mots exacts. Enobaria avait eu un étrange sourire à ce moment-là.

Le jour de la moisson était arrivé. Sans surprise, elle entendit son nom. Quant à lui, Brutus n'attendit pas que l'hôtesse du District Deux appelle le deuxième Tribut.

Enobaria regarda le papier qu'on avait laissé choir. De toute façon, c'étaient eux dès le début. Deux vainqueurs légendaires, cela assurerait le spectacle, après tout.

Peeta l'observait, un léger sourire aux lèvres.

Le jeune homme laissait librement vagabonder ses doigts experts sur sa peau lisse. Elle était parfaite, tellement belle…

L'ancien tribut et vainqueur avait longtemps attendu ce moment, après tout. Cela faisait des années qu'il désirait cet instant, aussi prenait-il tout son temps pour savourer.

Bien sûr, il aurait sans doute bien d'autres occasions, maintenant. Mais autant en profiter, n'est-ce pas ? Les Jeux ne lui avaient que trop montrer la fragilité de la vie.

Les plaisirs les plus simples étaient les meilleurs.

Et cette miche de pain était vraiment sa plus belle réussite.

* * *
[J'avoue que c'est un joli troll.]

Haymitch n'en croyait pas ses yeux, vraiment. Est-ce qu'il rêvait ? Est-ce qu'il avait un peu trop abusé du whisky ?

Il se pinça. Mais non, c'était bien la réalité.

Euphemia Trinket, dite Effie, hôtesse des Hunger Games, pour qui les manières comptaient plus que le reste… Venait gracieusement de laisser la trace de sa main sur la joue d'un homme du Capitole.

Comme quoi, même elle, avait du tempérament.

Ce qu'il ignorait c'est qu'elle avait giflé cet homme parce qu'il avait dit du mal de ses tributs. Personne ne devait dire du mal de Katniss et Peeta devant elle.

* * *
[OOC, peut-être. Disons que je vois Effie en "maman lionne" x)]

Par le passé, elle avait dû tuer des jeunes de son âge pour survivre. Et elle devait inciter de pauvres gamins terrorisés – ou non d'ailleurs – à faire de même.

Elle n'espérait pas absoudre ces pêchés. Néanmoins, elle voulait faire de son mieux pour les protéger et les aider du mieux qu'elle le pouvait.

D'ailleurs, c'est comme ça qu'elle avait choisi de finir sa vie et pas parce que quelqu'un d'autre l'avait décidé pour elle.

Mags avait choisi de mourir pour protéger Finnick, mais aussi pour préserver la fameuse Fille du Feu, dans l'espoir qu'elle puisse faire cesser toute cette barbarie.

Après bien des efforts, ils avaient réussi à la délivrer.

Haymitch se sentait coupable de l’emprisonnement d’Effie Trinket. Et pourtant, il lui avait dit, de trouver un endroit sûr. Mais elle n’avait pas écouté et n’en avait fait qu’à sa tête.

L’ancien mentor avait été choqué de découvrir les cicatrices qui couvrait le dos de la femme blonde qu’ils avaient récupéré, presque méconnaissable sans sa perruque et son maquillage.

Mais toutes les cicatrices n’étaient pas évidentes.

Il avait bien remarqué le regard éteint de celle qui avait été si pétillante autrefois.

Et c’est probablement ça qui l’avait le plus peiné.

Annie avait beau ne pas avoir perdu la vie dans l’arène, elle avait perdu quelque chose de plus important encore. La raison. Ces images horribles ne voulaient pas sortir de son crâne. Jour et nuits, elles l’accompagnaient, pour sa plus grande terreur.
Mais heureusement, elle n’était pas seule.
Le fait qu’on la dise folle ne la dérangeait guère. Annie ne leur en voulait pas.
L’important, c’est que Finnick était là. Il la soutenait et l’aimait malgré tout.
Peut-être que le fou, c’était lui, à vouloir prendre soin d’une folle.
Oui, tant qu’il serait là, tout irait bien, n’est-ce pas ?

Il venait du district Trois, et, par définition, n’avait pas de grandes chances de sortir vivant de l’arène. Pourtant, il regardait à présent avec un mélange de dégoût de lui-même, de soulagement et même un peu de fascination les six corps qui jonchaient le sol.
Morts électrocutés.
Beetee venait de gagner la trente-cinquième édition des Hunger Games grâce aux composants qu’il avait pu récupérer à la Corne.
Il n’était pas le meilleur au combat. Mais il avait été rapide et s’était montré malin.
Il avait toujours eu une affinité avec l’électricité, mais à partir d’aujourd’hui, tout le monde l’appellerait Volts.

