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| Juste un mot - 56e HG | |
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-Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 14:55 | |
| Lisez l'histoire de Mina, tribut du District Six. Mina est petite, pas très grande quoi, pas épaisse, et pas très forte, en bref, pas taillée pour les Jeux de la Faim. En plus de cela, elle est sensible et a tendance à s'attacher très -trop- vite aux gens, et elle en est consciente. Ses Hunger Games seront donc laborieux, car elle sait elle-même qu'elle n'a aucune chance. Mais maintenant, puisqu'elle y est, elle est prête à relever le défi. - Chapitre 1:
Incrédule, je détaille Herman, l'hôte de notre District. Ses mimiques sont assez fascinantes, et rien que le regarder remonter du bout de son index ses lunettes sur son nez est un spectacle. Il nous explique comment va se dérouler notre séjour au Capitole, non sans une pointe de sarcasme, surtout lorsqu'il parle de nous et de notre sort funeste. Assise en tailleur autour de la petite table ronde du wagon, je n'ai pourtant pas la tête à l'écouter déblatérer notre préparation à notre propre mort. Je suis encore en train de digérer la Moisson. J'étais comme tout les autres jeunes : complètement terrorisée à l'idée d'être choisie. Mais contrairement à eux, je ne le montrais pas et feignais l'indifférence, voir l'amusement. En fait, j'ai été totalement prise au dépourvue à l'annonce de mon nom. Je n'avais pris de tesserae que deux fois, alors à seize ans, j'étais sûr d'être épargnée. Et me voici donc dans le train luxueux du District Six, en route pour le Capitole. Si je cherche à être optimiste, je pourrais me dire que ce lieu que j'ai toujours trouvé fascinant sera enfin autour de moi. Je pourrai aussi me dire qu'enfin je serai connue, enfin je vivrais dans le luxe et les paillettes, tout ça en souriant niaisement. Mais comme je ne suis pas optimiste, je préfère laisser ce rôle d'admiratrice éperdue aux cruches venant des Districts de Carrière. - Jeune fille, m'interpelle la voix exagérément surjouée d'Herman. Je relève la tête et lui fais un sourire idiot que je sais si bien faire, histoire de lui montrer que ses paroles n'ont aucun impact sur moi. - Si tu reste aussi rêveuse dans l'Arène, tu vas mourir au bain de sang ! À son tour de me sourire, de toutes ses dents trop blanches. À côté de moi, Driac, le tribut masculin, a un petit rire moqueur. Je ne le connais pas, en fait je ne l'ai jamais vu. Il doit faire parti de la petite poignée de personne travaillant H24 dans la création de machines. Ces gens restent en général entre eux car ils n'ont pas le temps de sortir, et quand ils ont du temps libre, soit ils se reposent, soit ils s'amusent entre eux. Ils sont plutôt pauvres, et travaillent tellement dur qu'il est arrivé que certains meurt d'épuisement. Moi, je fais partie de la catégorie opposée, où nous sommes formés pour être leurs « supérieurs », leurs « patrons ». Nous travaillons donc beaucoup plus des méninges et de ce fait, je ne possède aucune compétence physique. La troisième catégorie regroupe la population dites « normale », ayant une éducation plus ouverte et plus variée, où d'autres métiers sont envisageables, comme professeur, commerçant, boulanger, infirmier ... Quand Driac fût tiré au sort, des lamentations et quelques cris d'indignations ont suivit l'annonce de son nom. À travers mon désespoir, j'ai vu tout un groupe retenir leur colère. Driac est monté sur l'estrade, et a trébuché sur une marche. Herman avait éclaté d'un rire tonitruant, et Driac avait sourit au groupe dans le public. Je ne sais pas s'il a fait exprès de tomber pour dédramatiser la situation, ou pour rassurer ses proches. Il me paraît sympathique, en tout cas. Et plutôt mignon, avec un visage très agréable à regarder. Cheveux châtains ondulent légèrement, peau un peu hâlée, yeux marrons. Ses traits sont durs, ses pommettes marquées, et sa lèvre inférieure est plus pulpeuse que la supérieure, ce qui donne l'illusion qu'il fait tout le temps la moue. Il est assez grand, tout élancé, avec des muscles bien dessinés, sûrement dû à son travail de mécanicien. Pas terrible d'avoir quelqu'un comme lui en partenaire quand on sait qu'il va très probablement mourir. C'est un beau gâchis. - Nous arriverons quand ? Me renseignai-je distraitement. - Dans à peine une heure mon choux à la crème. Je me perds un instant dans l'étrangeté de la tenue de Herman. Cheveux bleus sur-lissés qui retombent sur son visage qu'on ne discerne presque pas à cause de ses lunettes rouges, il porte une sorte de sweet orange dont la capuche est parsemé de « piques », par dessus, une veste en jean, et des gants rouges avec une plaque de métal sur le dessus de chaque main. Son pantalon est rayé verticalement dans deux tons de bleues, et ses chaussures sont des sortes de bottines rouges terminés par les mêmes plaques de métal que ses gants. L'ensemble est plutôt étrange, mais comme j'aime ce qui est étrange, je trouve qu'il a la classe. - Je ne suis pas un chou à la crème, déclarai-je à la fin de ma contemplation. - Heureusement. Ces pâtisseries seraient bonnes à jeter sinon. Je crois que notre District est le seul à avoir un hôte aussi peu diplomate. Étonnant qu'il n'est pas encore été viré. Un hôte ou une hôtesse se doit d'être toujours enjoué, impressionnable et dynamique, et lui, depuis sept ans qu'il s'occupe de notre District, ne s'est jamais montré autrement que sarcastique. Et dire que c'est aussi lui qui possède le rôle de mentor ! Le dernier vainqueur s'est suicidé. Alors c'est l'hôte qui se charge de nous former pour l'Arène. J'ai peur pour la suite, je dois l'avouer. Surtout que je n'ai aucune capacité qui pourrait m'être utile : je suis incapable de tenir une arme, je sais à peine me servir d'un couteau. Je ne suis pas très forte, n'ai pas des compétences à monter les pièges et n'ai aucune endurance. J'apprends vite, mais en deux jours cela m'étonnerais que je parvienne à atteindre un bon niveau. Bref, je me dirige vers une mort certaine, et à mon stade, je ne peux qu’espérer qu'elle soit rapide et indolore. Le train traverse un long tunnel lumineux, signe que nous arrivons au Capitole. J'entends d'ici les acclamations des habitants à l'approche de la machine. À travers la fenêtre, un cocktail de couleurs me prouve que ce que je m'imaginais est loin d'approcher la réalité, et j'ai beau aimer les trucs bizarres, certaines coiffures ou tenues me font pouffer de rire et me font oublier pour un temps la raison de ma présence ici. Driac me rejoint dans mon observation, et me montre du doigt une femme qui ressemble à s'y méprendre à une mante religieuse. Nous éclatons de rire. Mais j'essaie de me reprendre, car je n'ai pas spécialement envie de me rapprocher de lui. Enfin, si, mais dans un autre contexte. Franchement, ça me pèserait de me faire égorger par un mec qui me plaît. - C'est maintenant à nous d'assurer, déclare-t-il, à personne en particulier. Il s'étire et sautille un peu sur place à la manière d'un sportif commençant son échauffement. Comment peut-il se montrer aussi léger ? Il ne sait pas que ces personnes vont parier sur sa mort ? Le train s'immobilise enfin, et nous passons la porte, encadrés par des Pacificateurs chargés de nous dégager le chemin.
- Chapitre 2:
Maintenant, c'est clair : je me trouvais mieux avant cette « remise en forme physique ». C'est simple, j'ai l'impression de voir une autre personne dans le miroir, beaucoup plus sophistiquée et mignonne certes, mais ce n'est pas moi. Mes cheveux bruns ont été coupé, j'ai maintenant une frange qui me couvre le front, et alors qu'ils m'arrivaient presque à la taille, ils ne sont désormais qu'à mes épaules. Impossible de négocier avec mes préparateurs, ils étaient bien trop abîmés pour les laisser comme tel. Moi qui voulais les laisser pousser, ce sera pour une autre fois. Si autre fois il y a. Ah ah, qu'est-ce qu'on se marre.
Tout y est passé : coiffure, peau, ongles. Chaque parcelle de mon corps a été observé de très prêt, et plusieurs fois ils ont dû me rappeler à l'ordre car je tentais de m'éclipser, ou de couvrir mon corps nu.
Enfin seule après ces heures de torture, j'en profite pour me détailler dans l'immense miroir de ma salle de bain. Plus de boutons, mes lèvres sèches ont été repulpées. Un léger maquillage a été fait sur mon visage pour faire ressortir mes yeux foncés « de chaton » comme dit mon styliste. Il a dit que mes « dents du bonheur » me donnait un charme et que c'était la première fois qu'il voyait cela sur une jeune fille, car au Capitole, le sourire se doit d'être le plus impeccable possible. C'est un peu stupide de m'avoir maquillé étant donné que l'on ne bouge pas de notre étage, ce soir.
