{Terminé} Judge, la troisème Expiation. [CHAPITRE 5]

Nous sommes tous là, assis dans l’herbe. On se regarde. Personne n’ose dire
un mot. Après tout, il vaut mieux faire comme ça. On va devoir voter
pour rester en vie, autant ne pas se faire d’amis. Le soleil brille de
milles feux, c’est presque intenable. Une fille se lève, ses cheveux
blonds se balancent dans le vent.

« Je vais ... Essayer de trouver de l’eau. »

Voilà.Elle vient de clairement se vendre. Les gens n’aiment pas les
lèches-culs, qui essayent de rendre des services pour pouvoir rester
plus longtemps. Elle aurait dût résister au moins jusqu’au premier mort.
Enfin bref. Je m’allonge, m’étend de tout mon long et ferme les yeux.
Certains ont l’air intrigués mais d’autres m’imitent. Je repense à
comment je suis arrivé là, ah oui, l’annonce.

#FLASHBACK.

Le Président Snow se tient derrière un bocal de verre, contenant des
dizaines d’enveloppes jaunes. Il est taillé dans un costume noir, avec,
comme d’habitude, sa petite rose blanche à sa poche. Il a un visage
terne, avec une barbe blanche, mais on dirait qu’il y a une tâche de
sang dessus. Notre cher président serait-il malade ? Faites lui donc
passer le message que si il pouvait crever ça nous arrangerait … Il
passe sa main dans le bocal et en ressort l’enveloppe frappée d’un 75.
Il l’ouvre, puis, faisant apparaître un sourire narquois sur son visage,
prononce son discours :

« Pour montrer que le Capitole n’est
pas cruel, et aussi montrer la douleur qu’il a ressenti quand les
District se sont rebellés contre lui, les 24 tributs ne s’entretueront
pas. Toutes les 12 heures, ils procèderont à un vote, et le tribut ayant
récolté le plus de voix sera automatiquement tué. De plus, il pourra
avoir le choix de sa mort. Bonne soirée à tous et puisse le sort vous
être favorable » #

Je crois que ça va être encore plus dur que
des Jeux normaux. Il va devoir faire les bons choix. Et sacrifier des
innocents si tout le monde se montre exemplaire. Je décide de me relever
un peu. Quelques tributs sont partis. La blonde ne sera donc peut-être
pas la première victime en fin de compte … Je regarde le panneau où les
secondes s’écoulent. Plus que 30 minutes avant le premier sacrifice.
Soudain, la voix du speaker retentit dans l’arène :

« Bonjour chers tributs. Je vais vous demander de vous rassembler à la
Corne d’Abondance, vous y trouverez pour chacun une tablette. Lorsque le
gong retentira, il vous faudra appuyer sur la photo du tribut que vous
voulez voir mourir. Et, je voudrai rajouter quelque chose : si l’un
d’entre vous ne vote pas, vous serez tous tués sur le champ. Sauf un,
qui sera le vainqueur, désigné totalement au hasard. Puisse le sort vous
être favorable ! »

Alors, là, je suis bouche-bée. C’est
carrément fou. Je veux bien être d’accord sur certains points mais de là
à tuer tous les tributs si un ne vote pas, c’est quand même frustrant.
Ils devraient tuer le fautif ! La plupart de mes adversaires sont comme
moi, tous outrés.
Les autres reviennent, certains avec de l’eau, d’autres avec des branches, des feuilles et même des fruits.

Après avoir mangé, nous nous rendîmes à la Corne pour aller chercher nos
tablettes. En fait, c’était très simple : celui qui aller recueillir le
plus de votes allait mourir. Mais là nous sommes vraiment nombreux ! Je
fixai le panneau : 4, 3, 2, 1 …
Chacun pose son doigt sur un visage, à
l’abri des regards. Après environ dix secondes, le panneau afficha un
visage : c’était moi.