Elle avait toujours été très timide et solitaire. En fait, elle savait que les autres la jugeaient comme différente et elle ignorait comme se comporter avec eux. Résoudre des équations bien trop compliquée pour une jeune fille de son âge lui semblait bien plus évident et aisé que nouer des contacts avec les gens.
Pourtant, ça allait changer.
Son nom avait été appelé à la moisson et elle avait rencontré son mentor. Il s’était montré patient et gentil avec elle.
« Je… »
« Wiress, je sais. Ravi de te rencontrer. »
Beetee lui sourit. Il l’aiderait, elle le savait.

* * *
[Parce que la relation Wiress/Beetee m'intéresse assez~]

Aujourd’hui était un jour particulier pour Seneca Crane : outre le fait qu’il célébrait sa troisième année en tant que Haut Juge des Hunger Games, il fêtait aussi son anniversaire.
Il avait donc organisé une petite fête avec uniquement des amis intimes, ce qui élevait le nombre d’invités à une centaine.
Le temps des cadeaux était arrivé. Seneca fini par ouvrir un petit paquet anonyme.
Un rasoir.
Quel terroriste avait bien pu vouloir intenter à l’intégrité de sa précieuse barbe ?
Dans le centre d’entrainement, deux amis vainqueurs, totalement ivres, se rendirent compte qu’ils n’avaient pas signé leur magnifique cadeau.

* * *
[Oui c'est un gros crack totalement improbable mais j'ai ri en l'écrivant xD Haymitch et Chaff qui trollerait Seneca *morte*]

Katniss et Peeta regardaient le spectacle qui s’étalait devant eux, interdits.

Pourquoi étaient-ils venus, déjà ? Ah oui. Ils voulaient des informations sur la journée du lendemain. Et qui mieux que leur hôtesse pouvait leur indiquer ce genre de choses ? Après tout, c’était grâce à elle qu’ils arrivaient d’un point A à un point B à l’heure.
En tous cas, ils ne se seraient jamais attendus à trouver Effie avec leur mentor, en train de s’embrasser, mi-assis, mi-couchés sur la table d’acajou dont ils se servaient pour manger.

L’information pouvait attendre. L’urgente envie de vomir, en revanche, pas vraiment.

« Dis, tu penses qu’ils sont de quelle couleur, les cheveux de ton hôtesse ? Je parie rousse, moi. »
Haymitch regarda Chaff en haussant un sourcil.
« Ça t’intéresse réellement ? »
« On s’ennuie, non ? »
« Certes. Moi je dirais qu’elle est blonde. »
Avant même de parler, le mentor du Onze s’esclaffa.
« Imagine qu’elle soit chauve, en vrai ? »

Ce soir-là, en sortant de la salle de bain après sa douche, Effie se rendit compte que toutes ses perruques avaient disparues.

Voir une furie blonde débarquer dans sa chambre fit sourire le mentor.

Elle avait toujours vécu dans le luxe et sans avoir à s’inquiéter d’autre chose que de ses robes ou son maquillage.

Et puis Octavia, Flavius et Venia avaient été capturés.  Elle avait volé du pain donc on les avait enfermés et torturés. Katniss, cette chère Katniss les avait sauvés.

Mais ce qui l’avait le plus émue, c’était sa rencontre avec une petite fille du Douze.
« Je crois que tu serais jolie dans n'importe quelle couleur. »
Aussi loin qu’elle se rappelait, on ne lui avait jamais rien dit d’aussi gentil et cette sincérité était absente de son ancienne vie.

La pluie de sang venait de cesser et vu la situation, Johanna faisait son maximum pour garder la tête froide.

Blight était mort. Il ne valait pas grand-chose mais ça la touchait. Elle devait porter un Beetee inconscient et Wiress semblait encore plus cinglée que d’habitude avec ses "tic tac". Elle n’avait qu’une envie, la cogner et abandonner Volts. Mais ça, elle ne le pouvait pas.

Elle aussi était déshydratée, elle aussi, elle était fatiguée.

Mais la colère l’aidait à tenir. Elle allait rapporter ces deux-là à la fameuse Fille du Feu. Ils étaient la clé de l’alliance, après tout.

Bien sûr, elle avait du mal à les repousser. Elle ne voulait pas y aller, sachant pertinemment qu’elle ne reviendrait pas en vie. Mais elle y était forcée.

Personne ne s’était porté volontaire pour elle, pour cette mère de trois jeunes enfants.

En même temps, Cecelia balaya du regard les autres vainqueurs du district Huit. Ils n’étaient pas très nombreux et la plupart étaient déjà âgés, un peu comme le vieux Woof qui venait de se faire tirer.

Elle avait voulu continuer à vivre normalement après ses Jeux, mais elle commençait à comprendre pourquoi certains avaient choisi de rester seuls.