Pope, mon styliste attitré (j'ai doucement ris quand il m'a dit son prénom), a dit qu'il allait me préparer une tenue digne de ce nom pour la Parade de demain soir. Tout petit, légèrement potelé et vêtu de son espèce de toge romaine, il est une caricature à lui tout seul et je l'observais s'activer autour de moi en réprimant un sourire amusé. C'est dingue, moi qui pensais me morfondre une fois au Capitole, je me surprends à réussir à m'amuser de la situation. Être beau alors que dans quelques semaines on ne sera plus que de la charpie, c'est rigolo. Non ? Non, c'est pas drôle, c'est juste immonde.
Je jette un coup d’œil à l'heure projetée au plafond. L'heure du repas approche, et à vrai dire, j'ai une faim de loup. Herman m'a pourtant parlé d'une télécommande pouvant me « servir » ce que je veux, mais impossible de mettre la main dessus. Tant mieux, dans un sens, car me connaissant, je risque de vider leur réserve de nourriture.
J'enfile rapidement un débardeur blanc ample et un pantalon en toile prêt du corps avant de sortir de la chambre, nus pieds.
- Tu m'as fais peur !
Je fais volte-face pour découvrir Driac, une main sur le cœur.
- C'est toi qui m'as fais peur, surenchéris-je.
C'est vrai que je n'ai jamais été douée question répartie. Il me détaille un instant et me complimente sur mon apparence. Je grommelle un « merci, toi aussi » en le lorgnant un peu. En fait, il n'a pas beaucoup changé, si ce n'est que sa peau a été plus profondément nettoyée et que ses dents ont été blanchies, comme les miennes. J'évite quand même de trop poser mes yeux sur lui, car j'ai tendance à créer des liens par un simple regard. Et je n'en ai pas envie.
- Tu pense quoi de tout ça ? Me demande-t-il alors que nous nous mettons en marche. - C'est plutôt joli, ici. J'attends de voir l'état de l'Arène avant d'approfondir mes compliments pour le Capitole, répondis-je d'une voix éteinte.
Il me sourit. Une fossette se creuse sur sa joue.
- J'aurai juste aimé avoir plus de temps pour dire adieu à ma famille et mes amis, me confie-t-il, la voix cassée.
Je me sens mal à l'aise face à sa soudaine tristesse. Il balaie ses paroles d'un revers de main et a un petit rire :
- J'ai toujours été trop sensible, désolé.
Il ouvre la porte en métal menant au salon et me laisse galamment passer, avec une révérence bien appuyée.
- J'espère que vous serez plus rapide une fois dans les Jeux, lâche Herman en se coupant une tranche de porc au caramel.
Il commence à nous expliquer un peu les stratégies à adopter, chercher de l'eau avant tout, quelque soit le lieu, ne pas se risquer d'aller à la Corne d'Abondance si on ne se sent pas à la hauteur mais ne pas trop s'éloigner car c'est au fond du terrain que les Carrières vont fouiner en premier, ne pas allumer de feu la nuit … Au dessert, il se lève précipitamment, en poussant un cri, beaucoup trop aiguë pour un homme :
- J'oubliais ! La rediffusion de toutes les Moissons ! C'est un moment à ne pas prendre à la légère mes tartes aux fraises.
Je m'enfonce dans le gros canapé en velours bleu, ma mousse au chocolat à la main. Driac s'affale nonchalamment à côté, les jambes sur le dossier et la tête à l'envers. Nos stylistes nous rejoignent avec leur coupe de champagne.
Des applaudissements nous viennent du premier District. La fille, Idem (mais c'est quoi ces prénoms?!) se porte volontaire. Blonde, cheveux coupés à la garçonne, plutôt petite, elle semble satisfaite de son sort. Le tribut masculin, Hélios, fait bien moins que dix-sept ans. Il est tout fin, pas très grand, des cheveux courts noirs, de fines lèvres et de petits yeux bleus magnifiques qui ressortent grâce à ses épais sourcils noirs. Personne ne se porte volontaire à sa place, le public semble même se réjouir de son tirage. Les deux tributs se serrent la main. La fille sourit, tandis qu'Hélios manifeste un profond agacement.
- Ils se connaissent, affirme Herman. Le tribut féminin semble naïf, mais le garçon très fourbe. Méfiez-vous de lui. - Je ne compte pas l'approcher de toute manière, lâchai-je en reportant mon attention sur l'écran.
Le District Deux accueille Matya, une jeune fille rousse aux cheveux coupés en soigneux carré plongeant. À quinze ans, elle est volontaire, mais semble regretter son geste à la seconde où elle se retrouve face au public. Juste après monte sur scène le Carrière musclé et terrifiant que l'on trouve chaque année, Lucian, dites Luce. Secrètement, j'aurai tout de même désiré que cette édition soit une exception à la règle. Ces colosses me font vraiment peur. Même si physiquement, il diffère de la règle du blond charismatique, ses cheveux paraissant plutôt gris, comme sa peau. On dirait une image en noir et blanc. Son visage n'a rien de rassurant, et à première vu, il n'a pas l'air de plaisanter. Mais il exécute une petite chorégraphie en rejoignant l'hôtesse et Zack, le nouveau mentor, puis déclare joyeusement au District qu'il va revenir avec de l'argent pour tout le monde. Dans sa voix se discerne un espoir qui m'étonne de la part d'un volontaire comme lui.
- Celui-là est bien sûr de lui, remarque la styliste de Driac. - Il ne faut jamais faire le malin aux Hunger Games, rajoute Herman. - Ce sont souvent des gens comme lui qui gagne, tout de même, tranche Driac en haussant les épaules.
Pope lui touche affectueusement le bras :
- Vous avez toutes vos chances.
J'échange un regard avec mon partenaire. Il est sérieux ? Il pense vraiment que l'on peut gagner ? Nous éclatons de rire. Un rire jaune, tout de même. À la limite, Driac, oui. Mais moi, il suffit de me regarder. Petite et chétive, je suis juste incapable même de soulever un enfant de trois ans. Herman nous rappelle à l'ordre et nous poursuivons nos observation.
Le District Trois tire au sort un garçon de quatorze ans qui m'a l'air bien intelligent, mais du côté « folie » de la chose. Il suffit de voir ces lunettes bizarres avec loupes intégrées, son visage sale de suie et son physique trapu. La fille n'est pas spécialement mieux, avec ses cheveux mi-long châtains clairs qui rebiquent dans tout les sens. Son visage trahit une profonde nervosité. En même temps, je ne peux que la comprendre. Je ne m'attarde pas sur les deux Districts suivants car mon attention a dévié du côté de Driac. Maintenant assit normalement, il paraît étrangement mal à l'aise en regardant ces Moissons. Il bat la cadence de ses mains sur ses genoux, et ne cesse de se mordre les lèvres. Je l'interroge sur les raisons de son malaise.
- Ça me détruit de savoir qu'ils vont tous mourir. Regarde-les : même les Carrières sont attachants.
Je fais la moue. Pas vraiment non. Même si je pense comprendre ce qu'il veut dire, je ne suis pas spécialement d'accord sur le fait qu'ils soient attachants. Ce sont tous des gosses, victimes de leur sort, quelque soit la personne.
- De toute façon, on a pas le choix, lâche Herman. Ça fait deux ans de suite que des petits malins essaient de faire changer les choses, et vous avez vu ce que ça a donné ? - Des morts à la pelle, répondis-je sombrement. - Et avec les Jeux, il n'y en a pas, peut-être ? Demande mon partenaire, plus bouleversé qu'autre chose.
Je ne le voyais pas sensible. Un grand gaillard musclé et souriant, c'est rarement émotif comme ça. Il paraît plutôt nonchalant et peu concerné de la vie des autres. Pas soucieux de chacun, proche de sa famille à ce point. Le pauvre. Heureusement que je ne suis pas comme lui, sinon on se serait suicidé mutuellement. J'aime mes parents, ma sœur et mon frère, mais puisque maintenant je suis là, que je ne peux pas changer les choses, autant accepter mon destin.
Notre District me montre montant sur l'estrade, déboussolée, et c'est avec satisfaction que je constate que ma peur n'est pas marquée sur mon visage. De même pour Driac, avec son sourire suite à sa chute, on pourrait croire qu'il s'amuse. Herman nous félicite car la première impression laisse des marques, surtout dans le domaine des sponsors. Des tributs qui ne pleurent pas sont des tributs intéressants.
District 7. Une fille banale aux cheveux châtains, pas terrible, frêle et peu dangereuse et le garçon aussi. Les deux tributs sont terrorisés, et je rends hommage à la fille qui refuse de se mettre à pleurer malgré ses yeux prêt à éclater de larme.