Je commence à soudain avoir très chaud. Des gouttelettes de transpiration
traversent mon corps. J’ai les larmes aux yeux. Pourquoi avaient-ils
faits ça ?
Sur le panneau, mon visage est remplacé par celui de la blonde. Quoi ? Mais que ce qu’il se passe ?
Le speaker intervint :
«Chers tributs, lors du premier vote, il y a eu une égalité. Ce qu’il
signifie que les deux tributs concernés vont devoir se battre. Le
survivant pourra retourner dans le Jeu. »
La blonde, qui était en pleurs, hurla :
« Quoi ? Vous n’aviez pas dit pas de sang ? Sale Capitole ! »

Elle me regarde, désemparée. Je n’avais pas le choix. La pauvre, elle devait
avoir 12 ans, moi j’en ai 15. Je n’aurai vraiment pas aimé être à sa
place. Elle se dirige vers la Corne pour y prendre un arc. Apparemment,
elle veut tenter sa chance. Elle me lance une flèche qui passe à un
mètre de moi. La deuxième frôle mon bassin. Mais la quatrième, elle, me
déchiqueta l’oreille. Je saignai abondamment, il fallait que je me
dépêche. Je cours vers l’immense Conque, tout en évitant ses flèches qui
passent à 2 mètres tellement elle à l’air paralysée à la vue du sang.
Je ramasse deux-trois hachettes. La première lui passe légèrement à côté
du visage. Je décide de viser à peine plus bas : son cou. Elle ne
souffrira pas. Je lance mon deuxième missile qui vint se loger dans son
ventre. Et merde ! Elle hurle de douleur, elle pleure, elle se décompose
sous mes yeux. Une fillette est en train de mourir sous mes yeux. Je me
rapproche d’elle. Elle me regarde avec désespoir comme pour me dire «
Tue-moi, je n’en peux plus ». Je prends ma dernière hachette et la lui
loge dans le crâne. Elle n’a même pas le temps de crier qu’elle est déjà
par terre, la tête fêlée.
L’hovercraft vient prendre son corps et
s’en va. Je me retourne. Les autres me regardent comme un monstre. Ca y
est, je suis détesté. Je serai le prochain. Après tout je n’ai pas eu
vraiment le choix. Un grand garçon à la peau matte se lève.
« J’ai eu une idée. »
Les autres le regardent avec incompréhension. Une fille, qui a sûrement ses 18 ans, lui demande, sur un ton sarcastique :
« Pourrait-on savoir quelle est cette brillante idée ?
-Eh bien, si tout le monde vote contre soit, ce sera une entretuade et cette expiation se transformera en Jeux normaux. »
Certains
le regardent avec dégoût, d’autre avec plaisir. Des enfants pleurent.
Eux, ne seront pas d’accord. C’est vrai que c’est plutôt facile pour lui
de dire ça. Je décide de me lancer.
« Ils ne nous laisserons jamais faire ça.
-Ah oui, et pourquoi ?
-Ils
ne nous laisseront pas le faire, c’est tout. Ils veulent qu’on se donne
des coups bas. Qu’on se trahisse. Après tout, c’est l’énoncé de
l’expiation.
-C’est plutôt facile pour toi de dire ça. Tu viens de tuer une gamine.
-Si
vous n’aviez pas voté contre moi, je n’aurai pas eu à le faire. Et
apparemment toi aussi tu es sans pitié, tu dis ça sans même penser aux
gamins qui chialent parce qu’ils savent qu’ils seront les premiers tués.

-Si on a voté contre toi, c’est pour une raison très simple.
-Ah oui et laquelle ?
-Vaux mieux que tu meures le plus tôt possible, crache la fille.
-Je ne vous comprends pas trop.
Elle
reprend : -Eh bien ce n’est plus un jeu de force mais de stratégie
cette année. Si mes souvenirs sont bons, tu es le petit frère de la
gagnante de l’année dernière. Elle était très rusée, elle s’est faite
très discrète, ce qui lui a coûté la victoire. Enfin bref, tout ça pour
dire que tu dois être pareil, et tu es plutôt dangereux pour nous.
-Rends-toi
alors compte que votre inconscience va vous tuer. Tous les gamins et
ceux qui ne seront pas d’accord avec votre raisonnement vont voter pour
vous. »
Ils se turent. Je venais de les réduire au plus bas en quelques mots.

Voilà
maintenant plusieurs heures que nous attendons là. Ces Jeux risquent
d’être longs à la longue, il va forcément y avoir quelque chose. Je
jette un coup d’œil vers le panneau : une heure encore. Soudain, je sens
une main me prendre le bras. C’est une petite fille. Elle doit avoir 12ans.
« Que ce qu’il y a ? »
Elle ne me répond pas tout de suite. Elle fait des gestes.
« Ah, c’est toi la petite muette »
Elle
acquiesce. Elle se lève et va vers la Corne. Elle revient avec un petit
sac frappé d’une croix rouge. Elle sort quelques papiers, les imbibes
d’eau et elle les poses sur mon oreilles blessée. Elle est tellement
concentrée, c’est impressionnant pour son jeune âge. Une fois le travail
terminé, elle range le matériel, va le reposer et vînt s’assoir à côté
de moi.
« Merci, c’est gentil »
Elle me regarde avec un petit sourire. Je lui propose de venir se loger dans mes bras et elle accepte.
Durant
toute la fin de l’heure, nous avons communiqué comme on pouvait. Mais
maintenant il allait falloir voter. Et cette idée la terrifiait. Nous
prîmes nos tablettes. J’appuyais sur le visage de la fille qui défendait
l’idée du métis. Lui s’est vu offrir une voix par ma camarade. Je me
demande lequel des deux va y passer. Le panneau met quelques minutes
avant d’afficher … Le visage du garçon. Cela me fît presque rire. C’est
bien fait pour lui. Le speaker intervint :
« Eh bien tu as perdu. Comment veux-tu mourir ?
- … Je veux exploser, pour moins souffrir.
- Très bien. Adieu »
Le mouchard qui était logé au niveau de l’épaule explosa, nous aspergeant de sang. Le coup de canon retentit.
La
nuit était maintenant tombée, nous dormîmes à la belle étoile. La
petite fille, nommée Lily, était toujours collée contre moi. Elle
cherchait du réconfort. J’avais également eu une conversation avec un
garçon, du 3 et une fille, du 7. Comme quoi certains étaient sympas.
Le
lendemain, quand je me réveillai, le panneau affichait 5 heures. Je ne
savais pas du tout à quelle heure nous étions rentrés dans l’arène.
Aucune idée de l’heure actuelle. Je décidai de réveiller les autres,
pour qu’ils ne loupent pas le vote. Je me demande qui va y passer. Après
avoir mangé les derniers fruits qu’il nous restait, nous décidâmes
d’explorer la corne d’abondance pour passer les trois heures qui nous
séparaient du prochain vote.
Dedans, énormément d’armes, quelques
sachets de nourriture, des sacs, des couettes, des tentes … Je ne
comprends pas, si on ne devait pas s’entretuer, que font ces armes ici ?
J’en suis donc venu à une conclusion : Il va y avoir changement de
règles.
Nous nous dirigeâmes vers nos tablettes pour voter. Je votai
pour la fille, comme la dernière fois. La petite muette fît de même. Je
fixai le panneau longuement … Non, c’est impossible. Pas elle.
C’est le visage de la muette sur le panneau.
Je
tournai immédiatement la tête vers la fille et les quelques tributs qui
l’entouraient. C’était les carrières. Ils nous regardaient avec des
sourires narquois. Je pris la petite fille dans mes bras qui était en
pleurs. La pauvre.

« Demande l’empoisonnement, d’accord petite chérie ? »

Elle
fît un signe de la tête et posa ses lèvres sur ma joue. Je ne pu
m’empêcher de verser une larme. Elle répondît, comme prévu, qu’elle
voulait être empoisonnée. Une tâche mauve commença à se répandre au
niveau de son épaule, et elle s’écroula. L’hovercraft vînt immédiatement
la chercher. Le Capitole est vraiment dégueulasse. Le speaker
recommença à parler :
« Bonjour chers tributs. Comme vous avez dût
vous en douter, la règle ne vont pas pouvoir continuer comme ça. Il va
donc y avoir changement : Les habitants du Capitole vont voter pour
construire des binômes. Ensuite, les deux personnes qui formeront le
binôme s’entretueront. Les gagnants pourront donc continuer l’aventure
sur les règles de bases. Le seul problème est que vous êtes 21. Dès
maintenant vous allez voter pour sacrifier l’un d’entre vous, qui sera
tué d’une balle dans le crâne. Bonne journée et puisse le sort vous être
favorable ! »

Je n’ai pas le temps de réfléchir. J’appui sur un
visage au hasard. Il me semble que c’est le garçon du 9. A peine le
visage est-il apparût que j’entends une détonation. Une fille aux
cheveux châtains clairs s’écroule. C’est maintenant que les vrais Jeux
vont commencer.

Nous
attendîmes toute une journée avant que l’hymne résonne dans l’arène pour nous
montrer les visages des victimes décédées jusque là.