- C'est ennuyant, remarquai-je en détournant la tête. C'est stupide de devoir connaître nos futurs ennemis, surtout quand on sait qu'ils nous tueront. - Ils n'ont pas l'air très dangereux pourtant, répond Driac. À moins qu'ils ne t'attaquent avec un tronc d'arbre.
Il sourit, mais ravale aussitôt sa fossette en rajoutant, les yeux dans le vide :
- Ou avec une hache.
Je fais la grimace. Merci de me rappeler le Carrière de l'année dernière qui démembrait chaque tribut avec satisfaction. J'avais beau essayer de ne pas regarder, à chaque fois que mon regard se posait sur l'écran, c'était lorsqu'il massacré quelqu'un. Impossible de dormir après avoir vu ça.
- Si je dois te tuer je ne prendrais pas cette arme, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
Il réplique qu'il pense mourir avant que l'on en arrive à là, mi-figue mi-raisin. Les deux stylistes poussent en chœur une exclamation de surprise. C'est le District Huit, la fille, une gamine de treize ans, deux tresses brunes, en larme. Pas de quoi couiner comme un chien.
- Mais c'est quoi, ça ? M'exclamai-je finalement, abasourdie. - Le tribut ... masculin ? Tente Driac.
Je m'approche de l'écran, les yeux écarquillés. Non, sérieux, c'est un mec ? Mais, pourquoi elle … il … porte une robe ? Une robe à mi-cuisse, à froufrou jaune, bleue et quelques touches de rouges, des bas et gants blancs se marient avec une perruque rose faites de deux hautes couettes toutes bouclées, une longue frange qui camoufle la moitié du visage et ornée d'un … d'une culotte en dentelle ? Je lâche un petit rire stupéfait : les couettes passent dans les deux trous de la culotte. C'est carrément bizarre. Pour compléter le tableau, le visage surmaquillée du tribut : fard à joue, faux-cils, eyeliner … On ne dirait vraiment pas un mec, vraiment. Et je ne dis pas ça parce qu'il est asiatique. Le seul détaille qui pourrait le trahir est sa démarche, spéciale également. Il avance doucement, les jambes arquées et légèrement pliées, le dos très voûté, et tient son bras relevé, le poignet cassé. Même l'hôtesse, qui pourtant possède un look exubérant semble choquée en le voyant arrivé. La fillette même s'arrête de pleurer. Un silence de plomb donne au tableau une ambiance lourde et inhabituelle. Je ne sais pas comment interpréter cette absence de bruit.
- Celui-là est mignon comme tout ! S'exclame Pope en frappant dans ses mains.
Trois têtes ébahies se tournent vers lui. Est-il sérieux ?
- Enfin quelqu'un d'original ! Son look correspond tout à fait au style du Capitole ! - Les garçons ne s'habillent pas en fille, si ? Demande Driac, hésitant. - Non, effectivement. Mais après tout, pourquoi pas ? - C'était peut-être un pari, ou quelque chose comme ça.
Mais à voir le visage inexpressif du tribut, j'en doute fortement. Il ne paraît pas se rendre compte, en fait. J'ai à peine le temps de tenter de déchiffrer ses traits que l'on passe au District Neuf. Heidy, une blonde frisé de quinze ans, ébahie et choquée et Cory, un garçon typé indien de seize ans qui ne réagit pas plus qu'elle, à par qu'il répond aux questions de l'hôte avec une profonde insolence. Le District suivant montre deux jeunes inintéressants, le Onze une fille de seize ans et un gamin brun de peau tout mignon de treize ans, et le District Douze Juna, quatorze ans, cheveux auburn longs et lisses. Son partenaire Milow en a à peine douze et ressemble quelque peu à un elfe. À l'évocation de son nom, il regarde autour de lui, à la recherche d'un visage rassurant, sûrement. Ça me brise totalement le cœur, car en rejoignant l'hôtesse, il sort de sa poche une petite voiture en bois qu'il se met à tripoter. Herman éteint l'écran et se tourne vers nous, le visage grave : - Je n'ai jamais aimé regarder ces rediffusions. - Au moins, on sait de qui nous devrons nous méfier, relativise Driac.
Il énumère en comptant sur ses doigts :
- Hélios, Luce, peut-être Idem aussi ...
Je prend le relais :
- Arween peut aussi nous donner du mal, s'il arrive à bidouiller pleins de trucs il peut être dangereux. - J'en sais rien. Il faut attendre de les voir à l'oeuvre à l'entraînement. - Il y a peut-être le mec du Quatre, continue Herman. Je n'ai pas trop regardé, mais il me semble qu'il est balèze.
Je ne l'ai pas vu non plus.
- Bref, je constate que nous sommes dans la merde, conclue-je en me levant.
- Chapitre 3:
Je râle auprès de Pope et des autres préparateurs qui me tirent les cheveux en arrière pour me dégager le visage. À quoi ça sert qu'ils m'aient fait une frange si c'est pour me la faire disparaître ? - J'ai de suite su qu'elle tenue je te ferai, à l'instant même où je t'ai vu à la Moisson. Tu viens du District des Transports, cela représente la vitesse, la puissance et la résistance. Les autres stylistes ne voyaient pas ses éléments, pourtant c'est l'un des District les plus intéressants, selon moi. Tu vas voir, s'enjoue-t-il en tournant autour de moi, tu vas être splendide. - Venant de quelqu'un qui trouvait le mec du Huit classe, j'avoue avoir un peu peur. - Tu vas être impressionnante, ça changera de la crevette minuscule que tu es. C'est bon, je me tais. Je subis le reste du relooking en ruminant. Je ne pose même pas de question lorsque je les vois m'approcher avec des morceaux de fers et de métal. Je n'ai jamais compris pourquoi on est préparés pendant des heures pour une simple petite apparition. Si l'on doit être présenté au monde, autant le faire de sorte à ce que l'on soit reconnaissable. De toute façon, le District Six sera transformé en robot, comme les années précédentes. Je ne dis pas que ça me déplais, surtout lorsque l'on voit certains tributs qui sont affublés de manière hideuses et ridicules, mais si on pouvait défiler juste habillé normalement, ça ne me dérangerai pas le moins du monde. Après m'avoir coiffé d'une sorte de haut de forme composé de clous, de boulons et autres matériaux, Pope déclare avec fierté qu'il a terminé, et en me voyant dans le grand miroir, je pousse un sifflement admiratif. Ma peau a été entièrement peinte en métallique, et de longs tracés noirs sur mon visage, mes bras et mes jambes donnent l'illusion que je suis composée de pièces de métal. Un œil est rouge est l'autre est resté noir, les deux totalement dépourvus de maquillage afin de donner plus de caractère à mon visage. Mes lèvres ont été ourlées de peinture argentée. Je porte une sorte de tenue très complexe composée de tuyaux, de chaînes, de vis … le tout dans des tons métallique, rouille et doré. Une vraie cyborg. Lorsque Pope me demande de faire un pas, je me rend compte de l'encombrement et du poids du costume. Je bascule en avant, emportée par la lourdeur. Les stylistes rient entre eux. Je suis imposante, mais il ne faut pas que l'on me voit marcher. Je ne peux pas m'empêcher de rigoler en voyant arriver Driac, lui aussi encadré par trois personne. Sa tenue est identique à la mienne, à quelques détails prêt. Ça fait vraiment bien, nous ressemblons à des machines humanisées. Des touches de bleues ont été rajouté au niveau de ses joues et de ses lèvres. - Tu as mal quelque part ? Le taquinai-je en voyant sa démarche peu naturelle. - Je suis quelque peu rouillée, rétorque-t-il. Herman nous rejoint et félicite brièvement les stylistes. Puis il nous rappelle les démarches à suivre une fois sur le char : ne pas laisser voir notre intimidation, regarder droit devant, la tête haute. Après, on peut faire ce que l'on veut. Je regarde un peu autour de moi, surtout du côté des Districts qui m'intéressent : le Un, Hélios en tenue « charleston » qui paraît plutôt mal à l'aise face à toute cette foule et Idem en « French Cancan », pour rappeler la Luxure. Ça fait plutôt étrange sur elle étant donné qu'elle est un peu garçon manqué. Du côté du District Deux, Matya et Luce ont été grieffés en gladiateurs romains, couleur blanc et cuir marron. Le Trois est affublé en savant fou, comme d'habitude et le Quatre en « dieux » de la mer, avec la fille en sirène et le mec (un beau gosse mâte aux yeux clairs) en Poséidon. Puis, toujours des Cow-boys, toujours des paysans en salopette, des mineurs … Aucune originalité. Après réflexion, je suis plutôt satisfaite de ma tenue, ça aurait eut être bien pire. D'un air distrait, je passe une main sur le char assorti à notre District. Le travail a été finement accompli, et je reste admirative devant tant de détails. - Revoilà le tribut du Huit, me dit Driac en me donnant un coup de coude. Le Textile est tout de même bien représenté à travers son personnage. Aujourd'hui, il porte un kimono rose et noir avec des motifs florales rouges, bleus, verts. Il est court devant et long derrière, avec un gros nœud noir. De longs colliers de perles noirs sont assortis à ses gants en dentelles et à ses hautes bottes. Toujours fidèle à sa perruque rose, il