Il y avait
le garçon du 1 (le métis), la fille du 6, la petite fille. La fille du 9 que
j’avais tué et pour finir la fille du 11, la dernière à y être passée.


Puis, c’est
la voix du speaker qui emplit l’arène à la fin de l’hymne.


« Bonjour
chers tributs, les civils du Capitole ont fait leur choix concernant les
binômes. Je vous demande de regarder le tableau. Le premier combat se déroulera
dans une heure. Au revoir et puisse le sort vous être favorable. »


Je regardais
le tableau qui avait pris la place du panneau.

----------------------------------	Numéro 1	Numéro 2
Combat 1	Fille 1	Fille 2
Combat 2	Garçon 2	Garçon 9
Combat 3	Garçon 3	Garçon 4
Combat 4	Garçon 5	Fille 4
Combat 5	Fille 5	Fille 12
Combat 6	Garçon 6	Garçon 8
Combat 7	Fille 8	Fille 10
Combat 8	Garçon 10	Garçon 12
Combat 9	Garçon 7	Fille 7
Combat 10	Garçon 11	Fille 3

Je n’ai pas
été très surpris de mon sort. La fille avec qui je m’étais engueulé était donc
du 4. Autrement dit une carrière. Ma camarade de district se retrouve quand à
elle contre une fille bien taquée du 12. Si mes souvenirs sont bons, il me
semble que c’est la cousine de la fille du maire. Enfin je ne m’en rappelle
plus très bien. Sinon la plupart des combats sont assez équitables. Sauf
peut-être les deux tributs du 7 ensemble, je trouve ça totalement dégueulasse.
Le garçon du 3 avec qui j’avais sympathisé se retrouve contre celui du 4 … Le
pauvre, c’est comme si il était déjà mort. En tout cas, le combat que j’attends
le plus est bien celui des deux carrières du 1 et du 2. Un combat très
intéressant en prévision. En plus dans moins d’une heure. Parfait pour
commencer les hostilités. La blonde du 2 s’adressa à celle du 1.


« Bon
eh bien bonne chance.


-Ouais c’est
ça.


-Quoi ?
J’essaye de rester fair-play c’est tout.


-Dis plutôt
que t’as peur.


-Pffff …»


Bon eh bien ça risque d’être encore plus intéressant !
Elles se dirigent vers la Corne argentée pour chacun en reprendre une arme.


La fille du
1 décide de prendre une énorme massue épinée, et celle du 2 se contente d’une
simple hachette. Plus que 5 minutes. Elles se préparent, elles sont à 5 mètres
de distance environ. On voit l’hésitation, la frustration et la peur sur le
visage de la blonde. Et l’envie de tuer, l’impatience sur le visage de celle du
1.


5, 4, 3, 2,
1 …


Numéro 1
s’élance sur numéro 2. Elle lui inflige un coup au niveau du crâne mais qui fût
très bien esquivé. La blonde en profite pour lui enfoncer la lame dans le
ventre et elle la repousse au niveau de la poitrine. Numéro 1 est au sol avec
une hachette dans le ventre, crachant du sang. 2 s’approche d’elle, retire la
hachette sans pitié, d’un coup brusque, et lui la jette en pleine face. Le
canon retentit. Le premier combat est terminé.


Une heure
plus tard, le combat se termine sans surprise par la victoire du garçon du 2,
tranchant la moitié du bassin de celui du 9 à coups d’épées.


C’est
ensuite au tour du garçon du 3 d’affronter le carrière du 4. Numéro 4 s’élance,
une lance en piquet, droit sur son adversaire, prêt à l’empaler. Il finit par
la lancer mais numéro 3 l’esquive avec une facilité déconcertante, presque
hilarante. 4 décide de lancer un corps à corps, armé d’un couteau, alors que
numéro 3 n’a pas d’arme. Il s’élance, tête baissée, il lui inflige un coup à la
jambe, mais 3 s’agrippe à son cou, fait une drôle de technique et finît par lui
briser la clavicule. Il le finit avec un coup de couteau au cœur. Je salue tout
d’abord sa victoire, et puis ensuite je me remémore les Jeux de l’année
dernière. La ressemblance avec le tribut du 3 de l’année précédente me frappe
instantanément. Sa mort. Il était mort d’un déboitage des clavicules par un
tribut de carrière. J’appelle ça une belle vengeance.