a néanmoins troqué sa culotte contre un petit chapeau haut de forme bleus électrique. Sa partenaire est dans le même genre, mais elle paraît bien terne à côté de lui, parce qu'en dehors des Carrières qui le regarde comme s'il était un animal de foire, tout le monde est conquit par son charme, moi la première, car il dégage vraiment quelque chose. L'ambiance commence à chauffer, au grand Cirque. Le public s'impatiente, j'entends leurs cris d'ici. On me fait signe de monter sur le char. Deux personne m'aident. Je caresse les deux chevaux au passage. - Comment tu te sens ? Me demande Driac en se démenant avec son costume. - Je me sens plus. - C'est un peu pareil. J'ai beau me dire que l'inconfort de ces tenues ne sera rien comparé à ce que l'on va ressentir une fois dans l'Arène, je n'arrive pas à me rendre compte. - De quoi ? - Que je serai mort dans quelques jours. Je n'ai pas le temps de lui répondre car le premier char vient de se mettre en route. Les immenses portes blanches s'ouvrent, et les premiers tributs sont engloutis par les hurlements de la foule. Quand nous nous mettons en marche, j'ai l'impression de fondre tant je me sens mal à l'aise. Je vais être épiée par des milliers de personne. Ils vont étudier mon visage, mon corps, ma posture. Je remercie mentalement Pope de m'avoir complètement métamorphosée, car je me rends compte maintenant que je ne suis pas très à l'aise en public. Driac me lance un sourire encourageant, et c'est notre tour de pénétrer dans le Grand Cirque. Aussitôt, je me sens oppressée. J'écarquille les yeux à la vue de tout ce monde, de toutes ses couleurs, et j'oublie ce que Herman nous a interdit de faire : je regarde autour de moi, ébahie et surtout morte de trouille. J'oublie pourquoi je suis ici, j'oublie ma tenue inconfortable, et je me rends compte de ma petitesse. « Je serai mort dans quelques jours ». - Moi aussi, murmurai-je sans baisser les yeux de ma contemplation. Nos chariots font plusieurs tours de la grande Place encadré par les plus belles demeures où vivent les plus riches personnalités, avant de s'arrêter face à la somptueuse demeure du Président Snow. L'homme le plus important de la planète. Le voici, à son balcon, saluant la foule calmement, comme chaque année. Il inspire le respect par la simple force de sa présence. Il entame son discours, toujours le même à quelques points prêt, et je pris pour que le temps s'accélère et quitter rapidement cette place, car les brefs gros plans de mon visage sur les écrans me renvoie une image de moi mal à l'aise, et le joli maquillage de Pope commence à s'abîmer à cause de la chaleur des projecteurs et de la transpiration. - … Pour conclure, je voulais mettre en garde chaque personne ici présente. Que se soit un habitant du Capitole, un tribut, un mentor. Vous avez sûrement dû voir le drame qui s'est déroulé l'année passée. Un vainqueur quelque peu rebelle et dérangé à chercher à m'attaquer. Il y a encore un an de cela, un jeune garçon du Capitole avait fait le malin dans le but de nuire au bon déroulement des Jeux. Comme vous vous souvenez, nous avions dû agir vite et les issues de ses rebellions avaient été dramatiques, au grand regret de tous. Alors cette année, les règles sévirons. Les tributs seront surveillés, les mentors escortés. Il est temps de rendre à Panem le calme qui lui va si bien. Merci de votre compréhension, et, tributs, faites que le sort vous soit favorable. Driac pousse un cri de soulagement en retirant son costume, avant de s'étirer en faisant un bruit de dinosaure. Il se passe une main dans les cheveux pour retirer la laque et se frotte aussitôt le visage. Mon dos craque quand Pope m'aide à retirer ma tenue. Tout le monde parle surtout de la cérémonie, de l'effet que nos costumes ont produit et leurs ressentis face aux réactions du public. - Dis-moi, Mina, est-ce que tu m'avais écouté avant de monter sur le char ? Me questionne Herman en faisant la moue. - C'était vraiment impressionnant. Je ne suis pas une actrice, tu sais. Un Muet me tend un verre de jus d'orange, que j'accepte avec plaisir. Notre mentor lève un sourcil, dubitatif, avant de changer de sujet. Apparemment quelques sponsors sont conquis du personnage de Driac, et ils sont prêt à parier sur lui, à la condition, bien sur, qu'il obtienne une note égale ou supérieur à huit à l'entraînement. Ils ont été plus discrets pour moi, même si certains sont prêt à m'aider, aucun ne misera sur ma victoire. - Mina, ceux qui m'ont parlé de toi t'ont trouvé faibles. - Binh ils n'ont pas tort, lâchai-je en haussant les épaules. Pope me passe une lingette démaquillante sur le visage. - Je suis sûr que tu ne l'es pas. Enfin, il suffit de voir ta Moisson, ta fierté en montant sur l'estrade, ton courage. Une fille faible se serait mise à pleurer. Moi je crois en toi. Tu n'es pas en bas de l'échelle, c'est juste que tu n'es qu'une feignasse. Sauf que là ma crêpe au sucre, c'est un peu ta vie que tu mets en jeu. - Ce n'est pas parce que les gens m’apprécieront que je vais survivre. Il me met une grande claque derrière la tête. - Tu n'y es pas du tout, ma pêche des îles ! Je te pensais bien plus dégourdie ! Un rien peut te sauver la vie, et ce rien, ce sont les sponsors qui peuvent te l'apporter. Souviens-toi de l'année dernière. - Je devais être malade, mentis-je. - Tu me désespère. Je vais prendre une douche. Vous feriez bien d'en faire autant. Et ne vous couchez pas tard, demain commence les entraînements, et vous avez plutôt intérêt d'être en forme. Armée d'une brosse à cheveux et d'une brosse à dent pleine de dentifrice, je sors de la salle de bain, les cheveux trempés. Une douche brûlante, une odeur fruitée, même si j'étais loin de vivre dans une famille pauvre, je ne pouvais pas me permettre tout ce luxe. Quand je pense qu'avec toute l'eau que je viens d'utiliser, toute ma famille aurait pu se laver, ça me fait tout drôle, un mélange de culpabilité et de scepticisme. La seule consolation à ma mort serait de me dire qu'ils auraient une bouche de moins à nourrir. Si on peut appeler ça une consolation. En fait, le mieux serait que je gagne. Pour leur apporter de l'argent à eux, et à tout mon District. C'est quand j'ai vu Luce, à sa Moisson dire qu'il allait revenir pour aider tout le monde que ça m'a fait réfléchir. Peut-être est-ce une bonne motivation. Plutôt que survivre pour survivre, avoir un but pourrait donner plus de courage. Voilà que je parle comme une dépressive. Je n'ai aucunement l'envie de décéder dans ces petits Jeux sympathiques. Je pense avoir juste accepté mon destin, car il est clair qu'une chance sur vingt-quatre, ce n'est pas grand chose. En comptant que les Carrières compte pour deux, donc une chance sur trente-deux si on dit que même ceux qui ne se portent pas volontaires sont des Carrières. Je suis en train de me faire peur toute seule, il faut que j'arrête les calculs et les théories. Tu l'as dis, Mina, tu n'as aucune chance de gagner. Mais au moins, essais ; qu'as-tu de plus à perdre ? Tant que tu ne tente pas un soulèvement dans les Districts, ce qui causera la perte de ta famille et plus encore, ce n'est que ta vie qui est en jeu. Une vie, ce n'est rien. Non ? Je me rince la bouche et me jette un regard à travers le miroir embué. Pourquoi ai-je cet air incroyablement triste ? Pourquoi mes « grands yeux de chatons » sont embués de larmes, alors que je ne veux pas pleurer ? Et pourquoi ai-je des pensées aussi sombres ? Je ne sais pas quoi penser, en réalité. Je m'emmêle toute seule. C'est tout de même sur ma mort prématurée que je fais des suppositions, et ça n'a pas l'air de me perturber. Si, ça me perturbe. Je me sens terriblement seule. Chez moi, lorsque j'avais un coup de blues, il y avait toujours mon frère et ma sœur pour m'écouter. Même s'ils n'avaient pas les bons mots, ils me consolaient, et c'était suffisant pour que je sois de nouveau sur pied. Après avoir longuement hésité, je sors de ma chambre sur la pointe des pieds. - Mina ? Driac m'accueille avec de grands yeux étonnés. Je constate qu'il vient lui aussi de prendre une douche à en juger par ses mèches dégoulinantes et la parfum mentholé qui émane de lui. Il enfile un t-shirt noir avant que je n'ai eu le temps d'admirer son torse. C'est dingue, maintenant, je ne suis plus du tout sûr de moi, et je n'ai envie que d'une chose : retourner dans ma chambre, faire comme si je n'étais jamais venue le voir. - Quelque chose ne va pas ? Demande-t-il en fronçant les sourcils. - Non je … Si, ça va, enfin, je crois … Et toi ? - Très bien. Sa réponse sonne encore plus fausse que la mienne. Finalement, après m'avoir regardé un instant, il m'invite à entrer. Sa chambre est pareille à la mienne : grande, un immense lit blanc au centre, une imposante baie vitrée où est projetée un hologramme de nature (j'en conclus qu'il a trouvé la télécommande, le chanceux). Intimidée, je me pose sur un coin du lit, au rebord, et me fais toute petite. Depuis le début, je n'ai toujours été avec lui qu'en présence d'autres personnes. Alors le voir en face de moi, seul, ça me fait bizarre. Il paraît plus grand, plus puissant, et avec ses mains de mécano il pourrait me tuer en une demi-seconde. - Toi aussi tu ne fais que penser aux Jeux ? S'enquit-il en s'asseyant sur le lit, assez loin de moi car il a dû sentir mon embarras. Je hoche la tête. Je voulais le voir pour lui parler, et me voilà maintenant impossible de dire un mot. - Tout s'est passé si vite, continue-t-il en secouant piteusement la tête. Je faisais ma vie, avec mes frères et mon père, et tout a basculé à cause d'un simple bout de papier. Et me dire que chaque année, vingt-quatre autres jeunes ont le même sentiment d'impuissance que moi, c'est encore plus terrible. - Tu as des frères ? J'ai envie de l'entendre parler. Sa voix douce et chantante me berce, et je voudrais connaître son histoire. Il lâche un long soupir rempli de regret : - Deux frères, les deux plus âgés, Fynn et Vince. Ils étaient immunisés aux Jeux. On bossait ensemble. C'est notre groupe qui a construit la plus grande partie des trains menant au Capitole. J'ai aussi une petite sœur, Doris, que je ne voyais que très rarement puisqu'elle ne travaillait pas dans notre secteur. À treize ans, elle doit déjà dessiner les plans, seule, alors que nous sommes tous ensemble. - Et ta mère ? - J'ai pas de mère, répond-t-il aussitôt. Il m'apprend qu'elle est décédée il y a tellement longtemps qu'il ne se souvient pas d'elle. Après une pause où il doit sûrement se voir chez lui, il se renseigne sur ma famille. - Un petit frère de six ans, et une sœur de dix ans. Il me demande leurs prénoms. - Derek et Tess, dis-je du bout des lèvres. L'évocation de leurs prénoms me fait mal. Je me projette dans mes souvenirs, le regard dans le vide. À huit ans, je voyais les Jeux comme une étape à passer avant d'atteindre l'âge adulte. Ce n'étaient qu'une sorte de « complément de puberté », ou quelque chose dans ce genre. D'un côté, ça me fascinait. J'avais souvent questionné mes parents à ce sujet, qui étaient plus que réticents à répondre à mes interrogations. Je pensais qu'ils ne voulaient tout simplement pas me voir grandir, et cela me frustrais énormément. Et un jour, ma mère avait entrepris de me raconter ses Moissons. Elle m'a dit que la première fois, elle n'était pas inquiète, et de toute manière elle ne se rendait pas compte de la gravité de la situation. Un nom est tiré, deux enfants montent sur la scène et hop, on retourne à la maison. Sauf que l'année suivante, elle s'était prit une grande claque, car elle venait de comprendre que les enfants choisit ne reviennent jamais. Et puis, deux étapes agissent sur nous à l'instant où nous savons que nous sommes en sécurité une année de plus. Le soulagement, très vite remplacé par la culpabilité. Nous agissons en égoïste, c'est notre vie d'abord, tant pis pour l'enfant envoyé à notre place. Et lorsque nous regardons les Jeux, on s'attache à cette personne, on se sent à la fois coupable et concerné par son avancée. Ça aurait pu être nous. Et sa mort nous touche personnellement, car il a accepté son destin. Une fois, une jeune fille s'est suicidée avant d'entrer dans l'Arène. Des Pacificateurs ont dû la remplacer, ont effectué un tirage au sort en quatrième vitesse et ont arraché une fillette à sa famille pendant son sommeil. Je ravale mes larmes avec difficultés. Un reniflement du côté de Driac me fait tourner la tête, et en voyant son visage déformé par la douleur, je me mets à pleurer. On doit avoir l'air bien frais, tout les deux, à sangloter comme des madeleines. Il devait relater des souvenirs semblables au miens, et son chagrin est communicatif. Nos regards trempés de larmes se croisent, et en voyant l'air désespéré de l'autre, nous nous mettons à rire nerveusement. On a l'air tellement pitoyable que s'en est drôle.
- Chapitre 4:
Tout en me démenant avec mon pseudo-piège, j'observe autour de moi. Les Carrières s'entraînent dans le coin des combats armés, ou pas, sauf Hélios. Bizarrement, il reste en retrait, s'initiant aux ateliers de mémoire où il semble exceller. Idem et Matya se trouvent au coin du self-défense, et alors que la jeune blonde s'amuse à frapper l'entraîneur et se prendre des coups, la rousse paraît beaucoup plus réticente à attaquer, et une expression de détresse est marquée sur sa face constellée de tâche de rousseur. Luce s'entraîne au javelot, où il n'a aucunement besoin d'explication tant il se débrouille bien. Arween et Rosine, du Trois sont du côté des plantes, le garçon s'applique à mélanger des fleurs et liquides. Son tube à essaie se teinte de différentes couleurs, et une fumée compacte s'y échappe. Sa partenaire se concentre sur la reconnaissance des plantes comestibles, tout en papotant avec lui, qui rigole souvent à ses paroles. Impossible de reconnaître des tributs s’apprêtant à mourir, ils ont l'air d'être totalement détachés de leur sort. Exténuée par ce piège impossible à réaliser, j'abandonne mon début de création et rejoint Driac au mur d'escalade. Avec lui se trouve le petit du Onze, Kéran, et les deux du Douze. Les trois enfants sont tout maigres, et le cadet de cette édition, Milow reste collé à sa partenaire, plaçant de temps en temps l'extrémité de son pouce dans sa bouche, ses grands yeux fixant un point imaginaire. Je me mords la lèvre et préfère détourner mon regard d'eux, car ils sont attendrissants, et même si je ne compte tuer personne, se sera douloureux de voir leurs visages apparaître dans le ciel de l'Arène. Driac descend en rappel et se pose doucement à côté de moi. Il me propose d'essayer à mon tour. Qu'avait dit Herman, déjà ? Toucher à tout, oui. Mais lorsque je vois la hauteur de ce mur, j'avoue ne pas être trop tentée. Non pas que j'ai le vertige, car j'aimais beaucoup grimper aux arbres. Sauf que les arbres, c'est plus petits. « Vise plutôt les ateliers de survie, ils te seront plus utiles. Prêt de la moitié des tributs meurent de faim ou de soif, ou car ils n'ont pas su se soigner au bon moment. Savoir se battre, c'est bien, mais puisque ce n'est pas de ton domaine, base toi sur ce que tu es capable d'accomplir. »
Pendant une partie de la journée, je passe d'un atelier de survie à l'autre, accompagnée des tributs du Cinq. Nous n'échangeons aucun regard, de peur de s'attacher les uns des autres. Apprentissage de la pêche, reconnaissance des plantes comestibles et des baies toxiques, techniques de camouflage, tout y passe. J'apprends le plus de chose possible, ce sera au moins ça d'acquis, même si je ne retiens que la moitié. Je tente la sarbacane, et au bout d'une centaine d'essais raté, je parviens à toucher ma cible à six reprises, dont deux fois au centre. Un jeune asiatique me rejoint, que je n'avais encore jamais vu. Ses yeux sombres très bridés, ses fines lèvres et sa peau de porcelaine me disent tout de même quelque chose. Un coup d'oeil sur son t-shirt m'indique qu'il ne s'agit de nul autre du garçon du District Huit. Quel changement ! Habillé ainsi, il est méconnaissable. C'est vrai que les traits de son visage sont fins et délicats, mais comme ça, impossible de le confondre avec une fille. Ses cheveux de jais retombent négligemment sur son front, et seul sa démarche étrange et ses mimiques efféminées pourraient le trahir. En prenant une sarbacane avec délicatesse, il me fait un sourire adorable, et je m'empresse de détourner les yeux. L'entraîneur entreprend de lui expliquer tout ce qu'il m'a déjà dit, et après moult tentatives, je conclus qu'il n'est pas plus doué que moi. Un bruit fracassant au fond de la salle nous fait tous sursauter. Je pose mon arme et regarde le petit attroupement qui s'est formé autour de deux mastodontes. Les Pacificateurs des quatre coins de la salle se précipitent vers eux. Le tribut du Quatre (un beau gosse aux yeux clairs), a renversé tout un étalage d'épées en tout genre d'un mouvement rageur. Il retourne un revers monstrueux à Luce, qui titube en tenant sa joue. - Mais t'es complètement taré ! Crie-t-il en revenant à la charge. Il l'attrape par le col de sa veste, et l'autre fait de même : - Répète ! Répète ne serais-ce qu'une fois ! Ose seulement ! Hurle le Quatre, complètement hystérique. Ils sont séparés à peine quelques secondes après ça, et évacués de la salle par deux portes différentes. - Ces deux-là promettent un combat qui comblera le Capitole, lâche Driac en croisant les bras. Je n'avais pas remarqué qu'il m'avait rejoint. Je hoche la tête, muette face à cette violente et soudaine attaque, espérant seulement que je ne serai pas prêt d'eux lorsque la lutte éclatera.