Et puis là
vînt mon tour. J’avais une heure pour me trouver une arme qui allait me
convenir. Et puis là, je vois comme le graal, le meilleur moyen de la tuer sans
aucun effort. L’arbalète. Elle, choisi un arc. Ca tombe bien. Néanmoins je
trouve ça bizarre que tous mes adversaires choisissent cette arme.


5.4.3.2.1 …


Elle me
lance une flèche qui me frôle légèrement mon oreille encore valide. Puis,
j’appuie sur la détente et le carreau vînt se planter dans sa cuisse droite. Je
m’attaque au deuxième côté, et ça réussit. Elle s’écroule par terre, encore en
vie. Je ramasse le couteau du match précédent :


« Décidément,
cette fine lame aura fait des dégâts »


Et je le
plante dans son crâne. Le canon retentit. Puis le speaker prend la
parole :


« Les
combats sont terminés pour aujourd’hui, comme vous pouvez le voir le soleil se
couche. Ils reprendront demain à la première heure. Faites attention à ne pas
trop dormir ! Les hovercrafts vont venir chercher les corps des tributs
perdants ! Puisse le sort vous être favorable et encore bravo à nos
vainqueurs ! »


Le garçon du
2 lâche un « merci », par provocation. J’ai soudain une envie d’aller
lui faire bouffer mon arbalète.

C’est un
coup de canon qui me réveille. Hein ? Quoi ? Mais c’était le combat
de ma camarade et de la fille du 12 à la première heure de la … Je lève la tête
et voit le soleil qui brille de milles feux. Puis la fille du 12 avec un
sourire narquois et un couteau ensanglanté à la main. « Et merde » Je
soupire, et lâche même une fine larme qui dévale ma joue. J’espère que les
caméras n’ont rien vu.


Toute la
journée, les combats défilent sous des yeux horrifiés. Les duels étaient tous
plus ensanglantés les uns que les autres. Le garçon du 6 l’emporte sur celui du
8. Au fond, je suis heureux pour lui car c’était le compagnon de la muette.
Puis c’est la fille du 8 qui tue celle du 10 d’une flèche entre les deux yeux.
Ensuite ça a été un combat long et sanglant qu’on offert les garçons du 10 et
du 12, qui s’est finalement terminé par la victoire du garçon du 10. Le combat
défiant les deux du 7 s’est terminé par la mort de la fille avec qui j’avais
discuté. Le garçon a eu beaucoup de mal à l’achever. Puis le dernier combat se
termina par la victoire plutôt inattendue de la fille du 3 contre un garçon du
11. Le district 3 réserve bien des surprises cette année !


Trois
hovercrafts survolèrent l’arène pour ramasser les corps des victimes, dont
celui de ma camarade de District. J’eu un pincement au cœur. Mais la voix du
speaker reprit de plus belle, ce qui me permit de penser à autre chose :


« Bonjour
à tous chers tributs ! Vous n’êtes plus que 10, bravo à vous ! Dans
très exactement 12h, les votes recommenceront ! Mais la règle a été légèrement
… Modifiée. Vous allez voter pour deux tributs qui devront s’affronter sur le
même schéma que les duels qui viennent de clore. Pour rajouter un peu de
piment, le tribut gagnant à chaque manche sélectionnera un des prochains
lutteurs. Les combats s’arrêteront quand vous ne serez plus que 4. Bonne
journée et puisse le sort vous être favorable ! »


Et voilà,
c’était reparti. En fait, cette expiation ne se déroule pas du tout comme
prévu. A quoi bon faire des règles si c’est pour les modifier en cours de
route ? C’est vraiment pathétique … Enfin bref, il va comme même falloir
voter.


Sentant les
symptômes de la déshydratation, je décide d’aller chercher de l’eau accompagné
du garçon du 3, nommé Kylan. Une fois arrivés au Lac, seuls, il me dit :


« Tu
crois arriver dans les 4 derniers ?


-Je pense
que tout le monde va voter pour moi, c’est mon seul problème.


(en me
coupant la parole) –Je ne voterai pas pour toi.


-Euh …
Merci. Je ne compte pas non plus voter contre toi. Et puis même si tu te
retrouves dans un combat, je pense que tu seras assez malin pour trouver une
stratégie pour t’en sortir, même contre un tribut de carrière.


-Ah, merci.
Mais après tout, la stratégie c’est un peu le principe du District 3,
non ?


-Oui, c’est
vrai, on dirait que cette expiation est faite pour vous.