Le repas se déroule calmement, le silence seulement troublé par le son de l'émission présentée par Caesar et son collège Marcus, que l'on se doit de suivre. Ils relatent les événements marquants de la journée, soit la petite friction entre les deux garçons. L'incident n'ayant pas eu de grave conséquence, il n'y aura pas de suivi, mais les tributs seront plus étroitement surveillés, et si récidive il y a, de sévères punitions seront mises en place. Il est déjà arrivé, il y a six ans il me semble, qu'une bagarre tourne mal. Un tribut avait été tué par un Carrière à l'entraînement. La sentence à été terrible : un autre enfant a été arraché à sa famille, et le fautif a été exécuté en public, troué de centaine de balles. J'avais vu cette mise à mort, et avais eu beaucoup de mal à m'en remettre. - Et bien Caesar, avons-nous eu écho des petits favoris de cette année ? Se renseigna Marcus en jetant un œil à ses notes. - En effet ! Cette édition s'annonce particulièrement fantastique ! En tête de liste nous avons bien entendu Luce, qui a fait grand effet à sa Moisson et à la Parade. Les habitants lui ont trouvé une part d'émotion non négligeable pour un Carrière imbattable et effrayant comme lui. - La jeune Idem a également beaucoup plût, il me semble. - Elle suit de très prêt Luce, et derrière eux se situe le tribut du Quatre, qui a surpris par son agressivité. - Symon ? Un très beau jeune homme, d'ailleurs. J'ai entendu dire qu'il aura dix-neuf ans la semaine prochaine. - C'est exact, à quelques jours prêt il aurait été trop vieux pour être parmi nous ! Ils rigolent, même si je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. Symon doit être profondément frustré de ne pas avoir pu y échapper. Les deux présentateurs reprennent finalement leur sérieux et annonce le nom du dernier favori du moment : - Hase, déclare Marcus. À prononcer Atzé, c'est bien cela ? - Tout à fait ! Il a conquis le Capitole grâce à son style original, je fus le premier à tomber amoureux de son personnage qui peut nous réserver de jolies surprises. Nouveaux éclats de rire. Ils continuent de papoter un instant, avant de commenter rapidement quelques images de l'entraînement, et je suis surprise de voir que les techniciens aient réussi à trouver quelques secondes de moi où je ne chute pas. Herman éteint la télé et plonge son regard dans celui de Driac, puis du miens, sans dire un mot. Je ne dis rien non plus, car ce petit reportage viens de me faire tilter pourquoi je suis ici. Jusqu'à maintenant, je m'amusais tout de même, comme un enfant en voyage. Je savais que ma venue était un aller simple, pourtant je continuais de repousser la raison principale de ma venue. Je suis dans les Jeux. C'est horrible, mon Dieu. J'y suis. C'est moi, là, attablée, à des kilomètres de ma maison, pas une autre fille. Les autres filles, elles me regardent avec soulagement, de l'autre côté de leur écran. Elles n'ont pas été choisies et en sont très heureuses. J'agissais pareille, les autres années, en remerciant le ciel de m'avoir épargné, puis en le maudissant pour avoir choisi une autre pauvre malheureuse. Nous sommes tous égoïste, je le suis aussi. Mais maintenant, c'est moi qui suis là. Et ce sentiment, le fait de me dire que j'aurai pu être l'une de ces filles qui rentre chez elle le soir en pleurant de soulagement, ça me détruit. Je repousse mon assiette presque pas entamée, me lève comme un robot en évitant le regard de Driac et déclare d'une voix morne que je vais me coucher.
Assise au milieu de mon grand lit, les fines couvertures négligemment jetées sur mes jambes, je contemple le mur immaculé, au fond de la chambre. La lumière est éteinte, seul les éclairages de la ville permettent d'apporter un peu de reliefs à la pièce par le biais de la grande baie vitrée. La télécommande reste introuvable, et ce n'est pas plus mal, au moins le paysage est réel. Le ciel est tapissé d'étoiles. Tout en m'entortillant une mèche brune autour de mon index, je me glisse hors du lit et m'approche de la grande fenêtre. En bas, la masse d'habitants grouillent pour se rendre en soirée, rendant la rue vivante et animée. Rien à voir avec l'ambiance maussade de ma chambre. J'en viens même à envier ces gens naïfs qui considèrent les Jeux comme un moyen de distraction donnant un sens à leur vie pathétique. Je m'agenouille devant la fenêtre, y pose mes mains et appuie doucement mon front dessus. Le Capitole est vraiment superbe, encore plus de nuit. Les lampadaires éclairent de lumières changeantes les plus grandes rues, et une grande place verdoyante est illuminée par une fontaine qui monte à trois mètres de hauts. Un jeune couple au look typique est assit sur un banc, juste en face. Une pointe de jalousie me pique la poitrine, et, toujours plongée dans ma contemplation, j'en viens contre mon gré à penser à Driac. J'aurai vraiment aimé le connaître ailleurs, pouvoir être amie avec lui, rigoler et partager des choses banales de la vie quotidienne, car j'ai beau essayer de ne pas créer de lien, c'est difficile, surtout avec toute la gentillesse qui émane de lui. En réalité, tous les tributs m'ont l'air appréciables et intéressants. J'aurai aimé une journée de rencontre, où, au lieu de se regrouper pour s'entre-tué, des enfants de différents District soient amener à se parler, s'expliquer leur mode de vie, leurs habitudes. Mais là, c'est carrément du rêve. Dans à peine trois, nous serons lâchée dans une Arène, et ce sera la loi du plus fort qui régnera. Et plus les minutes passent, plus mon assurance décline, comme si elle était petit à petit recouverte d'une masse non identifiable qui l'étoufferait.