-Oui…
Surtout que j’ai remarqué quelque chose qu’apparemment personne d’autre n’a
remarqué.


-Ah
oui ? Et qu’est-ce que c’est ?


-Réfléchis
bien, à la fin, on sera combien ? »


Puis il s’en
va avec la moitié de la réserve d’eau, me laissant prendre l’autre moitié. Mais
… Nous serons donc 2. Mais … OUI ! A la fin, nous serons 2, il n’y aura
qu’une seule possibilité : Négocier avec l’autre pour qu’il vote contre
lui-même. A moins que les juges ne nous fassent nous entretuer. Non, ce serait
trop simple. Il leur faut quelque chose de plus machiavélique … Je dois avouer
qu’il a eu l’œil sur ce coup-ci. Une fois tous réunis, je lui fais un clin
d’œil pour lui faire comprendre que j’ai compris. Lui affiche une mine
victorieuse est un sourire décidé sur son visage. Ce garçon est très malin.
Presque trop.


Je prends ma
tablette et décide de voter contre le gars du 2. Avec un peu de chance, il se retrouvera
contre un tribut aussi costaud que lui, comme le gars du 7 ou du 10. Ou un
tribut plus malin, qui pourrait faire courir notre perte à tous … Non, je ne
dois pas penser à lui. Il m’a aidé, pourquoi vouloir sa mort ? Si je dois
mourir, il devra gagner.


Après avoir
comptabilisé les votes, le panneau affiche le visage du garçon du 8, et puis
celui de la fille du 12. Numéro 8 attrape un grand couteau, la fille, elle, une
massue épinée, comme la fille du 4 pour mon, combat. Elle fond sur lui en lui
donnant plusieurs coups au niveau des jambes. Mais il ne s’écroule pas et lui
tranche la joue, puis enchaînant sur un autre coup, lui tranche une oreille.
Elle a maintenant la moitié du visage en sang. Elle se vide, elle se vide, et
s’écroule. Ne voyant que le canon ne veut pas tonner, il plante le couteau dans
son ventre. Puis ce coup de canon qu’il attendait tant finit par gronder. Il a
une mine décontractée et heureuse. Il a gagnée son duel. Mais soudain, il se
souvient qu’il doit choisir quelqu’un. Et il paraît maintenant embarrassé.


« Euh …
Je vais choisir … Le … Garçon du … 2. »


Très bon
choix, pensais-je tout bas. S’il m’avait entendu, je serai sûrement déjà mort.
Le 2 s’avance, lançant un regard furieux à numéro 8. Il faut maintenant
revoter. J’appuie sur le visage de la fille du 2. Après tout, ça ferait un
carrière en moins !


Je fixe
longuement le panneau, et c’est le visage du 8 qui s’affiche. Quoi ? C’est
quoi cette blague ? Qui a voté pour lui ? Je ne comprends absolument
plus rien. Bref, le garçon du 8, tremblant de peur, saisit l’arbalète, tandis
que numéro 2 empoigne la plus grande épée du lot. Ca y est, une heure s’est
écoulée depuis le dernier combat. Je pense clairement que 8 sait qu’il va y
passer, et il veut que ça se fasse vite. Il ferme les yeux, laisse tomber
l’arbalète par terre. Numéro 8 se lance sur lui et l’empale au ventre avec son
épée. Je la vois. La lame. La lame qui traverse son ventre et qui dépasse son
dos d’au moins cinquante cm. Cette image manque de me faire vomir. C’est horrible
comme les numéros 1 et 2, voir 4, sont sans pitié et prêts à transpercer des
corps aussi fins de des feuilles de papier. Le garçon se tourne vers la fille
du 2 : « toi » Attendez, c’est une blague ? Il sacrifie sa
propre camarade de district ! Ah mais oui, c’est vrai que si on suit son
raisonnement, c’est le plus gros danger pour lui. Et les gens aimeraient bien
mettre deux carrières ensemble. D’ailleurs, j’en ai toujours envie. Et quitte à
participer au prochain combat, je me lance, sur un ton fier :


« Eh
bien, il me semble que les règles n’interdisent pas qu’un tribut fasse deux
combats de suite, non ? S’il a gagné et que les autres votent pour lui, il
peut toujours participer ! »


Les autres
se mettent à rirent, d’autres se contentent d’étaler un sourire sur leur
visage. Je dois avouer que je suis plutôt fier de moi. Puis le speaker, sur le
même ton que moi, impatient de voir ce match, me réponds :


« Effectivement,
aucune règle n’interdit ce genre de pratique ! Ahah ! »


Une heure
après, il faut encore voter. Je pose donc mon doigt sur le visage de numéro 2.
Et, comme par surprise, c’est lui qui est désigné. Il me foudroie du regard.
Mais pour le moment je me contente de profiter de l’instant présent,
c'est-à-dire un match à mort entre deux tributs de carrières ! 5, 4, 3, 2,
1 … Numéro 2 mâle saute, épée brandie sur numéro 2 au féminin, mais au moment
où il veut asséner son coup (quand il passe au dessus d’elle), elle appuie sur
la détente de l’arbalète qui vînt se loger dans sa poitrine. Le garçon tomber,
raide mort, et le canon retentit. La fille me regarde, puis me lance :


« Il a
été infâme avec moi durant tout le séjour au Capitole. Je dois avouer que
j’attends ce moment depuis longtemps. Même si je t’en veux un peu au fond de
m’avoir exposée au danger, je te remercie. Et je ne vais pas voter contre toi.
Je vais choisir la fille du 3. »


J’étais
content de son petit discours, mais un peu moins de son choix. Ca allait être
le dernier combat de la journée, car j’imaginais qu’li était aux environs de
19h. 5 minutes avant le match, j’appuie sur le visage du garçon du 7. Je ne
sais absolument pas pourquoi. Puis le panneau affiche un visage, et là, mon
cœur explose.

Comment se
fait-il qu’on en arrive à des résultats comme ça ? C’est horrible,
cruel ! Le garçon du 3 s’avance, hésitant, et va prendre deux couteaux. La
fille, elle, prend l’arc. Le combat va commencer.


5, 4, 3, 2,
1 …


Elle encoche
une flèche que le garçon esquive avec facilité. Lui lance un couteau qui vient
se planter dans sa cuisse. Il s’approche doucement mais sûrement, évitant les
flèches, car elle est dans l’incapacité de bouger. Arrivé à son niveau, (je
pense qu’il préfère faire vite), il plante son deuxième couteau dans son crâne,
et elle s’écroule, faisant tonner le canon. Il doit maintenant choisir
quelqu’un. Je ne pense pas qu’il veut mettre une carrière. Pas moi non plus.


« Je
vais choisir le tribut masculin du 6. »


Moi, je me
contente d’appuyer sur le visage du garçon du 7. Il ne m’inspire véritablement
aucune confiance. Ou peut-être que c’est parce qu’il a tué sa camarade de
district que je lui en veux …


Le lendemain,
les deux concurrents s’avancent, numéro 6, un brun aux yeux verts, a pris une
hache, et numéro 7 des hachettes. Je me demande vraiment lequel va gagner.


A ma grande
surprise, le combat dura environ trois quart d’heures. Les coups se sont
enchaînés, le sang a abondamment giclé, et un doigt a même été coupé ! Ils
sont là, tremblants de fatigue. Presque au même point, prêt à mourir. Numéro 7
lance sa hachette sur le ventre de 6 qui s’effondre sous le choc. Mince …
Voyant qu’il ne veut pas partir, son adversaire se penche, prêt à donner le
dernier coup. Mais numéro 6, ayant bien caché son jeu, lui plante sa hache
dissimulée derrière son dos au niveau de son cou. 7, voyant que c’est fini,
s’allonge et attends sa mort. Le canon retentit.


Numéro 6
hésite :


« Euh …
Le tribut féminin du 10 »


Elle grogne,
mais se résigne à l’engueler car sinon elle risque de prendre cher. J’appuie
sur le visage du 2. Ma seule issue. Quelques minutes avant le combat, je fixe
longuement le panneau, et, y voit mon visage et celui de la fille du 2.
Quoi ? Mais alors, comment ça va se passer ? Le speaker prend la
parole :


« Bonjour
à tous chers tributs, voyant une égalité, c’est la tribut choisi par l’ancien
gagnant qui va choisir son adversaire. Au revoir et puisse le sort vous être
favorable ! »


Et merde …
Sans surprise, elle me choisi. Je prends quelques couteaux. Elle, une longue
épée. Je dois remarquer qu’elle est quand même costaud. Lorsque le compteur
s’arrête, je me décide à y faire passer le plus vite possible. Je m’élance sur
elle avec une telle férocité, à laquelle je doute qu’elle si attendait, qu’elle
reste pétrifiée. Il m’a suffit d’un coup de couteau dans ses poumons pour que
le canon s’exprime. Et voilà. Nous ne sommes plus que 4.