La suite page 2 !Si vous avez lu, ce serait sympa de mettre un petit commentaire, car ça fait toujours plaisir de constater que l'on n'écrit pas dans le vent :3
Dernière édition par -Shell- le Mer 29 Oct - 20:52, édité 13 fois | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 18:46 | |
| J'aime beaucoup ! Bien sur, ce n'est que le début et je n'ai pas encore vraiment cerné le personnage de Mina, mais pour l'instant je l'aime bien. "- Heureusement. Ces pâtisseries seraient bonnes à jeter sinon." ce passage m'a beaucoup fait rire Bref, sinon je n'ai pas compris " Le dernier vainqueur s'est suicidé, et le précédent est mort dans la Seconde Expiation, il a cinq ans." Comment le précédent vainqueur peut-ils être mort dans l'expiation ? Il n'avait pas encore gagné alors ? Donc, comment peut-il être vainqueur ? Je viendrais lire la suite bien sur ! | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 18:59 | |
| J'aime bien ce premier chapitre, mais, comme Loukat j'ai pas trop compris pour les vainqueurs ^^ | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 20:30 | |
| Binh pour participer à l'Expiation il faut forcément avoir déjà remporté les Jeux, c'est comme pour les 75e Hunger Games avec Peeta et Katniss, ce ne sont que des anciens vainqueurs :3 | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 20:44 | |
| Non les vainqueurs ont participé à l'Expiation dans le T2 car c'étai ça la règle qui changeait. La Seconde Expiation, il y avait 48 tributs | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 25 Déc - 20:48 | |
| Roh >< Bon, on a rien vu, je modifie tel un ninja bouddhiste ! Pareil pour le titre Alex | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 18:53 | |
| Chapitre 2 posté ! Mina va découvrir la Moisson des autres tributs | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 19:47 | |
| J'aime bien l'humour ironique de tes personnages (: Intéressant ce chapitre, il y a juste une incohérence : D'abord tu parle de la moisson du district 7, puis de celle du 6. Si j'ai bien deviné, Mona fait partie du district 5 c'est ça ? | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 19:57 | |
| Nope Mina est du Six, c'est une inattention de ma part, j'ai confondu le District Six avec le Huit ^^' (certains des personnages ont plus ou moins était repris des idées perso que j'ai écris pour toi :3) | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 20:11 | |
| Oui j'ai vu ça (pour ceux du Trois non ? ) mais j'ai pas osé te le dire parce que si je me trompait j'aurais eu l'air débile x) Mais c'est cool, comme ça on verra ce qu'on en fait chacune de notre côté | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 20:45 | |
| Pour ceux du trois oui, mais les autres aussi, Mina et Driac également, enfin tu t'en rendras compte au fur et à mesure | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 21:26 | |
| Ah oui en effet, j'avais même pas remarqué x) Oui mais Laelya est très différente de Mina Tu veux dire que tu as pris les mêmes personnages que tu avait créer toi seulement, ou tout ceux créer ? | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 21:35 | |
| Mes tartelettes à la fraise, j'ai ris xD Non, c'est vrai j'adore l'ironie qu'on Driac et Mina, d'ailleurs je les aime beaucoup ! Donc évite de les tuer dès le début, ce serait cool | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 22:00 | |
| Plutôt ceux que j'ai créé moi-même Loukat, j'ai agis en nombriliste je l'avoue :') Alex, je vais voir ce que je peux faire | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 30 Déc - 22:59 | |
| Ok. C'est bon. Je peux leur dire déjà adieu | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Dim 5 Jan - 10:01 | |
| Pourquoi pars-tu si pessimiste Alex ? :') En attendant, chapitre Trois posté. Je me suis bien amusée à décrire les différentes tenues, en particulier celle du tribut du Huit ! J'espère que ce chapitre vous plaira | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Dim 5 Jan - 19:37 | |
| J'aime beaucoup la façon dont tu décris les costumes, celui de Mina est vraiment original et beau. Ce qui m'a le plus plu, c'est que Mina n'est pas du tout l'héroïne parfaite qui conquis tout le public et qui a d'un coup plein de sponsor, et j'ai vraiment trouvé bien qu'ils se mettent à pleurer tout les deux (pas par sadisme, mais parce que j'en ai marre des tributs insensibles et forts), et je trouve que tu retransmet bien les sentiments que doit ressentir un tribut. hâte de lire la suite ! | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 20 Jan - 19:01 | |
| Effectivement, la scène où ils se mettent à pleurer est assez ... spéciales ? Il n'y a pas de vrai sentiment qui semble en ressortir, peut-être du regret, oui, probablement ! Le regret, la peur, pour ça, la question ne se pose pas, bien sur. Enfin, désolé d'avoir mis temps de temps, mais le chapitre 4 est posté ! | |
| | | loukat Candidat du District
Messages : 133 Date d'inscription : 24/10/2013 Age : 27
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 20 Jan - 19:54 | |
| Hase a l'air d'être un personnage intéressant | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Lun 20 Jan - 20:09 | |
| Effectivement, il est ... spécial ! Je n'ai pas encore réussi à trop saisir son personnage, mais j'ai quelques idées pour la suite ... en espérant récupérer un ou deux lecteurs en plus | |
| | | Tyrell Pacificateur
Messages : 4965 Date d'inscription : 30/12/2012 Age : 25 Localisation : La prison de Belle Rêve
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 12 Fév - 10:28 | |
| J'ai enfin rattrapé mon retard ! Hate de lire la suite | |
| | | -Shell- Chante pour Rue
Messages : 536 Date d'inscription : 19/06/2013 Age : 28 Localisation : Dans une Arène, en train de galérer pour survivre
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Mer 29 Oct - 20:55 | |
| Me voici, me voilà, je sais que vous l'attendiez avec impatience, cette suite, que ces longs mois d'absence ont été une torture insoutenable et que mon retour vous comble de joie - on y croit -, peu importe, voici enfin la suite, à prendre ou à laisser ! : - Chapitre 5 - Entraînements - :
Chapitre 5 : La sueur fait coller le t-shirt noir réglementaire à ma peau, et ma frange est plaquée contre mon front luisant. L'entraîneur qui s'applique à me faire mourir de peur avec son couteau a un sourire mauvais plaqué sur sa face, et depuis le début de la journée, à l'instant où j'ai décidé d'écouter Herman qui m'a dit de m'entraîner au esquive, je n'ai pas de répit.
- Une fois dans l'Arène ne crois pas que les tributs te laisserons te reposer ! S'amuse-t-il à me répéter à chaque fois que mes jambes se dérobent sous mon poids.
Mais je ne m'arrête pas non plus. Cet homme m'énerve au plus haut point, d'autant plus qu'il me rappel mon professeur d'histoire, que je détestais par-dessus tout. À quelques reprises, je suis parvenue à lui décocher de beaux revers, et même si juste après je m'en prenais une bien plus violente, j'étais fière. L'heure du repas arrive donc comme une libération. Je plante l'homme ici, presque aussi essoufflé que moi, et traîne ma carcasse vers le réfectoire. La plupart des tributs sont déjà attablés, les plus courageux bavardent faiblement entre eux, les autres restent muets, les yeux figés sur leurs assiettes, et en me servant, je remarque que quelques alliances ont commencé à voir le jour. Les Carrières sont évidemment entre eux, mais ils ont acceptés Arween à leur table, qui paraît plutôt mal à l'aise et cherche quelqu'un des yeux, sûrement Rosine, sa partenaire, assise quelques tables plus loin, avec les tributs du Neuf. Je m'installe seule au bout du réfectoire, là où, je l'espère, personne ne me verra. Herman arracherait ses cheveux bleus en me voyant m'isoler ainsi, lui qui n'a cessé de me répéter de faire connaissance avec les autres. « Sans alliance, tu ne survivras pas deux jours, petite framboise ! ». Mais qui dit alliance, dit liens, et liens dit déchirement à la mort de notre ami. Donc, non merci. Au début, il était évident que je ferai équipe avec Driac, mais maintenant je ne suis plus trop sûr. De plus, j'ai un doute sur sa sincérité. Trop … gentil pour être honnête. Il est le seul de tout les jeunes à avoir aidé la fille du Sept emmêlée dans les cordes d'escalades. Les autres la regardaient, certains en rigolant, d'autres sans réaction. Il parle avec tout le monde, même pour dire des broutilles comme tout à l'heure lorsqu'il apprenait à manier le trident, il a demandé des renseignements à Symon plutôt qu'à l'entraîneur qui se tenait pourtant juste à côté. Le tribut du Quatre l'a aidé après l'avoir regardé comme s'il était un mutant. Autant dire qu'il se renseigne sur comment il se fera tuer, car il est clair que Symon a tout d'un Carrière, il ne s'est juste pas porté volontaire. Moi qui faisais une confiance aveugle à mon partenaire les premiers jours, une sonnette d'alarme commence à retenir dans mon crâne. Les Hunger Games, ce n'est pas pour être gentil. Soit il n'a rien comprit, soit il a une idée derrière la tête. Dans tout les cas, ce ne sera que préférable que l'on cesse de se parler.
- Quelque chose ne va pas ? S'enquit-il.
Je fais un bond qui me fait renverser mon verre d'eau. Il a aussi le chic pour apparaître à côté de moi s'en crier gard, ça devient angoissant à la fin. Driac pose son plateau gracieusement rempli et s'assoit en face de moi. Nous nous observons mutuellement un long moment, lui tentant de percer la froideur que je transmet à son égard, et moi cherchant les mots pour ne pas blesser et bien me faire comprendre :
- Quel est ton plan ? Demandai-je maladroitement. - Remporter les Jeux, plaisante-t-il en souriant.
Ah, cette fossette ! Ce sourire ! Mais qui ne peux pas craquer ? Je bafouille :
- Non … mais, pourquoi tu agis comme ça ? - J'ai fais quelque chose de mal ? - Tu aide les tributs, alors qu'ils sont tous tes ennemis.
Il a un petit rire gêné, et je vois bien qu'il ne saisit pas où je veux en venir.
- Tu te mets à parler comme Herman. Tu aurais rajouter « mon œuf en chocolat » que ça ne m'aurait pas choqué.
Je lâche un petit son d'agacement :
- Pourquoi tu es si attentionné avec eux, alors que la plupart n'hésiteront pas à te tuer ?
Il enfourne une grande fourchette de purée, prend le temps de savourer le goût avant de me répondre.
- Tu crois vraiment qu'ils vont t'épargner parce que tu auras été « gentil » avec eux ? - Non. Mais peut-être qu'à l'instant où mon assassin me tranchera la gorge, il me reconnaîtra et culpabilisera, suppose-t-il après m'avoir fait un énième sourire. - Et après ? Qu'est-ce que ça t'auras apporté ? - J'en sais rien, écoute ! Je suis comme ça, et je n'ai pas envie de changer de caractère parce qu'ici, on est l'ennemi de tout le monde. C'est ce que le Capitole désire, et s'il y a une chose que j'aimerais garder à l'instant de ma mort, c'est bien ma propre personnalité. - Tu ne vas pas te battre ?
Il se mord la lèvre et se penche sur moi, tâchant son t-shirt de purée au passage :
- Je vais te confier quelque chose : je suis tétanisé à la simple vue du sang.
Je me retiens de pouffer. L'heure n'est pas aux rigolades.