La fille du
2. Le garçon du 3. Le garçon du 6. Et moi, un garçon venant du District 5.


Les votes
vont être serrés. Mais après tout, il n’y aura qu’un seul vainqueur.

C’est la
voix du speaker qui me sort de mes pensées, plutôt troublées.


« Rebonjour
à vous chers tributs. Comme prévu, vous n’êtes plus que 4. Les votes
reprendront demain, en attendant, profitez ! »


Je me
demande ce qu’il va bien pouvoir se passer. Si mes calculs sont bons, les Jeux
se finiront dans deux jours. Deux jours de souffrance … Je n’ai plus envie de
voir mourir des innocents. Même la fille du 2 fait preuve d’une bonté sans
égal ! Les deux autres garçons sont malins, certes, mais ils ont un bon fond,
le 3 ma aidé, et 6 à sacrifié la fille du 10 alors qu’il aurait très bien pût
me choisir. J’en ai marre. Je ne voterai plus pour personne, je n’en ai plus
envie. Je ne peux plus. J’ai tué de mes mains 3 personnes. Ma conscience est
salie, et je ne me le pardonnerai jamais. Autant mourir ici, avant que la folie
ne me ronge.


Quelques
minutes avant le jugement, je me demande encore ce que je vais faire. Si je
vais avoir le courage d’appuyer sur un visage. Et oui, je le fait, et je ne le
regretterai pas. J’appuie sur mon visage. Sans surprise, c’est le mien qui
s’affiche sur le panneau. Je vais donc mourir.


« Je
veux mourir empoisonné, tout comme la fille du 6 » Je sens le regard de
son compagnon braqué sur moi, il me lance un « merci ». Puis je vois
une tâche violette se répandre sur mon épaule, et je tombe. Tout devient noir. C’est
fini.


*Point de
vue d’un citoyen du District 8, regardant les Jeux, 12h après*


Je trouve
l’acte de ce garçon très courageux. Mais malheureusement, il est mort. Et c’est
maintenant aux autres de voter. Ils appuient sur leurs tablettes, et c’est le
visage de la fille qui apparaît. Elle paraît tout d’abord terrifiée, mais elle
sourit, laisse tomber quelques larmes sur ses joues, et meurt, d’une balle dans
le ventre. Ils ne sont plus que deux. Et c’est là que je me rends compte qu’il
va y avoir un problème. Les deux ont l’air malins, et je me demande lequel va
laisser sa place pour faire gagner l’autre, autrement dit : Qui va voter
contre soit ? Qui va se suicider ? On ne sait pas pour l’instant, il
va falloir attendre 12h.


Le garçon du
3 s’endort, imaginant peut-être qu’il va gagner. Ce n’est pas faux, il à ses
chances, il a su se montrer convainquant durant ces Jeux. Le garçon du 6, lui,
trafique quelque chose, mais je ne peux pas très bien voir quoi. Et c’est là
que je me rends compte de sa stratégie.


*11h après,
5 minutes avant le jugement*


Le garçon du
3 se réveille, et empoigne sa tablette. Tout de suite, il appuie sur le visage
de son adversaire. Et il prend la parole :


« Bon,
que ce soit clair, je ne te laisserai pas le plaisir de voter contre moi.
Désolé. »


Et là, on
peut lire la frayeur sur son visage. Le garçon du 6, prenant toutes les
tablettes de tous les concurrents perdants, et en train de faire courir l’autre
garçon à sa perte. Je n’y aurais pas pensé, car elles fonctionnent
encore. Alors qu’il appuie sur la dernière, il lance un


« Désolé,
mais je me suis montré plus malin que toi. Après tout, quand le chat n’est pas
là, les souris dansent à ce qu’on dit.


-Sale
… »


Il n’a pas
le temps de terminer sa phrase, il s’écroule, et le canon tonne. Ma fille est
morte lors de ces Jeux, mais au moins ce gagnant le mérite. Les trompettes
sonnent. Et l’année prochaine, ça va recommencer, encore et toujours. Jusqu’à
ce que peut-être une nouvelle rébellion éclate.

Ba tant pis xD