- Peu importe, tranchai-je froidement en haussant les épaules. As-tu trouvé des alliés potentiels ? - Je ne me suis pas penché sur la question, mais me suis bien entendu avec Cory et Heidy, tu sais, du District du Grain. - Super. Je suis contente de savoir que tu ne seras pas seul dans l'Arène.
Il fronce les sourcils, et j'annonce finalement mon désir de continuer l'aventure seule, et il encaisse le coup en faisant un moue approbatrice, sans avoir l'air réellement vexé. Pour le coup, c'est moi qui le suis, car je pensais avoir plus d'importance pour lui. C'est doublement une bonne raison d'avoir rompu notre alliance, alors.
Je passe le reste de la journée au parcours d'obstacles, où je suis tout bonnement nulle. Je ne peux pas enjamber trois stupides troncs d'arbres sans m'emmêler les jambes et m'étaler, je suis incapable de traverser cette poutre et les mannequins articulés me mettent KO à chaque fois. Je tiens bon pourtant et malgré toutes les petites blessures qui s'accumulent. Pope va avoir un sacré boulot quand il devra me préparer pour l'interview, car j'ai des bleus et des égratignures de partout. Je ne prête plus attention aux autres tributs, même si j'ai à un moment croisé l'air satisfait d'Idem qui m'observait et celui d'un autre tribut me regardant de haut. Oui, je suis une empotée, oui je ne suis pas capable d'aligner deux pas sans m'étaler avec une absence totale de grâce ou de discrétion, et oui, je sais que je ne ferai pas long feu, merci de me le rappeler. Néanmoins, une petite flamme brûle en moi, me dis que je peux quand même le faire. L'espoir, comme on dit. Ou l'instinct de survie, au choix. Je ne suis pas suicidaire, alors j’essaie.
L'évaluation aura lieu demain, à partir de dix heures. Tous les tributs attendront leur tour dans une petite salle, ils seront appelés par ordre de District, fille, puis garçon, comme pour l'interview du soir. Pope a beau essayer de me donner des idées de présentation, je ne sais pas. Il n'y a aucune discipline où je suis compétente, et je stress comme pas possible en m'imaginant passer devant tout ces capitoliens prêts à me massacrer sur ma note. Herman conseille Driac séparément. Notre mentor n'a pas relevé lorsque j'ai annoncé que je continuerais l'aventure seule, il m'a juste longuement regardé. C'est donc le styliste qui est chargé de m'aider, et on voit bien que ce n'est pas de son ressort malgré qu'il y mette beaucoup de bonne volonté. Il m'explique tout ce que je sais déjà, et ne fait que m'embrouiller davantage. Mon ventre se tort et j'ai les mains moites, comme si je m'y trouvais déjà, à l'entraînement, et dans l'Arène. Ce n'est qu'un avant goût de ce que je vais vivre, et il est clair que ce ne sera pas un simple voyage éducatif. Une fois dans l'Arène, tant que j'éviterai le conflit et m'éloignerai de la corne d'abondance, ça ira. Si, en plus, je parviens par n'importe quel miracle à m'emparer d'un sac, ce serait tout bonnement parfait. Je m'élance dès la fin du décompte, j'attrape le premier truc qui me tombe sous la main, et prends mes jambes à mon cou. En théorie, ça marche. Mais combien de jeunes ont été tué en tentant de la mettre en pratique ? C'est un peu le plan de tout les tributs, malheureusement les Carrières ne sont pas aveugles, et il est facile de rattraper un pauvre gamin apeuré. Pope me fait un sourire peiné et me caresse doucement la joue. Debout et immobile, dans le dressing de ma chambre, je garde mes yeux rivés sur mon reflet pendant qu'il s'occupe de prendre les mesures pour rafistoler mes dernières tenues, car j'ai perdu du poids. En même temps, il tente de m'arracher des informations concernant mon entraînement et l'interview, mais puisque je m'entête à faire la fille qui n'a aucune idée, c'est lui qui fait la conversation, passant d'un sujet à l'autre avec un enthousiasme qui commence à flancher.
- Ce qu'il faut, c'est que tu fasse ressortir une caractéristique principale. - Pour l'évaluation ? - Pour l'interview ! Bien sur, pas la peine de te donner une image de tueuse, ni de séductrice. Tu es mignonne, mais pas assez féminine pour que cette étiquette te soit attribuée. Herman m'a dit que beaucoup de sponsors t'avaient repéré grâce à ton physique. Bref, ce que tu pourrais, s'est inspirer la pitié. Mais une fois de plus, ça ne serait que peu crédible étant donné que ce sont surtout les plus jeunes qui inspirent ce sentiment, comme les tributs du Onze et du Douze qui ont tape dans l'oeil à beaucoup de monde. - C'est vrai qu'ils sont adorables, accordai-je en hochant la tête. - Tu l'es aussi, et je ne dis pas ça parce que je t'ai vu nue ! Plaisante-t-il.
Je repense au mal qu'il a eu pour me faire retirer mon peignoir et ça m'arrache un sourire. C'est sur qu'il ne risque pas de m'oublier de si tôt, je l'avais fait courir dans tout le grand salon de remise en forme, et il me criait de revenir d'une voix d'hystérique sous le regard médusé des personnes présentes. Le styliste d'un autre tribut m'a chopé par le bras et m'a calmé avec une piqûre anesthésiante, et c'était d'un coup bien moins drôle.
- Tout se rapproche très vite mon cher Caesar ! Et je n'ai qu'une chose à dire : je trépigne d'impatience !
La voix enjouée du présentateur me fait rouler des yeux. Nous sommes tous assis aux mêmes places qu'hier, à la différence de Driac qui a préféré s'installer sur la douce moquette beige. En tailleur, la tête relevée et la bouche ouverte, on dirait un enfant qui écoute attentivement son professeur. Hier pourtant, il semblait se désintéresser de cette émission qui lui faisait froid dans le dos. De légères cernes lui creusent les yeux et ses cheveux mouillées sont ramenés en arrière. Pope me tripote tendrement une mèche de cheveux, et son parfum me chatouille les narines. Herman croise les jambes. Son pantalon vert pomme trop large pour lui est assorti à ses cheveux fraîchement coloré de la même teinte, et sa veste en jean est parsemée de rayures de zèbres. Il reste fidèle à ses lunettes rouges, qu'il a remonté sur le dessus de son crâne. Caesar reprend après un échange de banalités :
- Les tributs évoluent de jours en jours, et ce pour notre plus grand plaisir, en particulier un tribut qui restait en retrait depuis le début, et qui revient à la charge dans le cœur des habitants. - Driac, le tribut du Huit, qui est remonté dans les sondages grâce à sa carrure fine et robuste et son sourire charmeur. Tout le monde se languit de le voir à l'oeuvre une fois dans l'Arène car il a été décrit par ses proches comme étant résistant et prometteur. - Et bien ils seront grandement surpris, lâche le concerné en s'étirant nonchalamment.
Je hausse les épaules, un peu envieuse. J'espère toujours apparaître dans la liste des favoris, au fond de moi, juste par pure fierté, pour faire comprendre que moi, pauvre brunette minuscule et insignifiante que je suis, je peux aussi faire quelque chose de mes membres. Même si, comme m'a dit Herman, rester dans l'ombre peut aussi être bénéfique afin de ne pas se faire repérer par les tributs un peu trop dangereux. Je ne sais pas réellement ce que les gens pensent de moi, et à vrai dire c'est un peu le cadet de mes soucis. Herman me trouve détestable, ça se voit gros comme le nez de la figure, même s'il essaie d'être raisonnable. Je vois bien qu'il préfère tout miser sur Driac qui a une vraie chance de gagner, et il en est de même pour les stylistes, qui agissent avec moi comme avec une condamnée à laquelle ils se seraient épris de pitié. Et bien voilà, contrairement à ce que me disait Pope, je l'inspire, cette pitié. Peut-être que les Capitoliens ressentirons la même chose à mon égard, et au point où j'en suis, je ne peux qu'espérer cela.
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| | | elicul25 Tue Cato
Messages : 707 Date d'inscription : 10/08/2012
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Dim 23 Nov - 12:19 | |
| Désolée, ça fait longtemps que je n'étais pas venu ici. J'aime toujours autant ta manière d'écrire, j'ai hâte de voir Mina dans l'arène (; J'ai tout lu d'une traite aha | |
| | | irina grunthird Fait exploser les provisions
Messages : 450 Date d'inscription : 16/08/2012 Age : 28
| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG Sam 17 Jan - 22:29 | |
| c'est vraiment bien. j'aime beaucoup l'histoire de mina et je suis curieuse de savoir ce qui va lui arriver dans l'arène. ton style d'écriture est très bien et assez fluide ce qui n'est pas facile je suis vraiment pressée de savoir la suite !!!!! et en prime tu m'as redonné l'envie d'écrire des fictions sur hunger games | |
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| Sujet: Re: Juste un mot - 56e HG | |
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